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L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue

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par Sababou Cissé
Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines - Maitrise sciences de l'éducation 2009
  

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CHAPITRE II : Définition de concepts et revue de la littérature

2.1 Définition de quelques concepts

Emile Durkheim dans son ouvrage intitulé « les règles de la méthode propos, il affirme que « le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question », c'est pourquoi pour mieux cerner l'objet de notre étude, il est important de clarifier les concepts clés.

Nous avons utilisé le dictionnaire le petit Larousse illustré 2008, le dictionnaire en sciences sociales etc.

2.1.1 Apport 

Selon le dictionnaire le petit Larousse Illustré 2008 définissant que «  l'apport c'est l'action d'apporter », contribution faite par une institution, une organisation, un groupe de personnes, un individu dans une action bien déterminée.

Selon Serge Brando « l'apport consiste à faire un transfert du patrimoine de l'apporteur à celui de la personne ou de l'entité qui sont appelés à recevoir l'apport »

2.1.2 Enfant

Définir l'enfant n'est pas une chose aisée car plusieurs paramètres entrent en ligne de compte.

Un enfant s'entend comme tout être humain âgé de moins de dix huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. Juridiquement et selon la convention relative aux droits de l'enfant, un enfant est tout être vivant âgé de 0 à 18 ans, période qui s'étant de la naissance à la maturité physique et affective.

Quant à l'enfance est à la fois une réalité biologique psychologique et sociologique. Elle est la période qui s'étend de la naissance à l'âge de 12 ans, la fin de l'enfance est marquée par l'avènement de la puberté

2.1.3 Rue

Signifie un endroit quelconque autre qu'une famille ou une institution d'accueil, tels que les édifices publics ou privés comprenant bâtiments, cours, trottoirs. La rue a depuis toujours une constations péjorative par rapport à une société normalisée comme un lieu d'insertion malsaines témoin de toutes les exclusions et marginalisation ; elle s'inscrit dans une dynamique de rejet dans l'espace public de ce qui ne mérite pas d'être conservé dans l'espace privé.

2.1.4 Enfant de la rue

Les expressions, telles que « enfants en situation de rue » ou « enfants vivant dans la rue » sont de plus en plus recommandées par la communauté internationale. Néanmoins, pour plus de clarté, ce mémoire emploie le terme « enfants de la rue », expression couramment utilisée par les acteurs de terrain

Selon la définition que propose l'UNESCO, « les enfants de la rue sont les garçons et les filles pour qui la rue est devenue leur lieu d'habitation ; ils en tirent leur propre moyen de subsistance ; ils y sont sans protection. Ils sont en rupture temporaire, partielle ou totale avec leur famille et la société »6(*).

Trois catégories d'enfants se retrouvent confrontées à la rue :

Les « enfants de la rue », qui vivent en rupture complète avec leur famille.

Les enfants « dans la rue », qui y passent la majeure partie de la journée avant de regagner le foyer familial le soir venu.

Les enfants vivant dans la rue avec leur famille constituent une troisième catégorie émergente. Le faible revenu des parents, l'échec scolaire, les conflits familiaux et la négligence des parents sont autant de raisons qui peuvent pousser l'enfant à vivre de façon partielle ou permanente dans la rue. Plutôt qu'y vivre, ces enfants y survivent. Leur quotidien les confronte à la drogue, à la violence, aux rivalités entre gangs et tout particulièrement aux risques d'infection par le VIH, liés notamment à leur sexualité précoce, à l'échange de seringues non stérilisées, au manque d'information, etc.

2.1.5 Insertion

C'est le fait d'introduire, faire entrer, placer une chose parmi d'autres. Pierre Erny dit : « l'intégration de l'individu dans la société se fait par des élargissements successifs. Rapport avec la mère, rapport avec le groupe familial, rapport avec la société enfantine... l'enfant qui au cours de sa croissance arrive à intégrer les expériences suscitées par son contact avec le milieu social se voit à son tour assimilé progressivement par la communauté aux différentes étapes de l'évolution de sa personnalité et doté d'une place dans l'ensemble »7

2.2 La revue de la littérature

En juillet 2000, les centres d'écoute du district de Bamako avaient été l'objet d'une étude intitulée : évaluation des centres d'écoute. L'étude a porté sur le centre d'accueil et d'orientation pour enfants (C.A.O.E) et trois centres d'écoute communautaires (ceux de Sabalibougou, de Sokoroni et de Niamakoro) pour évaluer l'activité principale du centre d'écoute communautaire. Qui consiste à ouvrir les portes de l'enseignement formel aux enfants nécessiteux d'âge scolaire. D'autres activités sont menées dans les centres d'écoute entre autres l'alphabétisation en français et dans les langues nationales, les animations socioculturelles, les apprentissages socioprofessionnels.

Mais l'évaluation n'a pas attesté leur pertinence, même si elle nous signifie que lesdits centres manquaient de ressources (humaines et matérielles) de qualité. Malgré ce constat elle n'a pas atteint son objectif car la problématique de la pérennité des centres d'écoute en fonction de la pertinence de leur impact sur les enfants en situation particulièrement difficile n'a pas comblé les attentes. L'évaluateur a énuméré les difficultés rencontrées, il reconnaît à juste titre « qu'il n'a pas été possible de préciser l'efficacité et l'efficience des activités »7(*)

C'est dire que les insuffisances que devrait combler cette évaluation demeurent. Elle devrait à notre avis, indiquer si l'approche des centres d'écoute favorisait entre autres :

· L'insertion socioéconomique effective des enfants et jeunes concernés dans leur famille et dans la société globale.

· L'apprentissage de nouvelles habilités propices à la réinsertion socioéconomique des enfants en décohabitation.

Par ailleurs en novembre 1997, le Ministère de l'économie, du plan et de l'intégration a conjointement élaboré avec le programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD) une synthèse de notes thématiques sur la pauvreté au Mali. Cette étude ayant fait le constat selon lequel la pauvreté engendre des groupes sociaux spécifiques en l'occurrence les « enfants de la rue », a attesté à la page 18 l'insuffisance des centres d'écoute au Mali et a préconisé leur multiplication. Enfin le 10 avril 1998, le gouvernement du Mali et les Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont ratifié un plan cadre d'opération portant sur le programme de coopération MALI UNICEF 1998-2002.

Ce programme en son article 5, s'est appesanti sur les contributions de l'UNICEF au volet « protection spéciale » en faveur des femmes et des enfants de la rue en situation difficile. Elles consisteront à travers les études et le renforcement des systèmes d'informations, à mieux connaître les groupes cibles que sont « les enfants/enfants travailleurs, les enfants/femmes victimes d'exploitation sexuelle et de violence, enfants/femmes affectés et infectés par le VIH/SIDA, les mineurs en conflit avec la loi »8(*).

Dans la revue hebdomadaire du REFLET le phénomène de la mendicité à Bamako, Pour Mamadou Seydou Diallo, coordinateur du programme d'Appui à l'insertion socio-économique des enfants de la rue de l'Association Malienne pour l'environnement, la jeunesse et le développement (Mali Enjeu), celle-ci a pour objectif essentiel "de contribuer à l'insertion socio-économique des enfants et jeunes en situation difficile". Dans ce lot, on retrouve des employées de maisons surnommées "bonnes", les apprentis du secteur de l'artisanat, les enfants victimes du trafic, les mendiants, etc. Dans le cadre de leur insertion, Mali Enjeu a élaboré un programme d'alphabétisation. Selon les explications de M. Diallo, même si la majorité de ces enfants savent faire la somme de 5+5, ils sont néanmoins presque tous des illettrés. L'ONG leur apprend avant tout à lire et à écrire en français, en arabe et dans d'autres langues nationales. "L'enseignement n'étant pas une formation en soi, il faut par la suite apprendre un métier à ceux qui ont la force et la volonté de travailler", explique M. Diallo. Ils reçoivent donc une formation de qualité dans plusieurs métiers". Ils ont aussi un fonds d'appui aux Activités génératrices de revenu (AGR). Ce fond sert à appuyer ceux qui ont plus de 15 ans et qui veulent faire de petits métiers comme le cirage des chaussures, le tailleur ambulant... Les revenus tirés de ces activités les aident à prendre en charge leurs besoins favorisant ainsi leur réinsertion sociale. Mali Enjeu apporte aussi des appuis ponctuels (nourriture, habillement...) à ceux qui n'ont pas l'âge de travailler et qui ne vivaient que de la mendicité.
Leurs ambitions est de pouvoir alphabétiser (français, arabes et langes nationales) 500 talibés dans les écoles coraniques de Bamako. L'association envisage la mise en apprentissage et le financement des activités génératrices de revenus (AGR) au profit de 300 autres élèves coraniques dans la capitale. Des maîtres artisans de la place sont identifiés et appuyés, en fonctions des critères établis, en matériels en vue d'accueillir des élèves coraniques désireux d'apprendre un métier ou d'exercer une activité lucrative. Ces derniers bénéficient d'un fonds de départ avec une étude de faisabilité. Un appui-conseil leur sera assuré pendant la durée du programme.
L'amélioration du cadre de vie et d'étude par l'assainissement et la négociation avec des Centres de santé communautaires (CSCOM) pour les aspects sanitaires de leur prise en charge sont aussi pris en compte. Les populations, les autorités et les responsables religieux sont sensibilisés par rapport à la situation dramatique des élèves coraniques et les dangers liés à la pratique de la mendicité par des causerie-débats, etc. "Il n'y a aujourd'hui aucune école coranique où les enfants ne font pas la mendicité", souligne M. Diallo. Pour lui la meilleure façon de faire face au fléau est de mettre des acteurs à tous les niveaux pour assurer l'information et la sensibilisation des parents, des responsables religieux voire des autorités.

ANNICK COMBIER, dans son livre intitulé « les enfants de la rue en Mauritanie » page 24, a souligné que le phénomène « enfant de la rue n'est que le résultat de l'organisation sociale ». En effet, leur isolement, leur solitude, leur marginalisation extrême ne sont autre que des démontre avec force la faillite de l'idéologie organisation de la société avant l'avènement de l'économie du marché. L'auteur termine son étude en se posant la question suivante : quel peut être alors l'avenir de ces systèmes sociaux qui condamnent à mort des millions d'enfants ?

2.3 Le contexte historique du thème

Au Mali l'avènement du phénomène `'enfant de la rue'' est apparu depuis les années 1980. Dans la société traditionnelle l'enfant était considéré comme un don de Dieu, réincarnation des défunts, lien entre l'invisible et le visible, sécurité sociale des parents, etc.

Ainsi l'éducation traditionnelle au Mali est un processus par lequel on initie l'enfant aux bonnes habitudes de la société à savoir les règles de politesse, l'hospitalité et le respect des sociétés secrètes. Il faut noter que l'éducation des enfants au Mali est l'affaire de tous, c'est une éducation populaire, ainsi la formation et la socialisation de l'enfant se faisaient au sein de la famille.

« Tous les groupes ethniques au Mali étant patrilinéaire, des enfants appartiennent à leur père. En cas de divorce, ils restent avec lui et dans leur famille paternelle. Si l'enfant est très petit il peut toute fois rester avec sa propre mère jusqu'au sevrage, au fur et à mesure qu'il grandit il entre dans le monde des adultes. Au Mali l'enfant est éduqué par toute la communauté et chaque membre joue un rôle dans sa formation. L'apprentissage de l'enfant qu'il soit technique ou ethnique dure toute sa jeunesse. »9(*)

Les jeunes d'un même village ayant grandi ensemble circoncis ou excisées la même année font partie d'une même classe d'âge, les classes d'âge restent inchangées toutes leur vie.

La socialisation de l'enfant aurait moins de poids en ville qu'en campagne. Les structures familiales étant plus nucléaires et les difficultés économiques liées à l'extension des rapports marchants capitalistes. L'urbanisation galopante érode ces traditions, exilés loin de leurs racines dans l'univers déstructuré de la ville, avec le salariat qui n'est pas compatible avec la famille élargie. La famille nucléaire moderne étant une famille isolée, repliée sur elle-même n'est pas insérée dans un large réseau de parenté. Ainsi la situation actuelle des enfants résulte de l'environnement économique et social.

Selon Stéphane Tessier : « sous l'influence de plusieurs facteurs comme l'urbanisation rapide, l'explosion démographique, la crise la crise économiques et la crise familiale en ville (recomposition de la famille, familles monoparentales etc.) l'enfant est devenu une charge et l'objet de processus d'exclusion de la famille de l'école et de la société dans l'Afrique actuelle. »10(*)

Les causes du phénomène des « enfants de la rue » sont profondes, nombreuses et variées. Chaque cas décèle sa particularité mais on peut dégager un ensemble de causes qui sont presque communes économiques, éducation etc.

Le problème de chômage lié aux avatars des rapports marchants capitalistes dominant le monde actuel et créant ainsi la pauvreté des milliers de gens. Il ressort que ces enfants sont à majorité issu de parents pauvres et souvent analphabètes. La pauvreté des parents est donc la cause principale de leur présence. L'incapacité des parents à subvenir aux besoins vitaux de l'enfant et dans ces conditions l'enfant peut chercher à satisfaire ces besoins dans la rue. Nous constatons que le plus part des enfants de la rue ou du centre vient de l'extérieur de Bamako. Ainsi pour des besoins de survie individuelle et familiale de nombreux jeunes ruraux filles et garçons se déplacent massivement vers Bamako, certains prennent ainsi le chemin de la rue et deviennent enfants de la rue dans la rue, etc.

Par ailleurs des mentalités dans certaines cultures locales maliennes encouragent les enfants à quitter leur village pour l'aventure vers les grandes villes ou ils peuvent tomber facilement dans la rue. Par exemple un peulh qui quitte sa famille pour la ville fait preuve de bravoure, chez les Sarakolé plus l'enfant prend son indépendance économique et financière plus il fait la fierté de ses parents. C'est ainsi on rencontre de nombreux enfants dans la rue avec leurs boîtes à cirage au long des rues souvent sans domicile dans les auto-gares, les abords des hôpitaux, les lieux de travail, les carrefours etc.

Avec la dislocation des structures traditionnelles familiale l'UNICEF dira : « le processus de nucléarisation lié à l'exode rural, l'urbanisation met en crise la capacité traditionnelle de la famille d'assurer l'entretien, la formation et les soins aux enfants. Il semblait que les différents ménages qui partageaient autrefois à la campagne, la même demeure soit physiquement éclatés en ville et surtout à Bamako »11(*), la famille la première et la plus importante structure de socialisation est sérieusement indexée dans l'accroissement du phénomène, l'existence de grande famille est de plus en plus mise à mal au profit des familles nucléaires. Il ressort que cette famille nucléaire dans de nombreux cas n'assure pas toute sa responsabilité d'éducation et n'est pas un cadre sécurisé de référence pour les enfants laissés à eux même, négligés et qui peuvent sombrer dans la mouvance de la rue. Ainsi l'enfant qui était jadis considéré comme un bien commun et aujourd'hui devenu une `'propriété privée'' des seuls parents ayant à eux seuls la responsabilité de son éducation. L'individualisme, l'effritement du mode de vie ancestrale au contact d'une réalité nouvelle déstructurant dominent les rapports sociaux actuels.

L'UNESCO dira que « l'éducation est un droit et pourtant la plupart de ces enfants ont abandonné l'école. »12(*), Nombreux sont les enfants qui abandonnent l'école et la famille parce que les parents n'arrivent pas à s'acquitter des frais de scolarité, la déperdition scolaire résulte de l'abandon ou de l'exclusion d'un élève. Abandon généralement volontaire par suite d'inadaptation involontaire comme peut être le cas d'une maladie grave ou autres. Ainsi Bakary Tangara dira que « les causes externes et internes au système scolaire. Externes qui ne sont pas liées à l'école, les causes externes sont généralement liées aux conditions socioéconomiques des parents. Ainsi l'enfant abandonne l'école pour aider la famille, les causes internes sont liées à l'école telle que l'absentéisme entre autres... »13(*)

Nous constatons aussi le mauvais traitement des maîtres coraniques envers les enfants dont leurs parents les renvoient chez un marabout pour inculquer la valeur spirituelle de la religion, ces `'talibés'' font une partie de leur temps à lire le coran et l'autre partie est consacré à la mendicité, leur quête les amènent à côtoyer les enfants qui vivent dans la rue. Suite au mauvais traitement des maîtres coraniques certains optent pour la rue puis que l'enfant maltraité s'il en envie de retourne en famille, ils ont peur que les parents ne les comprennent pas et les renvoient une fois de plus chez le marabout qui les maltraite et que les parents ont confiance en lui, donc il choisit plutôt la rue dont il connaît déjà bien, c'est le cas de la plus grande majorité des enfants du centre d'écoute `'Action Enfants de tous'' soit 70% des enfants ont adopté la rue à cause du mauvais traitement des maîtres coraniques. Ainsi avec l'affirmation de l'UNICEF « Tout enfant qui est temporairement ou définitivement en rupture avec son milieu familial ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu a droit à une protection et une aide spéciale de l'Etat »14(*)

La rue n'est pas un lieu propice pour un enfant, beaucoup d'enfants vivent dans la rue suite au mauvais traitement des maîtres coraniques ou familial et aussi pour divers raisons ainsi il opte pour la rue et à considérer cette rue comme un lieu de vie, au point d'y passer la journée tout comme la nuit. L'enfant apprend à vivre dans la rue et à cheminer au sein de ce monde dont la traversée la marquera à jamais dans la rue. Dans la rue l'enfant ne parvient pas toujours à résister à la faim, à la pluie et la police puis que dans la rue ils sont mêlés au quotidien à tous les trafics. Ils vivent entièrement livrer à eux même dans des conditions d'extrême précarité et exposés à toute sortes d'abus et causes de nombreuses conséquences tant sur l'enfant que sur la société.

Il faut noter qu'en plus du désagrément de la police, du froid, de la pluie, les enfants des rues sont aussi exposés à des maladies contagieuses telles que la tuberculose, le paludisme et sont cibles privilégiés au VIH/SIDA et aux drogues en plus des accidents (passagers, clandestins des trains). Selon le rapport de l'ONU « Les enfants des rues sont sans aucun doute, les vulnérables face au sida et aux drogues. Ils ne connaissent que ces deux fléaux que des fausses rumeurs qui circulent au sein de leur bande, la drogue les aide à surmonter la détresse et les difficultés quotidiennes et la sexualité qui répond souvent à des besoins affectif profond, ne peut s'encombrer des contraintes qu'impose la prévention surtout pour protéger un avenir qui n'existe pas ».15(*)

Un autre rapport du PNUCID « Les drogues illites les plus consommées par les enfants des rues dans le monde tels que les inhalant dont les principaux types d'inhalant utilisés sont l'essence, les colles et les solvants. L'inhalant est privilégié en raison de sa grande accessibilité puis qu'il est contenu dans des produits de consommation courante bon marché, utilisé sur un morceau de papier ou de tissu imbibe. Les substances inhalées détériorent le système nerveux donc risque pour la santé ».16(*)

Dans l'enquête de l'enfant en situation difficile Caritas-Mali fait ressortir que « les substances utilisées sont les colles, le solvant dont l'usage réduit la conscience, la faim et le froid et se vend en détail dans n'importe qu'elle boutique dans la rue »17(*), l'enquête relève que près de deux enfants sur trois (62%) se droguent avec les solvants, plus un enfant s'habitue à ces travers, plus il devient difficile de sortir de cette situation.

Une bonne éducation des enfants d'un pays va de pair avec le développement socioéconomique de ce pays. On assiste actuellement à une forte croissance du nombre d'enfants dans les rues. Ainsi un enfant qui passe la plus part de son temps ou tout son temps dans la rue est d'office privé d'une éducation sérieuse. Ce phénomène engendre une forte croissance du taux d'alphabétisme, de vagabondage, de consommateur de drogue, de viol, de vol, des agressions verbales et physiques ainsi les enfants délinquants de la rue créent l'insécurité à travers la ville de nos jours.

2.4 Typologie des enfants de la rue

Voici une typologie des « enfants de la rue », par observation simple il est difficile de réaliser une typologie des enfants nécessitant une protection spéciale, car que sa soit au Mali ou ailleurs les différents catégories d'enfants en circonstance difficile se regroupent entre elles : les enfants mendiants, les enfants fendeurs de bois, les enfants mendiants par nécessite, les bébés de rue/orphelin, jumeaux ou simple frères, les enfants guide des personnes invalides ou âgées, les enfants travailleurs, les enfants maltraites, les enfants handicapes utilisés comme mendiant, les enfants abandonnes, les enfants de prostituées et enfin les enfants issus de famille de dopeurs ou alcooliques.

§ Les enfants mendiants : la mendicité est un phénomène qui touche les enfants d'origine divers on y trouve des talibés ou `'garibou'' en langue bambara. Utilisés sous le couvert de la tradition et de l'éducation religieuse.

§ Les enfants fendeurs de bois : qui se promènent dans les concessions aussi bien que dans la rue avec une hache sur l'épaule faisant semblant d'exercer un métier de fendeurs de bois, mais en réalité ils ne font que mendier

§ Les bébés de rue/orphelins, jumeaux ou simple frères : ils sont utilisés par leurs mère au nom de la tradition, dans les rues sans y réfléchir sur les éventuels dangers qui encourent entre autres : accidents de la route, risque d'infection respiratoire

§ Les enfants guides des personnes invalides ou âgées : ils constituent le plus souvent une main d'oeuvre assez sollicités. Ils font l'objet de location journalière. Quelques fois ces enfants exercent ce métier au détriment de leur scolarité.

§ Les enfants travailleurs : parmi lesquels il faut distinguer les travailleurs indépendants, qui exercent souvent dans la rue de petits métiers peu valorisants ; c'est le cas des apprentis chauffeurs ; des essuyeurs de vitres de voitures, des aides ménagères.

§ Les enfants maltraités : ces enfants élisent domicile dans la rue par le fait qu'ils sont en rupture total avec soit le tuteurs, soient les institutions sociales

§ Les enfants handicapés : ils sont utilisés comme mendiant, souvent contre leur volonté. Dans ce cas certains préfèrent abandonner leurs utilisateurs pour se réfugier quelque part (souvent dans la rue)

§ Les enfants abandonnés : ils sont issus le plus souvent de grossesses indésirées provenant des adolescentes, elles mêmes en rupture familiale ou d'autres circonstances inavouées. Parmi eux, on peut aussi identifier des enfants naturels et les enfants orphelins.

§ Les enfants prostitués : sont ce là qui sont dans la rue par suite de découverte de la prostitution de leurs mères. C'est un drame aux conséquences psychologique s incommensurable

§ Les enfants issus de familles de dopeurs ou alcoolique : ce sont des enfants qui sont dans la rue quand ils découvrent le dopage ou l'alcoolisme de leurs parents. Dans ces types de familles la vie devient insupportable, car ce sont toujours des comportements anti-sociaux.

§ Les enfants de parents incarcérés : sont ceux qui sont dans la rue parce qu'ils n'ont pas la moindre éducation du fait de l'incarcération du parent censé leur donner une bonne éducation à leurs enfants. Ils trouvent plaisirs à vivre dans la rue.

* 6Sommet mondial pour les enfants UNESCO

Pierre Erny «enfant dans la pensée traditionnelle de l'Afrique noire» P.149 Ed Cartha

* 7 Moussa Sissoko, Evaluation des centres d'écoute, Bamako, 2000,P4

* 8 Mali-Unicef, plan d'opération/programme de coopération 1998-2000, Bamako,1997 P25

* 9 Enfants et femme au Mali « analyse de la situation » UNICEF, Paris. Ed. Harmattan 1989. P117

* 10 Tessier Stéphane « langage et cultures des enfants de la rue », Paris. Ed. Karthala 1995. P 220

* 11 Enfants et femmes au Mali « une analyse de situation », UNICEF, Paris, Ed, Harmattan 1989

* 12 UNESCO « secteur de l'éducation », programme d'éducation des enfants en situation difficile

* 13Tangara Bakary « déperdition scolaire dans les quartiers péripheriques de Bamako », section psycho-pédagogie Flash, Bamako 1997-1998

* 14 UNICEF « convention relative au droit de l'enfant » article 20 mai 2000

* 15 UNESCO « l'enfant en situation difficile, drogue et VIH/SIDA » atelier sous régional Conakry Guinée 11-21janvier 1999

* 16 Rapport mondial sur les drogues, PNUCID 1997

* 17Caritas-Mali `'Action Enfants de Tous'' « enquête sur les enfants en situation difficile Bamako » 2004

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon