I.I.8. Présentation des résultats des
entretiens réalisés
avec les parents d'élèves
Les entretiens avec les parents d'enfants talibés ont
porté sur treize (13) questions. Ils ont concerné dix (10)
parents.
A la question n°1 portant sur la répartition des
enfants dans les établissements, il est apparu que sur 55 enfants
âgés de 6 à 16 ans, 28 sont dans les foyers coraniques, 22
fréquentent l'école classique et 05 qui ne sont pas
scolarisés. Ce qui nous donne les taux de 50, 9 % pour
les enfants envoyés à l'école coranique ; 40 % pour le
classique et 9,1 % pour les non scolarisés.
Les raisons pour lesquelles ces enfants sont envoyés
à l'école coranique sont les mêmes pour tous : bien
connaître la religion musulmane et l'appliquer. En plus de cela, certains
parents disent que c'est pour tremper leur caractère et faire d'eux des
hommes préparés pour affronter les dures épreuves.
A la question de savoir ce qu'ils pensent de l'école
classique, il est ressorti que tous les parents l'apprécient
positivement. Cependant, quelques uns (20%) jugent qu'elle prépare
seulement à réussir ici-bas ; ils disent avoir alors de la
préférence pour l'école coranique.
Sur la question de l'obligation scolaire, aucune des personnes
interrogées n'a de l'information. Ils ont répondu ne pas avoir
connaissance de cette loi. 02 parents affirment qu'ils ont vu recruter de force
dans le passé. Un parent pense que l'obligation scolaire doit
s'appliquer seulement aux enfants qui sont à la maison et qui ne sont
occupés à rien.
03 parents interrogés sur 10, soit 30%, pensent que
l'enfant peut fréquenter l'école classique tout en suivant les
enseignements de l'école coranique. Pour les autres, il faut faire un
choix : soit l'enfant y va pendant les vacances, soit après avoir
terminé ses études primaires.
Pour l'ensemble des parents, le choix de l'externat n'est pas
envisageable. Ils pensent que les enfants n'apprendront pas réellement
s'ils sont près des parents. C'est pourquoi il faut les confier aux
maîtres dans les localités éloignées.
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Les questions n°8 et 9 portant sur les conditions
à remplir pour l'entrée des enfants au foyer nous ont
révélé qu'aucun accord n'est signé entre les
marabouts et les parents à l'inscription des enfants. De même
qu'aucun frais n'est perçu pour la scolarité. C'est une
contribution volontaire comme l'a dit un parent. Celui-ci dit offrir au maitre
coranique des sommes qui varient entre 1000 et 25 000f lors de ses visites.
En posant la question sur les professions qu'ils exercent,
nous avons appris que nos répondants sont des paysans pour la plupart
(70%). Les commerçants sont au nombre de trois (30%).
Ils reconnaissent tous que la mendicité n'est pas une
bonne pratique parce qu'elle expose les enfants à des déviances.
La majorité, soit 66,7%, suggère que cette pratique disparaisse
pour faire place à de petits contrats rémunérés.
La question se rapportant au niveau d'étude nous a
permis de relever que 80% des parents ont eux-mêmes fait l'école
coranique, couramment appelée Dougouma-Kalan en langue
nationale dioula (c'est-à-dire l'école par terre). Certains ont
appris juste quelques sourates ; d'autres ont fréquenté
plusieurs années et ont fait des études poussées.
Pour les parents, il faut nécessairement changer certains
aspects qui sont obsolètes de nos jours. Ils proposent que :
> les parents accordent un soutien au maître coranique
afin de lui permettre de bien faire son travail ;
> les maîtres coraniques suppléent la
mendicité par la production agricole et les petits travaux
rémunérés.
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