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L'encadrement de l'histoire par le droit dans les démocraties européennes

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par Pierre RICAU
Université Paul Cézanne Aix- Marseille 3 - Master de sciences politiques 2009
  

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Ière PARTIE:

UNE HISTOIRE CONTROVERSEE, DES LOIS POUR L' ECLAIRECIR ?

Si un statut juridique est donné à l'histoire au sein des démocraties européennes

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c'est que, qu'on la prenne comme savoir scientifique ou comme savoir mémoriel, l'histoire ne fait jamais l'unanimité et est au centre d'enjeux politiques et sociaux rendent sa protection nécessaire.

On commencera par étudier les risques qu'encourt l'histoire et qui vont alimenter la réflexion sur sa place dans la démocratie à travers l'analyse de ses détournements.

A) Les détournements de l'histoire

Une histoire « détournée » signifie-elle qu'il existe une histoire « réelle », qui coulerait comme un flot continu et loin de laquelle nous emmèneraient les manipulations de toutes sortes?

Ce serait revenir à une définition de l'histoire qui comme on l'a vu en introduction à en partie été écartée par l'évolution historiographique: aucune histoire scientifique ne prétend à la vérité absolue et il est évident que l'histoire même comme science est en partie une construction de l'historien.

Mais si l'histoire reste un « mixte indissoluble du sujet et de l'objet » selon l'expression d'H.I. Marrou33, elle peut aussi prétendre à une approche de la vérité: « à défaut de l'atteindre »34 elle « a pour norme la vérité »35 et doit s'éloigner le plus possible du mythe et de la projection personnelle, pour appuyer ses analyses sur des vérités matérielles. Comme l'écrit parfaitement Pierre Vidal Naquet : « Que l'historien ait perdu son innocence, qu'il se laisse prendre comme objet, qu'il se prenne lui-même comme objet, qui le regrettera? Reste que si le discours historique ne se rattachait pas, par autant d'intermédiaires qu'on le voudra, à ce que l'on appellera, faute de mieux, le réel, nous serions toujours dans le discours, mais ce discours cesserait d`être historique.»36

C'est pourquoi un « détournement » est non-seulement possible mais courant dès lors que la démarche de l'analyse historique ne se fonde pas sur des sources matérielles

33 cité par L. Wirth, « Face aux détournements de l'histoire », op.cit., p. 31

34 Ibid., p. 31

35 J. le Goff cité par L. Wirth, Ibid., p. 31

36 Pierre Vidal Naquet, « Les assassins de la mémoire », essai publié dans le recueil Les assassins de la mémoire, La Découverte, 1987, p. 148

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sûres ou qu'il y a confusion entre les différentes sphères du concept « histoire »: science, mémoire ou fiction ; cette confusion peut, on le verra, être involontaire ou volontaire.

Les détournements de l'histoire ont été et sont principalement visibles dans les régimes autoritaires et totalitaires où le savoir historique est soumis à une doctrine idéologique clairement établie et où la volonté de constituer une mémoire commune pousse la prétendue histoire vers le domaine du mythe.

« Se rendre maître du passé est une des conditions essentielles pour régner sur le présent »37 si l'on en croit Jacques Julliard, et plus un régime politique a la prétention de créer un homme nouveau et pour cela de contrôler la « totalité » des aspects de sa vie et de sa pensée, plus la manipulation de l'histoire est un outil précieux.

Que ce soit une histoire communiste redessinée à la lumière de la « lutte des classes » , une histoire nazie guidée par la « lutte des races » ou une histoire fasciste nationalo-centrée, l'histoire totalitaire n'a plus de la science qu'une tentative de déguisement tristement comique au même titre que les représentations d'Hitler en chevalier teutonique ou de Mussolini en César romain.

Mais les détournements de l'histoire ne se limitent pas aux seuls Etats totalitaires ou autoritaires, « tout le monde peut détourner l'histoire » déclarait en juin 1999 le ministre norvégien de l'Education en ouverture du symposium « Face aux détournement de l'histoire » organisé à Oslo par le Conseil de l'Europe, et chaque démocratie peut être sujette à divers types de détournements que nous allons analyser maintenant, en étudiant à part le négationnisme du fait de ses spécificités et de son importance pour le sujet en général.

1) Les détournements courants.

Par qui et pourquoi?

Comme le remarque Laurent Wirth, difficile de dissocier ces deux questions:

37 J. Julliard, op.cit., p82

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« chercher les mobiles du détournement permet d'en mettre en évidence les responsables »38. Mais si la responsabilité des détournements est souvent identifiable elle peut aussi parfois être fortement diluée dans la société.

La première fonction de la manipulation historique est bien sûr d'assurer une propagande politique et à ce titre on peut observer nombre d'exemples dans les pays totalitaires où l'histoire a pu servir à embrigader la jeunesse et à mobiliser les masses: souvenir de la gloire romaine pour unir l'Italie fasciste, « espace vital » nazi appuyé sur le récits de conflits passés comme la lutte des chevaliers teutonique contre les slaves, brutalité révolutionnaire communiste toujours justifiée par l'expérience de la Commune de Paris de 1871 et sa sanglante répression. Mais la propagande agit aussi en démocratie, et peut-être d'autant plus que l'appui de la masse y est plus nécessaire.

Le premier aspect de ce type de détournements est certainement le développement des nationalismes ; comme le fait remarquer Georg Iggers dans un discours introductif sur « L'historiographie au XXème siècle », il y a une « corrélation entre le développement du nationalisme et l'étude de l'histoire »39 qui a pu aller jusqu'à l'invention des nations. La construction d'un mythe national est une des premières missions, conscientes ou non, que l'histoire s'est vue attribuer, avec entre autres la création de héros nationaux tel Vercingétorix et Jeanne d'Arc en France, comme l'a analysé Ch. Amalvi40 , ou les chefs vikings Olaf Tryggvesson et Olaf Haraldsson en Norvège comme Ola Svein Stugu le montre dans sa conférence « Histoire et identité nationale en Norvège »41, mais aussi la fabrication d'événements fondateurs comme en Serbie la bataille de Kosovo Polje (« bataille du champ des merles ») en 1389, symbole nationaliste aussi utilisé pour affirmer la souveraineté serbe sur l'ancienne province autonome du Kosovo.

Christina Koulouri, dans une conférence intitulée « Les Deux faces de la discrimination dans l'enseignement de l'histoire: discriminants et discriminés à la fois »42 montre autour de l'exemple grec le développement de « couples opposés » reprenant la problématique de l'affirmation du même par opposition à l'autre au niveau des

38 L. Wirth, op.cit., p. 33

39 Georg Iggers, « L'historiographie au XXème siècle », Détournements de l'histoire, op.cit., p. 14

40 Ch. Amalvi, De l'art et la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France, 1988

41 Ola Svein Stugu, « Histoire et identité nationale en Norvège », Détournements de l'histoire, op.cit., p. 126

42 Christina Koulouri, « Les Deux faces de la discrimination dans l'enseignement de l'histoire: discriminants et discriminés à la fois », Détournements de l'histoire, op.cit.

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communautés nationales. Ces couples forment en général des « réseaux complexes » à l'intérieur d'une même affirmation identitaire, ainsi l'histoire de la nation grecque moderne se construit autour d'une lutte à la fois contre les Slaves et contre les Turcs et plus généralement « l'Orient » tout en refusant de s'identifier totalement à l'Europe « occidentale » ; en France on peut observer un jeux de « couples opposés » vis-à-vis de l'Angleterre, de l'Allemagne et du catholicisme romain voire même dans l'histoire contemporaine vis-à-vis des Etats-Unis.

Au-delà de la construction des identités nationales l'histoire peut aussi servir à promouvoir des valeurs à l'intérieur d'un régime démocratique, conduisant parfois comme en France à un véritable « catéchisme républicain qui a pu amener à confondre démocratie et République »43, à sous estimer les expériences démocratiques d'autres pays et à méconnaitre des atteintes aux droits de l'homme commises par un pays qui les a vu naître. De même, l'histoire actuelle, souvent encore fortement guidée en Europe par le libéralisme ou le positivisme, peut être tentée de survaloriser les progrès scientifiques ou démocratiques et au contraire d'amoindrir des phénomènes comme l'augmentation globale des conflits ou des inégalités. On rajoutera le proverbe bien connu et difficilement contestable selon lequel se sont toujours les vainqueurs qui écrivent l'histoire et donc la biaise encore une fois en leur faveur.

Dans ces cas, il est évident que si l'intention du détournement peut relever du pouvoir politique, économique, médiatique ou de groupes de pression, ce n'est pas toujours le cas et la responsabilité est souvent très diffuse au sein d'une catégorie d'acteurs sociaux: groupements politiques divers, cercles d'intellectuels, communautés scientifiques, corporations enseignantes entre autres. Car encore plus souvent qu'à une véritable censure ou qu'à une « histoire d'Etat » la construction intellectuelle de l'histoire se confronte à de l'autocensure et à des phénomènes de « mode » qui font par exemple que si la négation de la collaboration française avec le pouvoir nazi ou de la gravité des crimes commis par l'armée française en Algérie ont pu être dénoncés des années 1970 à 1990 comme des exemples flagrants d'une histoire manipulée par le pouvoir démocratique, ces deux thèmes de recherche n'en sont pas pour autant devenus des domaines très étudiés et pour la collaboration , malgré les remarquables travaux qui ont suivi la « révolution » initiée par

43 L. Wirth, « Face aux détournements de l'histoire », op.cit., p. 38

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La France de Vichy de l'américain Robert O. Paxton44, l'intérêt universitaire et médiatique porté au sujet est resté limité.

On s'approche aussi avec ces exemple d'une autre cause de détournement de l'histoire très importante, notamment dans les sociétés de l'information qui sont devenues les notres: l'attrait intellectuel, médiatique et commercial de l'histoire. En tant que production intellectuelle et narrative l'histoire révèle chaque jour un peu plus son importance et son utilité dans la production générale de savoirs et de divertissements « populaires » et éventuellement « commercialisables ». Or une production de savoir historique basée sur « la demande » reste obligatoirement limitée au niveau des champs auxquels elle s'intéresse et de l'exigence critique dont fait preuve sa « vulgarisation ». Comme l'écrit Laurent Wirth : « La recherche du sensationnel et du scandale peut amener à accepter sans vérification sérieuse des hypothèses présentées comme des révélations »45. Mais au-delà des dangers du « style journalistique » 46 , il y a aussi un risque dans l'utilisation commerciale d'images ou de symboles historiques comme par exemple la récupération de personnages tel que Napoléon Bonaparte ou Ernesto « Che » Guevara dans de nombreux pays, récupération qui crée des images totalement biaisées de personnages qui sont aussi intéressants que controversés.

Finalement, l'origine des détournement de l'histoire la plus courante, autant dans la sphère publique que dans la sphère privée, est certainement la confrontation avec les mémoires des groupes et des individus, la tentation qu'a chacun de faire passer sa mémoire pour l'Histoire, la vraie, celle qui a été vécue et transmise au sein des familles et des communautés et qui tire de là une légitimité qui la ferait prévaloir sur des recherches froides et parcellaires d'universitaires poussiéreux, or on a vu en introduction l'importance de la distinction entre les deux concepts, tout l'enjeux est pour l'histoire à la fois une prise en compte et une prise de distance vis-à-vis de la mémoire.

Les détournements de l'histoire peuvent donc être l'oeuvre de chacun et si les hommes et appareils politiques sont plus que d'autres soupçonnables de la manipuler, c'est toute la société à travers ses enjeux économiques, idéologiques et identitaires ou par de simples « consensus sociaux »47 qui peut être amenée à faire de l'histoire un instrument

44 Robert Ower Paxton, La France de Vichy 1940-1944, Seuil, Points Histoire, 1973

45 L. Wirth, op.cit., p 43

46 Ibid., p 43

47 ibid., p52

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malléable déguisé en savoir prétendument objectif.

Sans sombrer dans le relativisme, il devient donc évident que le premier atout pour se prévenir de ces détournements reste une certaine méfiance. On va maintenant étudier les formes qu'ils peuvent prendre.

Comment?

On traitera plus loin le cas particulier de la négation d'évidences historiques qui a donné lieu à la création du mot « négationnisme » et qui est la source d'un important travail tant au niveau intellectuel que juridique. On se basera ici sur la typologie établie lors du symposium d'Oslo sur les détournements de l'histoire.

Un premier type de détournement, et peut être le plus évident est la falsification, elle peut concerner des documents d'archives, des témoignages et plus généralement toutes les sortes d'informations qui permettent aux travailleurs de l'histoire de fonder leurs connaissances. La falsification peut consister dans la fabrication de faux documents ou dans la transformation de documents existants. Un cas ancien et bien connu est celui de la « Donation de Constantin », testament de l'empereur Constantin Ier faussement daté du IVème siècle avant J.-C. qui est devenue au cours du Xème siècle un document officiel de l'Eglise Catholique justifiant juridiquement des possessions et des privilèges papaux et dont en 1440 l'humaniste Lorenzo Valla48 démontra qu'il s'agissait d'un faux, fait que l'Eglise n'a reconnu qu'au XIXème siècle.

Au XXème siècle, les tristement célèbres « protocoles des sages de Sion » sont venus alimenter une manipulation antisémite de l'histoire qui a touché toute l'Europe et qui malheureusement sévit encore largement aujourd'hui en se basant sur ce même faux qui n'est qu'un médiocre plagiat du Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (1864) de Maurice Joly.

Les faux sont parfois d'époque, on peut penser aux fausses preuves contre le maréchal soviétique Toukhachevski fabriquées lors d'une entente pleine de présages entre Staline et Hitler, et c'est alors à l'historien de faire un travail d'enquête suffisamment profond pour montrer la fabrication d'une fausse vérité à partir de laquelle a pu s'amorcer

48 Lorenzo Valla, Sur la donation de Constantin, à lui faussement attribuée et mensongère. traduction et commentaire Giard, 1993, éd. Des Belles Lettres.

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une manipulation de l'histoire.

Il faut prendre en compte que le développement technologique, s'il a pu fournir aux historiens des outils d'expertises pour vérifier la fiabilité de leurs sources donne aussi de plus grandes possibilité de falsification, notamment par une capacité de transformation des images à une époque où les médias visuels et télévisuels leur donnent un rôle central.

Un autre élément qui peut servir le détournement de l'histoire et se rapproche de la falsification est la destruction de preuve et d'archive parce qu'elle cherche à ôter toute possibilité de fonder une histoire scientifique et donc à laisser régner le doute ou le mensonge sur des événements historiques. Si les nazis ont cherché à éliminer les traces de leur entreprise d'extermination, des pays comme la Grèce ont aussi pu voter démocratiquement la destruction de fichiers de leur résistance dans le but d'éteindre les rancoeurs et les soupçons au sortir de la Seconde guerre mondiale.

Les détournements par fixation, peut-être les plus répandus parmi les tentatives de manipulation politique de l'histoire, cherchent à faire occulter un point de l'histoire en insistant systématiquement sur un autre. Par exemple tel que l'a fait l'historiographie soviétique à propos du Pacte germano-soviétique de 1939 soi-disant justifié par les accords de Munich et jamais considéré en tant que tel, avec ses clauses secrètes sur le partage des Pays-Baltes et de la Pologne, d'un insoutenable impérialisme. De même, « en Autriche, depuis 1945, la tendance à longtemps été de présenter les Autrichiens comme ayant subi l'occupation nazie sans être impliqués eux même dans le nazisme »49 . Or, même si la pression de l'Allemagne était énorme, l'Anschluss ne rencontra aucune résistance en 1938 et comme l'a montré E.B. Bukey l'enthousiasme d'une grande partie de la population autrichienne pour l'unification et même plus largement pour le nazisme était considérable50.

Un peu partout en Europe les enrôlements au côté des nazis et la participation à des massacres et des déportations a été mise sur le dos de l'occupant et plus particulièrement des groupes de SS alors que l'implication des populations et des forces armées nationales a parfois eu une spontanéité et une violence incroyables comme l'ont montré les travaux par exemple de Christopher Browning51 sur l'Allemagne et le Luxembourg ou en France

49 Laurent Wirth, Ibid, p. 49

50 Evan Burr Bukey, Hitler's Austria, Popular Sentiment in the Nazi Era, 1938-1945, The University of North Carolina Press, 2000

51 Christopher Browning, Fateful Months: Essays on the Emergence of the Final Solution, New York, Holmes & Meier, 1985, and, Ordinary Men: Reserve Police Battalion 101 and the Final Solution in

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le cas maintenant bien connu de la rafle du Vel'd'Hiv qui poussa Jacques Chirac le 16 juillet 1995 à marquer sa récente élection par un discours sur la « faute collective » de la France. Plus globalement le recours à des boucs émissaires est une tendance très répandue dans l'utilisation de l'histoire, les minorités et les nations voisines sont utilisées comme causes explicatives des périodes de crises dans de nombreuses histoires nationales pour détourner l'attention des responsabilités internes réelles.

Enfin un dernier type de fixation provient du fort européocentrisme qui touche l'histoire et son enseignement encore aujourd'hui en Europe ; de cette absence de décentrement découle une histoire partielle et lacunaire notamment parce que les grands changement qu'à connu l'Europe ont souvent eu des causes extérieures: Renaissance influencée par les découvertes arabes sur les grecques, capitalisme et expansionnisme européens initiés par la copie des techniques chinoises: imprimerie, porcelaine, armes à feu. A l'Européocentrisme s'ajoutent évidemment toute les dérives socio et ethnocentristes qui ont pu laisser de côté l'histoire de certaines minorités, tziganes, lapons, juifs, ou encore des femmes, des campagnes, des régions et des communautés.

Les fixations sont particulièrement marquées dans les programmes et manuels scolaires, ces derniers « transmettent une certaine vision du patrimoine et de la culture moderne d'une nation et relèvent souvent de ce qui fait l'objet de controverses politiques ou sociales » dans le pays comme le remarque A. Benavot52.

Les détournements par omission dont l'intentionnalité est généralement dure à définir pourraient être considérés comme une forme extrême de la fixation qui ignore des parts de l'histoire comme c'est le cas au Japon pour le massacre de Nankin, en France pour la violence de l'écrasement des soulèvements vendéens pendant la Révolution ou la sanglante répression de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961, mais aussi en Finlande pour le sort de la minorité Carélienne.

Enfin un détournement courant et dont les conséquences ne sont pas négligeables provient de la paresse et de l'ignorance dont peuvent faire preuve les professeurs, les journalistes, les hommes politiques voire les historiens eux-mêmes et qui conduit à des simplifications radicales voire à la construction de préjugés tel que l'inefficacité de la

Poland, New York, HarperCollins, 1992

52 A. Benavot, Une analyse critique de la recherche comparée, Perspectives, Genève: Bureau International de l'Education, 2002, p 71, cité par Josefina Vijil, « Elaboration des programmes scolaires et pouvoir socio-politique », site internet « Recherche et Education ».

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IVème République française associée à l'instabilité des gouvernements ou le « partage du monde » par les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale à Yalta en 1945, là où on devrait plutôt voire un préliminaire à la création de l'Organisation des Nations Unies.

Le détournement de l'histoire est donc possible à partir de nombreux instruments et prend de nombreuses formes. L'histoire comme savoir nécessite ainsi des protections démocratiques qu'on s'appliquera à étudier dans la deuxième partie de ce mémoire. On va maintenant se pencher sur un aspect très particulier et central du débat mémoriel: le ou les négationnisme(s).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry