II TRAVAUX EMPIRIQUES
Du fait de l'extrême variété des IDE, leur
impact dépend de l'activité concernée et des
caractéristiques propres14 au pays hôte. Une
présentation par région, des travaux de validation empirique de
quelques auteurs, fera l'objet de cette analyse.
2.1 Etudes empiriques réalisées en Asie
A l'aide de données collectées auprès des
villes chinoises, WEI (1993) analyse la contribution des exportations et des
IDE à l'émergence de l'économique chinoise. Il conclut que
la croissance des exportations au cours des années 1980-1990 va de paire
avec la réalisation de taux de croissance économique
supérieurs. A la fin des années 80, ce sont les investissements
étrangers qui ont contribué le plus à la croissance
économique de la Chine. De plus, cette contribution s'est
effectuée sous forme de retombées positives entre les firmes sur
le plan des techniques et des compétences en gestion. Par ailleurs, il
conclut que la remarquable croissance des régions côtières
s'explique entièrement par leur stratégie en matière
d'exportation et d'investissements étrangers.
14 Il s'agit du climat des affaires, de la
stabilité politique, de la taille du marché etc.
Au lendemain de la crise asiatique de 1997, tous les pays
affectés par la crise ont connu une contraction de leur activité
économique. Cela s'est traduit en Thaïlande par une chute du ratio
investissement sur PIB de 19,83% et 30,30% respectivement en 1997 et 1998; la
baisse du PIB réel par tête pour les mêmes années a
été respectivement de 2,10% et 11,41 %, CHOE (2003).
WANG (2002) montre que les IDE dans le secteur manufacturier
de la Chine ont un impact positif et significatif sur la croissance
économique. Elle attribue cette contribution aux retombées
entrainantes des IDE. Par ailleurs, ZHAO (1995) montre que pour la Chine, en
plus de la croissance de la production, la capacité endogène
technologique a été positivement affectée par les
importations de technologies via les IDE. De même, DOLLAR et al. (2001)
dans leur étude portant sur le même pays, affirment qu'il y a une
corrélation positive entre l'IDE et la croissance économique.
HUSSAIN et al. (1992) comparent l'expérience des pays
de l'Asie du Sud et de l'ASEAN en matière d'attraction des financements
extérieurs et analysent la façon dont ces derniers ont
contribué à la croissance économique. Selon leur
résultat, les IDE contribuent de façon plus significative que les
autres flux de ressources à l'établissement de la croissance
économique dans les pays de l'ASEAN uniquement.
BAHARUMSHAH et al. (2006) étudient l'impact de l'afflux
de capitaux étrangers sur la croissance économique des pays de
l'Asie de l'Est en y incluant la Chine. L'analyse est basée sur des
données dynamiques de panel. Ils trouvent que l'épargne
domestique contribue à long terme à la croissance
économique. Ils concluent que les IDE sont une source efficace de
croissance économique et que son impact se fait sentir aussi bien
à court qu'à long termes. Ils affirment par ailleurs, que la
contribution observée des IDE sur la croissance économique est
une conclusion robuste surtout dans les pays émergents de l'Asie. Ces
deux chercheurs estiment que l'évidence suggère d'une
façon convaincante que les pays qui ont réussi dans la politique
d'attraction des IDE puissent financer plus d'investissements et se
développer plus rapidement que ceux qui ne favorisent pas
l'entrée des IDE.
Après avoir établi un modèle de
croissance endogène intégrant la variable IDE, BASHIR (2001)
teste la relation entre la croissance du PIB par tête et l'IDE dans six
(6) pays de l'Asie du Sud. Son étude couvre la période allant de
1975 à 2000. Il trouve que le coefficient de l'IDE est positif mais non
significatif.
32
Un autre bord de la littérature s'est concentré
plus directement sur la relation de causalité entre l'IDE et la
croissance économique. Dans ce sens, ZHANG (2001) observe 11 pays de
l'Asie sur le principe pays par pays en les répartissant selon les
propriétés des données temporelles. Les tests de
causalité à long terme basés sur le Modèle à
correction d'erreur (MCE) indiquent une forte relation causale au sens de
Granger entre l'IDE et la croissance du PIB. Pour six pays où il n'y a
pas de relation de co-intégration entre le log de l'IDE et la croissance
économique, seul un pays (Chine) présente une causalité au
sens de Granger de l'IDE vers la croissance économique. Par ailleurs,
CHOWDHURY et al. (2003) prennent une méthode légèrement
différente pour tester la causalité au sens de Granger en
utilisant la spécification de TODA et al. (1995). Se servant des
données de 1969 à 2000, ils trouvent qu'il y a une
causalité bidirectionnelle au sens de Granger entre le PIB et l'IDE en
Malaisie et en Taiwan.
|