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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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C. KAUKELO d'après la généalogie TAKUMASIVA152(*)

Depuis longtemps les vassaux de TUI TONGA voulaient contrôler les chefferies des îles environnantes, dont celui d'Uvéa. KAUKELO était issu du clan "adverse", Takumasiva dont les membres sont supposés être les tenants de l'île. Depuis le XVème siècle, Uvéa fut sous la domination tongienne : Frédéric ANGLEVIEL le rappelle ainsi :

«  La tradition retient ainsi TAULOKO comme premier roi de Wallis, nommé par son père le Tui Tonga de l'époque. Grâce à l'étude juridique de Wallis par Eric RAU, on peut penser que le TUI TONGA donna au chef TAULOKO envoyé à Wallis une charte orale complète de la constitution de Tonga. L'imitation prima alors. L'apport tongien est partout présent, l'organisation des districts étant par exemple calquée sur l'île de Tonga Tapu. Ce n'est que vers 1700, sous le règne de Fakahega que Wallis recouvra son indépendance après une guerre contre le roi de Tonga Kauulufonua 34ème de la lignée de Tui Tonga, le temps passa, la période de paix étant entrecoupées de conflits entre frères, entre familles, entre districts, et contre des groupes tongiens cherchant à réimplanter leur domination. Leur influence est importante grâce à de nombreux intermariages entre les nobles. Le roi VEHIIKA vers1750 est ainsi fils d'un Tongien de sang royal Munikafootekuli.153(*)

C'est en fait, sous son règne vers 1750, que Kaukelo et sa famille quittèrent l'île d'Uvéa Mamao pour Ouvéa Lalo. D'après la généalogie, Kaukelo appelé plus tard Nékélo, descendant direct de la lignée royale Takumasiva de Wallis, serait né dans la première moitié du XVIII ème siècle. Il aurait un frère cadet nommé MANUKA et un fils Muliloto qui serait mort en 1829 à un âge avancé après un règne de quelques mois en tant que Lavélua (1780).La légende selon laquelle, ils se seraient enfuis en pirogue à cause du roi, nous semble plausible, cette fuite ayant eu lieu dans un contexte de conflits internes pour la prise du pouvoir. On verra ainsi MANUKA prendre le pouvoir au détriment du Tongien à Uvéa après le départ de son frère. Ainsi, a débuté une nouvelle ère à partir de laquelle, la lignée TAKUMASIVA imposera sa suprématie jusqu'à nos jours. Le père Bernard est arrivé pour la première fois évangélisé Ouvéa en 1857, selon le missionnaire : 

«  Wallis se trouvant en guerre, des pirogues fuirent leur île, ils étaient une quarantaine à atteindre Ouvéa... »

Par contre, F.ANGLEVIEL atteste qu'une querelle amène près de 200 Uvéens à partir de la fin du XVIIIème siècle154(*). Apparemment la délégation en partance de l'île était importante. Certains membres de l'équipage étaient des personnes de lignée royale. On peut affirmer que KAUKELO était issu de la plus haute dignité d'Uvéa. Il était jeune, ambitieux et sa fuite était motivé par une volonté de conquête d'autres terres et d'autres cieux. Jean GUIART écrit :

« NEKELO devrait donc être, selon la tradition de son départ, le principal des chefs des Wallisiens établis à Ouvéa. Ce principe n'est reconnu de tous que sur un plan théorique. La plus part des lignées de même origine échappent à son autorité, comme si il avait été en fait, même involontairement, responsable du départ et qu'on lui est tenu rigueur. Cependant les relations cérémonielles avec le Lavélua, Roi de Wallis, passe par son entremise, au rare cas où elle aurait à se manifester.155(*) »

Nékélo a constitué une chefferie à part entière, indépendamment de la chefferie Bazit, alors que ce dernier les a accueillis à Takedji et à Héo. En 1848, l'année où il écrit son journal de bord, le missionnaire ROUGEYRON nous apprend que cette migration s'est faite depuis plus de six générations156(*). Considérant qu'une génération équivaudrait à 20 ans alors on peu déduire cet évènement a du se produire au milieu du XVIIIème siècle.

Il nous a semblé important d'insister sur les causes de cette migration, et tenter de dater cet évènement. Une étude comparative plus approfondie a pu être réalisée sur d'autres aspects, avec notamment l'apport d'autres versions. Mais ces courts extraits suffisent à confirmer l'historicité de cette migration wallisienne à Ouvéa vers 1750. D'autres historiens ont abordé les conditions de leur accueil à Ouvéa et l'influence que cette population immigrée a jouée dans l'échiquier politique local de l'île.

* 152 Voire annexe 1.

* 153 F. ANGLEVIEL, in Wallis et Futuna (1801-1888). Thèse, Lille 1989.

* 154 F.ANGLEVIEL, Les missions à Wallis et Futuna au XIXème siècle, collection Iles et Archipels-Editions CRET- Bordeaux-Talence, 1994, p. 11.

* 155 Jean GUIART, la chefferie en Mélanésie du Sud, Institut d'Ethnologie, 1992, p.438.

* 156 & Rougeyron P.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry