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La gestion systémique de la crise financière internationale de 2008: le cas de deux banques coopératives

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par Nabila Ouchene
HEC Montréal - Master 2015
  

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3.1.1 Historique du Groupe Crédit Agricole

La loi de 1884 sur la liberté d'association professionnelle en France, permettant la formation de syndicats agricoles, et l'exemple de banques mutualistes en Allemagne et en Italie favorisent l'émergence d'un contexte favorable à la création de banque mutualiste en France. En 1885, la société de Crédit Agricole de l'arrondissement de Poligny à Salins est créée, sous l'initiative locale de Louis Milcent, et donne naissance à la première Caisse locale. Cette dernière avait le statut de syndicat et permettait aux agriculteurs d'emprunter les fonds pour développer leurs activités (Groupe Crédit Agricole, 2015)

En 1894, la loi du Ministre de l'agriculture Jules Méline autorise la constitution de Caisses locales et leur assigne le statut de société coopérative qui aboutit à la création du Crédit Agricole. Les Caisses locales, constituées dès lors sous la forme de sociétés coopératives de droit privé, forment le premier niveau de la pyramide institutionnelle. La loi du 31 mars 1899 permet la création des Caisses régionales, deuxième niveau de la pyramide institutionnelle, et dont l'objectif est d'encourager la création de Caisses locales (Groupe Crédit Agricole, 2015). La banque verte, surnom du Crédit Agricole, prend de l'essor auprès des agriculteurs et devient un partenaire privilégié, et cela grâce au fait que la banque ait été sollicitée pour financer la mise en valeur de terres en friche pendant la Première guerre mondiale. En 1920, l'Office National du Crédit agricole est crée et est nommé Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA) et devient en 1926 un établissement public. La pyramide

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institutionnelle du Crédit Agricole est dès lors achevée et réunit des structures de droit privé et un établissement public jusqu'à la loi de mutualisation de 1988 (Groupe Crédit Agricole, 2015)

Durant la Seconde guerre mondiale, le Crédit Agricole est témoin d'importantes mutations financières. En raison de l'épargne abondante due à l'atonie économique durant la guerre, le Crédit Agricole crée le bon à 5 ans, produit d'épargne qui connaît un grand succès et ouvre le chemin vers l'autofinancement. De plus, les flux financiers entre l'État et le Crédit Agricole s'inversent puisque le Crédit Agricole remonte désormais l'épargne des campagnes vers le Trésor. En 1945, la Fédération Nationale du Crédit Agricole (FNCA) est créée comme association de représentation des Caisses régionales auprès de l'État et de la CNCA. Dans les années 1960, le Crédit Agricole devient la banque de proximité et dépasse ainsi les frontières du rural. En 1966, la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA) obtient l'autonomie financière dans le cadre de réformes financières importantes menées par le gouvernement. À partir de 1967, le Crédit Agricole s'affirme peu à peu comme la banque de logement et des ménages (Groupe Crédit Agricole, 2015)

À l'échelle internationale, le Crédit Agricole ouvre sa première succursale à Chicago en 1979. Cette année là, la revue The Banker classe la banque verte au premier rang mondial des banques. Cette première place affirme sa puissance financière et son insertion dans la communauté bancaire. La loi bancaire de 1984 de l'Union européenne permet au Crédit Agricole d'intervenir en dehors du champ rural. La signature d'un accord interbancaire cette même année, qui allie la carte bancaire verte du Crédit Agricole avec la carte « bleue » des autres banques, marque l'intégration de la banque verte au marché bancaire « commercial ».

C'est également à partir des années 1980 que le Crédit Agricole entame son processus d'hybridation structurelle, passant de statut de banque coopérative à celui de banque « universelle ». En 1988, la loi relative à la mutualisation de la CNCA affranchit la Caisse nationale de la tutelle de l'État. Dès lors, son capital est détenu à 90% par les Caisses régionales et à 10% par le personnel du groupe. En 1991, le Crédit Agricole est autorisé à financer les grandes entreprises, et devient une banque universelle. En 2001, la Caisse nationale est cotée en bourse sous le nom de Crédit Agricole S.A. Les Caisses régionales, actionnaire majoritaire (54%), disposent dès lors d'un véhicule coté pour participer à de grandes opérations financières de croissance externe (Groupe Crédit Agricole, 2015).

Les années 1990 et 2000 sont une intense période de création de filiales, de diversifications, d'acquisitions et de fusions pour le Groupe Crédit Agricole. En 1986, Predica, la première filiale créée en matière d'assurance vie et devient N° 1 français en 1994. En 1990, le Groupe crée Pacifica, une compagnie d'assurance de biens, et devient en 1993, le second groupe d'assurance en France. Sur le plan international, des participations sont prises dans le capital de Banco Ambrosiano Veneto (Italie) en 1989, et du Banco Espirito Santo (Portugal) en

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1991. Toutefois, c'est l'acquisition en 1996 de la banque Indosuez, qui lui permet de devenir une banque de financement, d'investissement avec un réseau international. En 2003, le Groupe rachète le Crédit Lyonnais. Le regroupement des différents métiers par filiales aboutit à la création de Calyon en 2004, filiale issue du rapprochement des activités de banque de financement et d'investissement du Crédit Lyonnais et de Crédit Agricole Indosuez. Le Crédit Lyonnais, recentré sur la banque de détail, devient LCL en 2005. Le Crédit Agricole S.A. lance un plan de développement en 2005, qui a pour objectif de développer davantage l'internationalisation de la banque. Le plan de développement international 2006/2008 est mis en oeuvre très rapidement et aboutit à des acquisitions en Égypte, Ukraine, Serbie, Grèce et en Italie en banque de détail, et dans la bancassurance au Portugal (Groupe Crédit Agricole, 2015).

La crise des subprimes de 2007 suivi de la crise financière de 2008 secoue brutalement le Groupe Crédit Agricole et lui cause des pertes financières immenses pendant six années consécutives. Ce dernier effectuait, depuis plusieurs années, des opérations d'investissement au niveau des subprimes et autres produits dérivés sur le marché financier, principalement aux États-Unis, via sa filiale Calyon (Groupe Crédit Agricole, 2015). En 2007, le Groupe affichait une perte de 1,6 milliard d'euros sur le résultat net de cette année là (Le Monde, 2007). Fin 2008, la Banque verte a annoncé un bénéfice net 2008 en baisse de 75% comparé à 2007, soit de 1,024 milliard d'euros. Le résultat net était de 4 milliards d'euros en 2007 (Le Monde, 2009 (a)). En 2009, la filiale à 100% du Crédit Agricole avait un chiffre d'affaires en baisse de 40% dès janvier 2009, et aurait perdu 5 millions d'euros juste en un mois (L'OBS, 2009). En 2010, l'organe central de la Banque verte, Crédit Agricole S.A. décidait de quitter le conseil de surveillance d'Intesa Sanpaolo (Italie) dans lequel il détenait à ce moment là 4,79%. Cette décision a contraint le Crédit Agricole S.A. à enregistrer une dépréciation de 1,25 milliard d'euros juste au quatrième trimestre (Reibaud, 2010). En 2011, la détention du Crédit Agricole de la banque Emporiki, via la crise de la Grèce, a coûté 850 millions d'euros à la Banque verte. Le Groupe a également eu une perte nette en 2011 de 1,47 milliard d'euros (Reibaud, 2011(a)). En 2012, le Groupe a subit une perte historique au total de 6,47 milliards d'euros sur son entité cotée. À la différence de 2011, où le Groupe a pu dans son ensemble demeurer bénéficiaire, l'ensemble de la banque intégrant 100% des Caisses régionales était aussi en perte en 2012, soit à 3,80 milliards d'euros. Au quatrième trimestre 2012 seulement, la perte nette du Crédit Agricole S.A. avait atteint 3,98 milliard d'euros (Le Point, 2012). Pour consulter l'historique des données financières du Crédit Agricole entre 2007 et 2011 (OICSF, 2012), voir l'Annexe 10.

3.1.2 La gestion de crise du Crédit agricole

Dans cette section, nous avons analysé la revue de presse sélectionnée sur la base de 37 articles afin d'identifier les caractéristiques de gestion de la crise au sein du Crédit agricole, selon les quatre niveaux du modèle de gestion de crise soit l'individu, la culture, la structure et la stratégie.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille