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Les écoles coraniques et l'éducation des enfants talibés dans la ville de Dédougou au Burkina Faso

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par Abdoulaye ZERBO
Université de Koudougou au Burkina Faso - Diplôme d'inspecteur de l'enseignement du premier degré 2012
  

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I.I.11. Présentation des résultats des entretiens réalisés
avec les enfants talibés

Nous avons rencontré les enfants talibés en espérant obtenir confirmation de certaines questions posées aux maitres coraniques. Ainsi, nous sommes- nous intéressé à l'âge, au lieu de résidence des parents, aux effectifs, à la scolarité, aux études, aux conditions d'étude et à la mendicité à travers quinze (15) questions.

Parlant de l'age, la question n'a pu être répondue de manière très satisfaisante car la plupart des enfants semblent ignorer leur âge. Il est ressorti que les enfants talibés sont surtout des adolescents âgés de 11 à 20 ans. Il en existe qui ont entre 8 et 9 ans ; mais ils sont peu nombreux.

Au sujet du lieu de résidence des parents, aucun enfant talibé n'a ses parents qui résident à l'intérieur de la commune. Seuls 03 ont répondu avoir leurs parents dans un village de la Kossi situé à 12 km sur le bord du fleuve Mouhoun. Ils s'avèrent être les plus proches.

Concernant les effectifs présents dans les foyers les réponses données ont permis de noter la fourchette de trois (03) à trente (30) enfants talibés par foyer. Ce qui fait une moyenne de dix (10) apprenants par école.

Pour ce qui est de la scolarité, les durées retrouvées vont de 3 à 5 ans. Cependant, il y en a qui ont fréquenté précédemment un premier foyer et sont à leur deuxième.

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Quant aux conditions d'études, aux contenus et temps d'enseignements, ils ont été décrits à peu près de la même manière que par les maîtres coraniques. A la différence que, comme livres au programme, les talibés n'en citent pas plus d'un.

Côté châtiment corporel, les talibés n'ont rien à craindre parce qu'il n'est plus en usage dans les foyers. Un seul talibé, soit 5 % des enquêtés, a mentionné l'usage du fouet contre ceux de ses camarades qui n'apprennent pas bien les textes sacrés.

Au plan de l'hébergement, tous les talibés sont des internes et font partie des courtisans de leur marabout. Ils dorment, disent-ils, en groupe dans des dépendances qui leur sont affectées, souvent hors de la concession du maître, mais tout proche.

Comme raisons évoquées pour la mendicité, les talibés ont fait savoir qu'elle répond à leurs besoins de se nourrir, de se vêtir et de se chausser. Les restes de repas, ils les mangent ; les pièces de monnaie, ils les épargnent pour des achats de vêtements, de chaussures et de piles pour alimenter les lampes qui servent aux études du soir.

En rapport avec les visites, 17 talibés sur 20 talibés interrogés, soit 85 %, ont répondu en avoir déjà reçu de la part de leurs parents. La plupart (75%) disent que des cadeaux leur ont été offerts lors de ces visites. Mais de savoir si les maîtres coraniques aussi ont pu recevoir des présents, les réponses ont été vagues. C'est à croire que les marabouts ne sont pas récompensés par les parents.

Sur la question des soins en cas de maladie, les réponses des talibés nous ont permis de savoir que 80% d'entre eux sont soignés par les maîtres coraniques eux-mêmes. Par contre, d'autres (15%) ont répondu qu'ils sont conduits à l'hôpital pour les cas graves. Un enquêté a affirmé que, jusqu'alors, personne n'était tombé malade dans leur foyer parce que le maître faisait des prières d'exorcisme chaque vendredi.

Des questions ont porté sur d'éventuelles activités menées par les talibés en dehors des études et de la mendicité et aussi sur les services rendus au maître en contrepartie de son enseignement. Les réponses fournies nous ont permis de savoir qu'en dehors de la mendicité, les talibés ne font aucune activité et qu'ils ne paient rien au maître comme frais de scolarité.

Répondant à la question de savoir s'ils auraient bien aimé aller à l'école classique, quinze (15) talibés sur vingt (20) ont avoué nourrir cette intention. 02 ont émis le souhait de suivre des cours du soir ; tandis que l'un (01) a déclaré être ancien élève du primaire qui fut déscolarisé à partir du CE2.

A la question de savoir ce qu'ils escomptent faire à leur sortie d'école coranique, 05 talibés ont répondu qu'ils désirent devenir maîtres coraniques ; 02 veulent exercer le métier de leur père ; 13 ignorent ce qu'ils deviendront dans l'avenir. Pour ces derniers (65 %), Dieu déterminera leur métier en temps opportun.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard