1.2 IDE dans les modèles de croissance
endogène
Les modèles de croissance endogène divergent de
ceux de type Solow sur deux points. Le progrès technique y est
traité comme un facteur endogène d'une part et un rôle plus
important est attribué au capital d'autre part.
Les modèles de type Solow traitent le capital sous sa
dimension purement physique et mesurent son rôle simplement par la part
qui lui revient dans le revenu. Or, dans la mesure où l'accumulation du
capital créée des externalités positives, la part qui
revient au capital dans une économie de marché sous-estime sa
contribution à la production, ROMER et al. (1992). Dans les
modèles de croissance endogène, le rôle des IDE va
au-delà du simple impact que lui reconnait jusque-là, la
théorie économique. En effet, les IDE peuvent affecter de
façon endogène la croissance économique s'ils
génèrent des rendements croissants dans la production via les
spillovers13 de production. Par conséquent, l'IDE ne
représente donc plus seulement une accumulation de capital. Supposons
que le pays récipiendaire a une fonction de production suivante :
y = A-(kd,H) = Ak. 1H1_P (1
H est l'ensemble du stock de connaissance, kd
est le capital intérieur par tête, 2 est
la part du capital intérieur et a un rendement
décroissant (f.? < 1). Supposons que H est
de type Cobb-Douglas, c'est-à-dire :
0 = (kd ,k3 ~)7' (2
Où á et ç sont
respectivement les élasticités marginale et inter-temporelle (de
substitution ou de complémentarité) entre capital étranger
par tête (k3) et capital intérieur par
tête (kd) ; a > 0 et 6 <
0 ou 6 > 0. En combinant (1) et
(2) on obtient:
4~1%1~ (3
y = Ak. 11%1 k3
13 Externalités positives
En dérivant l'équation (3) par
rapport au temps (t) puis en faisant une linéarisation
on obtient :
931 = 9A + 92 + 6(1 - /3)]9d +
[a71(1 - i)]9w (4)
9 représente le taux de croissance des
variables par tête et an(1 - f3) est
l'élasticité production du capital étranger. En dehors de
son effet logique (a) sur la croissance économique, les IDE peuvent
encore accroître la croissance par 6(1 - f3) si
6 > 0.
De même, il existe un certain nombre de canaux par
lesquels les IDE affectent de façon permanente le taux de croissance
économique. Une manière simple et pratique de saisir ces effets
est de spécifier la fonction de production pour voir comment les IDE
affectent chaque argument : le capital (K), le travail
(AL) et le capital humain (H). Ces effets
sont appréhendés à travers les équations suivantes
:
y = KaTP(AL)l-a-1
Répartissons les capitaux, en capitaux intérieurs
(Kt) et en capitaux étrangers
(ke), on obtient une nouvelle équation qui
s'écrit sous la forme suivante :
y = (Kt +
Ke)alifl(AL)l-a-fl
Le capital : les IDE peuvent
affecter positivement la production en accroissant le stock de capital
disponible K dans l'économie. Toutefois, si le capital
étranger et le capital intérieur sont complémentaires,
l'impact final des IDE sur les agrégats de la production sera aussi
important que les résultats de ses externalités.
Le travail : les IDE peuvent
affecter le travail à travers la création d'emploi quoique
celle-ci puisse être limitée à court terme. Ils peuvent
également affecter son efficience quand les investissements
étrangers sont réalisés soit dans des activités
pour lesquelles le pays récipiendaire était
précédemment limité en expérience soit dans des
activités existantes mais à faible productivité.
Subséquemment, l'accroissement de l'efficience unitaire du travail aura
une contribution importante sur la croissance de la production.
Le capital humain : les IDE
permettent l'incorporation de nouveaux inputs et de technologies dans la
fonction de production du pays hôte. L'effet long terme est le transfert
de technologies et le savoir-faire qui sont contenus dans le capital humain.
Par ailleurs, les IDE entraînent en
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dehors des capitaux physiques, un important transfert en termes
de formation de nouvelles pratiques de gestion et d'acquisition de
compétences.
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