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La responsabilité de protéger au regard de la crise libyenne

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par Hippolyte LUABEYA Pacifique
Université de Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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§2. Les conséquences militaires de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne

Pour rappel, le 17 mars 2011, le Conseil de Sécurité de l'ONU a voté en faveur d'un recours à la force contre les troupes du colonel Mu'ammar Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye. La résolution adoptée par le Conseil autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un

241 JUNG-GUN-KIM, Op-cit, p.103 .

242 A ce sujet, lire CIISE, Op-cit, pp.33-35.

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cessez-le-feu à l'armée libyenne. Cette décision recueillera le soutien du Conseil de l'Union Européenne et va susciter d'autres réactions au sein de l'Union Européenne. Elle va, en outre, susciter les réactions de l'Union Africaine et de la Libye.

A. Le soutien du Conseil de l'Union Européenne et les attitudes au sein de l'Union Européenne

1. Le soutien du Conseil de l'Union Européenne243

Aussitôt, le président du Conseil européen, Herman Van ROMPUY, et la Haute représentante pour la politique étrangère de l'UE, Catherine ASHTON, avaient salué la résolution dite 1973. Ils avaient soutenu pleinement l'exigence de l'ONU qu'il soit mis fin aux attaques contre les civils et qu'une solution soit trouvée à la crise. Ils avaient appelé le colonel Kadhafi de quitter le pouvoir immédiatement et demandé à la Libye de "s'engager rapidement vers une transition rapide vers la démocratie" sur base d'un dialogue impliquant de larges couches de la société.

Dans la ligne de ce qui avait été décidé lors du Conseil européen extraordinaire consacré à la Libye le 11 mars 2011, Herman Van ROMPUY et Catherine ASHTON exigeaient que la sécurité de la population civile devait être garantie par tous les moyens et concluaient que la résolution 1973 "donnait une base légale claire aux membres de la communauté internationale d'assurer la protection des civils". Les deux dirigeants européens saluaient le rôle important de la Ligue arabe et de "leurs partenaires arabes" avec lesquels ils continueront de coopérer pour savoir comment l'UE pouvait le mieux contribuer à la mise en oeuvre des décisions du Conseil de Sécurité.

Pour eux, l'UE était "prête à mettre en oeuvre cette résolution dans le cadre de son mandat et de ses compétences", notion qu'ils n'avaient pas

243 A consulter dans www.europaforum.public.lu ... Actualités Mars 2011

244 Idem

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précisée dans leur communiqué. La Libye sera finalement à l'ordre du jour d'un sommet Union Européenne-Union Africaine-Ligue arabe sur la Libye qui s'était tenu le samedi 19 mars 2011 à Paris en présence du Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki-Moon.

Mais quelles avaient été les attitudes au sein de l'Union

Européenne ?

2. Les attitudes au sein de l'Union Européenne244

Au sein de l'Union, la France et l'Angleterre, qui avaient poussé la résolution, étaient prêtes à intervenir. Mais la grande préoccupation était celle de savoir dans quel cadre l'OTAN ou une coalition de pays volontaires pouvait intervenir? Et quel serait le rôle de l'UE en tant que UE ?

L'Union Européenne en tant que telle devait envisager, selon des sources diplomatiques qui s'étaient confiées le vendredi 18 mars 2011 dans l'après-midi à des agences de presse, d'apporter un soutien essentiellement humanitaire en Libye mais qui pouvait prendre la forme d'une opération militaire dans le cadre de l'assistance aux réfugiés. Les 27 Etats membres par contre étaient divisés sur la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye. Le soutien militaire à des opérations dans le cadre de l'assistance humanitaire pouvait contribuer à gommer une partie de ces divisions. Catherine ASHTON avait indiqué vouloir, pour ce qui était de l'UE, se "concentrer sur les actions qui pouvaient réellement apporter une valeur ajoutée: des sanctions économiques, de l'aide humanitaire et à un plus long terme la démocratie profonde et la croissance économique".

Il ne restait que la division au sein de l'UE qui était nette et franche sur la question d'une intervention militaire aérienne pour établir une zone d'exclusion aérienne.

Le Luxembourg avait salué à travers son ministre des Affaires étrangères, Jean ASSELBORN, la résolution 1973. Il avait regretté que les Etats

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L'Allemagne ne "voulait pas mêler des soldats allemands à une guerre, à une intervention militaire en Libye", selon la déclaration de son ministre des Affaires étrangères, Guido WESTERWELLE. La chancelière Angela MERKEL avait déclaré de son côté que cette intervention n'était pas pensée jusqu'au bout et l'avis de son gouvernement quant à un succès de l'opération était différent. Mais l'Allemagne "comprenait ceux qui, pour des motifs respectables, s'étaient prononcés pour une intervention militaire internationale en Libye", avait encore déclaré Guido WESTERWELLE et elle poussait au sein de l'UE vers un moratoire de l'achat de pétrole libyen.

Le Danemark se préparait à participer à l'opération aérienne. La Pologne et la Lituanie avaient offert leur aide logistique. La Belgique était prête à mettre six F-16 qui étaient stationnés en Grèce et une frégate en Méditerranée à disposition. L'Espagne devait mettre à disposition des bases, des avions et d'autres éléments logistiques. Pendant ce temps, la Grèce réfléchissait à la meilleure manière de participer.

L'Italie, elle-même opposée à une intervention militaire en Libye, avait autorisé le départ d'opérations aériennes à partir des bases situées sur son territoire. Une telle autorisation n'avait pas encore été donnée aux Britanniques par Malte et Chypre, deux pays qui ne sont pas membres de l'OTAN, mais aussi deux îles où les Britanniques entretiennent des bases militaires.

La Suède soutenait la résolution de l'ONU et devait étudier une éventuelle demande de l'OTAN de contribution militaire en Libye, car pour la Suède, c'est l'OTAN, dont elle n'est pas membre, qui est le maître d'oeuvre d'une éventuelle opération.

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membres de l'UE au Conseil de Sécurité n'aient pas eu une position unie. Le Luxembourg misait sur la coordination avec les pays de la Ligue arabe.

La Turquie, pays candidat à l'adhésion à l'UE et membre important de l'OTAN, avait pris acte de la résolution 1973 mais rappelait dans son communiqué qu'elle était depuis le début de la crise libyenne opposée à une "intervention étrangère en Libye, pays ami et frère".

L'agence européenne de contrôle aérien Eurocontrol, qui regroupe 39 pays, avait annoncé le 18 mars 2011 avoir interdit les vols civils vers la Libye, à la suite du feu vert de l'ONU à un recours à la force dans le pays, Tripoli n'ayant pas pris une telle décision de son propre chef.

L'OTAN avait décidé d'accélérer la planification militaire en vue d'une éventuelle participation à l'intervention internationale en Libye, qui n'était cependant pas encore décidée. Mais la question d'une action concrète n'était pas encore sur la table.

Enfin, un passage sur ce qu'avaient été les attitudes de l'UA et de la Libye face à l'établissement de la « no fly zone » serait édifiant.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore