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La responsabilité de protéger au regard de la crise libyenne

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par Hippolyte LUABEYA Pacifique
Université de Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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§2. La prévention au niveau des causes directes

Puisque la responsabilité de protéger vise également la «prévention des conflits» et la «reconstruction des sociétés»126 (ce dernier aspect sera vu plus tard), aux termes du rapport sur la responsabilité de protéger de la CIISE, la prévention directe comporte essentiellement les mêmes compartiments politico-diplomatique, économique, juridique et militaire que celle de la prévention au niveau des causes profondes, mais les outils qui s'y trouvent sont différents, en raison du délai plus court dont on dispose pour obtenir des résultats. Ces outils peuvent prendre la forme d'une aide directe, d'incitations positives ou, dans les cas plus difficiles, d'une menace de « châtiment ». Mais la caractéristique essentielle et commune à toutes ces actions et mesures est qu'elles visent (même lorsque l'État concerné est réticent à

124 Lire aussi S/PRST/2009/1 du 14 janvier 2009, La protection des civils en période de conflit, Déclaration du Président du Conseil de sécurité à la 6066è session du conseil de sécurité des Nations Unies, p.6, 16-17 ; A/60/L.1 du 20 septembre 2005, Op-cit, §§106-113

125 DALLAIER Roméo et CHALK Frank, Op-cit, p.3

126 WEISSMAN Fabrice, « La responsabilité de protéger : le retour à la tradition impériale de l'humanitaire », in Les analyses du Crash-MSF, 2010, p.1

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coopérer) à écarter absolument toute nécessité de recourir à des mesures directement coercitives à l'encontre dudit État127.

Il apparaît utile de relever qu'une différence essentielle entre prévention des causes profondes et prévention des causes directes tient au rôle des acteurs en présence. Si dans la première de ces hypothèses, primat sera donné à l'État, en vue de mettre en place un édifice juridique et institutionnel apte à assurer une juste intégration de ces populations au tissu social, dans la seconde d'entre elles, le rôle des acteurs tiers sera bien plus prépondérant. Si dans le premier cas l'État, en tant que destinataire principal de l'obligation de protection, est encore en position de « renverser la vapeur » et de jouer son rôle de « protecteur », il apparaît que dans la deuxième hypothèse, l'imminence de la menace pourra lui être imputable dans une large mesure, qu'il ait pris des mesures préventives s'étant avérées insuffisantes ou qu'il se soit illustré par une inaction périlleuse, voire même parfois, coupable128.

Mais au-delà de cette multitude d'acteurs et intervenants, le rapport de la CIISE postule qu'une prévention efficace des conflits suppose une collaboration stratégique entre des intervenants très divers. Les États, l'ONU et ses institutions spécialisées, les institutions financières internationales, les organisations régionales, les ONG, les groupes religieux, les milieux d'affaires, les médias et les milieux scientifiques, professionnels et éducatifs, ont tous un rôle à jouer. L'aptitude à mener à bien une diplomatie préventive dépend finalement de la capacité internationale à coordonner des initiatives multilatérales et à définir une répartition logique des tâches129.

En tout état de cause, il apparaît que la dimension préventive au niveau des causes directes des conflits s'avère bien plus circonstancielle qu'au niveau de leurs causes profondes. Les mesures à prendre doivent ici être envisagées in casus et il semble bien malaisé de chercher à dépeindre un mécanisme d'ensemble des

127 CIISE, Op-cit, p.26

128 COLAVITTI Romélien, Op-cit, p.38

129 Voir CIISE, Op-cit, p.29

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mesures à prendre dans l'imminence d'un conflit, et c'est justement sur ce point que « le bât blesse », d'après Romélien COLAVITTI. Mais face à la relative difficulté de mise en oeuvre de procédures opérationnelles de prévention immédiate (recours au Conseil de sécurité, déploiement de forces armées de prévention), les institutions et organes subsidiaires onusiens (Comités de suivi de l'ONU, Conseil et ancienne Commission des Droits de l'homme, Haut-commissariat aux Droits de l'homme) peuvent jouer un rôle catalyseur et dissuasif indéniable. Reste que dans certaines hypothèses, les mécanismes de prévention immédiate sont déclenchés bien trop tard et dans ce cas, l'action d'urgence doit être envisagée130.

Au regard de ce qui vient d'être exposé, le voeu intrinsèque de la CIISE est de voir un changement fondamental d'état d'esprit au sein de la communauté internationale lequel consiste en « un passage d'une culture de la réaction à une culture de la prévention ».

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore