CHAPITRE II : SUGGESTIONS
A l'issue de nos recherches documentaires et des entretiens
réalisés, il est apparu la nécessité de la
réforme des écoles coraniques. Les différentes suggestions
recueillies dans ce sens auraient pu se regrouper suivant les catégories
de personnes interviewées. Mais nous avons préféré
les regrouper par nature et suivant les acteurs visés. Ainsi, nous avons
les suggestions à l'adresse des promoteurs, des parents d'enfants
talibés, de la communauté musulmane et de l'Etat.
II. 1. Suggestions à l'adresse des maîtres
coraniques
Nous estimons que les maîtres coraniques doivent revoir
certains de leurs usages et adopter de nouveaux comportements. Dans ce sens,
ils doivent s'imposer :
> de se fixer dans leur terroir. Pour cela, éviter de
se déplacer avec les talibés de localité en
localité et accepter de se soumettre aux contrôles des
autorités.
> l'interdiction de recevoir des enfants non
résidents dans leur localité d'implantation et mettre fin
à la pratique du régime d'internat pour les élèves.
Cela résoudra en même temps les difficultés que les
marabouts ont évoquées et qui se rapportent à
l'hébergement et à la restauration des talibés ainsi
qu'à leur surveillance lorsqu'ils sont hors du foyer.
> l'ouverture des écoles coraniques aux
élèves des écoles classiques désireux de suivre
leur enseignement les après-midis de jeudi et dimanche comme le font
déjà certaines communautés religieuses.
II.2. Suggestions à l'adresse des parents
d'enfants
Pour que les écoles coraniques puissent fonctionner
normalement les parents d'enfants talibés doivent prendre quelques
engagements et les respecter, notamment :
> Respecter la loi portant obligation scolaire de 6
à 16 ans. Cela revient à dire que le parent peut envoyer l'enfant
à l'école coranique seulement à l'age de 4 à 6 ans
ou après son cycle primaire. En ce moment, l'école coranique joue
le rôle de préscolaire ou de secondaire pour l'enfant ;
> Assumer leur responsabilité de parents en gardant
l'enfant auprès d'eux en famille. Toutefois si l'enfant devait
être confié, que ce soit à un tuteur qui assure toutes ses
charges et non à un maître coranique, même si celui-ci est
un parent ;
> Payer au maître coranique des frais de
scolarité, que ce soit en espèce ou en
nature, et refuser d'adhérer à l'esprit de la
scolarisation gratuite ;
> S'organiser en association de parents d'enfants
talibés et s'impliquer dans le suivi des activités de
formation et le fonctionnement des centres coraniques.
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