1.3.1. Modèle par exemplaires et modèle par
prototype
Deux types de modèles se sont développés
pour expliquer la façon dont ces structures cognitives sont acquises :
le modèle par exemplaires et le modèle par prototypes. L'approche
associationniste est basée sur les principes d'un apprentissage
associatif et met l'accent sur l'histoire de l'apprentissage l'individu. Les
bons exemples de la catégorie sont ceux qui ont fréquemment
été associés à la catégorie dans le
passé. La mémoire se limite alors à retenir peu à
peu les informations données. Alternativement, la comparaison
basée sur la similarité implique un processus de
détermination du degré avec lequel un exemple partage les traits
ou propriétés commun(e)s avec les exemples stockés du
concept. Dans ce cadre théorique, les bons exemples de la
catégorie sont ceux qui sont similaires au prototype de la
catégorie. C'est donc le prototype et non l'information sur l'objet ou
l'individu, qui va permettre de décider l'inscription ou non aux membres
de la catégorie (Johnson, 2001).
Recentrons notre question : Qu'est-ce qu'on rencontre au sein
du stéréotype ? Il comprend un ensemble de connaissances à
propos des traits d'une catégorie, l'aspect physique, le comportement ou
la personnalité de ses membres. On y repère des exemplaires
typiques de la catégorie (Légal, 2008). Par exemple, examinons
quelques traits souvent reliés aux personnes
d'origine nord-africaine. Quand vous songez à cette
catégorie d'individus, des traits vous viennent en tête. Au sein
de ceux-ci, vous avez peut-être estimé qu'une personne de cette
catégorie parle fort et en arabe (comportements), que ses cheveux sont
bruns, crépus et touffus (caractéristiques physiques), qu'elle a
une réflexion limitée (capacités), est avare et agressive
(personnalité). Les stéréotypes que vous exprimez ne sont
pas nécessairement négatifs et vous pouvez également
penser qu'une personne d'origine nord-africaine est chaleureuse et extravertie
(comportements), que son teint est doré et son regard expressif
(caractéristiques physiques), qu'elle a de bonnes capacités
à courir (capacités), qu'elle est accueillante et
généreuse (personnalité). Vous avez éventuellement
imaginé le visage de votre voisin, de Tariq Ramadan ou Zinedine Zidane
(exemplaire typique).
On trouvera des variations conséquentes concernant le
degré de définition et de contenu des stéréotypes.
De ce fait, des stéréotypes sont emplis de contenu et
amène vers des connaissances s'appliquant à de nombreuses
caractéristiques et comportements de la catégorie visée
tandis que d'autres seront maigres et seront restreints à un nombre
d'informations très faible. Ces variations trouvent leur origine dans
différents éléments : culture, enseignement,
considération individuelle du stéréotype etc. Le contenu
des stéréotypes d'une personne avec un niveau de
préjugés élevé sera probablement composé
majoritairement d'éléments négatifs (les maghrébins
sont paresseux, virulents, etc.) alors que celui des personnes avec un bas
niveau de préjugés contiendra non seulement des
éléments négatifs mais aussi des éléments
positifs (les maghrébins sont virulents mais ils sont bons
marathoniens). Les stéréotypes sont donc différents d'une
personne à l'autre.
Par définition, les stéréotypes sont des
croyances, parfois erronées mais contenant fréquemment des
éléments de vérité. Quoi qu'il en soit, les
stéréotypes sont des schématisations de la
réalité et reflètent une inclination à
l'exagération des ressemblances au sein du groupe
stéréotypé (Légal, 2008).
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