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La condition juridique des étrangers en zone CEMAC. Contribution au diagnostic de l'intégration personnelle en Zone CEMAC

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par Eric- Adol GATSI TAZO
Université de Dschang Cameroun - Diplôme d'études approfondies  2009
  

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B- La reconnaissance mutuelle des diplômes dans les Etats de la Communauté

Il s'agit des diplômes marquant la fin de formation dans les domaines de

l'enseignement, de la recherche et de la formation professionnelle. Le législateur communautaire a pris la peine de préciser cette consécration en des termes clairs lorsqu'il dit que la politique commune en ces matières comporte « la reconnaissance mutuelle des diplômes sanctionnant la formation dispensée dans les institutions ».87 C'est une consécration salutaire dans l'optique de la reconnaissance à l'étranger d'origine communautaire d'une condition confortable dans tout les pays de la Communauté. Ainsi, cette reconnaissance implique que les diplômes obtenus au Gabon puissent servir au Tchad, ceux obtenus en RCA puissent être utilisés en Guinée Equatoriale, sans qu'il ne soit imposé une réadaptation ou toute autre condition requise au titulaire. L'article 3 du règlement N°10/05 précité va d'ailleurs dans le même sens en affirmant que la Conférence des Recteurs et des Responsables des Organes de Recherche en Afrique Centrale doit étudier les modalités de mise en oeuvre de « la reconnaissance mutuelle des diplômes nationaux ».

La reconnaissance mutuelle des diplômes dans les domaines de l'enseignement suppose que les diplômes sanctionnant l'enseignement dans un pays donné puissent permettre à leur titulaire de continuer leurs études dans un autre pays sur la base du niveau d'étude constaté par ledit diplôme. Ainsi par exemple, le titulaire du baccalauréat camerounais peut s'inscrire dans une université congolaise sans aucune condition particulière. C'est le lieu de saluer l'application de ce principe de reconnaissance mutuelle des diplômes dans le domaine de l'enseignement par certains Etats de la Communauté. C'est le cas du Cameroun où les diplômes tchadiens de fin d'enseignement secondaire ouvrent la voie à l'enseignement supérieur camerounais et vice versa.

D'autre part, cette reconnaissance revêt encore un caractère plus important dans le domaine de la formation professionnelle car entraîne l'acceptation d'un diplôme professionnel obtenu dans un pays par un autre de la Communauté. Toute son importance réside en ce qu'il

86 Cf. deuxième partie, chap. 1, section 1.

87 Article 29 para.1, alinéa 2 de la Convention régissant l'UEAC.

s'agit « d'améliorer les possibilités d'emploi des travailleurs dans le marché intérieur »88 commun. Ainsi, cette reconnaissance commande que le diplôme de journalisme octroyé à un camerounais puisse lui permettre d'accéder à une profession de journaliste en RCA, que le congolais formé en science de l'éducation puisse enseigner au Gabon, sur la base de son diplôme, (etc.) sous réserve des restrictions de l'article 27 alinéa (a) para. 2 in fine.89

La reconnaissance des diplômes au sein des pays de la CEMAC demeure donc une priorité pour la Communauté et il faut reconnaître qu'elle n'est pas facile à réaliser, puisque cette reconnaissance ne peut se faire si les diplômes concernés sont entièrement différents d'un pays à l'autre. C'est pourquoi le législateur communautaire commande non pas l'harmonisation des législations en matières d'organisation et de fonctionnement des politiques d'enseignement, de recherche et de formation professionnelle - ce qui est de la compétence exclusive des Etats-, mais une « coordination des programmes d'enseignement, de recherche et de formation professionnelle ».90 Un grand pas a été franchi dans ce sens dans la Communauté à travers la mise sur pied dans tous les Etats membres du système universitaire Licence- Master- Doctorat (LMD) qui vise une certaine convergence dans les programmes d'enseignement supérieur, afin que les diplômes les sanctionnant soient proches, et par conséquent facilement reconnaissables à travers tous les pays de la Communauté. La mise en place de ce système LMD est saluée par un politologue camerounais qui, à côté de l'uniformisation des diplômes obtenus dans les universités précise que « cela fait qu'il y aura un grand brassage des élites en formation et cela pourra faire naître la conscience de l'esprit CEMAC et la conscience de l'appartenance à la sous région ».91 Vu sous cet angle, la reconnaissance des diplômes est une mesure qui peut fortement conditionner la circulation des personnes dans la Communauté en ceci que les personnes qui souhaitent se déplacer peuvent être dissuadées si les titres dont ils sont titulaires ne sont pas reconnus dans les pays d'accueil. On dira alors que la reconnaissance mutuelle des diplômes est une modalité d'exercice de la libre circulation des personnes en zone CEMAC, et plus particulièrement celle des étudiants.

88 Article 123 du Traité UE.

89 Il s'agit des exceptions liées aux emplois dans les secteurs public, parapublic et stratégique. Voir infra 2ème partie, chap.1 section 2.

90 Article 29 alinéa (c) de la Convention régissant l'UEAC.

91 MPONDI (J-E), propos tirés d'une interview accordée à la radio nationale camerounaise et publiée sur le site Internet de xinhuanet.

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