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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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Cette entrée massive des populations d'un pays en guerre implique aussi la recrudescence de nouvelles formes de banditisme, pouvant entraîner une contamination sociale au niveau des jeunes camerounais.

Il n'est plus rare aujourd'hui de recueillir des témoignages d'étudiants qui disent avoir été menacés d'une arme à feu par un Tchadien. En effet, les différents conflits au Tchad ont permis une perméabilité des frontières entre ce pays et le Cameroun, à tel point que les armes à feu se répandirent dans une population qui très souvent, à cause des horreurs de la guerre, a perdu le minimum d'humanité qui empêcherait un individu de tuer. Il apparaît que, selon le marchandage et la valeur de l'arme proposée, les prix variaient de 1000 FCFA, pour un pistolet automatique à 25 000f.cfa, pour une Kalachnikov184(*). On remarque donc une augmentation des agressions et des meurtres dans la ville depuis les années 80, ajouté à cela une population camerounaise jeune, oisive et affamée qui, en mal de repère et de modèle identitaire, qui contribue grandement à cette insécurité. Ahanda, dans un article paru dans le quotidien Cameroon Tribune, écrit à propos de ces vols et de ces meurtres que : « personne n'accuse les réfugiés d'être à l'origine de ceux-ci, mais l'oisiveté et (...) la faim peuvent faire naître bien de vices ».185(*)

Généralement, lorsque les réfugiés arrivaient au Cameroun, ils n'avaient strictement rien et devaient chercher des moyens de survivance. Ainsi, que ce soit le tchadiennes ou les centrafricaines, et les nigérianes s'en sont mêlées, ont chacune à leur niveau contribué à la dépravation des moeurs. Il fallait trouver un repas à n'importe quel prix. Des jeunes filles, des veuves ou des femmes seules se livrèrent massivement dans la prostitution faute de mieux.

Notons aussi que, de nos jours, il s'est développé à Ngaoundéré une nouvelle forme de bourgeoisie tchadienne, issue des retombées de la manne pétrolière, et qui contribue à l'augmentation des prix de l'immobilier. À Dang par exemple, pour une chambre qui au départ coûtait 10 000 F.cfa., ils sont capables de payer 5 fois plus, et cash même si la chambre est déjà occupée. Cette surenchère de l'immobilier pose d'énorme problème de logement aux étudiants camerounais qui, eux, ne peuvent suivre le rythme.

Cependant, si nous parlons de Ngaoundéré comme d'une ville qui vit entre tradition et modernité, c'est qu'il demeure une tranche de la société ancrée dans la tradition et qui n'a pas été touchée par la modernité. En effet, il existe une distinction claire entre les quartiers de l'ancienne cité et les nouveaux quartiers. Les premiers se caractérisent par leurs habitations semi-modernes, c'est-à-dire des maisons traditionnelles avec un peu de ciment pour les solidifier. On y remarque le manque d'éclairage et l'absence se bars. Ici, les activités cessent quasiment à la tombée de la nuit. Tout au plus peut-on remarquer des femmes qui vont d'une maison à l'autre, ou des hommes installés dans un salon, assis sur des tapis, la porte ouverte, passant la soirée devant des tasses de thé. Ce qui n'est pas le cas des nouveaux quartiers qui prennent vie en quelque sorte dans la nuit.

* 184 Ibid., p.134

* 185Ahanda A., Cameroon Tribune n°2247, cité par Saïbou Issa, 1997, p.132.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe