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La législation coopérative au Bénin: Etat des lieux et propositions de réforme

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par Cassius Jean SOSSOU BIADJA
Université nationale du Bénin - Faculté des sciences juridiques économiques et politiques - Maitrise 1988
  

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A - Les Coopératives Agricoles Révolutionnaires

Ce sont :

Les Groupements Révolutionnaires à Vocation Coopérative (GRVC)

Les Coopératives Agricoles Expérimentales de Type Socialiste (CAETS)

Les Coopératives Agricoles de Type Socialiste (CATS)

Ces Coopératives selon une structuration ascendante se présentaient de la manière suivante :

Les GRVC, structures pré - coopératives mise en place à l'époque permettaient aux paysans, soit de travailler sur un champ collectif suivant une organisation définie par le groupe ; soit de permettre à chaque paysan de disposer de sa parcelle tout en pratiquant la discipline de travail commune au groupe. Ces groupements variaient selon les réalités socioculturelles du milieu dans lequel ils sont installés et, ils évoluaient vers des organisations un peu plus structurées dites CAETS ( Coopératives Agricoles Expérimentales de Types Socialistes) avant d'atteindre le sommet de la structuration qui était les CATS (Coopératives Agricoles de Type Socialiste).

C'est au cours de cette période que le Bénin a fait l'expérience des Coopératives de Crédit et d'Epargne : la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA)

B - La Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA)

Elle apparaissait comme la structure faîtière des caisses de crédit et d'épargne dénommées CLCAM (Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel). Mais en réalité, la CNCA était une banque des paysans bien différente des CLCAM. La CNCA n'était pas en soit une coopérative d'épargne et de crédit .

L'expérience des CLCAM et CNCA mérite qu'on s'y s'attarde un peu.

En fait, les CLCAM étaient de véritables coopératives d'épargne et de crédit créées sous la bannière juridique de l'Ordonnance 59/PR/MDRC du 28 Décembre 1966. Leur objectif était la mobilisation de l'épargne à la base et l'octroi de crédit pour le développement agricole.

Au sommet des CLCAM, il existait les CRCAM (Caisses Régionales de Crédit Agricole Mutuel); Elles constituaient l'organe central des CLCAM au niveau des départements (Ex-Provinces).

Avec la révolution et la création de la CNCA qui était une véritable banque pour le crédit agricole , l'État, avec sa nouvelle politique d'ingérence dans tous les secteurs de la vie économique du pays a fait de la CNCA, une structure faîtière des CLCAM et CRCAM. Tel était le point de départ de l'échec de l'expérience des coopératives de crédit et d'épargne notamment les CRCAM et CLCAM.

La mauvaise gestion de ces organisations, l'immixtion de l'État, la non observation des dispositions statutaires et des principes coopératifs ne peuvent que compromettre l'élan de la structure . A cela s'ajoute la faillite de la structure faîtière la CNCA, laquelle faillite est due à la gabegie au détournement, à la mauvaise gestion bref toute chose contraire à l'orthodoxie bancaire ; pourtant, la CLCAM était bien partie pour être un type de modèle réussi de coopératives de mobilisation de l'épargne rurale et de crédit pour le développement agricole telle que lui voulait sa vocation première. Elle représenterait une expérience pratique d'appui direct de financement des coopératives par une coopérative financière comme le proposait Madame DAO de la SCOD (Société Coopérative Oecuménique pour le Développement) à l'Atelier sur les Réformes Coopératives en Afrique Francophone et à Haïti tenu à Abidjan et Bingerville en République de Côte d'Ivoire du 09 au 12 Avril 1996. Il est cependant utile de rappeler qu'avec le désengagement de l'Etat des secteurs vitaux de l'économie en l'occurrence du secteur coopératif, les CLCAM et CRCAM ont retrouvé leurs vitalité et dynamisme avec la nouvelle politique de restructuration financée par un consortium de banques entre autre, la Banque Mondiale la Coopération Française la Coopération SUISSE. Toutefois il convient de noter que les coopératives d'épargne et de crédit sont actuellement régies par une nouvelle loi : la loi PAMEC N°97-27 du 8 Août 1997.

Cependant, d'autres coopératives d'épargne et de crédit non étatisées font à coup sûr leur pas vers la réussite. Il s'agit notamment du CREP, du CMGT, de l'UGMCB, de la Banque des femmes, de convergence 2000 etc.

En résumé, on pourra affirmer que l'expérience coopérative au Bénin est marquée par une structuration qui répond à un schéma très classique. Ce schéma veut que les structures de différents degrés soient nées de la volonté de l'État qui contraint les coopérateurs à y adhérer.

Il est fort aisé de constater que les coopératives non agricoles et les coopératives dont l'activité ne faisait pas partie des secteurs stratégiques ont fait l'objet d'un désintéressement de la part de l'État, ce qui leur permettait de jouir d'une plus grande marge de manoeuvre.

Cette liberté parfois découlait de l'absence de dispositions juridiques mais aussi du peu d'intérêt que leur accordaient les organes de tutelle.

C'est d'ailleurs cet état de chose qui explique la survie de ces coopératives.

On peut citer entre autres :

Les Associations Coopératives de Modernisation Rurale

(A COOMOR)

Les Associations Coopératives pour le Développement Rural

de Banikoara (ACOODER)

La Coopérative Béninoise de Matériel Agricole (COBEMAG)

Les Coopératives de Meubles.

Chapitre II
ETUDE DE LA LEGISLATION
COOPERATIVE AU BENIN

 

La législation coopérative au Bénin n'a pas eu l'avantage d'être homogène. Les textes qui régissent les coopératives sont du point de vue de leur nature différents et très épars ; ils abondent de décrets, d'ordonnances, mais rarement de lois.

Etudier la législation coopérative au bénin, revient à observer le fond des textes de loi régissant la coopérative au Bénin. L'effectivité de la valeur juridique d'un texte, nous le savons bien, dépend de l'application qu'en font les citoyens. De ce fait, il ne serait pas superflu de jeter un regard prospecteur sur l'application de ces (2) deux textes de loi qui entretiennent une certaine opacité juridique .

Si la législation devrait s'entendre stricto sensu comme l'ensemble des lois qui régissent tel ou tel autre domaine, on ne saurait évoquer l'ordonnance 59/PR/MDRC du 28 Décembre 1966 comme faisant partie de la législation coopérative béninoise

Mais du point de vue Lato sensu, la législation comprend bel et bien les lois, les ordonnances, les décrets, les arrêtés, voire les statuts étant entendu que tous ces textes constituent un corpus de dispositions réglementant un domaine précis : celui de la coopération. Certes faire croire qu'en l'absence de textes de loi, on ne saurait parler de législation constituerait une erreur juridique très grave.

Il existe deux (2) grandes législations coopératives :

L'ordonnance 59/PR/MDRC du 28 Décembre 1966 portant statut général de la coopération au Dahomey et son Décret d'application 516/PR/MDRC du 28 Décembre 1966 fixant les modalités d'application du statut général de la coopération ;

La loi 61 - 27 du 10 Août 1961 portant statut général de la coopération agricole et son préalable la loi 61 - 26 du 10 Août 1961 portant définition et modalités de mise en valeur des Périmètres d'Aménagement Rural.

Nous procéderons à l'étude respective de ces deux Lois en faisant ressortir les points saillants de celles-ci.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon