I.4.c Conceptions du « Souffle
Vital » dans les fondements des cultures occidentales
Les pensées ont été fortement
influencées par les cultures grecques et latines, puis
judéo-chrétiennes. (FAIVRE, 2000)
Elles-mêmes ont puisé leurs croyances dans les 2
grandes civilisations anciennes de culture écrite, Babyloniennes et
Egyptiennes.
Les Babyloniens
La mort est un long sommeil, accompagné d'une paralysie
totale et d'un arrêt du coeur. Le souffle correspond au principe vital,
qui quitte le corps et provoque alors la mort. Les maladies sont
soignées par des exorcistes qui chassent les esprits possesseurs,
esprits ou fantômes qui errent dans les ruines ou les déserts,
morts sans sépulture ou filles mortes sans époux.
Egypte ancienne
L'âme est constituée de 3 parties :
· le ka : manifestation des
énergies vitales comme fonction créatrice et conservatrice.
Une métaphore de « mourir » : penser
à son ka. Les énergies vitales entrent par le
nez, passent par le coeur et les poumons, reliées au sang. La bonne
santé se définit par le libre passage, sans obstruction de cette
énergie vitale. Le coeur est pesé au moment du jugement dernier.
Plus il y aura eu de mauvaises pensées, plus il sera lourd.
· l'akh : il appartient au ciel, et de
même racine que « briller ».
· le ba : partie spirituelle de
l'âme.
Idée d'énergie vitale, fluide, qui entre par le
nez et circule, mais n'est pas associée à l'air.
La Bible
La Ruah est le Souffle vital que Dieu insuffle
par le nez pour créer l'homme. En rapport avec l'élément
du vent, principe essentiel à la vie sur terre. C'est une
réalité invisible et impalpable.
Les Grecs :
coexistence des conceptions dualistes et monistes
Tous les philosophies grecs se réfèrent aux
principes fondamentaux de la Psyché qui veut dire
« âme » désigne le principe vital, ou
« Souffle vital », qui s'oppose au Sôma, qui
veut dire « cadavre ». Le Souffle lui-même est
considéré comme un air chaud apporté par la respiration et
qui coule dans les veines avec le sang sous forme de Pneuma. On se
servait d'un miroir placé devant la bouche et le nez pour voir si une
personne était encore vivante. La respiration déposait de la
buée sur le miroir. Pour « mourir » on emploie
encore l'expression « rendre le dernier soupir ». La
Psyché réside dans le Sôma et maintient
la permanence et l'identité et a donné le terme de
« psychologie ». Le mouvement réside dans le
Démos (corps construit et vivant) qui se différencie du
Sôma.
Le médecin grec Hippocrate a
développé une théorie tripartite de l'âme,
étroitement liée au corps qu'elle construit également en 3
régions : la tête qui contient la partie immortelle de
l'âme et siège de la raison, la zone centrale avec le coeur qui
contient le siège du courage, et le niveau de l'abdomen qui contient les
désirs et l'ardeur.
Cette conception est analogue à la conception
tripartite de l'âme immatérielle de Platon : le
noûs correspondant à la raison, le thumos ou
âme irascible, correspondant aux sentiments de colère ou de
courage et l'epithumia ou âme concupiscente, correspondant aux
appétits et désir et étroitement reliée aux
sensations du corps. L'âme irascible n'est ni bonne, ni mauvaise. Elle
peut se ranger du côté de la raison ou du désir selon les
situations.
Pour Aristote, l'âme est de même essence que le
corps, matérielle, avec une structure tripartite : l'âme
rationnelle, l'âme sensitive correspondant à l'imagination et aux
5 sens et l'âme végétative correspondant à la survie
biologique.
Pour Epicure, philosophe matérialiste, l'âme est
composée de 2 parties : l'animus qui réside dans la
poitrine et l'anima, principe vital plus léger qui circule
partout.
Que ce soit dans la conception dualiste-idéaliste ou
matérialiste-moniste de l'âme, celle-ci donne forme au corps car
elle réalise les fonctions vitales qui animent les corps et cause ses
activités.
La santé consistera en un équilibre entre corps
et âme et entre les 3 parties de l'âme.
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