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Investissement direct étranger et croissance économique au Burkina Faso

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par Benoit KAFANDO
Université Ouaga II - Master en économie 2011
  

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1.3 Développements théoriques récents sur la relation IDE-croissance économique

Dans les développements théoriques récents, le progrès technologique est d'autant plus rapide que le niveau des connaissances humaines accumulées est élevé, ROMER et al. (1992). Ces développements impliquent que les idées sont aussi importantes que les intrants. La croissance économique est possible précisément parce que chaque idée nouvelle engendre une autre. Le commerce international, l'investissement étranger et les sociétés multinationales peuvent être considérés comme des vecteurs de transfert de biens mais aussi d'idées. RUFFIN (1993) ajoute que dans une économie ouverte, les idées sont plus importantes qu'à peu près n'importe quel autre facteur.

Les IDE engendrent des effets dynamiques sur l'évolution de la spécialisation internationale des pays hôtes grâce à l'apport et à la diffusion des avantages compétitifs des filiales des FMN. Sur ce point, DUNNING (1993) indique que le principal effet des activités des FMN sur la division internationale du travail se produit à travers la façon suivant laquelle ces firmes internalisent les marchés internationaux de produits intermédiaires où elles opèrent. Les effets et la nature de cette internalisation se manifestent aussi bien directement par les actions des FMN ou leurs filiales qu'indirectement via les spillovers sur leurs concurrents, leurs fournisseurs et leurs clients. Ce faisant, les IDE affectent positivement la croissance économique.

Les IDE agissent directement ou indirectement sur le commerce du pays hôte. Les effets directs des investissements étrangers sur la croissance économique se manifestent lorsque la production locale de la filiale est consacrée soit à la réexportation vers le pays d'origine de la firme soit à l'exploitation de marchés tiers à partir du pays hôte. Dans ce cas, on parle de formation de plate-forme de réexportation, MUCCHIELLI (2002). Par ailleurs, les effets directs des IDE se produisent lorsque les filiales établissent des liens de partenariat en amont avec les entreprises locales. Ce faisant, ces dernières peuvent devenir à leur tour des exportateurs indirects, CNUCED (2009).

Dans le cadre de la mondialisation économique amorcée au début des années 90,
CAVES (1996) estime que l'ouverture d'un pays ne se limite pas aux échanges internationaux.

Elle se caractérise aussi par sa capacité à accueillir les FMN. Il ajoute que ces firmes améliorent l'efficacité globale d'une économie via les connaissances technologiques et organisationnelles.

Les entreprises étrangères peuvent stimuler la croissance économique si les conditions nécessaires (climat propice des affaires) sont réunies pour créer des effets d'entraînement. L'impact positif des IDE sur la croissance économique se manifeste à travers plusieurs canaux. Ce sont : l'accroissement de la concurrence et de l'efficacité, l'introduction d'un nouveau savoir-faire, la transmission des techniques de contrôle de qualité, etc. Les FMN peuvent aussi entrainer les entreprises locales à améliorer leur gestion ou à adopter certaines techniques de commercialisation adéquates soit sur le marché local soit au niveau international, GREENE et al. (1991).

DEEPAK et al. (2001) stipulent que l'accumulation du capital, en s'ajoutant à l'épargne intérieure augmente l'efficacité de l'économie du pays bénéficiaire. Cela se fait à travers l'amélioration de l'affectation des ressources, le renforcement des marchés financiers nationaux et la réduction du coût du capital. Dans leur analyse les capitaux étrangers engendrent des retombées positives. Ces avantages se manifestent à travers la réduction des risques pour les consommateurs, l'élargissement des possibilités de diversification des portefeuilles et la répartition des risques plus équitablement entre les importateurs et les exportateurs de capitaux.

Pour DRITSAKI et al. (2004) les IDE favorisent non seulement les importations de technologies étrangères plus efficientes mais aussi, génèrent des retombées positives pour les entreprises locales. Cela se justifie dans la mesure où les IDE facilitent souvent la diffusion des innovations très coûteuses pour les entreprises locales.

Dans le même ordre d'idée, POKOU (2005) affirme que les IDE agissent sur la croissance économique en ce sens qu'ils augmentent le stock de capital domestique et fournissent un ensemble d'autres ressources. Ce sont : la technologie, le savoir-faire, les pratiques managériales, la formation et le développement des infrastructures de commercialisation des biens et services.

BENDE et al. (2002) stipulent que plusieurs facteurs (accumulation du capital, le commerce
international, du capital humain etc.) qui selon la théorie de la croissance endogène,
expliquent la croissance à long terme, peuvent être véhiculés par les IDE. Ceux-ci sont

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supposés stimuler la croissance économique par la création d'avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologies, l'accumulation du capital humain et l'intensification du commerce international. Par conséquent, le gain engendré par les IDE sur un facteur de la croissance est susceptible de stimuler le développement des autres facteurs formant une synergie d'ensemble.

BLOMSTROM et al. (1996) postulent que le transfert de technologies entre les FMN et leurs filiales ne s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et l'expatriation des techniciens étrangers. Il se manifeste également grâce à la formation des employés locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi depuis les simples manoeuvres jusqu'aux techniciens en passant par les contremaitres. Dans un autre article, ces auteurs insistent sur l'importance relative des FMN dans l'enseignement supérieur. A ce niveau, ils indiquent que bien que le rôle des FMN soit assez marginal dans l'enseignement primaire et secondaire, les IDE pourraient néanmoins avoir un effet visible sur l'enseignement supérieur dans les pays hôtes. BLOMSTROM et al. (1996) estiment par ailleurs, que l'effet le plus important se trouve du côté de la demande. Cette demande de travail qualifié par les FMN va encourager les gouvernements à investir davantage dans l'éducation surtout dans l'enseignement supérieur. RITCHIE (2001) souscrit à cette idée en reconnaissant que les FMN ont joué un rôle important dans la croissance économique via le système éducatif des pays de l'Asie du Sud-est. Il estime que les multinationales affectent indirectement l'offre de travail en influençant les cursus des institutions éducatives des pays hôtes.

GYAPONG et al. (1999) affirment que les IDE accélèrent la croissance économique en renforçant les capacités des travailleurs locaux ou en augmentant la productivité des facteurs de production. Les IDE facilitent également l'accès aux nouveaux marchés internationaux.

BARRO et al. (2004) et KANG et al. (2005) estiment qu'un autre mécanisme par lequel les IDE affectent la croissance économique, est l'accessibilité des entreprises locales aux fruits de la Recherche-Développement. Cet avantage leur permet de produire de nouveaux produits à moindre coût.

Certains auteurs soutiennent que le lien entre les IDE et la croissance économique dépend
aussi bien des spécificités des IDE que des caractéristiques hétérogènes propres aux pays
bénéficiaires. Ce faisant, MISHRA et al. (2001), BOREINSZTEIN et al. (1998) et

LUCAS (1988) ont montré que les IDE stimulent la croissance économique seulement dans les pays où la main d'oeuvre est suffisamment qualifiée.

NUNNENKAMP et al. (2003) affirment que le transfert de technologies nouvelles des entreprises multinationales à leurs filiales à l'étranger dépend de l'état de la gouvernance dans les pays hôtes. Par ailleurs, ALFARO et al. (2001) indique que les IDE ne sont associés à la croissance économique rapide que dans les pays hôtes où les marchés financiers sont fortement développés.

CHEN et al. (1995) se basant sur l'expérience des pays de l'Asie de l'Est, concluent que les IDE stimulent le développement économique. Pour eux, les conséquences de l'implantation des firmes multinationales pour les pays hôtes dépendent largement de l'existence des éléments suivants : un processus d'industrialisation tourné vers l'exportation, un investissement en capital humain et un environnement macroéconomique stable caractérisé par la conduite de politiques prudentes et suffisamment cohérentes.

Toutefois, les IDE peuvent engendrer un impact négatif sur la performance économique du pays hôte. En effet, les firmes qui entreprennent de tels investissements détiennent un pouvoir de marché et peuvent par conséquent, restreindre la concurrence et la performance économique. Vu sous cet angle, les IDE peuvent générer une allocation inefficace des ressources à cause des distorsions liées aux interventions du gouvernement du pays hôte, sous forme de contrôle de prix, RAZIN et al. (1999). De même, l'arrivée des flux d'IDE dans un pays ne se traduit toujours pas pour les entreprises locales par des retombées favorables liées au savoir-faire. Elles peuvent au contraire subir une baisse drastique de la productivité. Cette baisse résulte des départs de marché GHURA et al. (2000).

Bien que les IDE soient présentés comme des catalyseurs de la croissance économique, il n'en demeure pas moins que leur volatilité produit un effet négatif sur la croissance économique du pays hôte. La littérature révèle que les IDE affectent positivement la croissance économique en réduisant les coûts de Recherche-Développement. Cependant, si l'afflux des IDE est incertain alors les coûts de Recherche-Développement seront incertains. Cette situation peut affecter négativement les incitations à innover et entrainer un effet négatif sur la croissance économique, LENSINK et al. (2000).

BALASUBRAMANYAM et al. (1999) estiment par ailleurs, que lorsque les firmes
étrangères adoptent une stratégie de promotion des industries de substitution aux

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importations, face à une surévaluation de la monnaie nationale, la balance des paiements du pays hôtes peut se détériorer à terme sous l'effet de rapatriement des fonds.

A la lumière de ce qui précède, il ressort que les développements théoriques débouchent sur des conclusions mitigées. En effet, selon la théorie économique traditionnelle, les IDE affectent positivement la croissance économique par le biais de la création d'emploi, de l'augmentation du stock de capital, de l'incorporation de nouveaux inputs, etc. De même, dans les développements théoriques récents, certains auteurs soulignent que les IDE sont à la base de la réduction du coût du capital et des frais de Recherche-Développement. Ce faisant, ils créent un impact positif sur la croissance économique. En revanche, certaines analyses mettent en évidence l'effet négatif de l'afflux des IDE sur les incitations à innover et sur la balance des paiements. Par conséquent, les IDE agissent selon elles, négativement sur la croissance économique.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984