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La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à  2006

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par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be
Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009
  

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1.3. La loyauté comme élément de politique étrangère

Parmi ces éléments, nous pouvons noter la Loyauté. Celle-ci est multidimensionnelle. Pour ne pas aller dans des considérations beaucoup plus interdisciplinaires, il revient de nous poser la question de savoir si la loyauté dans son sens princier peut être utilisée en politique étrangère.

Sur cette question, Frédéric CHARILLON de se demander quelles sont les conditions auxquelles un État peut aujourd'hui tenir ses engagements, honorer ses alliances?. Ces questions en entraînent automatiquement une autre : quelles sont les conditions d'existence d'une communauté internationale cohérente, crédible et stable, dont les membres peuvent se faire confiance? (50(*)).

La fin de la guerre froide a contribué à mettre l'accent plus encore sur la loyauté, pour mieux stigmatiser la trahison, du moins dans le discours: traités, négociations diverses ou autres processus de paix constituent de plus en plus autant de pressions exercées sur les politiques étrangères étatiques, les mettant en demeure de respecter des engagements. Des notions, certes, contestables telles que nouvel ordre mondial, gouvernance, communauté internationale occupent aujourd'hui le devant de la scène discursive et contribuent encore à renforcer un registre qui veut privilégier le droit plutôt que la force, la confiance plutôt que la ruse.

Pourtant, au regard d'une approche plus classique des relations internationales en général et de la politique étrangère en particulier, le lien entre loyauté et politique étrangère ne va pas de soi. On connaît l'argument dérivé de l'approche réaliste : un concept tel que la loyauté, au mieux, n'a pas sa place dans une analyse sérieuse de la politique étrangère, et au pire affaiblir ou aveugler celui qui y accorderait trop d'importance. C'est là l'éternel procès fait aux idéaux Wilsoniens et à leurs prolongements : raisonné en terme normatif est utile et dangereux (51(*)).

A cet égard, l'usage du concept de loyauté implique une croyance en des vertus humaines sans doute souhaitables, mais ne permet pas de développer une vision lucide du monde tel qu'il est : marqué par la compétition, les rapports de force, la volonté de puissance, le conflit, et ce entre des États, monstres froids, abstraits et monolithiques qui demeurent les seuls acteurs d'un monde où les sensibilités humaines pèsent peu. Pour entreprendre une analyse sérieuse, il importe donc de considérer ce qui est plutôt que ce qui doit être : les intérêts nationaux plutôt que les idéaux ou même les convictions, fussent t- elles fondées sur la confiance. (52(*))

Peu importe que deux chefs d'État s'apprécient humainement si leurs intérêts nationaux divergent, peu importe, à l'inverse, qu'ils se détestent si leurs partenariats stratégiques s'imposent comme une donnée incontournable, L'intérêt national, en d'autres termes, ne s'accommode pas d'attachements humains. Quelle position adopter alors? L'analyse de la politique étrangère sous l'angle de la loyauté fait-elle sens? Cette notion est-elle inhérente à toute relation diplomatique, ou au contraire aux antipodes de l'État de nature qui caractériserait les relations internationales ? la réponse à cette question dépend naturellement d'un travail de définition préalable : que peut signifier la loyauté des lors que l'on parle de politique étrangère. En l'espèce, il convient d'éviter les définitions simplistes: la loyauté n'est nécessairement réductible ni à un attachement à des idéaux, ni à une obsession normative. Loyauté de la part de qui, vis - à - vis de quoi? Approche sous l'angle de la politique étrangère, ce concept de loyauté renvoie en fait de moins en moins à un comportement volontariste et vertueux, et de plus en plus à l'acceptation de contraintes. En un mot, on choisit, de moins en moins aujourd'hui, ses loyautés en politique étrangère. (53(*))

Il est utilement important de souligner que dans plusieurs cas, la loyauté intervient soit dans la conception, soit dans la formulation soit encore dans l'application de la politique étrangère. Ceci ne veut pas dire que la poursuite des intérêts des États soit contraire à la loyauté.

* 50 CHARILLON, F « peut- on choisir la loyauté en politique étrangère », in JOSEPHAT LAROCHE, la loyauté dans les Relations internationales, éd. L'Harmattan, Paris, 2002, pp.103-104.

* 51 CARR, E., H., The twenty year crisis, 1919-1939, éd. Harper and Row, New-York, 1939, p.65

* 52 KISINGER, H., Diplomacy, éd. Simon and Schuster, New- York, , 1994, p. 32

* 53 CHARILLON, F., op.cit p.103-014.

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