CONCLUSION
Dans ce chapitre l'IDE a été défini comme
une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays
obtient un intérêt durable et une influence significative dans la
gestion d'une entité résidante dans un autre. Les IDE offrent de
nombreux avantages au pays hôte. Il s'agit : des transferts de
technologies, de la promotion des exportations, de la création d'emploi
etc. Bien que les IDE soient présentés comme une solution idoine
aux difficultés des économies africaines, ils créent
néanmoins des coûts au niveau de la concurrence, de la balance des
paiements, etc. Si les investissements étrangers sont supposés
crées des effets bénéfiques pouvant booster la croissance
économique et que la théorie économique stipule
parallèlement que la croissance économique d'un pays gouverne
l'arrivée des capitaux étrangers ; est-ce pour autant qu'il
existe stricto sensu une relation de cause à effet entre les IDE et la
croissance économique dans les pays hôtes? Le chapitre suivant,
consacré à la revue de la littérature, permet
d'élucider cette interrogation.
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CHAPITRE II: CONTROVERSES THEORIQUES ET EMPIRIQUES SUR
LA RELATION IDE-CROISSANCE ECONOMIQUE INTRODUCTION
La littérature sur le rôle moteur des IDE
continue à susciter des controverses entre les économistes.
L'argument traditionnel est que l'afflux des IDE accélère la
croissance économique à travers l'accroissement du stock de
capital. Cependant, certains auteurs soutiennent que les IDE n'ont aucun impact
sur la croissance économique. Ce chapitre expose dans un premier temps,
les développements théoriques sur la relation entre la croissance
économique et les flux de capitaux étrangers. Un aperçu
sur les travaux de validation empirique est présenté dans un
second temps.
I. ETUDES THEORIQUES
Dans la littérature théorique, le rôle des
IDE dans la croissance économique est perçu de différentes
manières par les courants de pensées. Cette section
présente successivement les développements des modèles
néoclassiques, l'analyse des modèles de croissance
endogène et les développements théoriques récents
sur la relation de causalité entre les IDE et la croissance
économique.
1.1 IDE dans les modèles néoclassiques
Dans les modèles néoclassiques de type Solow,
l'IDE est traditionnellement conçu comme un ajout au stock de capital,
BREMS (1970). Dans cette vision, il n'y a pas de différence
substantielle entre capital étranger et capital intérieur. Cela
permet de conclure que l'impact des IDE sur la croissance économique est
similaire à celui du capital intérieur. Pour mieux en saisir
l'effet, considérons une fonction de production de type Cobb-Douglas
caractérisée par des rendements constants. Cette
caractéristique permet d'écrire l'équation suivante :
y = f(k) = ka (1)
Où y et k
représentent respectivement le revenu et le capital par tête.
k(t) = sf(k) -- (n + g + 6)k(t) (2)
Avec s = sk où s est le
taux d'épargne et sk la propension à investir. A
l'état stationnaire, on
1
a : k(t) = 0 et on déduit
k* = ~ sk
n+11+8
|
1-a
(3)
|
En introduisant k* dans
l'équation (1) et en faisant une linéarisation
on obtient :
lny* = la a lnsk a
1-a
|
ln(n + g + 6) (4)
|
0 < a < 1
a 1-a
représente l'élasticité investissement de
la croissance c'est-à-dire que si la propension à investir d'un
pays s'accroit d'une unité, la production par tête s'accroit de
a1a %.
L'importance de cette augmentation dépend de la valeur du coefficient du
capital ( a).
Dans la tradition de SOLOW (1956), étant donné
des rendements décroissants de capital physique, les IDE affectent
seulement le niveau du revenu et laisse inchangé la croissance à
long terme. Pour les néoclassiques, il y a croissance à long
terme seulement grâce au progrès technique et/ou par le biais de
la croissance de la population, les deux facteurs étant
considérés comme exogènes. A court terme, la croissance
économique peut dépendre aussi bien du progrès technique
que de l'accumulation du capital. Par conséquent, les IDE ne peuvent
avoir qu'un effet à court terme sur la croissance économique,
lequel effet dépend de la dynamique du sentier de croissance
équilibrée.
Les modèles de type Solow ne permettent pas d'expliquer
ni l'énorme croissance du revenu par tête au cours du temps ni les
différences considérables de revenu par tête entre pays. En
effet, une simple accumulation du capital physique même par
l'investissement direct étranger, ne permet pas d'expliquer ce
phénomène. Ainsi, le dépassement de ces types de
modèles est devenu une nécessité car ils se limitent
à l'hypothèse que le capital contribue directement à la
production et qu'il ne reçoit en contrepartie qu'une
rémunération correspondante à son produit marginal. Cette
hypothèse fera l'objet d'une remise en cause par la théorie de la
croissance endogène.
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