WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De l'émergence des droits de solidarité et de la nécessité de leur garantie constitutionnelle : condition d'un développement durable des pays en développement » (cas de la R. D. Congo)

( Télécharger le fichier original )
par Cléo MASHINI MWATHA
Université de Kinshasa - Licence en Droit (Bac+5) 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1. Le statut des gouvernants

Jean-Paul JACQUE relève que « c'est ici la fonction la plus évidente de la constitution et une simple lecture permet de s'en rendre compte. La constitution institue les pouvoirs publics, fixe leurs compétences et règle leurs rapports. C'est donc en fonction de ces règles que l'on appréciera la légalité de l'action des pouvoirs publics »43(*).

Ainsi, précise Bernard CHANTEBOUT, « le but premier des constitutions est d'organiser l'exercice du pouvoir. Etant le statut de l'Etat - personne morale, la constitution a pour rôle de déterminer qui aura qualité pour vouloir et pour agir en son nom, et l'engager valablement »44(*).

A ce titre, renchérit MPONGO BOKAKO : « elles (constitutions) répondent à leur finalité première : encadrer l'activité de la puissance publique, soumettre la compétition politique à une règle de jeu. C'est donc un vrai code des pouvoirs publics »45(*).

Il en résulte, de par cette surveillance, ne serait-ce que déjà formelle, que les abus des gouvernants sont limités, si pas contraints, ce qui conduit à plus de liberté pour les gouvernés.

2. Le statut des gouvernés

La constitution règle aussi la question du statut des gouvernés auxquels elle reconnaît certains droits, « cela constitue à vrai dire une charte de libertés »46(*).

En effet, la plupart des constituants font d'abord précéder le code des pouvoirs publics des déclarations des droits qui sont des exposés à caractère philosophique sur une protection globale des droits et libertés fondamentaux. Et ensuite, ils insèrent dans le corps même des constitutions les différents droits et libertés reconnus et aménagés afin d'assurer la protection des gouvernés.

Ainsi, l'énonciation des droits et libertés fondamentaux de l'homme dans le texte constitutionnel leur assure l'autorité des normes constitutionnelles dont le respect s'impose aussi bien aux individus qu'aux autorités étatiques. Ces droits sont dits libertés publiques.

§2. Rapports entre droits de l'homme et libertés publiques

Nous analyserons d'abord brièvement la notion de libertés publiques avant d'en établir les rapports avec la notion même de droits de l'homme.

I. Notion de libertés publiques

Il importe pour mieux appréhender la notion de « libertés publiques » de la distinguer de la notion de « liberté ».

1. La liberté

Si pour le philosophe la liberté est avant tout intérieure et spirituelle, « le juriste, en ce qui le concerne, n'a pas accès au mode de la vie intérieure dès l'instant que le droit est une règle de contrainte sociale, donc extérieure. Il considérera seulement la liberté dans son sens matériel, comme « le maximum de facultés et de choix laissés aux individus »47(*). Ainsi, la liberté peut être naturelle ou juridique.

La liberté naturelle est la qualité de ce qui n'est pas soumis à une contrainte (physique, psychologie ou morale)48(*). C'est ainsi que Jacques ROBERT en déduit que « elle se confond donc avec la garantie d'une sphère privée où chacun est maître de lui-même »49(*). Et, des siècles bien avant, parlant de liberté, EPICTETE emploie le mot « eleutheria » qui signifie aller où l'on veut »50(*), pour justement souligner ce libre mouvement qui est la résultante d'une absence de contrainte de qui que ce soit. Et, René CAPITANT de conclure en disant : « la liberté d'un être, c'est l'autodétermination de cet être »51(*).

Dans une seconde acception, être libre d'agir c'est avoir le « droit » ou le pouvoir d'accomplir tel ou tel acte. Le mot « libre » est synonyme de « licite » ou de « permis ». Ce qui est libre n'est ni obligatoire ni interdit52(*). Il s'agit ici de la liberté juridique qui est normative.

Il importe, par ailleurs, de préciser que le fait que cette liberté soit protégée implique une obligation, non point à la charge de celui qui est libre, mais à la charge des tiers. Elle peut de ce fait s'analyser comme une créance sur tous les membres de la collectivité53(*). Ceci donne lieu à parler des libertés publiques.

* 43 JACQUE (Jean-Paul), Droit constitutionnel et institutions politiques, 2ème Edition, Dalloz, Paris, 1996, p. 47.

* 44 CHANTEBOUT (Bernard), Droit constitutionnel et sciences politiques, 8ème Edition, Ed, Armand Colin, Paris, 1982, p. 41.

* 45 MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA (Edouard), Cours polycopié de Droit constitutionnel et institutions politiques, Première année de Graduat Droit, UNIKIN, 1996-1997, p. 73.

* 46MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA (Edouard), Cours polycopié de Droit constitutionnel et institutions politiques, Première année de Graduat Droit, UNIKIN, 1996-1997, p. 73.

* 47 ROBERT (Jacques), Libertés publiques et droits de l'homme, 4ème Edition, Montchrestien, Paris, 1988, p. 11.

* 48 HAYEK (F.A.), La Route de la servitude, cité par ROBERT (Jacques), op. cit., p. 11.

* 49 ROBERT (Jacques), Idem.

* 50 EPICTETE, Entretiens, cité in Liberté de l'individu en droit, op. cit., p. 43.

* 51 CAPITANT (René), cité par ROBERT (Jacques), op. cit., p. 11.

* 52 ROBERT (Jacques), op.cit., p. 11.

* 53 Idem, p. 12.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand