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La responsabilité de protéger au regard de la crise libyenne

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par Hippolyte LUABEYA Pacifique
Université de Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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B. Les attitudes de l'UA et de la Libye

1. L'attitude de l'UA

Quoique les mesures envisagées dans « la responsabilité de protéger » ou le « droit d'intervention de l'Union » poursuivaient un but désintéressé, en règle générale, accrochés à leur souveraineté, les Etats africains étaient réticents face à ces deux concepts. Ils pensaient que les motifs qui se cachaient derrière la responsabilité de protéger ne répondaient pas toujours à un objectif humanitaire. Ils craignaient en effet une intervention « guidée par des considérations économiques (...)

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ou, plus ordinairement, un exercice d'exportation des valeurs et des principes partagés par les grandes puissances à économie de marché »245.

C'est ce qui justifiait le fait que les Etats africains estimaient pour la plupart que, sous des prétextes humanitaires, l'intervention de l'Union Africaine ne serait pas neutre et impartiale qu'il s'agisse des Etats non africains qui invoquaient la responsabilité de protéger ou l'Union Africaine qui brandissait son droit d'intervention. Ainsi, se référant à ce qui se passe ailleurs et aux ingérences humanitaires effectuées par exemple au Timor Oriental ou en ex-Yougoslavie qui avaient mis en lumière des politiques cachées que poursuivaient les Etats intervenants, les Etats africains avaient été poussés à la réticence. Il en avait été de même à l'occasion de l'intervention américaine en Irak en 2003. L'attitude du Soudan au sujet du conflit du Darfour témoignait que les ambigüités du droit d'ingérence humanitaire246 qui avaient motivé ces interventions n'avaient pas échappé aux détracteurs de ce droit d'intervention en Afrique.

A ce sujet, partageant le même avis que le professeur Jean-Paul SEGIHOBE BIGIRA nous pensons que cette réserve des Etats africains s'expliquait aussi par les nombreux abus que cette doctrine risque d'entrainer dans la pratique. Les interventions de la communauté internationale en Somalie, en Côte d'Ivoire, au Rwanda, en Sierra Leone, quoique justifiées à des degrés divers par des raisons humanitaires, ont cependant laissé un goût amère à de nombreux Etats africains qui craignaient que l'intervention de l'UA puisse masquer des intentions d'ordre politique et économique de certaines puissances régionales (Nigéria, Afrique du sud, Libye, Egypte, etc.). Par conséquent, l'auteur ajoute que tout retour vers l'unilatéralisme doit

245 PARIS R., « International peacebuilding and the mission civilisatrice », cité par SEGIHOBE BIGIRA Jean-Paul, Op-cit., p.14

246 Sur cette notion, lire CORTEN Olivier cité par SEGIHOBE BIGIRA Jean-Paul, Op-cit., p.14 ; BOUCHET-SAULNIER Françoise, Op-cit, 2006, p.310 ; NGUYEN QUOC Dinh, DAILLER Patrick, FORTEAU Mathias et PELLET Allain, Op-cit, 2009, p.493 ; BULA BULA Sayeman, « L'idée d'ingérence à la lumière du nouvel ordre mondial », Op-cit., p.15 ; BULA-BULA Sayeman, L'ambigüité de l'Humanité en droit international, Op-cit., p.4 ; DJIENA WEMBOU Michel-Cyr, « Le droit d'ingérence humanitaire : Un droit aux fondements incertains, au contenu imprécis et à géométrie variable »,Op-cit.; KDHIR Moncef, Op-cit, p.901 ; BELANGER Michel, Op-cit, p.89

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être banni et seul le Conseil de Sécurité doit autoriser une action militaire à vocation humanitaire ou pro démocratique247.

2. L'attitude de la Libye248

Le ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa avait déclaré le 18 mars 2011 au cours de la matinée un cessez-le-feu immédiat et déclaré que la Libye entreprendrait "tout pour protéger la population civile et pour que l'aide humanitaire dont elle a besoin soit acheminée. Il avait également expliqué que la Libye était prête au dialogue. Déclaration qui n'avait pourtant pas été respectée par les mêmes autorités libyennes.

Catherine ASHTON avait immédiatement réagi à cette annonce, déclarant que l'UE allait examiner "les détails de l'annonce de cessez-le-feu par le régime libyen" tout en soulignant qu'il fallait s'interroger sur sa "signification". Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez ZAPATERO, avait de son côté déclaré que la communauté internationale "n'allait pas se laisser tromper" par le régime libyen "et allait vérifier par tous les moyens le degré de respect" de la résolution de l'ONU.

Enfin, une dernière question faisant couler beaucoup d'encre et de salive dans la crise libyenne est l'intervention de l'OTAN en Libye. Parcourons-la à présent à la dernière section.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo