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La persistance de l'insalubrité à  Kinshasa: de la coercition à  la conscientisation. Une approche de la communication pour le changement de comportement

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par Guillaume-Trésor Kakesa
Université catholique du Congo - Diplôme de licence en communication sociale option marketing et relations publiques 2012
  

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III. 4. Reprise critique

Les résultats ainsi obtenus, l'effort consenti par point consiste à expliquer les écarts entre la théorie de la CCC et ces résultats, enfin d'envisager quelques perspectives.

De ce qui précède, mettre sur pied une politique d'intervention pour lutter contre l'insalubrité, c'est chercher à la comprendre comme un fait de société. Par conséquent, en tant qu'un fait de société, pour décider d'une quelconque stratégie, la problématique de l'insalubrité devrait être avant tout diagnostiquée et ses causes relevées. Car, dit-on en sociologie, les faits sociaux sont totaux et globaux.

A cet effet, en s'appuyant sur une approche coercitive pour énoncer un nouveau comportement à adopter, la CCC considère qu'un changement à coup de décret ou d'imposition, est un changement voué à l'échec. Christian Baylon et Xavier Mignon ajoutent à ce sujet qu' « il ne suffit pas de rendre une mesure obligatoire, de menacer d'une sanction en cas d'inobservation pour modifier le comportement individuel »75(*). De la contrainte résulte la dissonance cognitive conduisant à la résistance ou encore le rejet d'une réglementation ressentie comme des actes d'agressions non motivés. Mais aussi, les êtres humains étant rationnels, utilisent systématiquement l'information à leur disposition avant d'agir, comme l'indique Ajzen et Fishbein. Restant dans cette logique, Pierre Pastor et Richard Breard stipulent qu'« un conflit non traité correctement surtout s'il a été accompagné des sanctions peut entrainer pendant des années une baisse radicale de motivation et d'engagement »76(*). C'est un ainsi que dans une démarche coercitive, le comportement désiré tend à disparaître, dès lors que les actions de cette épreuve de force s'arrêtent. Ceci revient à dire que, dans l'esprit humain, plus on a le sentiment que quelque chose est imposée, plus on a tendance à s'opposer.

Par ailleurs, si le changement déclaratoire est perçu comme une approche de la non-négociabilité, regardant l'individu comme un simple instrument de la volonté des autorités, la CCC quant à lui inscrit le changement dans un processus dialogique. Aussi, elle conçoit le changement non pas comme une démarche linéaire mais bien plutôt progressive, laquelle doit obéir à un certain nombre d'étapes en passant par des rechutes et des rebondissements. Dans ce sens la CCC est essentiellement une approche éducative.

En essayant d'appréhender le changement dans son contexte social, culturel, économique et politique, la CCC recourt à une approche globale et va plus loin pour chercher les caractéristiques d'une situation en analysant tous les moyens de persuasion. Pour la CCC, l'individu doit modifier avant tout sa perception de la réalité. Elle précise que ce qui influence le comportement de l'individu se sont les attitudes et les croyances acquises par les habitus, lesquelles il faut combattre en premier lieu. Car, « un changement est avant tout une transformation des acteurs eux-mêmes »77(*). Ceci revient à dire que le changement de comportement suppose un changement :

- au niveau cognitif,

- au niveau affectif,

- et au niveau d'action.

La CCC aident les gens à agir favorable et en connaissance de cause. Ainsi, elle privilégie le dialogue qu'une décision subie ou une communication verticale.

Parallèlement, « persuader pour modifier les comportements préjudiciables à l'intérêt individuel que collectif implique un préalable : faire connaître les raisons qui justifient les modifications d'attitudes préconisées, donc diffuser au maximum les faits et les commentaires explicatifs du sujet et de la campagne »78(*). L'information représente le point de départ incontournable de toute démarche de changement. Elle a pour objectif est de toucher positivement les éléments conditionnant le comportement de l'individu (attitudes, normes subjectives...). L'information ainsi diffuée, alimente l'opinion de l'individu et forme une connaissance acquise après son interprétation. De cette, manière, la CCC n'intervient pas sans toutefois suffisamment livrer les raisons de mieux se comporter. En d'autres termes, l'information permet à l'individu à prendre connaissance du problème, tout en l'aidant à découvrir le danger tout comme le bénéfice qui en résulte. Elle conduit aussi à l'auto-évaluation, laquelle déclenche à son tour la prise de conscience et pour enfin susciter l'engagement. La CCC prône ainsi qu'il faut passer de l'information à la sensibilisation et de la sensibilisation à la conscientisation.

Ainsi, la CCC insiste à ce sujet qu' « on ne change pas sans communiquer et qu'il faut disposer aussi d'éléments d'informations complets à communiquer »79(*). Par cette communication, la CCC vise à construire des ponts et non pas des barrières, car communiquer c'est « créer un état d'esprit en commun entre qui celui émet et celui qui reçoit »80(*) pour que les acteurs en situation de communication soient les co-auteurs du dire. La communication est ainsi une négociation entre les états du moi. Dans cet élan, une communication réussie a besoin d'être présentée dans un contexte, qui donne à chaque interlocuteur sa valeur. La CCC communique ainsi pour coopérer et tisser les relations visant à transformer l'individu.

Pour pérenniser le changement dans le temps et dans l'espace, la CCC repose sur l'implication des sujets concernés. Etant une démarche consensuelle, la CCC n'est pas une intervention « pour l'individu ou la communauté » mais plutôt une intervention « avec l'individu ou la communauté ». De par cette acception, la CCC démontre que l'appropriation n'est possible que lorsque l'individu participe pleinement au processus et ce, dès l'identification du problème à la proposition des solutions. En d'autres termes, la logique de tout développement durable prend sa force dans une approche participative, cherchant à construire ensemble tout d'abord sur le plan d'idées et enfin sur le plan d'actions.

En appuyant cette vision, Lewin, Coch et French81(*) souligne à ce propos que pour qu'un changement soit réussi, il est nécessaire de le préparer par des discussions en groupe :

- Pour informer les acteurs de la nécessité du changement,

- Pour les inclure dans sa préparation en les faisant participer activement,

- Pour décider les modalités de la mise en oeuvre.

Pour ce faire, la CCC sollicite une adhésion volontaire car, un acte réalisé dans un contexte libre est plus engageant qu'un geste accompli dans une soumission passive ou par contrainte. Elle souligne aussi que les gens sont beaucoup plus disposés à changer que pour les choses dont ils sont capables. Son souci est de faire du changement un allant de soi, qui s'intègre dans la conscience pour devenir ainsi une culture qu'elle considère comme une seconde nature. Pour y arriver, la CCC fustige en tout état de cause, que, le changement ne se décrète pas mais s'accompagne.

* 75 C. BAYLON et X. MIGNON, Op. cit., p. 271.

* 76 P. PASTOR et R. BREARD, Gestion des conflits. La communication à l'épreuve, France, Editions LIAISONS,

2007, p. 108

* 77 P. PASTOR et R. BREARD, Op. cit., p. 103.

* 78 C. BAYLON et X. MIGNON, Op. cit., p.279.

* 79 La conduite du changement : Agir dans des situations complexes, [En ligne] http://www.esen.education.fr/fileadmin/user_upload/Contenus/Profils/gapfpe/kits/grh_app/notes_synthese/note_1_conduite_changement.pdf, (Page consultée, le 25/08/2012).

* 80 G.-H MEAD, cité par J. STOETZEL, Op. cit., p. 216.

* 81 K. LEWIN et al. Cité par P. PASTOR et R. BREARD, Op. cit., p. 101.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote