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Historique du parlement du Senegal

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par Papa Ogo SECK
Université Gaston Berger de Saint Louis - 3 ° CYCLE 2001
  

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DE L'EVOLUTION DES INSTITUTIONS COLONIALES FRANCAISES VERS LA FORMATION DE L'ASSEMBLEE NATIONALE DU SENEGAL

Par Papa Ogo SECK

Maître Assistant Associé

Université Gaston Berger de Saint Louis

HISTORIQUE DU PARLEMENT DU SENEGAL

Par Papa Ogo SECK

Maître Assistant Associé

Université Gaston Berger de Saint Louis

Avant la création de l'Assemblée Nationale du Sénégal instituée par la loi n°60-44 du 20 août 1960, ont siégé successivement :

- Le Conseil Général (1879-1920) ;

- Le Conseil Colonial (1920-1946) ;

- Le conseil Général (1946-1952) ;

- L'Assemblée Territoriale (1952-1958) avec son siège à Saint-Louis ;

- L'Assemblée Constituante instituée le 25 novembre 1958.

Le Sénégal a été l'un des premier pays africains a être doté d'institutions électives modernes. En effet, ses premières élections législatives ont eu lieu le 31 octobre 1848 avec l'avènement de Durand VALENTIN Député maire de 1848 à 1851. Bien avant cette date, on constate (dès 1763) l'existence de maires à Gorée et à Saint-Louis mais il s'agissait là d'élections municipales. Donc nous pouvons, sans conteste, retenir 1848 comme la date marquant le début d'évolution des institutions législatives au Sénégal, bien qu'il ait été noté la participation du Sénégal aux Etats Généraux de 1789. En effet, le 15 Avril 1789, les mulâtres de la ville de Saint-Louis se réunissent sous la présidence du maire Charles CORNIER et adoptent les "Très Humbles Doléances et remontrances des habitants du Sénégal aux citoyens tenant les Etats Généraux 1(*). Cette requête a eu des effets puisque le tiers-état appuyé par l'opinion publique française réclamera l'abolition au delà de la métropole, de toutes les contraintes que la Royauté aura imposées. C'est un certain Lamiral qui se chargera de déposer ces doléances de la colonie du Sénégal auprès de l'Assemblée Nationale. Elles connaîtront d'ailleurs un grand succès auprès de la Royauté. LAMIRAL poursuivra ses revendications et s'autoproclamera Député de la colonie du Sénégal.

La question qu'on se posait alors était de savoir si Laminal de Villeveuve était où non député ?

Pas en tout cas à l'Assemblée Versaillaise (1789) où il siège "sans titre" et sans "statut défini" affirme François Zuccarelli dans un article de la revue Ethiopique 2(*)

Cette idée est semble-t-il partagée par l'archiviste Saliou MBAYE dans son étude consacrée à la représentation du Sénégal au parlement français de 1848-1851 (sous la IIe République).

Pourtant, Mr. Zaccarelli soutient que "le Sénégal a envoyé Lamiral comme en 1790", "député des notables européens et de militaires" 3(*), mais tel n'est pas l'avis de Mr. S. MBAYE pour qui "le Sénégal considèré comme comptoir, ne fut pas invité à envoyer des représentants aux Etats généraux" 4(*). Laminal qui se paru du titre de député de la colonie près l'Assemblée Nationale, n'y fut pas admis faute de mandat, et ce n'est qu'en 1848 (décret du 27 avril 1848), que le Sénégal fut officiellement invité, comme les autres colonies) à élire un député (avec son suppléant). Ce député sera finalement le représentant authentique de la population en tant qu'élu issu du suffrage universel.

Sans parler de participations parlementaires, on pourra admettre tout au moins que, en 1789 des habitants de Saint-Louis, en adressant par la plume de Charles Cornier, maire de l'Ile, aux Etats généraux "de violentes diatribes contre les compagnies du commerce qu'ils accusaient de tous les vices", ont mené une action efficace pour libérer les esclaves et supprimer les compagnies. Aussi bien, assistait-on a un début de reconnaissance de l'électorat indigène qui ne sera réelle qu'en 1848.

N'ayant pas reçu de mandat, il dépose le 14 mars 1791 auprès de l'Assemblée Nationale "l'adresse des habitants du Sénégal" où il revendique entre autres choses, l'élection d'un Député. Mais cette dernière doléance restera lettre morte, en raison sans doute des troubles liées à la Révolution, jusqu'en 1948 5(*). Analysons d'abord les 1ères élections législatives coloniales avant de voir la création du parlement du Sénégal.

I. DES PREMIERES ELECTIONS LEGISLATIVES COLONIALES A LA MISE EN PLACE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE DU SENEGAL

Le 31 octobre 1848, Durand VALENTIN un enfant du pays puisque son père est élu député de la colonie du Sénégal. Son père avait épousé une signare.

Durand VALENTIN a été membre du Conseil d'Administration de la colonie avant que la seconde république ne prévoie la représentation des colonies à la chambre législative française.

A. 1848 à 1945 : La reconnaissance de l'électorat indigène

L'action politique évoluera vers une manifestation de l'autonomie des électeurs sénégalais.

1. La constitution du corps électoral du Sénégal en 1848

En 1847 (début de la IIe République française) des élections sont organisées en octobre-novembre au Sénégal par l'Assemblée constituante. Bien vrai que l'électorat sénégalais n'est pas encore habitué aux processus électorales, Durand Valentin sera élu avec 1080 voix 6(*).

Barthelemy Durand Valentin sera le porte parole des négociants sénégalais et c'est ainsi d'ailleurs qu'il présente à l'Assemblée Nationale, une pétition signée de 46 commerçants du Sénégal et c'est à ce moment là qu'il manifeste son intention de représenter les commerçants sénégalais.

A l'époque pour être électeur, il fallait avoir vingt ans et être français. Cependant, les habitants de Saint-Louis et Gorée étaient dispensés de toute preuve de la nationalité à condition d'avoir résidé dans ces villes pendant cinq ans.

Voilà comment s'était constitué le corps électoral sénégalais. Rappelons qu'une des raisons de la constitution de ce corps électoral est la politique coloniale du gouverneur Bouet qui, en Novembre 1844 avait fait des propositions au Ministre de la marine 7(*) ; propositions qui visaient essentiellement à faire disparaître l'ordre colonial ancien.

En 1849, (le 12 Août), il y aura de nouvelles élections législatives et Valentin obtiendra le renouvellement de son mandat parlementaire par une victoire écrasante de 1319 voix contre 472 à son adversaire le capitaine du génie Masson alors soutenu par les métropolitains 8(*). Valentin aura marqué son époque face à la "toute puissance" de l'administration coloniale 9(*). En 1852 après l'élection de John SLEIGHT, la représentation du Sénégal, à l'Assemblée législative française est supprimée suite au coup d'état du 2 décembre 1851 qui supprimait la Représentation Nationale des colonies. Il faudra attendre 20 ans après pour une nouvelle reconnaissance d'institutions électives.

En effet le décret du 02 février 1852 supprimera la représentation des colonies à l'Assemblée française. Le coup d'Etat du 02 décembre 1851 installe le second empire auxquels la représentation des colonies n'a pas survécu.

Cette représentation ne reviendra qu'avec le décret du 08 septembre 1870 qui fait suite à la chute du second empire après le désastre de SEDAN.

Ce retour à la représentation des colonies sera éphémère puisqu'en 1876, il sera mis fin à celle-ci face aux craintes de l'administration coloniale qui redoute la puissance du député.

2. La mise en place du Conseil Général du Sénégal (1840-20)

En Avril 1879, la représentation de la colonie reviendra avec le Conseil Général et l'installation de la IIe république française. Cette république s'installera pas longtemps et la représentation du Sénégal aussi 10(*).

Le Conseil Général créé, en 1840 disparaîtra en 1848. Il ne sera rétabli qu'en 1879. En effet un décret signé le 4 février 1879 mettra sur pied le conseil général du Sénégal, dans le but de réduire les pouvoirs exorbitants du gouverneur de la colonie.

On sait que la représentation supprimée en 1851-52 ne sera rétablie que vingt ans plus tard mais ce rétablissement sera éphémère car elle sera de nouveau supprimée en 1876 sur pressions du Gouverneur Valliére qui craignait l'influence du député.

Il s'agissait déjà là, d'un problème de concurrence entre pouvoir administratif et pouvoir législatif mais grâce au soutien des commerçants et parlementaires du midi de la France (Bordeaux et Marseille), l'institution a pu voir le jour. Comment était-elle organisée et quelles étaient ses compétences ? C'est ce qu'il convient de voir.

a) Organisation et composition du Conseil Général du Sénégal

a-1- Organisation : Les membres du conseil général sont élus au suffrage universel direct. Leurs mandats est de six ans (6 ans) renouvelés par moitié tous les trois ans (3 ans). Une session annuelle est prévue qui dure quinze jours. A partir de 1885 il sera mise sur pied une commission permanente comprenant cinq membres. Cette commission devait renforcer le pouvoir de contrôle du Conseil Général sur l'administration coloniale.

a-2- Composition : le Conseil comprend 16 membres - 10 pour Saint-Louis, 4 pour Gorée et Dakar et 2 pour Rufisque ils seront 20 à partir de 1897 avec l'accroissement du nombre des votants. Il faut peut être rappeler par là que d'après la régle, seuls les citoyens Français jouissant de leurs droits civils et politiques auraient du être inscrits sur les listes électorales, mais une nouvelle politique était définie depuis 1848 par rapport aux indigènes. Bien que les indigènes du Sénégal habitant les communes furent considérés par le Gouverneur Général, comme de simples sujets Français à l'instar des indigènes d'Indochine, de Madagascar ou d'Algérie 11(*), le gouverneur fut contraint de privilégier les indigènes nés sur le territoire de l'une des quatres communes 12(*) ou qui y résidaient depuis cinq ans. Cette politique de "purge électorale" ou de réduction du corps électoral sera poursuivie par l'administration coloniale 13(*) d'autant plus que, la mise en place du conseil général avait créé les mêmes réticences administratives que pour le poste de député. Ces réticences s'expliquant par le fait que cette assemblée délibérante reçoit les attributions qui sont retirées au gouverneur.

b) Compétences ou attributions du Conseil Général

Le pouvoir du conseil est délibérant, il vote le budget de la colonie, les droits fiscaux communaux à l'exclusion des droits de douanes et des droits maritimes.

3. Les premières élections législatives

a) Les élections de 1871

C'est le 16 mars que LAFFON de FONGAUFFIER (né en Dordogne) a emporté les élections avec 1186 voix sur les 1980 14(*). Il a été le défenseur de la population contre les abus de l'administration coloniale locale. Raison pour laquelle d'ailleurs le gouverneur d'alors demanda la suppression du poste de député du Sénégal car disait-il on ne pouvait admettre deux maîtres dans la colonie. Mais malgré les avertissements de LAFFON devant la chambre des députés sur le risque d'arbitraire que pouvait entraîner la suppression de la députation au Sénégal, la représentation fut supprimée avec la loi électorale de 1875 15(*). Le poste de député du Sénégal ne sera rétabli qu'en 1879.

b) 1879 le Rétablissement du poste de député du Sénégal

C'est Gasconi, né à Saint-Louis, qui emportera les élections à l'issue du scrutin du 8 juin (1879). Il fera, alliance avec Gambetta (au sein de l'Assemblée qui dirigeait l'union républicaine. En septembre 1879 il impose au Conseil Général trois de ses acolytes. A l'époque un seul Sénégalais autochtone était élu au Conseil Général (Waly Bacre). Les négociants marseillais et bordelais disposaient de 14 sièges sur les 18, les trois revenant à l'Union Républicaine et un donc au Sénégal 16(*).

