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Planification et controle de projet, une aide méthodologique et métacognitive dans le processus d'autonomisation de certains lecteurs/scripteurs

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par Hiên-Minh Lê (Thi)
Université du Québec en Outaouais - Maîtrise en gestion de projet 2005
  

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4.1.2 Les indicateurs sur la tâche

Les metaconnaissances relatives aux tâches, selon Flavell (1980), citees par

Grangeat (1997), sont des connaissances sur les caracteristiques des tâches. Acquises au fur et à mesure des experiences cognitives et des comparaisons effectuees, elles permettent de planifier des activites cognitives. Les caracteristiques ici retenues sont plutôt des facteurs qui influencent la reussite des

scripteurs/lecteurs du point de vue des ressources (Barbot et Camatarri, 1999). Elles concernent les outils, les processus, l'enseignante et les pairs. Ces metaconnaissances acquises temoignent du degre d'abstraction reflechissante chez

le scripteur/lecteur, c'est-à-dire au niveau de l'analyse logique. Pour ce faire, nous avons cherche à verifier si les scripteurs/lecteurs etaient capable de se referer à une tâche anterieure en explicitant les facteurs precites.

Il est à noter que les outils, ici aux yeux de ces scripteur/lecteurs, incluaient

les ressources materielles (dictionnaires, references grammaticales) ainsi que les ressources humaines internes (outils en didactique) telles que faire un plan, utiliser

les notions GN et GV, etc.... Nous constatons aussi que l'acte de lire avec l'intention de comprendre (activite finalisee), ainsi que les methodes d'annotation representent, aux yeux de ces scripteurs/lecteurs, des outils qui les amènent à la reussite. Ce sont là des ressources de differents ordres, selon la gestion de projet, qu'il incombe aux elèves de developper une gestion judicieuse afin d'atteindre l'objectif fixe (la reussite en ecriture et en lecture). L'apport de l'enseignante comme un gerant de projet etant important dans la transferabilite des outils en planification et contrôle de projet, nous avons juge bon d'en reserver une place à part. L'apport des pairs a aussi ete considere afin de verifier leur autonomie.

Notre analyse a egalement ete basee sur les indicateurs de la metacognition sur la tâche que sont la referenciation (aux outils, aux processus, à l'enseignante et

aux paris) et la perception des elements implicites (tels le but de l'apprentissage, les processus, la performance).

4.1.2.1 La referenciation

Selon Grangeat (1997), cet indicateur demontre la capacite de se referer

clairement à une tâche (caracterisee par les outils utilises, les processus d'apprentissage, l'enseignante et les pairs) ou aux actions similaires ayant eu lieu anterieurement. La capacite de se referer à une tâche anterieure demontre

la prise de conscience des experiences metacognitives ponctuelles, localisees dans une tâche particulière ayant un debut, une fin et un resultat. De cette façon, il y aurait construction d'un savoir metacognitif par l'analyse logique.

À ce niveau, une certaine distance est etablie entre le scripteur/lecteur et son savoir. C'est l'indice d'une interiorisation des connaissances et des competences puisque le scripteur/lecteur est capable d'en evoquer. Cette interiorisation a eu lieu grâce à la mediation exercee par l'enseignante qui s'impose entre le scripteur/lecteur et le savoir (c'est l'indicateur precedent concernant sa capacite de decentration vis-à-vis l'enseignante), et ce, pendant l'execution d'une tâche precise anterieurement. Ce rôle de mediateur de l'ecole que represente l'enseignante en salle de classe contribue ainsi à faire passer du « non conscient » au « conscient volontaire », l'accès à la construction des connaissances metacognitives. Des outils de planification et contrôle inspires de la gestion de projet (tels que nommes à la section

2.1.4 :cycle de vie du projet, fractionnement des tâches, chemin critique,

l'ordonnancement des tâches, le diagramme de Gantt, etc.) ont ete utilises afin de guider les scripteurs/lecteurs dans le processus d'interiorisation ou transfert des connaissances. La referenciation revelee chez les scripteurs/lecteurs quant à ces outils confirmeraient leur impact sur le developpement de la metacognition. C'est en effet ce que nous cherchons à savoir.

Le fait que les entrevues avaient lieu pendant les vacances d'ete a dejà une signification à ce niveau, puisque les propos recueillis sont, somme toute, des referenciations à des tâches qui ont dejà eu lieu, les uns plus ou moins contextualises que les autres. Outre la referenciation portant sur les outils, nous ne pouvons cependant negliger d'autres facteurs tels le processus, l'enseignante (en tant que gerante de projet) et les pairs, vu le caractère systemique des situations d'apprentissage mises en oeuvre. C'est ce qui explique nos choix sur les critères d'analyse concernant les caracteristiques descriptives de la referenciation ; outre les outils, elles se refèrent egalement aux processus, à l'enseignante et aux pairs.

· La référenciation aux outils (les outils en planification et conrôle de projet sont en gras)

Les outils les plus souvent evoques dans les entrevues font partie des ressources matérielles tels les dictionnaires, les references grammaticales. Tous les quatre candidats en ont mentionne. Ils semblent avoir acquis des

competences dans l'exploitation de ces ressources. Les evocations sont non seulement abondantes mais aussi très spontanees. Comme nous avons dejà analyse precedemment, malgre l'emprise encore marquee de l'enseignante sur

le scripteur/lecteur E1, cet elève maîtrise plusieurs outils.

