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La pratique du pentecôtisme et le développement intégral des fidèles lushois

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par Armand PASULA N'KUKITER
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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0.6 Méthodologie du travail

Toute recherche en sciences sociales comme dans toutes les sciences en général implique le choix et l'utilisation des procédés scientifiques rigoureux, bien définis et adaptés aux genres des problèmes et des phénomènes à étudier. En d'autres termes, le choix des méthodes et des techniques scientifiques à utiliser doit tenir compte de la nature du sujet et des objectifs à atteindre.

Ainsi distinguons-nous deux types de méthodes : les méthodes rationnelles basées sur le raisonnement et les méthodes empiriques se rapportant à l'expérimentation. Les premières relèvent de la théorie et les secondes de l'empirisme. Les unes sont utilisées lors de l'élaboration des rapports d'enquête sous diverses formes et les autres sur le terrain d'enquête.

Pour saisir le pentecôtisme en tant que réalité sociale dans la ville de Lubumbashi, la présente étude se veut donc à la fois théorique et empirique. Le cadre théorique est ici employé dans le sens d'un schéma d'explication de nos résultats d'enquête sur terrain. Empiriquement, l'étude est axée sur deux recherches sur terrain menées grâce aux méthodes et techniques judicieusement choisies et efficacement utilisées. La première enquête a consisté à faire un recensement plus ou moins complet de toutes les communautés pentecôtistes de la ville de Lubumbashi, précisément de leurs lieux de cultes respectifs avec adresses. Et la seconde enquête de terrain à pratiquer des interviews (entretiens) avec nos informateurs échantillonnés, tout en les observant de temps en temps lors de certaines manifestations religieuses importantes, voire à domicile et au lieu de travail, sans oublier la collecte de diverses opinions émises par des tierces personnes choisies au hasard sur le phénomène étudié.

Pour tout dire, voici ce que nous entendons par méthodes rationnelles et empiriques, d'une part, et comment nous avons procédé dans le cadre de la présente étude d'autre part.

0.1.1 Méthodes rationnelles

Pour ANYENYOLA WELO, «  la méthode rationnelle est une démarche ou conception intellectuelle dans le sens d'une façon abstraite ou d'un moyen théorique de raisonner, d'examiner, d'argumenter et d'expliquer systématiquement un sujet sur la base d'une ou de plusieurs théories correspondantes selon les exigences scientifiques, à savoir : l'ordre, la cohérence, la critique, l'objectivité relative, la précision, etc. ». 13(*)

Tenant compte de la nature du phénomène sous étude et des objectifs que nous poursuivons, le recours aux méthodes structuro-fonctionnelle et de compréhension interprétative s'avère important pour la saisie et l'explication dudit phénomène et pour le traitement efficace de notre sujet.

0.1.1.1 Méthode structuro-fonctionnelle

Nous ne pouvons pas bien saisir l'impact de la pratique du pentecôtisme sur le développement intégral des fidèles (le rapport de cause à effet) dans le milieu considéré, sans envisager au préalable le contexte systémique. En effet, le pentecôtisme en tant que religion spécifique est un tout cohérent constitué des éléments solidairement liés les uns aux autres. Ces éléments sont : la doctrine, le culte et la communauté morale (Eglise), auxquels s'ajoute le substrat matériel, notamment le lieu de culte (église, tabernacle, synagogue, salle du royaume, mosquée, temple, ...).

La méthode structuro-fonctionnelle se fonde sur deux notions : celles de fonction et de structure. Le sens qu'a le terme « fonction » en sociologie est hérité de deux disciplines : d'une part, les mathématiques où il désigne une variable dans sa relation avec une ou plusieurs autres par rapport auxquelles on peut l'exprimer, ou dont sa propre valeur dépend ; d'autre part, la biologie où il désigne les processus vitaux en tant qu'ils concourent au maintien de l'organisme.

Sociologiquement, ce concept exprime à la fois les relations d'interdépendance entre les institutions et la relation que les institutions, les modes d'activité et de pensée entretiennent avec la structure sociale au maintien de laquelle elles concourent.

En effet, elle tire ses origines dans l'école anthropologique anglaise, plus précisément dans les recherches de RADCLIFFE-BROWN qui en donne la définition suivante : « la fonction sociale d'un usage particulier, c'est la contribution qu'il apporte à la vie sociale considérée comme ensemble, au fonctionnement du système social »14(*).

Contrairement au fonctionnalisme absolu de RADCLIFFE-BROWN, R.K. MERTON apporte sa critique en soutenant que les fonctions sont, parmi les conséquences, celles qui contribuent à l'adaptation ou l'ajustement d'un système donné, les dysfonctions sont celles qui gênent l'adaptation ou l'ajustement du système15(*).

Quant au concept de « structure », RADCLIFFE-BROWN16(*) pense qu'il est un arrangement de personnes ayant entre elles des relations institutionnellement contrôlées ou définies, telles que les relations du roi et de son sujet, ou celles du mari et de sa femme. La structure sociale est donc, à ses yeux, l'ensemble des relations entre les personnes ou acteurs, lorsque ces relations sont décrites dans ce qui les standardise, c'est-à-dire d'après les modèles institutionnalisés qui servent de normes dans la conduite de la personne. A ce propos, T. PARSONS distingue quatre groupes d'éléments relativement stables composant la structure : les rôles (liés aux activités des individus dans la société : maire, juge, etc.), les collectivités (familles, partis politiques), les normes et les valeurs.

Pour mieux étudier sociologiquement le pentecôtisme en tant que sous-sous-système du sous-système religieux, notre démarche devra prendre en compte les principes systémiques ci -après :

Celui de la globalité pour lequel ANYENYOLA WELO pense que « le système est un tout constitué d'éléments distincts ou différents, qui n'est pas égal à la somme de ses parties, mais qui leur est supérieur »17(*). En tant que tout, le pentecôtisme est un sous-sous-système dont les éléments constitutifs sont la doctrine, le culte et la communauté.

En plus du principe de la globalité, il y a aussi celui d'interaction entre les différents éléments qui le composent. Il va donc s'agir ici d'analyser les relations entre les composantes du pentecôtisme lushois en vue d'en dégager l'impact sur ses fidèles sans oublier l'interaction entre ce phénomène religieux et son environnement sociétal qu'est la ville de Lubumbashi.

En plus, le principe systémique de changement endogène nous permettra, à son tour, de comprendre et d'expliquer les différentes transformations internes que subit le pentecôtisme dans la ville de Lubumbashi.

Si le sous-sous-système pentecôtiste change ou se transforme, chacune de ses composantes devra aussi changer ou se transformer suivant son propre rythme. Il va sans dire que la dynamique du système et de chacune de ses parties dépendra largement de celle de son environnement sociétal en raison de leur interaction. C'est pourquoi le système sera toujours obligé de s'autoréguler constamment afin de se maintenir tant bien que mal malgré des hauts et des bas.

* 13 ANYENYOLA WELO, Notes du cours de Techniques d'enquête sur terrain, G3 Anthropologie, UNILU, année académique 2005-2006, p.3

* 14 RADCLIFFE-BROWN, cité par KAMBAJI WA KAMBAJI, Notes de cours de sociologie générale, G1 S/A, UNILU, Lubumbashi, 1993-1994, inédit.

* 15 R.K. MERTON, cité par KAMBAJI WA KAMBAJI, op.cit, inédit.

* 16 RADCLIFFE-BROWN, cité par Guy ROCHER, Introduction à la sociologie générale, l'organisation sociale, éd. HMH, Paris, 1968, p.181.

* 17 ANYENYOLA WELO, cité par MUSASA KABOBO, op.cit, p.28.

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