Avec le rétablissement du poste de député du Sénégal les vieilles querelles resurgiront entre les élus (Maires et les membres du Conseil Général) car derrière chaque élu se cachait un clan. C'est ainsi que le Conseil Général refusera une garantie d'emprunt qui devait être octroyée au Maire Gaspard DEVES. Gasconi exercera à cette époque une grande influence auprès des électeurs du Sénégal.

Il représentait rappelons-le, le clan des mulâtres ; quand aux Sénégalais autochtones, leurs voix sont confisquées par des notables qui à leur tour les offrent aux grands négociants. Ce sont les commerçants bordelais qui ont introduit le "marchandage politique" c'est à dire l'achat des voix. Pour ce faire il fallait passer par les conseils des grands ou les grands conseils.

c) Les élections de 1893

C'est Couchart qui devient député le 20 août 1893 avec 1940 voix sur les 3104 avec le soutien toujours des négociants. Il sera soutenu aussi par le Gouverneur Général de l'AOF et Gouverneur du Sénégal CHAUDIE mais nonobstant cela, Couchard perd son siège au Conseil Général et même finalement son mandat parlementaire.

d) Les élections législatives de 1898

C'est Hector d'AGOULT (né à Paris en 1860) qui sera élu dès le premier tour. Il connaîtra des critiques farouches au sein de l'Assemblée, surtout de la part d'un certain d'ESTOURNELLES qui avait fait une proposition de loi visant à supprimer la députation au Sénégal; il accusera d'AGOULT d'avoir transporté des voix de Saint-Louis à Dakar, surtout que pour la première fois depuis 1871 une élection Générale est gagnée à Dakar et non à Saint-Louis 17(*). Malgré ces oppositions, d'AGOULT représentera le Sénégal à la chambre des députés aux côtés des progressistes ou groupe des Républicains modérés. Ses événements se perpétueront jusqu'aux élections de 1902.

e) La fin de régne des métropolitains quant à la représentation du Sénégal à la chambre des députés : (1902-1914)

Avec l'élection de François CARPOT (mulâtre) élu député en 1902 on peut noter que le Sénégal entrait dans une phase de transition avec les mulâtres. En effet après Valentin et Gasconi c'est le troisième mulâtres à représenter le Sénégal à la chambre des députés. C'est ainsi que les Européens s'opposeront aux mulâtres enfants du pays. Le thème lancé était le suivant : "le Sénégal aux sénégalais", c'était le début d'une étape décisive dans le processus d'évolution de la mentalité politique du Sénégal colonial. Carpot qui défend les intérêts des indigènes devient le député préféré de l'électorat du Sénégal et il sera reconduit en 1906.

Mais il ne se présentera pas aux élections marquant le renouvellement du Conseil Général en 1909.

On notera que cinq sur les huit conseillers généraux lui était hostiles. Qui plus est, Galandou DIOUF membre du Conseil Général était armé par les fameux négociants.

Malgré tout CARPOT toujours lui, sera réélu en 1910. L'électorat sénégalais évoluera dorénavant par une prise de conscience attisée par le clan DEVES. Ce qui explique sans doute l'émergence du clan DEVES lors du renouvellement du Conseil Général de 1912 18(*). Les sénégalais commencent à se libérer du joug colonial, les notables (marabout, les chefs de quartiers...) commencent à jeter leur dévolu sur les candidats autochtones.

Le Khalife Général des Mourides ainsi que le Khalife des Tidianes El Hadji Malick SY apportent leur soutien à un fils du pays qui sera élu en 1914 : Blaise DIAGNE.

B. La manifestation de l'autonomie du corps électoral du Sénégal

Cette autonomie se manifestera à deux points de vue : d'abord avec l'extension des membres du Conseil Général, ensuite sur le plan de la lutte que Blaise DIAGNE aura même pour l'avancée des idées démocratiques.

1°) Le Conseil colonial (1920) : pour une représentation des indigènes

On sait que le Conseil Général du Sénégal ne représentait que les quatre communes, appelées communes de plein exercice. Mais par décret du 4 Décembre 1920, le Conseil sera supprimé. Rappelons qu'à l'époque l'administration voulait territorialiser le Sénégal.

C'est ainsi que le décret remplacera le Conseil Général par le Conseil colonial. En plus des représentants des quatre communes, le Conseil colonial comprenait des membres désignés par les chefs de cantons autour d'un commandant de cercle. Le procédé ayant d'ailleurs été jugé anti-démocratique, car à côté des "élus", il y avait des "nommés". Mais on peut dire que c'était une avancée significative pour les indigènes.

2°) L'élection Blaise DIAGNE ou l'accession des Indigènes à la citoyenneté (1914-1940)

En 125 ans (cent vingt cinq ans) c'est le premier noir élu pour représenter le Sénégal à la chambre ; les autres sont successivement Lafon de Fongourffier (1871-1876), Alfred Gasconi (1879-1889), contre Aminal Villon (1881-1892), jules Couchard (1893-1898), conte d'Agout (1898-1902) et François Carpot (1902-1914) 19(*).

Pour la première fois donc un fils du pays sera élu pour représenter la colonie du Sénégal à l'Assemblée Nationale française. Il s'agit par là même d'une manifestation de la prééminence du corps électoral sénégalais ou indigène. Cette manifestation de l'autonomie du corps électoral autochtone se poursuivra jusqu'aux indépendances et lui restera élu jusqu'à sa mort en 1934.

Le combat de Blaise DIAGNE a été marqué par l'adoption de la loi des quatres communes (Dakar, saint-Louis, Rufisque, Gorée), qui faisait bénéficier les habitants du statut de citoyen français qu'ils observent même s'ils quittent la commune en question.

Autre fait marquant dans l'action de Blaise DIAGNE, sa participation aux gouvernements français ; en effet, il fut nommé Secrétaire d'Etat aux colonies après la guerre. Blaise DIAGNE comme Galandou DIOUF vont inscrire leurs actions dans le cadre de la politique assimilationniste. En 1939, c'est le début de la deuxième guerre mondiale le parlement est suspendu mais par la suite la nouvelle assemblée mis en place par le nouveau régime a en 1945 apporté une innovation importante pour les sénégalais : dorénavant deux (2) députés siégeront au nom du Sénégal : Lamine Gueye pour les citoyens des quatres communes et Léopold Sédar SENGHOR pour les sujets. C'est le début de la marche vers les indépendances.

Blaise DIAGNE était un indigène qui a osé déposer sa candidature aux élections législatives de 1914. Son programme électoral était axé sur l'accession de tous les indigènes à la citoyenneté française. On se moquait de l'indigène qui fut pourtant élu député du Sénégal le 10 Mai 1914. Il faut dire que Blaise DIAGNE a eu l'habileté de concilier la question du service militaire au contexte de l'époque (c'est-à-dire la première guerre mondiale).

La loi, puis la jurisprudence viendront apporter des réponses à la question de la citoyenneté.

a) La loi du 29 Septembre 1916 : l'extension du droit électoral

Elle décide que "les natifs des communes de plein exercice du Sénégal et leurs descendants sont et demeurent les citoyens français soumis aux obligations militaires".

Qu'est ce à dire sinon que les enfants des sénégalais originaires des quatre communes, où qu'ils pouvaient naître, demeuraient des citoyens français. Il s'agissait donc par là d'une extension du droit électoral.

b) La jurisprudence

Il s'agissait là d'une étape très importante pour l'électorat sénégalais. Malgré les restrictions que certains parlementaires métropolitains ainsi que la cour de l'AOF voulaient apporter quant aux droits politiques des indigènes 20(*), le décret du 20 novembre 1932 confirmera que les originaires des quatre communes et leurs descendants pouvaient bénéficier de leur statut personnel que la jurisprudence voulait leur priver.

La loi Lamine GUEYE et la constitution de 1946 étendront le principe de citoyenneté dans le statut personnel. Cependant on voulait faire des citoyens des quatre communes des citoyens de "seconde zone" c'est-à-dire qu'on a voulu les considérer comme des intermédiaires entre les indigènes et les citoyens, mais cette question sera résolue plutard avec l'accession des pays africains à l'indépendance.

II. L'ASSEMBLEE NATIONALE : DE L'AUBE DES INDEPENDANCES JUSQU'A NOS JOURS

Après sa mise en place, l'Assemblée connaîtra une crise profonde dont il faut tirer des leçons.

A. Genèse du parlement du Sénégal (1946-1960)

Elle connaîtra plusieurs étapes dans son évolution.

1°) Le Conseil Général (1946-1952)

La genèse du parlement sera liée à quelques événements majeurs marquant la vie politique africaine 21(*).

En effet, dès le congrès de Bamako de 1946 il est question d'unité africaine. Le, Rassemblement Démocratique Africain (RDA) sera créé. SENGHOR fonde le BDS (Bloc Démocratique Sénégalais). C'est le début en 1948 de l'affirmation du nationalisme en vue de l'autonomie.

Le gouvernement colonial avait par décret 22(*) créé en Afrique de l'Ouest (AOF) des assemblées représentatives territoriales qui portaient le nom de Conseil Général.

Le Conseil Général du Sénégal avait été organisé par un décret pris séparément 23(*) fixant le siège, sa composition, le nombre de circonscriptions électorales et le nombre de personnes à élire qui portaient le titre de Conseiller.

Le 23 septembre 1946 alors que Lamine GUEYE était le Président du Conseil Général, des dispositions ont été prises pour organiser le fonctionnement du Conseil Général du Sénégal.

a) Formation et composition du Conseil Général du Sénégal

Les membres des Conseils Généraux étaient élus pour (cinq) 5 ans et étaient

rééligibles 24(*). Le renouvellement se faisait de façon intégrale.

Il fallait pour être éligible résider au moins pendant 3 ans sur un des territoires visés (Mauritanie, Soudan, Guinée, Côte d'Ivoire, Dahomey, Niger). Les sièges des

territoires étaient respectivement (Saint-Louis, Bamako, Conakry, Abidjan, Porto-Novo, Niamey).

Au Sénégal, il y avait un collège unique pour élire les conseils et partant il n'y avait deux catégories de citoyens (contrairement aux autres pays). En effet dans les autres pays de l'AOF, il était formé deux collèges électoraux 25(*). Le premier collège qui élit les membres de la première section du Conseil Général, comprend les citoyens de statut français en matière de droits politiques" et le deuxième collège comprenait les citoyens ayant conservé leur statut personnel ainsi que les administrés français ayant l'exercice des droits politiques. Ces derniers élisaient les membres de la deuxième

section 26(*). On remarquait que le nombre des membres de la deuxième section était supérieur à celui de la première.

Les collèges électoraux était convoqués par le Chef de territoire qui fixait en même temps la date de l'élection 27(*).

b) Fonctionnement et attribution de l'assemblée

b-1- Fonctionnement

L'Assemblée fixant par son règlement intérieur 28(*) les modalités de fonctionnement qui n'étaient pas prévus par le décret du 25 octobre 1946.

Le Chef du territoire pouvait en cas de problèmes annuler les délibérations du Conseil et prendre les mesures qui s'imposent avec compte rendu au gouverneur Général.

L'Assemblée pouvait entendre l'administration sur des sujets primordiaux. La dissolution d'une telle assemblée ne pouvait intervenir que par décret pris en Conseil des Ministres 29(*).

b-2- Attributions

L'Assemblée s'occupait surtout des problèmes de territoire 30(*). Il faut dire que ceci entrait dans les préoccupations du colonisateur. L'assemblée s'occupait également des

questions fiscales, sociales, administrative et financière intéressent la vie du

territoire 31(*).

Les élections législatives du 2 janvier 1956 favorisent la formation d'un gouvernement dirigé par le socialiste Guy MOLLET, Gaston DEFFERE Ministre de la France d'Outre-mer élabore une loi cadre votée le 23 juin 1956.

Cette loi entraînera de profondes modifications (par décrets) des territoires. Houphouët BOIGNY qui dirigeait la RDA réclame l'autonomie, contrairement à SENGHOR qui proposait la fédération.

2°) L'Assemblée Territoriale (1952-58)

Son siège était Saint-louis et c'est l'avant dernière étape vers les indépendances avec l'Assemblée constituante du 27 novembre 1958.

La loi du 06 février 1952 avait mis en place des assemblées de groupe et des assemblées locales en Afrique Occidentale française, au Togo en AEF, au Cameroun et à Madagascar. Dans ses dispositions, il était donc prévu des assemblées locales qui devaient se substituer aux assemblées créées par les décrets du 26 octobre 1946 instituant les conseils généraux. Ces assemblées nouvellement créées portaient le nom d'assemblée territoriale pour l'AOF ainsi que l'AEF et d'assemblées provinciales pour Madagascar 32(*).

a) Composition

Etaient éligible aux assemblées locales les citoyens âgés de 23 ans quelque soit leur statut inscrit sur la liste électorale d'un des territoires visés et domicilié depuis deux (a) ans au moins dans le territoire et sachant parler le français 33(*).

Par ailleurs la loi prévoyait la participation en raison du fisc ; en effet, ceux qui étaient soumis à la contribution directe au premier jour de l'année de l'élection étant aussi éligibles 34(*).

Aussi il y avait des incompatibilités pour le personnel administratif de la

colonie 35(*).

b) Compétences

En 1957, les pays de l'AOF et de l'AEF était dotés de la personnalité civile et de l'autonomie financière en vertu des textes 36(*).

A l'époque le patrimoine de ces territoires comprenait un domaine public et un domaine privé dont l'Administration et la gestion étaient assurées par les institutions territoriales. Les terres vacantes et sans maître étaient la "chose privée" des territoires qui comprenait un chef de territoire, un Conseil de gouvernement et une assemblée territoriale dont les compétences et les pouvoirs étaient fixées par le décret n°57460 du 04 avril 1957.

2°) Comment est organisé l'Assemblée Territoriale en 1957 ?

Voyons d'abord sa composition avant d'entamer ses attributions.

a) Composition

L'Assemblée Territoriale au 31 mars 1957 comptait 47 membres du bloc populaire et 13 socialistes. Sa composition était régie par la loi 37(*).

b) Compétences

Les pouvoirs de l'Assemblée Territoriale, sont considérables d'abord à peine installée en 1952, la nouvelle Assemblée se charge de désigner les membres du conseil de Gouvernement. La vice présidence du conseil est confiée à Mamadou DIA.

La compétences de l'Assemblée seront accrues en raison des dispositions

nouvelles : elle s'occupe non seulement de la désignation des membres du conseil mais du domaine public et privé, de l'agriculture, du Commerce, de l'Environnement (forêts) de la fonction publique locale et des coutumes.

Le texte fixant d'ailleurs en même temps les compétences des Chefs de territoire qui était les "dépositaires" permanents des pouvoirs de la République et des conseils de gouvernement qui assuraient l'administration des services territoriaux.

Rappelons, dans ce cadre que les attributions des ministres étaient fixés par le Chef de territoire qui président qui remplacent donc le chef de territoire) le Conseil avait aussi des attributions collégiales exercées solidairement.

Les attributions de l'Assemblée territoriale étaient assez vastes, allant du budget du territoire au domaine, l'état-civil et les coutumes 38(*).

Les dispositions du décret du 25 octobre 1946 portant création d'assemblées représentatives territoriales (dénommés. Conseils généraux), était aussi abrogés.

L'assemblée territoriale s'occupait particulièrement du statut des agents de l'administration, du statut civil coutumier, de la réglementation de l'Etat civil dans le cadre des lois qui l'organisaient. Elle pouvait ainsi prendre des délibérations sur les constatations rédactions et codification des coutumes qu'il fallait adapter à l'évolution politique économique et sociale.

Déjà en 1956, le gouvernement était autorisé à mettre en oeuvre les réformes et mesures propres à permettre l'évolution des territoires colonisées 39(*). Le haut Commissaire de l'AOF se changera de promulguer la loi au niveau territorial 40(*).

C'était les premiers pas de l'évolution vers les indépendances et la formation. L'Assemblée Nationale dans ces groupes de territoires africains dotés de la personnalité. Ces groupes de territoires comprenaient un chef de groupe de territoire et une assemblée dite Grand Conseil 41(*).

Désormais les territoires devaient prendre en charge leur propre destin.

3°) De l'Assemblée territoriale à l'Assemblée législative (1958-1859)

C'est à la suite au référendum du 28 septembre 1958 sur l'évolution des territoires d'outre-mer que le Sénégal devient Etat membre de la communauté, il devient une République et opte pour la fédération du Mali. Il adopte une constitution, celle du 24 janvier 1959 prévoyant la mise en place d'institutions. C'est ainsi que les élections législatives seront fixées au 22 mars 1959. L'ancienne assemblée territoriale devient assemblée législative 42(*).

Quant aux institutions fédérales, il faut dire d'abord que l'idée de fédération a été relancée par Gabriel d'Arbousier qui fut un des responsables du Mouvement populaire sénégalais (section RDA).L'idée de "fédération primaire" germa et voilà que les 29 et 30 décembre 1959, le congrès de Bamako propose dans une résolution la désignation de mandataires de chaque assemblée territoriale à une assemblée constituante. Les 14 et 17 janvier 1959 un projet de texte est élaboré et sera adoptée par les assemblées territoriales concernées ce qui est fait le 22 janvier 1959 (soit 2 jours avant l'adoption de la constitution du 24 janvier 1959 au Sénégal et au Soudan) ; chaque territoire a droit à douze représentants à l'assemblée législative, mais puisqu'il n'y avait que deux territoires fédérés le nombre des représentants a été fixé à vingt (20) députés.

3°) De l'Assemblée législative à l'Assemblée Nationale du Sénégal : 1959-1960

La constitution du 24 janvier 1959 prévoyait la mise en place d'institutions. Le 22 mars 1959 des élections législatives sont, rappelons le, fixées. Le système qui est adopté est "un régime parlementaire à assemblée unique et extrêmement souple" 43(*).

Cette assemblée est élue au suffrage universel direct pour cinq(5) ans et compte quatre vingt (80) députés.

Elle vote le budget et la loi. Cependant certaines matières sont réservées à la communauté et à la Fédération du Mali dans le cadre de l'Assemblée législative.

Le gouvernement est responsable devant l'Assemblée et il peut être renversé par une motion de censure.

L'Assemblée peut à son tour, être dissoute par le gouvernement. Très vite les événements vont se précipiter ; la Fédération du Mali éclate lorsque le 28 septembre 1959 Mamadou DIA et Modibo KEITA écrivent au Général De GAULLE pour lui faire part de leur désir d'accéder à l'indépendance. Les négociations débutent le 18 janvier 1960. Le 4 Avril 1960 des accords sont signés entre le Sénégal et la France. Cette date sera retenue comme celle de la proclamation de l'indépendance du Sénégal car c'est à cette date que la France aura restitué la pleine souveraineté au Sénégal. Des rapports de coopération seront également établis dans des domaines très variés.

Le Sénégal après avoir proclamé son indépendance promulgue une nouvelle constitution le 29 août 1960 et institue un régime parlementaire. Le pouvoir législatif est confié à une chambre unique : l'Assemblée Nationale.

B. Les crises parlementaires au Sénégal : la crise de 1962

Pour bien comprendre la crise, il convient de voir d'abord le cadre institutionnel.

1°) Le cadre institutionnel

Après l'éclatement de la Fédération du Mali et la promulgation en août 1960 d'une constitution instituant un régime parlementaire bicéphale, des événements se produiront en Décembre 1962. Mais qu'en était-il des nouvelles dispositions constitutionnelles.

a) Le Président du Conseil de gouvernement

Il est désigné par le Président de la République ; il est investi par un vote à la majorité absolue des députés.

Il choisit des membres du conseil, qui sont des ministres chargés des secteurs d'activité de l'Etat. Le Président du conseil qui jouait un rôle de premier ministre en fait, détenait l'essentiel des pouvoirs : il déterminait et conduisait à sa guise, la politique du gouvernement. C'est-là où se pose la question du bicéphalisme.

c) L'Assemblée Nationale

Les députés de l'Assemblée Nationale sont élus au suffrage universel direct. Ils votent la loi et le budget de l'Etat. Ils investissent rappelons-le, le Président du conseil qui peut poser la question de confiance et engager la responsabilité du gouvernement. Toutefois il y avait une lacune dans la constitution de 1960 qui ne sera comblée que le 4 Novembre 1961 : il s'agit du droit de dissolution de l'assemblée par le gouvernement en cas de crise 44(*).

2°) Les événements du 14 décembre 1962

L'article 52 de la constitution permet le vote de la motion de censure deux jours francs après son dépôt.

Le 14 décembre 1962, le député Théophile JAMES dépose une motion de censure. A travers cette motion, les 39 députés signataires retiraient leur soutien au gouvernement qui d'après eux, ne respectaient pas les prérogatives de l'Assemblée 45(*).

En effet l'état d'urgence était prorogé depuis la rupture avec le Soudan, c'est à dire depuis août 1962.

L'Assemblée ne pouvant plus exercer correctement ses prérogatives 46(*).

Le Président SENGHOR est informé par le président de l'Assemblée.L'armée est déployée autour des bâtiments publics par Mamadou DIA et c'est au domicile de Lamine GUEYE que la motion de censure sera votée ainsi qu'une loi confiant au Président de la République la charge d'élaborer une nouvelle constitution. Des gendarmes et gardes républicaines fidèles à Mamadou DIA avaient quelques temps auparavant fait irruption dans l'enceinte de l'Assemblée et procède à l'arrestation : de députés hostiles au chef du

gouvernement (il s'agissait de Ousmane NGOM, Magatte LO, Moustapha CISSE, Abdoulaye FOFANA).

L'armée est divisée, certains hommes restent fidèles au Président SENGHOR, d'autres sont sous ordre de Mamadou DIA. A 20 heures Mamadou DIA veut parler à la radio, son message est coupé ; SENGHOR parle d'une violation grave et "délibérée" de la constitution de la République. Quelques heures plutard au siège du gouvernement.

Le coup de force aura échoué.

3°) La leçon de la crise de 1962 : l'échec du bicéphalisme au Sénégal

La leçon qu'il faut tirer de la crise est comme le dit si bien le proverbe

sénégalais : "on ne peut pas mettre deux coqs dans un même poulailler" ou "deux caïmans dans un même marigot". L'idée est qu'il ne doit y avoir "qu'une seule tête pour un seul bonnet".

Qu'est ce à dire ? Sinon, que le bicéphalisme n'est pas opérationnel au Sénégal. Le Président de la République, même s'il ne le souhaite pas, doit rester "le seul maître du jeu".

Après la charte du chef du Gouvernement un décret fera démissionner en cascade certains élus sans nul doute du clan de Mamadou DIA (Fadel KANE à Diourbel, Mamadou SEYE à Tamba, Ousmane THIASS à Kaffrine).

Léopold SENGHOR sorti fortifié de cette crise, instaure le parti unique ou plutôt l parti unifié. C'est le début de la normalisation et de la présidentialisation.

C) La normalisation

SENGHOR veut rester les seul maître de l'Exécutif. Pour ce faire des actions vigoureuses devaient être entreprises.

1°) L'unification politique : le rassemblement et l'ouverture

SENGHOR voulait faire du parti une structure de rassemblement de toutes les forces politiques et réduire le poids de l'Opposition qui pourtant pouvait s'organiser librement en vertu de l'article 3 de la constitution.

Le dialogue et l'ouverture sont les maîtres-mots de la politique senghorienne. Ses milliers d'adhérents sont accueillis au sein de son parti, il fallait intégrer toutes les forces politiques dans l'Union Progressiste Sénégalaise (UPS) et ceci par tous les moyens. L'opposition critique est tolérée dans le parti car c'est considérée comme constructif pour un parti au pouvoir.

Le parti sera complètement, unifié et l'on s'en rend compte lors des élections générales de 1968. Le Chef de l'Etat devient le chef incontesté avec 94% des voix aux présidentielles et 92% aux législatives. Il est "le leader, précepteur" de la Nation.

2°) La rationalisation du pouvoir législatif : la présidentialisation du régime

Le coup de force manqué de Mamadou DIA a aboli le régime parlementaire bicéphale, au Sénégal. Le Parti politique au pouvoir est unifié et consolidé. Le pouvoir reste entre les mains du Président de la République qui, d'après l'article 36 de la loi constitutionnelle du 7 Mars 1963 " détermine et conduit la politique de la Nation".

Il concentre les pouvoirs de Chef de l'Etat et de Chef du gouvernement.

L'Assemblée Nationale est rationalisée, dépendant fortement de l'exécutif. Elle ne joue plus qu'un rôle d'approbation. Les députés sont désarmés face à un Exécutif fort : ils n'ont aucune voie envers ou contre le Président .Ils votent seulement la loi ainsi que le budget de l'Etat. Par contre le Président peut dissoudre l'Assemblée dans certaines conditions. Il y a donc là un déséquilibre très net entre les deux pouvoirs. Le domaine de la loi n'est pas général, il est exception, ce qui accroît le pouvoir réglementaire du Président qui a l'initiative des lois et qui impose l'ordre du jour. Avec l'arsenal administratif mis à sa disposition, l'Exécutif est mieux armé pour faire des projets de loi. Les propositions de loi émanant des députés sont généralement bloquées, faute de cohérence.

Enfin l'article 47 permet au Président de prendre des mesures exceptionnelles. Le Président dispose de tous les pouvoirs, ni l'Assemblée, ni les ministres ne doivent prendre d'initiatives "mal-venues": c'est la présidentialisation du pouvoir qui malgré ses quelques aspects" négatifs"en apparence, contribuent pourtant au maintien de l'ordre public interne.

CONCLUSION

La rationalisation ne veut pas dire la confiscation du pouvoir . La vie politique et institutionnelle du Sénégal est marquée par le caractère démocratique et le parlement reste le haut lieu où la démocratie s'apprend chaque jour.

Au Sénégal il fallait rationaliser en vue d'organiser la démocratie. C'est ainsi qu'en 1978 l'Assemblée Nationale accueillera, pour la première fois depuis 1960 des membres de l'opposition (18 députés du PDS contre 82 socialistes). Ces élections de 1978 marqueront une étape importante dans la vie politique du Sénégal.

I. BIBLIOGRAPHIE

- F. Zaccarelli : "La vie politique Sénégalaise" pub. CHEAM

- Marcel Challey : Histoire de l'OAF Edt° B. Levrault

- Jore (L) "Les établissements français sur la côte occidentale d'Afrique" Maison Neuves 1965.

II. REVUES ET PERIODIQUES

- Journal Officiel des débats parlementaires 1898

- Journal Officiel du Sénégal 1912

- Revue "Sénégal d'Aujourd'hui" n°33 sept.1985.

- Bulletin administratif du Sénégal Déc. 1948.

- Annales Chambre des députés 1875

- Annales Africaines 1990-91 (article Bernard Moleur intitulé "L'indigène aux urnes").

- Figaro 15/16 Déc.1962.

III. ARCHIVES

- Lettre du Gouverneur BOUET au ministre de la Marine du 6/11/1844.

- Lettre du Ministre de la marine au Gouverneur du Sénégal 21/11/1845 N°373 Archives Nationales du Sénégal (A.N.S.).

- Lois du 15 Mars 1849 et 7 Juillet 1874.

- Lettre du Gouverneur Général au gouvernement du Sénégal du 24 janvier 1907 N°101 A.N.S.

- Lettre du Gouverneur au Ministre des colonies N°127 du 14 avril 1871 A.N.S.

- Lettre du Gouverneur au Ministre des colonies N°969 A.N.S.

- Décret du 05 octobre 1946

- Décret du 25 février 1946

- Décret du 25 octobre 1946

- Loi N°52-130 du 06 février 1952

- Décret N°57/458/ du 04 avril 1957 réorganisant l'AOF et l'AEF.

- Loi du 06 février 1952

- Loi N° 56-619 du 23 juin 1956

- Arrêté N°6344 du 28 juin 1957 signé du Gouverneur Secrétaire Général

- Loi du 02 février 1852.

*     1 Voir JORE (L) : "Les établissements français sur la côte occidentale d'Afrique" Maison Neuve 1965 p.118-139.

*     2 Cité dans la revue "Sénégal d'Aujourd'hui N33 sept. 1985 p.8.

*     3 op. cit.

*     4 (op. cit.).

*     5 Voir à ce propos le bulletin administratif du Sénégal du 1er Décembre 1948.

*     6 Source confirmée par le Sénégal Aujourd'hui ; op. cit.

*     7 Gouverneur BOUET au Ministre de la Marine 6/11/1844 Ministre de la Marine au Gouverneur du Sénégal 21/11/1845 N373 - Voir Archives nationales sénégalaises IB - 43.

*     8 Ainsi Valentin aura favorisé à faire avancer la notion d'institution municipale.

*     9 cf lois du 15 mars 1849 et du 7 juillet 1874.

*     10 Jusqu'en 1958 en effet, le Sénégal enverra des représentations à l'Assemblée française.

*     11 cf gouverneur général au gouverneur du Sénégal 24 janvier 1907 n101 Archives Nationales du Sénégal 20 G 22.

*     12 Il s'agissait de Dakar, Gorée, Saint-Louis et Rufisque.

*     13 Il faut aussi noter que n'était pas votant, les indigènes qui avaient gardé leur statut personnel : les musulmans qui ne voulaient pas être soumis au droit civil français.

*     14 Lettre du gouverneur au ministre N127 du 14 avril 1871 ANS - S- M - SENEGAL VIII - 45.

*     15 Voir Annales chambre des députés 1875. T.42.

*     16 Voir lettre du gouverneur au ministre n969 ANS- B - 38.

*     17 Voir J.O, débats parlementaires 1898 p.2009.

*     18 Voir J.O Sénégal 1912 - p.980.

*     19 Voir "le Sénégal d'Aujourd'hui" déjà cité.

*     20 Voir article de Bernard MOLEUR : L'indigène aux urnes - 1990-91.Annales Africaines.

*     21 Voir l'ouvrage de F. ZUCCARELLI "La vie politique sénégalaise" pub CHEAM Tome II, et Marcel Challey dans "Histoire de l'AOF" édition Berger Levrault.

*     22 cf décret du 05 octobre 1946.

*     23 cf décret du 25 février 1946.

*     24 cf art.5 du décret 25 octobre 1946.

*     25 cf art.2, décret précité.

*     26 Ibiden.

*     27 cf art. 11 décret précité.

*     28 établi le 23 décembre 1946 par le Président Lamine GUEYE.

*     29 cf art.32 du décret précité.

*     30 cf art.33 et 34 et suivants du décret précité.

*     31 Il s'agit de l'éducation, l'état civil, du travail.

*     32 cf art.1 al.1-4 de la loi n52-130 du 06 février 1952.

*     33 cf ar.7 loi n52-130 du 06 février 1952.

*     34 cf al.2 art.7 précité.

*     35 cf.art.8 loi précitée.

*     36 cf décret n57/458/du 04 avril 1957 portant réorganisation de l'AOF/AEF.

*     37 cf art.7, loi 6 févr. 1952 organisant l'Assemblée territoriale op.cit. supra p.11.

*     38 cf art. 25 et suivants du titre III du décret n57/460 du 04 avril 1957 précité.

*     39 cf loi votée par l'Assemblée Nationale française dans le cadre de l'Union Française portant n56-619 du 23 juin 1956.

*     40 cf arrêté n6344 du 28 juin 1957 signé du gouverneur Secrétaire Général TORRE.

*     41 cf a.4 al.1 décret n57-458 du 4 avril 1957 portant réorganisation de l'AOF et de l'AEF déjà cité.

*     42 Le titre III de la constitution fédérale parle d'Assemblée législative

fédérale, l'acte est signé par Modibo KEITA Président de l'Assemblée constituante le 17 janvier 1959).

*     43 Paul BONIFAY à Lamine GUEYE 15 octobre 1958 cité par Zuccarelli "la vie politique sénégalaise" T.2 p.73.

*     44 C'était dans le cas ou 2 crises ministérielles se produiraient en 18 mois.

*     45 En fait le motif essentiel de la motion était le maintien de l'état d'urgence au moment de la rupture avec le Soudan (Août 1960). Les députés pensent que sa prolongation est abusive. Cf le figaro 15-16 décembre 1962.

*     46 Aussi le remaniement du 12 novembre y est pour quelque chose car certains ministres engagés dans des luttes de clan se sont vu écartés (Abdoulaye FOFANA, Obèye DIOP, Waldiodio NDIAYE).






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