Pour le scripteur/lecteur E2, à part des mêmes outils que son ami E1, l'acte de lire même est pour lui un outil afin de s'ameliorer, il sait qu'il faut non seulement lire mais bien «lire attentivement ». Les verbes d'action sont souvent accompagnes de modificateurs indiquant le degre d'implication du Moi. Ce lecteur fait bien la difference entre lire un texte et lire un roman en fournissant des explications ayant trait à ses façons de faire. L'interiorisation des connaissances en ecriture et en lecture y a ete demontree en raison de ces explicitations La gestion des ressources, dont les ressources materielles, faisant partie des pratiques et techniques de la gestion de projet, nous voyons que ce sont là dejà, des indices de son impact positif.

Le diagramme de l'effort (figure 12), une adaptation du diagramme de Gantt, a ete mentionne par le scripteur/lecteur E1 qui le decrit clairement comme:

« un genre de grrphique... pis t=rs des ... des... des sujets ld... comme concentrrtion,

efforts, pis tout çd... pis, si, comme, il frut que tu ... mets prr rrpport comme d combien de pourcent tu ... réussis çr, pis... tu fris lr moyenne, pis çr rrrive d l=rlentour de qu=est ce que ... qu=est ce que çr frit comme 70% puis d ton

exrmen, tu rs eu quelque chose comme 72, 73%... ».

Le scripteur/lecteur E2 a aussi fait allusion à cet outil : «... j=ri vu que çr rugmentrit de plus en plus, d un moment donné, çr r descendu, mris rprès çr, çr r continué d monter...».

Le même principe a ete applique avec la grille de correction en ecriture (figure 10) afin d'expliciter la visee des travaux en classe et des outils disciplinaires. Le scripteur/lecteur E3 se souvient de cet outil : « Lr grille de correction ld... T=rs 20 points si tu fris çr, t=rs 10 points si tu fris çr, comme les frutes de grrmmrire, je pense que c=est 25 points, quelque chose comme çr ld...Elle nous r montré

çr ».

Pour le scripteur/lecteur E4: « c'est les cours qui m'ont plus ridé...rvec le prir- ridrnt..(elève d'un niveau academique superieur ou du même niveau, mais ayant certaines faciletes qui a accepte d'accompagner les plus faibles).. Prrce que j'écoutris berucoup... ». Les outils lui semblent, à ce stade, moins importants que lui-même et les paroles mêmes de l'enseignante. L'ecoute devient un outil afin de reussir. Nous avons note qu'ici, le transfert de l'apprentissage se fait direct entre la source et le recepteur. Les connaissances et metaconnaissances ainsi mieux interiorisees chez cet elève, il reconnaît ses propres ressources internes comme les plus efficaces.

Une autre technique empruntee à la gestion de projet est la gestion du temps considere comme une ressource (gestion integree dans le diagramme

de Gantt). Tous les quatre scripteurs/lecteurs ont pu relater leur competences en ce domaine, premièrement en se referant aux etapes et aux dates limites (ou temps limite) à respecter, ensuite, ils ont tous pu parler des strategies adoptees dans cette gestion. Les scripteurs/lecteurs E1, E2 et E3 sont plutôt marques par la gestion du temps dans un long projet qui s'etend

sur toute une etape. Le scripteur/lecteur E1 declare : « on s=est dit de prs trrîner

de lr prtte puis euh... ben... c=est d peu près çr ld... ». Le scripteur/lecteur

E2 explique:

« Je le frisris comme... j=divisris mon temps en nombre de jours, que j=rvris... Puis je frisris comme une prrtie comme çr d chrque jour pis, je cherchris, comme rdmettons comme j=rvris, frllrit que je frsse comme 30 minutes prr jour, mris, je

le fris comme ... pis... comme çr ben, j=rrrivris d lr fin. Des fois, j=en frisris plus pour rrriver d temps, comme çr j=rvris, j=rvris fini rvrnt le temps. ».

Le scripteur/lecteur E3 raconte: « je disris, rdmettons, mrrdi, je fris çr, puis mercredi je fris çr... Pis çr r bien été. » tandis que le scripteur/lecteur E4 decrit:

« Elle mrrqurit ru trbleru... cinq... rh... trente minutes, un exemple lB... quinze minutes

pour frire le plrn, rdmettons... ou ...trente minutes pour rédiger le texte, ou pour le brouillon... euh... corriger, tout çB, elle r noté, elle nous r donné des minutes ru trbleru... ». Pour celui-ci, le temps qui le marque le plus c'est le temps d'execution pendant

un examen de trois heures, un examen sommatif.

De plus, outre ces outils de la gestion de projet, d'autres outils ont ete consideres comme des ressources internes au scripteur/lecteur tels les outils cognitifs en didactique tels les mots-clés et les techniques en lecture, par

exemple l'annotation, le survol, de même que les techniques en grammaires appliquées telles que la séparation d'une phrase en groupe nominal et groupe verbal (boîte bleue pour le GN et boîte rouge pour le GV), ont aussi ete evoques. Le scripteur/lecteur E1 parle beaucoup des mots- cles : « Je fris les mots-clés, j=enlève les mots inutiles puis je prends juste les mots qui sont nécessrires...pis çr vient plus frcile. » Pour le scripteur/lecteur E2, la distinction entre le GN et le GV est un outil pour s'autocorriger en ecriture: « ...je fris les rccords... rvec mes boîtes rouges pis mes boîtes bleues... ». Pour lui, la gestion du temps

et du stress fait partie des outils qu'il utilise toujours : « Il y r ben, gérer mon temps premièrement, gérer mon stress ». Le plan pour le scripteur/lecteur E3 est aussi un outil afin de reussir: « un plrn détrillé... çr m=r ridé cette rnnée.. ». À part des outils d'ordre materiel comme le dictionnaire, le scripteur/lecteur E4 sait aussi utiliser les ressources cognitives disciplinaires afin de regler le problème de comprehension devant un mot difficile: « Je regrrde les préfixes, les suffixes... ».

Nous croyons que la notion de la gestion des ressources empruntee à la gestion de projet qui inclut les trois formes de ressources materielle, temporelle et humaine a pu aider ces scripteurs/lecteurs vu l'integration demontree par ces evocations. En etant conscients des ressources disponibles, en eux-mêmes et en dehors d'eux, ces scripteurs/lecteurs ont su

les mobiliser afin d'atteindre leur objectif vise. En cherchant à mobiliser ces ressources à chaque situation differente et ce, grâce aux autres outils de gestion de projet, ces jeunes ont pu les developper davantage. C'est de cette

evolution qu'il s'agit du developpement du processus d'autonomisation dont parle Morin & Brief (1995).

· La référenciation aux processus

Outre les outils, les scripteurs/lecteurs ont pu aussi se referer aux processus. Ce critère d'analyse a ete choisi vu le rôle central de ce concept en planification et contrôle de projet ainsi que sa presence dans le developpement

de la metacognition et de l'autonomisation de l'apprentissage. Cette evocation evolue de façon similaire à l'enonciation chez ces derniers. Il paraît à nos yeux que le temps d'entraînement (une annee scolaire pour les scripteurs/lecteurs E1 et E2, deux pour les elèves E3 et E4) ait un important impact sur ce critère, differences retenues entre scripteurs/lecteurs du même niveau (première ou deuxième secondaire) quant à leur capacite d'abstraction. D'autres analyses portant sur le developpement des strategies nous aideront à mieux conclure sur chaque cas. Les referenciations aux processus touchent surtout aux processus d'ecriture et de lecture, inculques à partir des pratiques de fractionnement de tâche en gestion de projet. Devant son problème de lecture, le scripteur/lecteur E1 a su utiliser cette technique de briser la tâche en etapes

successives : « Je fris les mots-clés, j=enlève les mots inutiles puis je prends juste les mots

qui sont nécessrires...pis çr vient plus frcile. » Ainsi, le decodage du micro-processus

en lecture a ete utilise selon cette optique. Les termes utilises par les scripteurs/lecteurs dans leur referenciation au processus sont des

organisateurs tels « premièrement, ensuite, après ça... ». Le scripteur/lecteur

E2 temoigne de cette habilete en ecriture comme suit:

« (...) au début, il frllrit que tu frsses ton début... comme, tu présentes ton texte (...). Après çr, ben, tu fris... comme un texte descriptif...euh... Tu commences rvec ton sujet, puis ld tu le décris d mesure, suivre les étrpes pour l=écologie puis en frrnçris en même temps ».

Ce faisant, celui-ci mentionne en même temps, l'ordonnancement des tâches, une technique en gestion de projet qui a ete utilisee en classe de français. Le scripteur/lecteur E3 a utilise cette technique comme une strategie dans sa gestion du temps, il relate : « (...) je disris, rdmettons, mrrdi, je fris çr, puis mercredi je fris çr... Pis çr r bien été. » Le scripteur/lecteur E4 a applique ces techniques dans le decodage d'une phrase difficile aussi :

« (...) je lr lis rux virgules. Pis rux virgules, j'rrrête... j'rrrête lr phrrse puis je

lis jusqu'd lr virgule pis rprès çr, qurnd je comprends cette prrtie de lr phrrse, je relis...lr... je séprre en deux les phrrses... Puis çr, çr m'ride ! ».

· La référenciation à l'enseignante (dans son rôle de gerante de projet)

Rappelons que, selon Mintzberg, les 10 rôles du manager sont regroupes

en trois categories : les rôles lies à l'autorite formelle (1) symbole, 2) leader, 3) agent de liaison), les rôles lies à l'information (4) observateur actif, 5) diffuseur, 6) porte-parole) et les rôles decisionnels (7) entrepreneur, 8) regulateur, 9) repartiteur des ressources, 10) negociateur). Dans ce modèle d'application des pratiques et techniques de planification et contrôle de projet, l'enseignante remplit un rôle integrateur, celui d'un gerant de projet. Elle

assure une mediation entre les elèves et le savoir à acquerir dans l'utilisation des outils de planification et de contrôle dejà mentionnes au chapitre 2.1.4. L'evocation de cette dernière, à travers les paroles des scripteurs/lecteurs, peut traduire le degre de conscience (metacognition) de ces derniers sur ce rôle ainsi que son impact sur le processus d'autonomisation.

Les propos recueillis de tous les quatre scripteurs/lecteurs ont revele une referenciation à l'enseignante dans ses rôles de gerant de projet. De tous

les participants, l'expression « frire frire » souvent utilisees temoigne de son rôle d'entrepreneur. « Elle nous r frit écrire des textes, elle nous r frit lire des textes » a dit

le scripteur/lecteur E2. Outre ce rôle, celui d'aide et de repartiteur de ressources a aussi ete explicite. Aux termes du scripteur/lecteur E3, l'enseignante : « ride tout le temps ld... ». L'aide de cette dernière peut se realiser

à travers les ressources mises à sa disposition : « ...Comme elle nous prssrit des livres pour les (les idées) trouver des fois ld. ». Ce scripteur/lecteur arrive aussi à relater clairement les exigences de l'enseignante

« M. disrit, elle disrit frllrit tout le temps qu=on frsse des plrns détrillés rvrnt

ld...Pis frllrit tout le temps qu=on rille lui montrer si c=étrit rssez détrillé... Si

c=étrit prs rssez détrillé il frllrit le recommencer ld. »

Le scripteur/lecteur E4 est le seul qui a le taux de refecenciation le plus eleve envers l'enseignante. Pour lui, l'enseignante a ete repartiteure de ressources (il fait allusion ici au « devis de projet » illustre par la figure 6) :

« Elle nous r donné une feuille... il y rvrit euh...qu'est ce que tu devris utiliser comme les ... t'r... ben, oj ce que t'rllris pendrnt lr..., tr décou... ben, ton rventure genre, ton histoire... tu mets les étrpes puis tout. »

Le verbe « donner » revient souvent associe aux faits de l'enseignante :

« elle nous donnrit tout le temps un dictionnrire pour chrque pis, r..r....r codrit les ... les

...euh ... dictionnrires pour qu'on rie chrcun tout le temps, pour que jrmris on n'en mrnque. » Elle ne fournissait pas seulement les livres, elle y assumait egalement

un rôle de supporteur (rôles interpersonnels): « ...pis, elle m'encourrgerit B lire les

livres... ».

L'enseignante, à ses yeux, a aussi ete une conseillère (rôles interpersonnels) :

«Elle nous r donné des.. Umh... des conseils pour le stress. Elle nous disrit euh...soit que tu couches sur ton bureru, tu prends de grrndes respirrtions, respires berucoup... pour que çr rentre drns le fond, puis...çr, j'ri trouvé çr qu'elle prenrit le temps de frire çr... je trouvris çr bien. ».

Elle ne donnait pas que des conseils, elle les stimulait (rôle de leader) :

« Elle nous frisrit comme... elle frisrit quinze minutes de...je ne peux prs le dire, comment le dire en frrnçris... un "speech"... un "speech" ... rvrnt ou rprPs les cours, pis, elle nous disrit de nous concentrer, jrmris se stresser, puis tout le temps donner notre 100%... »

Non seulement, l'enseignante donne, elle a aussi montré. D'après la referenciation du scripteur/lecteur E4, nous voyons bien ces gestes : « Elle m'r montré B rnnoter », puis « elle nous montrrit comment nous y hrbituer... ».

En somme, l'enseignante, selon leur evocation, etait une aide, un guide,

un modèle qui se situait à leurs côtes. À ces revelations, nous voyons bien que

dans notre recherche, l'enseignante-chercheure a troque son rôle de dispensatrice de savoir pour celui d'un soutien pedagogique auprès de ces scripteurs/lecteurs en endossant le rôle integrateur d'un gerant de projet, le projet de reussite de ses elèves. C'est un rôle « federateur » selon Briner, Geddes & Hastings (1990) qui exige les principales capacites comme etablir le contact avec les parties prenantes, anticiper, planifier et reguler, maintenir toute l'equipe informee. Ces mêmes auteurs insistent sur la capacite du gerant

de projet non seulement de chercher à connaître les jugements portes sur le projet, mais aussi se concentrer sur les resultats en apportant un objectif et des orientations, tout apportant au clair les critères individuels de reussite, et maintenant ses exigences sur la qualite, dans l'esprit d'entraide et dans la reflexion, etc.

· La référenciation aux pairs

La relation avec les pairs dans le contexte de notre classe de français represente une des ressources pour chaque scripteur/lecteur. Ils y ont tous ete inities au travail d'equipe et à l'evaluation par les pairs, methodes favorisant l'apprentissage par interaction cognitive et sociale. Ces jeunes ont egalement

eu l'occasion d'interagir avec des scripteurs/lecteurs plus experimentes pendant le processus de la correction des textes en s'assoyant à leurs côtes pendant les seances de revision en classe.

La referenciation aux pairs chez le scripteur/lecteur E1 revèle une bonne relation d'equipe, pas plus. Il a parle aussi de la relation d'aide qu'il a eue avec les scripteurs/lecteurs plus experimentes (plus vieux), ces pairs representent pour lui une complicite plutôt qu'une « aide » dans le même sens

de l'aide reçue de l'enseignante. Notons qu'il faisait reference à leur « aide » en precisant : « Ils m=ont donnée des bonnes réponses... Ils m=ont ridée ld. » Le verbe

« donner » associe à l'enseignante n'a jamais eu ce complement « des bonnes reponses ». Nous voyons bien ici que le scripteur/lecteur E4 s'est refere à ces pairs pour combler un besoin : avoir des bonnes reponses et non « trouver »

les bonnes reponses.

Le scripteur/lecteur E2, quant à lui, faisait reference aux pairs davantage dans la relation d'equipe. Il y voit une relation d'egale à egale, assujettie à un partage equitable de la tâche. Une relation où il paraît avoir beaucoup d'initiative. « on s=rppelrit souvent ru téléphone pour... comme rdmettons, je trouvris une rutre chose, comme pour mettre drns notre texte, ben, je l=rppelris. » La relation avec les pairs en groupe s'est revelee au moment où il parlait de la prise de conscience

de son retard, dû à la gestion du temps. C'etait pour lui un point de comparaison afin d'ajuster ses normes personnelles (la perfection) aux normes generales du groupe :

« Je me suis dit que frllrit prs que je lrisse tomber prrce que sinon, je serris en retrrd comprré rux rutres, que je pensris peut être même prs terminé mon rnnée...frit que ben, je me suis dit que je me suis mise d trrvriller plus fort, d lire

d lr mrison, pis, rprès çr, ben j=ri mes livres, pis j=ri continué. J=ri écris, même

qurnd elle ne nous r prs demrndé de frire des textes d écrire, j=en frisris prreil...

frit que je me suis rrttrrpée. ».

Le scripteur/lecteur E3 se refère plutôt à ses pairs (en fait, il s'agit d'un seul ami) en relation d'equipe, il etait content que ça va bien parce que son

« meilleur ami » etait là. En tant que groupe, il a remarque la façon de travailler des autres sans qu'il n'y ait un impact quelconque sur lui-même.

La referenciation aux pairs chez le scripteur/lecteur E4 nous revèle ses valeurs d'entraide. Celui-ci a connu des difficultes avec un membre d'equipe, mais a pu quand même compenser le travail manquant avec le membre restant. Il se refère aux pairs de son equipe en termes de relation d'aide, il commence à y assumer un rôle egalement :

« Je trouve qu'on r tout rppris B trrvriller en équipe pis s'rider, qurnd que.. lr personne... r...prrlrit prs, ok..pis, çr note lr qurntité d'informrtion que tu donnes

frit que plus tu poses des questions B cette personne lB... pour qu'elle rit une meilleure note. Frit que moi, j'ri trouvé que c'étrit une bonne frçon de s'entrrider. »

Celui-ci voit aussi cette relation d'entraide en grand groupe, chacun a la

co-responsabilite de la reussite des autres en classe : « Çr peut nuire B tout le monde... Pis c'est çr qui rrrive surtout...rvec notre c1rsse puis il y r berucoup de monde qui nirise ». Pour lui, le groupe-classe est bel et bien une communaute d'apprentissage.

En somme, la referenciation aux pairs chez ces scripteurs/lecteurs reflète leur propre style d'apprentissage ainsi que leurs valeurs et personnalite.

Le rôle des pairs dans leur apprentissage y a ete revele de façon assez claire.

L'enjeu des pratiques et techniques en planification et contrôle de projet

se joue ici dans l'aspect social de l'apprentissage : le travail d'equipe, un aspect

de gestion qui occupe une place particulière en gestion de projet. Cet aspect

dit « soft » est simplement crucial car selon Amghar (2001) « alors que la production d'un individu est inferieure ou egale à sa competence, la production d'une equipe peut être superieure à la somme des competences de chacun, si toutefois les conditions d'un epanouissement professionnel sont creees et favorisees (p. 79) ». Dans cet esprit, les scripteurs/lecteurs ont eu l'experience de la gestion des equipes (tel que dejà temoigne par le scripteur/lecteur E4). Nous faisons remarquer qu'ils y ont ete plutôt exposes, inities, qu'entraînes de façon systematique, contrairement aux autres outils de planification et contrôle de projet.

4.1.2.2 La perception des elements implicites (inference et/ou

coordination d'actions)

La perception des elements implicites tels le lien entre differentes

actions (la coordination) et le but (inference) temoigne de la capacite d'abstraction au niveau de la conceptualisation du scripteur/lecteur. C'est en fait la construction d'un savoir metacognitif par la conceptualisation. Nous retenons trois elements: le but, les processus et la performance des activites d'apprentissage. En gestion de projet, ce sont là des elements cles de ce nouveau concept en management dont parle Midler (cite par Hazebroucq & Badot, 1996) d'un passage « de la maîtrise des outils de contrôle à l'art de l'influence »(p. 54).

· La perception du but de l'apprentissage

La perception du but de l'apprentissage observee chez ces scripteurs/lecteurs n'est pas un hasard. C'est, en fait, le fruit du travail de mediation instrumentee, mene par l'enseignante-chercheure dans son rôle de gerante d'un projet specifique, celui de la reussite des elèves. La fixation d'un objectif represente LA principale technique en gestion de projet, ces indices sont la preuve d'un transfert de connaissance en gestion de projet, de l'enseignante aux scripteurs/lecteurs. En etant capables de percevoir le but des tâches à realiser, ils sont plus motives à mobiliser toutes les ressources afin d'atteindre l'objectif fixe.

Le scripteur/lecteur E1 a compris l'utilite (le but) d'annoter un texte, il explique : « J=rnnote. J=rnnote pour me souvenir ld...pour me donner des indices... ». Concernant un projet interdisciplinaire, il y voit le but : « c=est comme un texte descriptif... quelque chose ld... comme çr. ... qurnd qu=elle mettrit frrnçris en rvrnt c=est juste pour frire un texte, pour rvoir un rperçu ld... ». Souvent, il fait le travail parce qu'il y voit une bonne raison:

« On r... on r ... comme pour notre exrmen de lecture... elle nous r dit de lire trois fois le même texte... le texte de fin d=rnnée... Euh, on r lu, c=est plus souvent çr... On r plus lu que... pour comprendre les textes, prrce que sinon, on ne les comprend prs... Frit que on les lit. »

Le scripteur/lecteur E2 s'aperçoit de l'utilite des outils tels la separation des GN et des GV dans la verification des accords dans une phrase : « Pour

frire des rccords puis tout çr, qurnd que je regrrde le début de lr phrrse, çr peut m=rider rvec lr fin de lr phrrse. » Il saisit aussi très bien le but des differentes façons de faire en faisant la difference entre un extrait et un roman :

« Lire un texte, c=est plus... c=est comme plus un résumé... trndis qu=un romrn, je trouve c=est plus comme, çr ressemble d un romrn mris en plus petit ... frit que tu peux lire plus frcilement. Comme un romrn, je ne peux prs le lire quinze fois pour le comprendre, je vris le lire une fois mris je vris plus frire rttention d mon texte.... Un texte, je vris le lire deux fois, prrce que c=est prs trop long, frit que je peux le relire et je vris pouvoir plus comprendre un texte qu=un romrn. Mris un romrn, je vris être qurnd même rttentive d le lire prreil... ».

Le but d'un projet interdisciplinaire etait clair à ses yeux :

« ... en frrnçris, je regrrdris çr mes frutes pis en écologie, je regrrdris qu=est

ce qu=on r d rpprendre en écologie...».

Le but des processus aussi lui etait clair :

« Tu fris comme un texte descriptif, euh... Tu commences rvec ton sujet, puis

ld tu le décris d mesure, suivre les étrpes pour l=écologie puis en frrnçris en

même temps »

Le but de la quantite des apprentissages ne lui echappe pas :

« Elle nous r frit écrire des textes, elle nous r frit lire des textes On frisrit berucoup, berucoup d=écriture, pis on se mettrit deux prr deux pour vérifier nos textes qu=on frisrit en... on r prs mrl tout bien rppris en écriture ld... ».

L'utilite des outils aussi :

« J=ri vu qu=elle nous frisrit tout le temps chercher, frit qu=on rllrit chercher... on r ben trouvé nos mots pis... le dictionnrire c=est vrriment plus utile ld... ».

Ce scripteur/lecteur a ete capable d'evoquer le but des apprentissages en classe : « elle nous r frit rpprendre berucoup, notre ton de voix en rvrnt, notre orrl en

même temps... d lire des romrns, d srvoir le comprendre. » Il a bien saisi ce que l'enseignante prêchait afin de reussir, surtout en situation d'examen sommatif:

« Lire berucoup... Euh... Écrire des textes berucoup russi, pis... d... rvoir une drte limite ».

Le scripteur/lecteur E3 est celui qui a perçu le moins le but de l'apprentissage. Il a tout fait ce qu'il faut faire parce que tout simplement il a confiance en l'enseignante et parce qu'il veut reussir. Cependant, il est etonnant de constater que celui-ci est le seul des quatre à transposer les caracteristiques du projet à d'autres matières tel un travail en sciences physiques. Il a pu etablir le but de l'apprentissage en classe en elargissant la notion de « projet » dans une autre discipline que le français (matière dans laquelle a ete initiee cette notion de gestion de projet) : « C=est ... les roches minérrux, on cote les roches puis il frllrit frire un texte sur les minérrux ld... ». L'apprentissage est pour lui clairement un « projet » avec des livrables specifiques.

Le scripteur/lecteur E4, dès le debut de l'entrevue, a demontre sa comprehension du but de chaque apprentissage :

« Je fris un plrn... détrillé. OK. Je fris lr siturtion initirle, lr siturtion finrle, puis les péripéties puis tout çr...Pis.. ....çr, çr çr m'ride B m'orgrniser et çr me sruve du temps russi... ».

Il comprend le but de la gestion des dictionnaires de l'enseignante en classe :

« Elle nous donnrit tout le temps un dictionnrire pour chrque pis, r..rh...r codrit

les ... les ...euh ... dictionnrires pour qu'on rie chrcun tout le temps, pour que jrmris on n'en mrnque. ».

Les pratiques du cercle de lecture en classe ont aussi un but pour lui, un but bien personnalise :

« Cercle de lecture. On en r frit berucoup. Elle nous r donné des livres B lire puis

on est en équipe puis on en prrlrit, on frisrit une discussion sur notre livre. Pis,

çr, çr... m'r rppris russi B, B... umh... B m'exprimer sur un livre pis, rpprendre B

ne prs me gLner devrnt lr clrsse »

Il saisit le but, c'est-à-dire l'utilite de chacune des activites realisees en classe : « Puis, j'ri eu le trrvril en histoire que j'ri prrlé trntôt, pis çr russi, çr m'r ridé B

... B frire des recherches pis, B trouver des mots... » Le travail d'equipe, à ses yeux, a

un autre but : l'entraide : « je trouve qu'on r tout rppris B trrvriller en équipe pis s'rider ». La technique d'annotation selon lui sert à : « (...) m'rider, pour me structurer ». Le but le plus important etant l'autonomisation de l'apprentissage,

il l'a bel et bien aperçu :

« Les trucs... Mris c'étrit...probrblement de nous débrouiller... euh... débrouiller qu'est ce qu'on rvrit... nos ressources, comme les nos outils de trrvril puis tout...pis çr, çr r... elle nous r montré comment les utiliser » .

Il a eu une prise de conscience majeure sur le but du fonctionnement de l'enseignante : « elle, elle nous frisrit plus débrouiller prr nous rutres mLmes ».

· La perception des processus dans l'apprentissage

Du point de vue de Mathieu (2003), le fonctionnement de base en gestion de projet repose sur la gestion par processus, caracterisee par « un enchaînement et un pilotage coordonnes des differentes activites creatrices de valeur pour le client et les autres parties (p. 5) », la perception des processus dans l'apprentissage des elèves interviewes n'est pas un hasard non plus. C'est,

en fait, le fruit d'un entraînement systematique, mettant au profit la nouvelle demarche constructiviste des processus d'ecriture et de lecture relativement à cet aspect. En etant capables de nommer et de decrire ces processus, les elèves ont demontre le succès d'un transfert de connaissances d'ordre procedural et methodologique des pratiques et techniques de planification et contrôle de projet. Les notions de processus d'ecriture et de lecture du domaine de la didactique du français sont ici utilisees comme l'equivalence de ces outils en gestion de projet.

Le scripteur/lecteur E1 a vu l'element implicite dans la realisation d'un plan, celui des choix d'idees à faire et de leur organisation. La gestion du temps dans un processus lui etait evident : « il y rvrit des étrpes, pis on rvrit des drtes comme, jusqu= d telle drte, il frut que t=ries frit çr.. Jusqu=d telle drte ... jusqu=d chose ld... ».

Le scripteur/lecteur E2 perçoit la relation entre le type de texte et le processus qui lui est propre (donc, le produit et le processus) :

« Si çr serrit descriptif, je chercherris des, comme... un sujet pis je décrirris le sujet comme rvec des frçons.... comme rdmettons comme sujet ... comme tu prrtirris comme des... comme je... rdmettons je prrlerri de... un ours, comme

exemple... Pis ld, ben, je décrirris comme rdmettons, lr frçon qu=il vit, son

mode, son mode de vie premièrement, lr frçon qu=il nourrissrit ses bébés, pis tout

çr ld... lr frçon que je décris pis d mesure..ben, je fris des nouverux prrrgrrphes... ».

Il applique un processus assimile et personnalise dans la realisation des tâches de lecture et d'ecriture :

« ... Plusieurs fois, qurnd je le comprends, ben, je commence d répondre rux questions. Je vérifie lr question, je pense bien qu=est-ce que j=ri lu pis je vris en ordre qui... de lr bonne ordre... comme mettons, je vris frire rttention rux

mots que je vris écrire, pour lire, ben je vris lire rttentivement comme lr première fois, pis lr deuxième fois, ben, je fris mes mots-clés pour je vris rller surligner... »

Pour lui, le processus est un critère de differenciation entre le travail avec un extrait et celui d'un livre au complet. Le processus est devenu pour elle un outil, elle sait planifier son travail selon sa nature, de façon systematique :

« On r frit une recherche sur les crméléons, moi, pis, ld, ben... en frrnçris, je regrrdris çr mes frutes pis en écologie, je regrrdris qu=est ce qu=on r d rpprendre en écologie... Pis, ben, j=essryris de les lier ensemble... »

Il en est de même pour la gestion du temps :

« ...J'divisris mon temps en nombre de jours, que j=rvris Puis je frisris comme une prrtie comme çr d chrque jour pis, je cherchris, comme rdmettons comme j=rvris, frllrit que je frsse comme 30 minutes prr jour, mris, je le fris comme

... pis... comme çr ben, j=rrrivris d lr fin. Des fois, j=en frisris plus pour rrriver d temps, comme çr j=rvris, j=rvris fini rvrnt le temps ».

Le scripteur/lecteur E3 n'a perçu qu'un seul element implicite. C'est grâce à la comprehension du processus de realisation qu'il arrive à transferer

les notions de projet en français à un travail d'une autre matière. L'enseignante de français etait totalement dissociee du travail en sciences physiques qu'il a mentionne, signe de decentration qui marque un transfert concernant ce savoir.

Quant au scripteur/lecteur E4, en reclamant : « Je fris un plrn... détrillé. OK. Je fris lr siturtion initirle, lr siturtion finrle, puis les péripéties puis tout çr...Pis..

....çr, çr çr m'ride B m'orgrniser et çr me sruve du temps russi », celui-ci a ete capable

de percevoir la propriete organisatrice du processus. Plus loin dans l'entrevue, en parlant de l'annotation, il explique : « Pour m'rider, pour me structurer. » Le mot « structurer » ici temoigne de sa capacite d'interioriser l'esprit systematique du processus dans ce travail de lecture. L'idee du processus est perçue aussi à travers le fonctionnement de l'enseignante, à ses yeux, celle-ci procède toujours d'une certaine façon lorsqu'elle l'aide:

« Qurnd on rille lr voir pis on lui demrndrit, qurnd qu'on ne comprenrit prs, on vr dire...une question, elle nous disrit "mots-clés"! Pis, rvec les mots- clés, on comprenrit mieux mris... si c'est prs encore clrir, mris rlors, on trouvrit.. Euh.., comme elle... elle répondrit rux questions... ».

Il a pu comparer aussi le processus de deux enseignants, celui du primaire et celui de cette annee : « ... en sixième rnnée, on rllrit voir le prof, il nous expliqurit lr question, pis elle, elle nous frisrit plus débrouiller prr nous rutres mLme ».

· La perception de la performance

La performance est une « obsession » administrative. Elle fait partie integrante de l'objectif à atteindre en gestion de projet, celui de repondre aux exigences techniques et autres du projet. Par definition, Le Petit Robert ([CD-ROM], 2001), la definit comme un « resultat optimal ». Nous y voyons

un rapprochement avec la gestion de projet qui cherche à optimaliser

l'utilisation des ressources. Hazebroucq et Badot (1996, p. 37) ont conclu « ainsi, être performant devient de l' « efficience » dans le sens de

« rendement » des ressources engagees qu'elles soient humaines, financières ou techniques ». En ecriture et en lecture, nous attribuons cet element à la capacite du scripteur/lecteur de percevoir les exigences de la tâche selon l'esprit des quatre pistes fournies par Tardif (1992/1997). Rappelons que ce sont les connaissances, les strategies, les etapes de realisation ainsi que les critères de reussite.

En terme de critère de reussite, le scripteur/lecteur E1 a perçu l'exigence d'une date limite : « il y rvrit des étrpes, pis on rvrit des drtes comme, jusqu= d telle drte, il frut que t=ries frit çr.. Jusqu=d telle drte (...)». Il est aussi bien conscient du travail à accomplir pour chaque etape : « première étrpe c=étrit frllrit

que tu trouves tes idées... » Il connaît aussi les exigences du livrable (produit) d'un projet interdisciplinaire : « comment rédiger un texte rvec toutes tes informrtions de d=rutres mrtières. » La perception de la performance de ce scripteur/lecteur

repose sur le processus encore très factuel, très contextualise. Celui-ci est aussi capable de voir sa propre performance, même encore emprisonnee dans l'ici et le maintenant de l'action. Performer, selon lui, c'est encore chercher à comprendre ce qu'il lit, tandis que pour ecrire, il s'agit d'appliquer toutes les techniques enseignees.

Le scripteur/lecteur E2 repond aux exigences de la tâche dans sa façon même de proceder, la performance se realise dans le processus même :

« Je vérifie lr question, je pense bien qu=est-ce que j=ri lu pis je vris en ordre

qui... de lr bonne ordre... comme mettons, je vris frire rttention rux mots que je vris écrire, pour lire, ben je vris lire rttentivement comme lr première fois, pis lr deuxième fois, ben, je fris mes mots-clés pour je vris rller surligner... ».

À part la qualite du travail à assurer, la quantite aussi semble figurer parmi les exigences :

« Je sris qu=on rvrit berucoup de... comme ... de textes d lire, répondre rux

questions, çr on en rvrit berucoup, berucoup...(...) on r lu plein de textes, plein de romrns. des textes.. ben, descriptifs, nrrrrtifs, les deux... des romrns, mris on r lu ru moins une douzrine, même plus... On en r lu berucoup, on r frit des journrls de lecture rvec çr.. frit que elle nous r frit rpprendre berucoup, , notre ton de voix en rvrnt, notre orrl en même temps... d lire des romrns, d srvoir le comprendre ».

La performance personnelle aussi etait evidente : « je lis rssez vite ... je ne comprenris prs rvrnt mris mrintenrnt je comprends... » Ce scripteur/lecteur est conscient des exigences de l'enseignante, mais il etait aussi exigeant envers soi- même :

« Je me suis dit que je me suis mise d trrvriller plus fort, d lire d lr mrison, pis, rprès çr, ben j=ri mes livres, pis j=ri continué. J=ri écris, même qurnd elle

ne nous r prs demrndé de frire des textes d écrire, j=en frisris prreil... frit que

je me suis rrttrrpé ».

Ce scripteur/lecteur reconnaît la gestion du temps comme un facteur de

la reussite, cette performance est pour lui une composante à ameliorer : « En écriture... C=est que je prends trop mon temps. » Il etait bien conscient de l'exigence qualitative des produits en ecriture et en lecture : « comme çr ben, on pouvrit frire

sûr qu=on n=rvrit prs frit de frute (...), pis si tu ne comprenris prs, ben çr vr rller mrl

qurnd t=es rendu en rvrnt... » Voici la performance à ses yeux : « Euh... Écrire des textes berucoup russi, pis... d... rvoir une drte limite. » Sa perception de la performance de base concerne la quantite de travail à fournir afin de reussir, et ce, dans un cadre de temps limite. Il est aussi très perspicace quant à sa performance personnelle :

« À lire plus vite que je lisris... Je lisris déjd comme des secondrire trois mris

je voulris comme des secondrire cinq, être plus rvrncée...... Je voulris être crprble de comprendre qu=est ce que je lisris. Je voulris être plus vite qurnd j=écrivris d cruse que j=étris trop... euh... j=étris perfectionniste, je voulris trop

écrire... ».

Il s'agit d'un objectif fixe et des moyens pour y arriver, parmi lesquels, la regulation de soi. Voilà les principes de base de la gestion de projet. Performer, selon ce scripteur/lecteur, c'est travailler le plus qu'il peut selon des objectifs communs et personnels, de toujours mieux reussir.

Le scripteur/lecteur E3 perçoit la performance suivant les exigences de l'enseignante :

« M. disrit, elle disrit frllrit tout le temps qu=on frsse des plrns détrillés

rvrnt ld...Pis frllrit tout le temps qu=on rille lui montrer si c=étrit rssez

détrillé... Si c=étrit prs rssez détrillé il frllrit le recommencer ».

Sa perception de la performance est très factuelle et repose beaucoup sur

le processus comme moyen d'action. Il en est de même concernant l'utilisation de la grille d'evaluation comme outil d'explicitation d'objectifs à atteindre, introduit par l'enseignante selon l'esprit des outils en gestion de projet : « Comme tu prsses plus de temps d une rffrire qui donne plus de points ld... ». Performer, selon cet elève, c'est reussir à faire ce qu'il faut faire et repondre aux exigences de l'enseignante sans trop se poser de questions.

Pour le scripteur/lecteur E4, le besoin de voir l'utilite de son apprentissage est omnipresent : « Je m'inspirris de tout çr pour frire un... un explicrtion que ... çr frisrit rpprendre les personnes qui écoutrient... ». La mesure de la performance est ici l'appreciation du travail par son utilite. La perception de la performance chez ce scripteur/lecteur tout comme le scripteur/lecteur E2, repose aussi sur la quantite du travail : « Elle nous donnrit berucoup de tests des rnnées prssées pour ... euh... se prrtiquer pour... les exrmens. Çr, çr r ridé russi. » D'ailleurs, il le confirme lui-même en repondant à la question sur son rôle à assumer afin de reussir : « (...) Probrblement l'effort, si tu mets prs de toi, çr vr tout s'rnnuler tout ce que les rutres font pour... pour... toi... ». La performance, à ses yeux, evolue d'annee en annee :

« C'étrit difficile, le chrngement de sixiPme rnnée en secondrire 1, c'est un gros

chrngement... ben de.. de... "durrbilité" du trrvril, de comment c'étrit dur le trrvril, frit que...elle nous montrrit comment nous y hrbituer... ».

Il est très conscient de sa propre performance en ecriture et en lecture ainsi que les moyens pour s'y ameliorer : « pour lire plus vite, c'est plus lr prrtique... T'rs prs vrriment d'outil pour lire plus rrpidement, pis... les, les... corrections, t'rs les dictionnrires, t'rs lr grrmmrire, t'rs tout ... ». Performer, pour ce scripteur/lecteur, c'est de se rendre utile et de rendre son travail utile. Ceci nous revèle le lien avec la perception de la valeur de la tâche qu'a fourni Tardif (1992/1997). De plus, ce detail confirme ce que revèle Tassinari (2002) en ce qui concerne les besoins qu'il a divises en deux categories : les besoins objectifs et les besoins subjectifs qu'il faut prendre en compte lors de la conception d'un projet.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard