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Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs

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par K. Issaka YAMEOGO
Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009
  

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Chapitre 2 : Stratégies et recommandations

Section 1 : Au niveau des secteurs de production

Paragraphe 1 : Le secteur primaire

Le primaire est un important secteur pour la croissance économique au Burkina Faso (occupe plus de 85% de la population active et représente en moyenne 32% de la valeur ajoutée). Sur la période d'étude, on constate toutefois que ce secteur perd de la place (contribution à la valeur ajoutée) au profit du secteur secondaire et du secteur tertiaire. Aussi, ce secteur reste exposé aux chocs exogènes. Des actions tendant à accroître sa contribution à la croissance et à réduire sa vulnérabilité aux chocs exogènes permettraient de lutter efficacement contre la pauvreté. A cet effet, nous proposons des stratégies pour redynamiser ce secteur. Les sous secteurs agriculture et élevage ont retenu notre attention.

A- Le sous-secteur agriculture

L'agriculture burkinabè représente plus de 70% des recettes d'exportations et contribue pour environ 58% à la formation de la valeur ajoutée du secteur primaire. Des potentialités non encore exploitées existent dans ce secteur et peuvent constituer les piliers de la croissance future. L'objectif principal est de faire en sorte que ce sous secteur crée localement une valeur ajoutée plus importante, afin de répondre à une plus grande partie de la demande intérieure et réduire considérablement la dépendance du pays de l'extérieur.

La stratégie de croissance économique nécessiterait une agriculture particulièrement dynamique. Pour cela, le passage à une agriculture plus mécanisée et plus intensive, capable de s'insérer dans l'économie de marché, permettra d'accroître de manière substantielle la productivité de la terre et du travail, et les revenus. La maîtrise de l'eau et des techniques d'irrigation comme vecteur de développement et de diversification des productions agricoles devraient être priorisées.

Il faudrait également :

Ø promouvoir les techniques de conservation, et de transformation des productions agricoles afin de garantir des revenus acceptables aux producteurs ;

Ø accélérer l'élaboration des textes claires et applicable aux problèmes fonciers ;

Ø encourager la mécanisation agricole par la vente de tracteurs hors taxe, hors douanes au profit des associations de producteurs et augmenter le niveau d'utilisation des engrais organiques ;

Ø renforcer la recherche agronomique par l'amélioration des rendements en dotant l'INERA de moyens techniques et financiers ;

Ø encourager la diversification de la production nationale en vue de la promotion des produits ayant un fort potentiel d'exportation et d'attrait aux capitaux extérieurs.

La filière coton en particulier fait vivre directement ou indirectement près de 17% de la population. Ce secteur fait face à d'énormes problèmes. Des actions devraient consister à approfondir le processus de restructuration de la filière pour consolider sa compétitivité et renforcer la promotion de la transformation du coton au plan local par l'installation d'une chaîne industrielle. Ainsi la création de la valeur ajoutée sera plus importante en utilisant les sous produits du coton (graine, tourteau, tiges, etc.).

L'économie burkinabè est fortement exposée aux chocs extérieurs du fait de sa forte dépendance à l'égard des marchés internationaux des produits de base. Compte tenu de la difficulté à influer sur les cours internationaux, le Burkina Faso devrait voir sa souveraineté alimentaire comme objectif majeur.

A cet effet, l'agriculture devrait être encouragée par des prix rémunérateurs et protégés contre la concurrence disproportionnée des produits d'importations qui anéantissent les efforts des paysans burkinabè et qui les découragent.

Une analyse menée par la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI-BF)33(*) a montré que le riz est le produit de première nécessité le plus importé, il occasionne une sortie de devises d'environ 26,36 milliards de FCFA/an. Il est donc impératif que le Burkina Faso relance la production de la filière riz à l'image de la filière coton. Cette relance devrait réunir tous les acteurs autour d'une structure d'achat privé de forme juridique S.A. (Société Anonyme). Les parts sociales de cette structure pourraient être reparties entre les producteurs, l'Etat, les opérateurs économiques et les structures de recherches.

B- Le sous-secteur élevage

L'élevage au Burkina Faso contribue pour environ 12% au PIB, 20% aux recettes d'exportations et pour 26% des revenus des populations rurales. Une amélioration des atouts compétitifs de ce secteur pourrait lui permettre d'être au côté de l'agriculture, une source importante de croissance économique et de réduction de la pauvreté en zone rurale.

Pour l'élevage traditionnel, la levée des contraintes nécessiterait un aménagement du parcours des animaux ; une meilleure intégration des activités agro-pastorales et un accroissement du disponible fourrager et des retenues d'eau. Aussi, il faudrait créer un cadre de concertation entre éleveurs et agriculteurs afin de minimiser les conflits entre ces deux acteurs.

Quant à l'élevage périurbain, un meilleur encadrement technique des producteurs, la fourniture de services vétérinaires de meilleure qualité et la mise en place de moyens de financements importants permettrait de relancer et de stabiliser la production.

L'exportation du bétail burkinabè sur pied n'offre pas une grande valeur ajoutée au pays, il faudrait donc développer une chaîne de transformation à l'intérieur du pays afin de créer de la valeur ajoutée locale. Avec la rénovation de l'abattoir frigorifique de Ouagadougou, le pays pourrait utiliser cette opportunité pour relancer l'exportation de la viande.

Le secteur de l'élevage reste à l'instar de l'agriculture, vulnérable aux chocs exogènes. Ce secteur mérite une attention particulière afin de préserver le capital important que constitue pour le Burkina Faso son cheptel. Pour ce fait, à terme les mesures à prendre pour une évolution qualitative du secteur de l'élevage et une véritable valorisation de sa production devrait porter sur : l'approvisionnement adéquat en intrants et en aliments à des conditions économiquement accessibles ; la promotion de la transformation et de la commercialisation de la production. La résolution des problèmes et l'encadrement technique des éleveurs s'avèrent indispensables pour une exploitation rationnelle des ressources du sous-secteur de l'élevage.

En somme, ces stratégies et recommandations pourraient permettre au secteur primaire d'accroître sa contribution à la croissance et participer à réduire la forte dépendance du pays de l'extérieur.

* 33 Rapport de la CCI-BF : La `'vie chère'' au Burkina Faso, juin 2008, www.ccia.bf.

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