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Pour une rétribution, facteur de motivation extrinsèque des ressources humaines de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale

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par Samuel Habib Adékulé SAGBOHAN
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (Université d'Abomey-Calavi) - Diplôme du Cycle II de l'ENAM Bac+6) 2007
  

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B) La gestion des ressources humaines de la Caisse

Elle sera abordée sous deux angles, en l'occurrence, la description critique des activités du service au regard de ses attributions d'une part, et l'appréciation des attributions dévolues au service eu égard aux principes de GRH, d'autre part.

Le SPS est chargé du recrutement. Le manuel de procédure comme la convention collective de la CNSS, décrivent les différentes étapes qu'elle observe, depuis la détermination des besoins en ressources humaines jusqu'à l'intégration du nouvel entrant dans le poste. Il existe ainsi, certes un cadre formalisé pour effectuer le recrutement. Néanmoins, il n'existe pas de descriptions de poste sur lesquelles puisse se fonder la procédure depuis l'analyse des besoins. Cette procédure n'est d'ailleurs fondée sur aucune politique, d'où les insuffisances notables que présente le système de recrutement.

Le service est chargé par ailleurs du suivi de la carrière des agents. Il prend à cet effet, les actes d'engagement, de reclassement, d'avancement et de promotion. Il s'agit là en réalité, d'un suivi administratif où l'aspect managérial n'est pas pris en compte. Il n'existe en réalité ni politique de promotion, ni plan de carrière.

Par ailleurs, la gestion des effectifs est l'une des attributions du service. Elle tient le tableau synoptique du personnel qui renseigne sur les salariés de l'organisation. Néanmoins, le recours unique au tableau synoptique se révèle laborieux, pour obtenir des renseignements sur un ou plusieurs agents. Il faut alors consulter tout le tableau pour obtenir les informations recherchées. Cette situation alourdit l'administration du personnel qui pourrait être soulagée par des applications informatiques comme le "Microsoft Access" . Il en résulte une nécessité de modernisation des outils de travail.

Le SPS a en outre pour attribution, la conception et le suivi de la politique de formation professionnelle de tous les agents. Toutefois, il est à remarquer que la politique élaborée n'en est pas une, d'autant plus qu'elle ne traduit pas les axes stratégiques, les orientations globales de la direction générale en matière de formation. Elle distingue plutôt les types de formation. Il se dégage ainsi une absence d'orientation en matière de formation, résultant d'une absence de politique.

Il n'existe également pas de politique de ressources humaines, qui devrait inspirer l'élaboration de la politique de formation.

Il faut remarquer une inexistence de plan stratégique pour l'ensemble de l'organisation. Il n'existe donc pas de boussole pouvant orienter les prises de décision de la direction générale de façon pertinente. Cette absence d'axe stratégique, est directement à la base de l'inexistence de politique de ressources humaines et de formation qui, en réalité, découlent de la stratégie.

Dans la démarche de la formation professionnelle, le S.P.S conçoit et élabore le plan de formation. Le plan de formation doit être l'ensemble des actions de formation décidées par la direction générale dans un cadre budgétaire définit par elle. Pour l'élaborer, le S.P.S. demande aux différentes directions et agences de lui faire parvenir leurs besoins, puis procède à un arbitrage entre ces besoins. L'approbation de la direction générale vient consacrer ou modifier cette proposition. Il est important de relever que cette démarche d'identification des besoins semble inappropriée.

En effet, pour déterminer des besoins en formation, il faut interroger les résultats de l'appréciation du personnel qui mettent en lumière, les points faibles de l'employé pouvant être résorbés par des actions de formation. Il faut également se référer à la démarche de planification des ressources humaines, qui établit les écarts de compétence entre les ressources humaines nécessaires et celles qui seront disponibles. Ces écarts de compétence peuvent constituer des besoins de formation, s'ils ne sont pas susceptibles d'être résorbés par d'autres mesures. De plus, les dysfonctionnements observés dans l'organisation peuvent être à la source des besoins de formation. La démarche qui consiste à collecter les besoins de formation au niveau de chaque direction et agence, ne semble pas être une méthode rationnelle de détermination des besoins en formation.

En ce qui concerne les formations diplômantes de longue durée, elles ne sont pas décidées selon une démarche scientifique, et les bénéficiaires ne sont pas retenus sur une base objective. Il se pose dès lors, un problème d'équité du système de formation professionnelle.

Le S.P.S a entre autres attributions, le décompte des salaires, et l'établissement des fiches de paye confié à la Section Solde. Cette dernière calcule chaque mois les salaires du personnel, selon les stipulations de la convention collective et la grille des salaires qui y est établie. Seulement, il s'agit là d'une activité purement administrative ne se préoccupant pas de la gestion même de la rémunération. Il faut tout de même retenir que la Section Solde s'acquitte conséquemment des attributions qui lui sont fixées. Toutefois, il semble que ces attributions ne permettent pas de faire de la rémunération, une source de valeur ajoutée pour l'organisation.

En effet, les attributions du service n'incluent pas son appréciation sur l'efficacité de la gestion de la rémunération. Elle se borne à calculer uniquement les salaires et autres avantages, sur la base de la législation sociale. Or, il ne devrait pas en être ainsi. Les frais de personnel représentant plus de la moitié de la valeur ajoutée des organisations, il est un impératif de gestion de veiller à la maîtrise de cette masse salariale, et de s'assurer que cette allocation de ressources correspond aux besoins des employés, à leur satisfaction et à leur motivation.

Il importe ainsi d'apprécier la pertinence de la structure salariale de la Caisse représentée par la grille de la convention collective, à laquelle s'ajoute certaines primes. La convention en ses articles 48 et suivants distingue trois (3) corps, comportant différentes catégories. Primo, le corps des agents d'exécution qui comporte sept (7) catégories. Secundo, celui des agents de maîtrise, composé de trois (3) catégories, et tertio celui des cadres, subdivisé en trois (3) catégories également. Chacune de ces catégories comporte douze (12) échelons, auxquels sont affectés des points, la valeur actuelle d'un point étant de 160 FCFA. Mais, il faut remarquer que cette classification, cette hiérarchie du salaire entre les différentes catégories, ne se fonde en réalité que sur le diplôme. Cette situation pose un problème fondamental. Un salarié au diplôme plus élevé, exerce-t-il nécessairement un emploi aux exigences et impacts supérieurs à l'emploi du salarié possédant un diplôme moins élevé ? La réponse est évidemment négative, et consacre l'existence d'une structure salariale inéquitable.

La rémunération à la CNSS ne se limite pas uniquement à la grille salariale. La convention collective de l'institution en ses articles 55 et suivants prévoit des accessoires de salaire. Il en est ainsi de l'indemnité de logement qui correspond à 25% du salaire de base, et est plafonnée pour chaque catégorie socio-professionnelle. Il en est autant de l'indemnité de résidence (10% du salaire de base), de transport puis de pharmacie (20.000 F chacune). Toutes ces indemnités comme celle dénommée "SBEE" (12% du salaire de base), sont collectives à l'ensemble du personnel et ne sont indexées sur aucun indicateur de performance.

Il faut ajouter, la prime d'assiduité qui est attribuée trimestriellement et équivaut à 12,5% du salaire brut. Elle est subordonnée à la présence du travailleur à son poste, les absences ou retards entraînant sa réduction ou suppression. Cependant, le contrôle des retards ne se réalise pas rigoureusement tous les jours, et s'effectue par un membre de la Section Gestion du Personnel et Formation, ce qui ne peut garantir l'infaillibilité d'un système électronique de contrôle de ponctualité.

Au-delà des indemnités et primes collectives, il y a des avantages non prévus par la convention collective, mais qui sont justifiés par l'article 61 fixant certains accessoires de salaire, qui dispose in fine : « cette liste n'est pas limitative ». Il s'agit en l'occurrence des primes de fonctions répertoriées dans le tableau ci-dessous :

TABLEAU N° 1 : Tableau de répartition des primes de fonction attribuées a la

CNSS

Fonction

Nature de

l'avantage

Chef Section

Chef Service

Chef d'Agence

Directeur

Primes de responsabilité

10.000F

20.000F

-

35.000F

Primes de sujétion

-

-

27.000F

-

Téléphone

-

-

10.000F

10.000F

Prime d'usure voiture

-

-

-

40.000F

Ces reconnaissances spécifiques à une frange de travailleurs investis de responsabilité, ne sont également pas indexées sur des indicateurs de performance. Le seul avantage s'intéressant à la performance, est la gratification de fin d'année accordée au personnel lorsque le bilan de l'exercice est positif. Mais, cette récompense censée sanctionner le mérite des travailleurs, est attribuée à tous, et varie suivant la note obtenue. Il semble par cette dernière disposition que le rendement soit pris en compte dans les récompenses. Il faut cependant préciser que la note obtenue par le salarié, n'est pas le résultat de l'appréciation du rendement, mais celui de sa notation par ses supérieurs hiérarchiques. Cette notation est essentiellement caractérisée par la subjectivité, et par la difficulté de fonder la note sur une base objective. Dès lors, attribuer des gratifications en fonction de la notation (dans un souci de récompense du travailleur), ne sanctionne pas les performances du salarié, en raison de la subjectivité de la démarche de notation.

Il en découle une quasi-inexistence parmi les accessoires du salaire, d'une rémunération variable fonction des résultats. La seule récompense de cette nature qui est collective, est attribuée en fonction de la notation. Il s'observe alors une quasi-inexistence de la rémunération variable et une incohérence des rares accessoires de ce type. D'autres avantages sont accordés au personnel, notamment la prise en charge du travailleur en activité ou non et de sa famille par la Caisse, en ce qui concerne les frais médicaux (article 47 de la convention collective de la CNSS).

En outre, l'inexistence d'un système d'appréciation des performances (SAP) est un frein à la promotion objective du personnel. La promotion dans la carrière se fait sous deux angles. En premier lieu, l'avancement consistant dans le passage d'un échelon inférieur à un échelon supérieur dans la même catégorie, tous les deux ans, quelque soit le rendement. En second lieu, la promotion stricto sensu, consistant dans le passage d'un emploi ou catégorie inférieure à un emploi ou catégorie supérieure. Elle est subordonnée à la vacance de poste, à une formation professionnelle d'une durée de neuf (9) mois au moins, autorisée par la CNSS, ou à la réussite à un concours professionnel. La seule hypothèse où la promotion vise à récompenser le mérite, est celle au choix du directeur général, en fonction de l'ancienneté et des notes du travailleur. Or, les notes ne permettent pas de certifier la performance d'un agent, en raison de leur subjectivité. Il se constate alors un système de promotion qui ne se préoccupe pas des résultats du travailleur.

L'autre insuffisance notoire qui se dégage de l'observation de la gestion des ressources humaines de la Caisse, est l'absence d'une démarche de planification des ressources humaines. L'absence de vision prospective permettant des décisions en temps utile, est un dysfonctionnement qui remonte jusqu'aux attributions du service personnel et solde.

Au regard de toutes ces difficultés, une réalité s'impose : l'environnement de la structure chargée du personnel (SPS) ne semble pas propice à une gestion performante des ressources humaines.

En effet, les attributions du SPS semblent limitatives par rapport aux missions incombant de nos jours à la GRH. Elle ne devrait par exemple, pas être cantonnée dans un rôle de décompte des salaires, et voir ses attributions exclure la planification des RH. Le service gérant 321 personnes semble également confiner dans une Direction Administrative et du Contentieux, qui ne permet pas d'exploiter tous les atouts de la GRH. Cette direction est également dirigée par un ingénieur planificateur non spécialisé dans le domaine RH. La seule spécialiste du domaine, a démissionné pour exercer dans une institution bancaire. Du coup, le service personnel est confié pour la plupart des responsables (chef service et chef section), à des juristes de formation. Le recrutement de spécialistes RH enclenché en 2006, a été interrompu, dans un souci d'encourager les compétences internes. Néanmoins, ces compétences n'ont pas été pour autant orientées vers les R.H. par une formation dans le domaine. Il apparaît là, un contexte non propice à la G.R.H. et nécessairement à la gestion de la rémunération, une sous-fonction RH, qui n'est semble-t-il, pas perçue comme une source de valeur ajoutée.

L'organisation dispose de deux syndicats dont le Syndicat National de sécurité Sociale (SYNASS) est actuellement le plus représentatif, et constitue l'interlocuteur entre la direction générale et les salariés, sans oublier les délégués du personnel.

Que retenir à l'issue de cette restitution des mécanismes de fonctionnement de la situation à améliorer ?

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus