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Analyse des interventions des ONG et associations œuvrant dans le secteur de l'Action Sociale et leur coordination dans la région du Plateau central au Burkina Faso

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par Cyrille YANKINE
Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement - Master 2 innovation développement et société 2011
  

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE : ETUDE DU PROBLEME

1.1 Problématique

L'Afrique sub-saharienne a connu les taux les plus élevés de croissance démographique depuis les années 1970 et les taux les plus élevés d'infection à VIH au cours des dernières années. Elle connaît également des niveaux élevés de pauvreté attribués dans une large mesure à la mauvaise gestion des économies nationales, aux troubles sociaux et à la corruption.

Dans le cadre de la lutte contre les grands fléaux qui menacent les populations, et celle contre la pauvreté et la promotion de la bonne gouvernance, les organisations non gouvernementales et autres associations qui ont proliféré dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne ont été les principales bénéficiaires de fonds des partenaires techniques et financiers. Les services fournis par le secteur public se sont détériorés et sont devenus presque inexistants dans certains pays mais les ONG ont largement comblé les fossés en matière de services de base, de santé, de promotion et de protection sociale, etc.

Il faut noter que certains spécialistes ne s'accordent pas sur la définition d'une ONG ou Association. Certains y incluent des organisations de base ou des associations des ressortissants d'une communauté ou d'une localité donnée qui existaient déjà du temps de la colonisation. Le panorama est large et va de la structure paragouvernementale à la coquille vide créée artificiellement sous l'impulsion ou sur le modèle des ONG occidentales.

Quoique le nombre exact ne soit pas disponible, il y a eu un accroissement rapide des ONG et Associations opérant dans le secteur de l'Action Sociale. Ce développement a été en partie accéléré par la reconnaissance de l'ampleur du VIH/SIDA, la pauvreté croissante, les ajustements structurels et l'incapacité des gouvernements à fournir certains services essentiels. Beaucoup de donateurs ont été également réticents à financer le secteur public `corrompu'. Comme conséquence, les ONG ont continué à être perçues comme d'importants acteurs privés pouvant être des prestataires plus efficaces de services à l'endroit des populations.

Ainsi, le rôle et le développement des ONG et Associations est étroitement associé aux changements des conditions sociales, économiques et politiques des pays africains. Celles-ci ont ainsi subi des changements importants au niveau de leur forme d'organisation juridique, du contenu de leurs activités, de leurs stratégies et de leurs zones d'intervention. A cet égard, les changements contextuels des conditions politiques et sociopolitiques, la nature des interventions des donateurs, et la mobilisation croissante des habitants des zones rurales et urbaines ont eu un impact significatif sur la manière d'opérer des ONG et Associations. Les réformes économiques, le VIH/SIDA, les sécheresses et les guerres ont conduit à des changements importants dans leurs activités. Aussi, La transition d'une économie dirigée vers une économie libéralisée au cours des dix dernières années a également posé des problèmes majeurs aux ONG et Associations dans le domaine des prestations de services et du plaidoyer.

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La gestion et le fonctionnement des ONG et Associations font apparaitre certaines difficultés. Ainsi, on note une certaine opacité dans le financement des acteurs de développement. Il n'est actuellement pas possible de mesurer précisément la part du secteur non lucratif dans les économies africaines. On ne sait pas non plus dans quelle mesure les ONG locales dépendent des financements publics ou des subventions des coopérations occidentales. De fait, elles rendent peu compte de leurs activités aux services techniques. Sous prétexte qu'elles sont fragiles et qu'elles oeuvrent pour le bien commun, les ONG africaines échappent en grande partie aux exigences de transparence que les bailleurs de fonds imposent à leurs homologues du Nord, souvent instrumentalisées afin de répondre à des objectifs de politique extérieure.

Dans un contexte de décentralisation qui rapproche le pouvoir du citoyen, favorise l'engagement et la participation des acteurs et des populations à la résolution des problèmes locaux , il apparait donc la possibilité de contrôler ,d'évaluer ,d'orienter ou de réorienter les priorités rendant ainsi l'ONG ou l'association dans une position de dépendance , de vulnérabilité pour résister à l'instrumentalisation.

Certaines ONG refusaient de donner des informations aux autorités locales au risque de renseigner des régimes répressifs créant une opacité sur leur financement dont certains responsables d'ONG ou associations tirent profit pour s'enrichir. Mais, à long terme, on voit vite les limites d'une telle approche, qui empêche l'État de coordonner les efforts de développement dans un cadre cohérent sur le plan national. Le Burkina Faso, qui compte une pléthore d'ONG, illustre le problème de façon saisissante. Une fois agréées par les autorités, certaines ONG et associations de développement ne rendent en effet pas de rapports d'activités et de bilans financiers à l'instance chargée de contrôler leurs activités. Il est donc impossible d'intégrer leurs réalisations dans les plans quinquennaux du gouvernement. Incapables de remédier à la situation, les pouvoirs publics ne semblent pas non plus en mesure d'éviter les abus. En théorie, l'instance chargée de contrôler, pourrait parfaitement suspendre, voire ordonner la fermeture des groupements inactifs ou véreux qui continuent de profiter de facilités fiscales. En pratique, elle n'use quasiment pas de son droit d'éviction. Craignant d'être accusée d'attenter à la liberté associative, elle laisse les ONG ou Associations bénéficier des avantages octroyés par l'État sans risquer de sanctions lorsqu'elles se dérobent à leurs obligations.

Les exigences de transparence peuvent pourtant se comprendre dans un contexte où les associations n'échappent pas à la corruption ambiante, travaillent sans contrôles financiers et s'appuient sur des systèmes de gestion « inadéquats » si l'on en croit des enquêtes universitaires. En l'occurrence, les pratiques répressives des autorités ont plutôt servi à justifier l'opacité des ONG, voire leur passage dans la clandestinité. De fait, les associations humanitaires ont beau jeu de dénoncer des manoeuvres liberticides lorsqu'un État leur demande des comptes.

Dans bien des cas, un tel processus revient en fait à déposséder les États de leurs prérogatives et à confirmer la privatisation des services publics désormais confiés à des acteurs associatifs. Aux yeux des bailleurs de fonds de l'aide internationale, les ONG de développement sont en effet parues plus fiables et plus efficaces que les administrations de gouvernements très

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corrompus. Chargées de mettre en oeuvre les programmes de l'aide internationale, elles ont permis de combler les défaillances d'États qui n'avaient ni l'envie ni les moyens techniques d'assumer leurs responsabilités sociales. Ce faisant, elles ont entériné l'affaiblissement de pouvoirs publics qui, à mesure que le secteur non lucratif s'étendait, ont souvent renoncé à leur rôle de coordination en matière de développement. Dans les États les plus pauvres, les ONG occidentales et leurs partenaires locaux ont même concouru à vider la fonction publique de ses meilleurs éléments en les attirant avec de meilleurs salaires.

Une méfiance croissante depuis lors, les bailleurs de fonds sont certes revenus sur leur enthousiasme à l'égard du secteur associatif. Des interrogations ont vu le jour concernant la représentativité et l'efficacité des ONG locales comme de leurs équivalents internationaux. Le doute a gagné la société civile.

En Afrique, la population a également commencé à exprimer ses réticences.

Les spécialistes eux-mêmes en conviennent : « Les ONG sont présentées comme les championnes du développement de la lutte contre la pauvreté. Leur action est expliquée, émaillée de louanges variées, mais pas un mot sur l'ombre de leur tableau, aucune ne réserve sur leurs insuffisances ».

A cette observation, certains répondent qu'il faut ménager la sensibilité du public, mais surtout épargner les donateurs. La difficulté de récolter des fonds obligerait à une certaine retenue dans l'information. Si l'argument tient en partie, il faut cependant se garder de se voiler la face et méconnaître la réalité du terrain.

Le rôle des acteurs non étatiques dans la lutte contre la pauvreté n'est plus à démontrer. En témoigne l'implication croissante des ONG et Associations, aux côtés du gouvernement et des PTF dans l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques et programmes de développement à l'échelle nationale. Les ONG et Associations bénéficient en outre de plusieurs atouts tels qu'une expérience de terrain reconnue, un travail de proximité avec les populations, un engagement citoyen à participer au processus de développement et à veiller auprès du gouvernement au respect de ses engagements à travers notamment l'élaboration, la participation à la mise en oeuvre et au suivi du CSLP au niveau national.

Dans le cadre de cette contribution les ONG et Associations doivent également s'assurer que les intérêts des différentes catégories sociales - et notamment des hommes et des femmes- sont réellement pris en compte, leurs droits respectés et l'égalité en termes d'opportunités, d'accès aux ressources et aux retombées des actions de développement atteinte.

Malgré les appuis et les tentatives de structuration, les ONG et Associations du Burkina souffrent de nombreuses déficiences et contraintes structurelles comme le manque de coordination, le dysfonctionnement interne, le déficit de communication institutionnelle, un faible degré de concertation entre les diverses organisations et entre celles-ci et les pouvoirs publics, un manque de transparence dans la gestion des organisations, l'insuffisance de ressources humaines, matérielles et financières, une faible capitalisation des expériences et le trafic d'influence.

Ces faiblesses ont pour conséquence principale, l'éloignement des organisations de leurs missions, de leurs objectifs ainsi que de leurs bénéficiaires, mais aussi, et surtout, entraînent une perte de crédibilité, de légitimité et de visibilité de leurs actions. Dans ces conditions, le malaise est profond et affecte tant les individus que les différentes organisations et institutions. L'individu est aussi incertain que la famille, la fatigue d'être soi concerne nombre de nos contemporains tandis que les phénomènes d'isolement, de marginalisation, d'anomie et de désaffiliation connaissent une croissance exponentielle. On ne compte plus les essais faisant le constat d'une société en quête de sens et dont les institutions traditionnelles, école, syndicats, églises, partis etc. sont éprouvées jusque dans leur existence même.

Les associations qui interviennent dans le secteur de l'action sociale n'échappent pas à cette remise en cause fondamentale, crise de la représentativité, crise de recrutement des bénévoles, fonctionnement démocratique plus formel qu'effectif, projet associatif non réactualisé, production de services insuffisamment professionnalisée... Tout acteur associatif lucide ne peut aujourd'hui nier la nécessité d'interroger les fonctionnements des ONG et associations tant au niveau de l'instance politique de l'association que de l'organisation productrice de services qu'elle gère.

Dans la Région du Plateau central, on observe la présence d'une Centaine d'associations et ONG qui oeuvrent dans divers secteurs dont celui de l'action sociale. On constate des difficultés dans la mise en oeuvre des actions en faveur des publics cibles. Ce dysfonctionnement engendre des difficultés de suivi, de capitalisation et de coordination tant au niveau provincial et régional qu'au niveau national.

Au regard de ce qui précède, il nous paraît opportun de susciter une réflexion qui puisse amener chaque acteur, responsables ONG/Associations, services déconcentrés et décentralisés et bénéficiaires à jouer pleinement son rôle .Aussi , Cela nous a conduit formuler notre question centrale qui est :

Comment les associations et ONG intervenant dans le secteur de l'action sociale de la région du plateau central interviennent- elles auprès des populations ?

Afin de cerner tous les contours de notre thème de réflexion, nous tenterons à partir de cette question centrale de répondre aux questions secondaires suivantes :

Quel est le nombre des ONG et Associations qui interviennent dans le secteur de l'action sociale de la région du plateau central ?

Quels sont les domaines d'interventions des ONG et associations intervenant dans la région du plateau central ?

Quel est la nature des interventions des ONG et associations intervenant dans la région du plateau central?

Quelles sont les difficultés liées aux interventions et à la coordination des interventions ?

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo