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De la bibliothèque manuelle à la bibliothèque hybride: cas du Centre de Documentation de l'OMS/AFRO

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par Pascal MOUHOUELO
Université Marien Ngouabi, Brazzaville - Maitrise en Sciences et Techniques de la Communication, Option : Documentation 2003
  

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ENJEUX ET PERSPECTIVES

L'étude sur l'évolution du Centre de Documentation, depuis ses activités traditionnelles jusqu'à l'avènement du numérique, a permis de déceler les mutations importantes qu'il a connues. Les plus visibles sont les nouvelles tâches des documentalistes, les nouvelles pratiques des usagers et l'abondance de l'information qu'impose le numérique au Centre de Documentation du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. Ces mutations, véritables défis, constituent des enjeux importants pour l'avenir de cette unité documentaire. Ces enjeux suscitent, cependant, plusieurs interrogations. Va-t-on se débarrasser de tous les supports papier, les livres du fonds documentaire pour mettre l'accent sur les ordinateurs qui deviennent de véritables gisements ou réservoirs d'information? Les livres physiques vont-ils cohabiter avec les publications numériques? Quel avenir pour le Centre de Documentation ? Et quelle collaboration le Centre de Documentation du Bureau régional de l'OMS, ceux des Bureaux de représentation de l'OMS dans les Etats Membres et les bibliothèques médicales nationales peuvent-ils entretenir ?

Toutes ces interrogations nous permettent d'engager une réflexion sur l'avenir de cette unité documentaire. En effet, l'intégration des nouvelles technologies de l'information dans le processus de développement du continent africain devient une exigence. Le Centre de Documentation du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique est un exemple, parmi tant d'autres structures africaines, qui a su intégrer cet aspect dans la gestion de l'information. Mais, tenant compte des réalités africaines marquées par les difficultés liées à la fourniture de l'électricité, les guerres à répétition, la pauvreté et les maladies qui freinent l'acquisition des équipements informatiques et la connexion à Internet, à quel futur est prédestinée la fonction documentaire ? Ces disparités ne suffisent pas certainement pour maintenir les documents physiques dans le Centre de Documentation du Bureau régional de l'OMS pour l'OMS pour l'Afrique dont la tutelle peut heureusement garantir l'acquisition du matériel informatique et la connexion à Internet. La vraie raison est la matérialité du livre. La lecture sur écran ne permet pas souvent de lire tout un livre alors que le livre physique facilite cet exercice, devenu comme une habitude. Lire le plus longtemps possible sur écran signifie monopoliser l'usage des machines. Les publications électroniques posent également un problème de conservation pour une utilisation ultérieure. L'avenir de ces publications n'est pour l'instant pas garanti. Plusieurs sites Web, créés il y a quelques années, contenant des informations pertinentes sont actuellement fermés. La conservation des documents physiques est difficile en ce sens qu'elle nécessite beaucoup d'effort humain et des techniques de rangement adaptées. Mais une fois rangés, ces documents peuvent être utilisés pendant longtemps. Les ressources documentaires électroniques vont sûrement continuer de se développer et le Centre de Documentation continuera à numériser une partie de son fonds. En même temps, il n'arrêtera pas d'acheter des livres ou de s'abonner aux revues médicales physiques. Ces livres seront toujours catalogués ou indexés et prêtés aux lecteurs internes. Malgré l'initiation aux recherches documentaires en ligne, plusieurs fonctionnaires du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique ne peuvent pas faire des recherches conséquentes. Quand ils reçoivent des documents électroniques pertinents, ils les renvoient au Centre de Documentation pour téléchargement et impression. Ainsi, le numérique qui est supposé réduire ou faire disparaître l'utilisation du support papier le ressuscite et le renforce. C'est pour cela que Stéphane CARO décalre:

«les documents sur papier, que l'on croyait un temps menacés, semblent bel et bien perdurer à l'ère du tout numérique. Ce support d'un autre âge remplit chaque jour des fonctions et répond à de nombreux usages pour lesquels peu d'utilisateurs préféreraient une version électronique»39(*).

L'usage du papier va effectivement perdurer dans le Centre de Documentation du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. La preuve est que la plupart des utilisateurs qui se servent d'Internet pour chercher l'information ont tendance à imprimer des documents importants qu'ils rassemblent pour en faire des livres physiques consultables ultérieurement. Plusieurs documents disponibles sur Internet se réfèrent à une bibliographie qui n'est disponible que sur livre physique. Les étudiants de la faculté de médecine qui utilisent Internet dans le Centre de Documentation signalent assez souvent l'absence dans ce réseau des réseaux des atlas en couleur sur de sujets essentiels ou celle des documents traitant de l'anatomie et de la physiologie. Les maigres documents trouvés sur Internet les renvoient à ces atlas sur papier dont le Centre de Documentation ne dispose pas encore, mais qu'il se propose d'acheter pour satisfaire leurs besoins. Nous pouvons toutefois admettre avec Tatiana V. Ershova et Yuri E. Hohlov que 

«la technologie numérique permet des liaisons ultra rapides avec les sources les plus riches où qu'elles soient situées et des échanges également rapides au moyen des forums électroniques ou des conférences vidéo»40(*).

Toutes ces raisons évoquées laissent penser que les documents physiques et les documents numériques vont devoir cohabiter. Ainsi, une bibliothèque hybride ou un centre de documentation hybride est déjà installée que Chris Rusbridge définit comme une bibliothèque ayant 

«été conçue pour rassembler dans un large éventail des technologies issues de différentes sources, et aussi pour commencer à étudier les systèmes et les services intégrés dans deux sortes d'environnement : électronique et imprimé. La bibliothèque hybride devrait inclure l'accès à tous les types de ressources au moyen des diverses technologies utilisées dans le monde des bibliothèques, quels que soient les supports»41(*).

Ce modèle est une sérieuse option qui prend le monde dans toutes ses dimensions. Il tient compte de l'importance de l'information qui circule en réseau dans un environnement planétaire et de la nécessité de garder les documents sur support papier pas par nostalgie ou par tradition mais pour des raisons de la matérialité du livre physique et surtout des réalités africaines. Si le «livre électronique», qui se présente sous la forme d'un fichier électronique et pour lequel nombreux pensent qu'il pourrait remplacer le livre imprimé, est au coeur de plusieurs débats dans les pays développés, l'Afrique attendra-t-elle encore longtemps avant d'acquérir et d'user son livre électronique ?

La cohabitation entre l'imprimé et le numérique a permis aux professionnels du Centre de documentation d'initier un programme d'intégration d'un multimédia dans cette unité documentaire. Cette perspective, pour laquelle plusieurs équipements ont déjà été acquis et presque installés (voir en annexe), permettra d'accroître l'utilisation d'Internet avec l'installation de plusieurs postes pour les usagers. Elle offrira la possibilité de consulter d'autres matériels audiovisuels avec des équipements appropriés. Ce centre multimédia renforce la volonté de faire des recherches documentaires sur les supports imprimés et numériques.

Cette expérience en cours au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, partagée par plusieurs bureaux de la représentation de l'OMS dans les Etats Membres, a déjà favorisé l'autonomie de chaque centre de documentation. Les échanges de messages électroniques entre les documentalistes nous ont permis de réaliser que Internet est utilisé dans la quasi-totalité des bureaux nationaux de l'OMS même si le nombre de postes ouverts aux usages restent insuffisant. Tous les centres ont résolu de créer et de gérer des centres de documentation hybrides.

* 39 Caro, S., Document papier, document numérique. en ligne--Accès: www.techniques-ingenieur.fr

* 40 Tatiana V. Ershova ; Yuri E. Hohlov, Migration vers la bibliothèque de demain : faudra-t-il une révolution ? 66th IFLA Council and General Conference, Jerusalem, Israel, 13-18 August 2000. en ligne--Accès:  www.ifla.org/IV/ifla66/papers063-110f.htm

* 41 Chris Rusbridge (1998). «Towards the hybrid library». D-Lib Magazine, July-August 1998

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