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Le stress au travail

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par Lucas Chazot
ISEM - Master 2 management 2012
  

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Introduction

Travail et valeur morales

« Le travail tend à être une valeur morale ». Les mots sont lâchés, le travail est considéré aujourd'hui par les politiques comme une valeur morale, mis au même rang que le respect, la tolérance, la justice ou le don de soi. Le manager a donc le métier le plus facile et le plus vertueux du monde puisqu'il aide ses salariés à acquérir une valeur morale.

Malheureusement travail et valeur morale ne font pas bon ménage, c'est ce que nous explique Mr Sponville dans une conférence à SUB de CO Nantes.

Le travail n'est pas une valeur morale pour deux raisons principales :

· Tout travail entraine salaire, la valeur morale ne donne pas droit à une rétribution financière. En effet prenons un exemple simple, si je suis tolérent envers les personnes qui m'entourent je ne dois en aucun cas être rémunéré.

· Le travail donne droit à des congés payés, il existe même une fête du travail, pendant laquelle bizarrement on ne travaille pas. Le respect, la justice ou toute autre valeur morale sont des processus continu, je n'ai pas droit à 5 semaines par ans pendant lesquelles j'ai le droit d'être irrespectueux. La justice ne s'octroie pas de congés.

Pour le salarié, le travail n'est donc pas une valeur morale, ni une fin en soit, ni un objectif de vie, ni un choix librement consenti, par conséquent il vat être vécu non pas comme une vocation ou un plaisir mais comme une contrainte.

La complexité immédiatement émergente réside à imposer à un individu d'effectuer des taches par la contrainte, c'est la difficulté majeure et le premier défi du manager. Faire travailler les autres est complexe surtout quand les autres préféreraient ne pas travailler. Le salarié va chercher son bonheur et le manager va lui proposer du travail, les deux intérêts de sont pas forcément concordants. L'objectif du manager sera donc de faire en sorte que bonheur et travail ne soit pas deux notions antinomiques.

Dans sa conférence Mr Sponville met en avant un autre problème majeur : L'entreprise ne cherche pas le travail pour le travail, le patriotisme économique n'est qu'une vaste blague inventée par les politiques, l'entreprise a pour seul but de créer de la richesse, de faire du profit. En somme, les salariés cherchent le bonheur et l'entreprise le profil. Personne ne recherche le travail pour le travail. Donc comment donner un sens au travail si personne ne le cherche vraiment en tant que tel ? Là réside la problématique, l'entreprise et les salariés ont une vision divergente et ce constat entraine des conséquences inévitables

Un constat alarmant

Aujourd'hui il existe un malaise réel dans le monde du travail. Le travail n'est pas associé au bonheur comme il devrait l'être. Aujourd'hui le mot travail à un nouvel acolyte, un nouveau synonyme : la souffrance.

La souffrance au travail est depuis quelques années déjà un fait avéré. De nombreuses études menées sur le sujet permettent de cerner les tenants et aboutissants de ce nouveau fléau.

Aujourd'hui le stress tue, les chiffres ne sont pas précis en la matière mais on recense entre 300 et 500 suicides par ans en lien avec les conditions de travail au sein de leur entreprise. Plus d'un mort par jour.

En France en 2007 on recensait plus de 720 000 accidents du travail. (Insee 2007) La dépression au travail est aujourd'hui quelque chose de coutumier, en effet la France est même le troisième pays enregistrant le plus de dépressions liées au travail. Ces chiffres sont préoccupants, la situation actuelle semble complexe toutefois des solutions existent.

Un sujet d'actualitéLe stress tue et rend malade tel est le constat sans appel que je souhaite démontrer

dans ce mémoire, aujourd'hui ce sujet d'actualité est au centre des préoccupations. Nous sommes à un moment charnière ; la prise de conscience est réelle, tout le monde s'accorde à dire qu'il existe un réel problème de fond et que des mesures doivent être entreprises.

Aujourd'hui le stress est un des enjeux majeurs et les pouvoirs publics l'ont bien compris. De nombreux rapports et analyses sont venus corroborer le fait que le stress au travail entraine des conséquences dévastatrices, que les risques psychosociaux sont bien réels et à prendre au sérieux.

En 2009 Xavier Darcos alors ministre du travail annonce un plan d'urgence pour la prévention du stress au travail (« prévenir le stress au travail », MEDEF), un site internet : http://www.travailler-mieux.gouv.fr/ à même était ouvert preuve en est que les choses bougent et qu'une prise de conscience générale sur le sujet est en train d'avoir lieu.

Choix du sujet

Aujourd'hui tout l'intérêt de se mémoire est de participer à cette prise de conscience en prouvant que de réelles solutions existent.

Il est important d'identifier nos faiblesses et de démontrer que la tendance actuelle tend à trop valoriser des notions secondaires. Les entreprises se préoccupent du comment alors que tout l'intérêt de la réflexion réside dans le pourquoi. Pourquoi cette dépression, pourquoi ce suicide, pourquoi cette maladie, pourquoi cette mauvaise ambiance ? Il existe des réponses à ces questions qu'on ne peut plus désormais occulter.

Ce sujet est à mon sens au coeur de l'actualité, nous sommes en pleine campagne présidentielle et de nombreux sujets sont décryptés, à mon sens celui du stress et de la souffrance au travail ne l'est pas assez. C'est un problème majeur, un salarié passe en moyenne 7 heures par jour au travail, lequel génère parfois de la pénibilité et du stress pouvant se prolonger au delà du temps de travail.

Ce sujet me touche sur un plan personnel car je n'arrive pas à comprendre comment il est possible aujourd'hui avec toutes les inventions technologiques et toutes les réflexions des chercheurs que l'on n'ait pas trouvé un moyen de rendre les salariés plus heureux. Améliorer le bien être au travail et comprendre enfin qu'un salarié qui va travailler avec le sourire sera bien plus efficace que celui qui oeuvre avec le coeur lourd. Ce constat je n'ai pas eu besoin de recherches poussées pour l'identifier. Ma simple expérience de stagiaire à été suffisante, comment ce fait t'il qu'encore aujourd'hui le bonheur de ses propres salariés ne soit pas au centre des préoccupations de l'entreprise. Voici la question toute simple que je me suis posé, je souhaitais obtenir des réponses et en faire part. Ce mémoire est donc l'occasion opportune de le faire.

Avant de rentrer dans le vif du sujet il semble important de bien définir certaines notions.

Nous allons commencer par le management qui sera la pierre angulaire de ce mémoire. Le management est un terme complexe.

Etymologiquement il vient du verbe Anglais « to manage » On lui a attribué le terme Français « mesnage » Qui signifiait : « l'art de gérer les affaires du ménage ». Cette notion a très rapidement évolué vers : "une gestion des relations à autrui réfléchie et pondérée ". Ce qui a donné naissance au terme « ménager » et « ménagement » ce qui signifiait « traiter avec égard, prendre soin ». (Oxford English dictionary)

Aujourd'hui le management est un terme vague que tout le monde utilise à tord et à travers, on a vu apparaître le management des ressources humaines, le management des processus, le management de la qualité etc...

Sur ce mémoire nous nous concentrerons sur le management des hommes et des organisations, ainsi la définition que j'ai retenue comme étant la plus adaptée à cette étude est celle de Peter Drucker: « Activité visant à obtenir des hommes un résultat collectif en leur donnant un but commun, des valeurs communes, une organisation convenable et la formation nécessaire pour qu'ils soient performants et puissent s'adapter au changement ».

Cette définition met au centre du débat l'idée de collaboration entre les hommes pour arriver ensemble à un but commun.

Henri Fayol à quand à lui émis une tout autre définition, d'après lui le management se résume à 5 mots : « prévoir, organiser, commander, coordonner, maintenir sous contrôle ». Cette vision du management semble dépassée et ne prend pas en compte les attentes de ses propres salariés. On retrouve l'idée du management à l'ancienne, celui là même qui à influencé le taylorisme et contribué à l'évolution du concept.

Le second terme important de ce mémoire, va être le stress, mais avant de le définir il est important de parler de la souffrance qui est la forme du stress qui va retenir le plus notre attention.

Souffrance et travail sont deux notions que l'on associe de plus en plus ces derniers temps.

Selon C.Dejours, « La souffrance au travail, c'est le vécu qui surgit lorsque le sujet se heurte à des obstacles insurmontables et durables, après avoir épuisé toutes ses ressources pour améliorer l'organisation réelle de son travail vis-à-vis de la qualité et de la sécurité. En d'autres termes la souffrance pathogène commence lorsque le rapport du sujet à l'organisation du travail est bloqué ». La souffrance au travail est donc un état dans lequel l'individu se retrouve sans solution, c'est le nouveau mal cette souffrance est singulière car on ne l'assimilait pas au travail.

Travail et souffrance ont eu un destin commun au temps de l'esclavage ou le travail était contraint et punitif, avant la révolution industrielle le travail était aussi synonyme de souffrance mais on parlait alors uniquement de souffrance physique. Aujourd'hui les conditions de travail se sont considérablement améliorées mais la souffrance à muté, elle est psychique.

Aujourd'hui cette souffrance à un nom, elle est appelée « stress ». Nos sociétés actuelles sont envahies par le stress comme un virus qui contamine une population. Ce mot est sur toutes les lèvres.

Il est défini par l'OSHA : « Le stress est ressenti lorsqu'un déséquilibre est perçu entre ce qui est exigé de la personne et les ressources dont elle dispose pour répondre à ces exigences. »

Il est important de bien mettre en avant le déséquilibre entre ressources et exigences. Le stress a de nombreuses causes et conséquences dont certaines sont connues, je tenterais d'en donner un aperçu dans ma première partie.

Le problème

Aujourd'hui il semble y avoir un déséquilibre clair entre les attentes des salariés et celles des entreprises. Les deux parties ont des difficultés à se comprendre mutuellement ce qui pose un problème majeur pour bon nombre d'entreprises.

La société a changé, le travail c'est transformé, mais pourtant le management des ressources humaines dans la plupart des entreprises n'a quand à lui pas changé. Les entreprises dépensent des sommes conséquentes dans le marketing afin d'appréhender au mieux l'approche de leurs clients ; mais font preuve par ailleurs d'une certaine carence pour cerner les complexités liées à la compréhension de leurs salariés, privilégiant fréquemment la productivité comme seul concept prioritaire.

Aujourd'hui le management est une science il est enseigné dans toutes les grandes écoles de commerces et pourtant la plupart des entreprises fonctionnent encore comme il y' a 30 ans. Le modèle Fordiste encore dans les esprits des managers doit être revu. Le problème du mal être au travail est bien plus profond qu'il n'y parait, le régler suppose dans un premier temps une remise en cause du modèle économique classique qui consiste à rechercher la maximisation du profit.

Une telle remise en question suppose la mise en place d'un nouveau modèle économique orienté vers un aspect plus social, plus participatif, plus attentif aux conditions de vie au sein de l'entreprise.

Mais ce changement suppose une remise en question totale de plusieurs éléments:

- Rendre à l'homme sa capacité d'accomplissement dans le travail, aujourd'hui les métiers ont été remplacés par des fonctions, il faut redonner au métier ses lettres de noblesse pour que le savoir faire reste un élément fondamental dans la vie professionnelle.

- Mettre fin à la concurrence entre les salarié, cette dernière à détruit toute forme de solidarité et d'esprit d'entreprise pour faire place à un individualisme qui est la principale source de la souffrance au travail. Enlever cette concurrence et remettre au gout du jour la solidarité sont un des éléments les plus importants.

- Remettre au gout du jour la dimension collective du travail, la vente d'un produit n'est pas le fruit du talent de plusieurs individualité il est le résultat d'un travail de groupe. (Allouche, Bardelli, p.18)

L'entreprise à donc une part de responsabilité dans le stress au travail, pourtant le sujet semble taboue et est bien souvent occulté par les entreprises elles même.

Problématique

Le problème évoqué soulève de nombreuses questions auxquelles je tenterais d'apporter des réponses :

Ce mémoire aura pour objectif de traiter le lien qu'il existe entre le stress au travail et la mise en place d'un nouveau type de management. En somme nous pouvons aujourd'hui affirmer que le stress a un impact nocif sur le salarié qui se traduit par la souffrance au travail et par des impacts conséquents en termes d'efficacité générant des conséquences financières néfastes pour les entreprises qui doivent convenir que cette variable devient récurrente.

La question principale sera de savoir si le stress au travail va entrainer ou non un remaniement du management actuel ?

Plus précisément :

Le management tel qu'il est conçu actuellement est-il un élément source de stress ? Est-il aujourd'hui possible d'introduire dans le management moderne des éléments

éthiques et participatifs pouvant être en concordance avec les objectifs de rentabilitéde l'entreprise ?

Ce mémoire à pour objectif principal d'étudier les relations commerciales au sein de l'entreprise par conséquent la question de recherche sera orientée vers et pour la gestion de la force de vente.

Afin de répondre au mieux à cette question de recherche nous étudierons dans une première partie les tenants et aboutissants du mal être au travail. Pour cela une étude des causes et des conséquences du stress au travail sera développée, nous étudierons chaque élément pour l'individu mais aussi pour l'organisation.

Nous étudierons aussi les grandes théories autour du stress au travail.

Il sera par la suite question d'évaluer le lien qu'il existe entre le stress au travail et les modèles économiques du passé fondés sur le culte du profil et de la flexibilité et leur impact sur le management actuel.

Enfin nous étudierons les dérives du management actuel, qui sont aujourd'hui une source de stress conséquente

Dans une seconde partie je traiterais les hypothèses de travail ainsi que la méthodologie utilisée.

Nous étudierons par la suite les résultats de l'étude quantitative avant d'en tirer des conclusions.

Méthodologie

L'objectif étant de pouvoir analyser le problème énoncé sur le terrain. J'ai décidé pour traiter la question de recherche de me concentrer exclusivement sur une enquête qualitative.

Cette enquête aura pour objectif d'être la plus représentative possible de par la diversité des personnes interrogées.

Toutefois compte tenu de la contrainte de temps elle ne pourra pas être faite sur un échantillon très important et ne sera pas non plus complétée d'une enquête quantitative.

Cette enquête se fera sur un échantillon de commerciaux ainsi que de managers d'âge et de sexes différents afin d'avoir une variété de réponse et de pouvoir étudier les choses de manière la plus complète possible.

L'enquête portera aussi sur des personnes spécialisées dans les questions de stress et de souffrance au travail tel que des psychologues du travail afin d'avoir un avis de spécialiste sur la question.

L'échantillon sera composé de :

· 2 commerciaux

· 2 managers

· 1 chef d'entreprise

· 1 psychologue du travail

Chaque personne interrogée sera rencontrée lors d'un entretien semi directif. L'objectif de l'entretien semi directif est de laisser les personnes s'exprimer tout en pouvant orienter la discutions vers les sujets important pour le traitement de ma question de recherche.

Par la suite une analyse thématique sera réalisée sur les entretiens, cette analyse suivra les grands thèmes développés dans le guide d'entretiens.

Sommaire

Partie I : Stress et management : deux notions liées. 13

I. Etat des lieux du stress au travail 13

A. Le Stress : une réalité 13

1.

Témoignage « la mise a mort du travail » 13

2. Le stress comme première manifestation de la souffrance 15

3. Les chiffres de la souffrance au travail 16

A. les différentes théories du stress au travail 17

1. Le modèle de Selye 17

2. Le modèle demande/ autonomie de Karasek 19

3. Le modèle Déséquilibre/ effort / récompense de Siegrist 20

B. Les répercutions individuelles et collectives du stress au travail 22

1. La santé du salarié mis en péril 22

a) Les Troubles musculo- squelettiques 22

b) Le burnout 23

c) Les maladies psychologiques : 23

2. L'entreprise touchée de plein fouet 24

a) le stress impacte directement le travail 24

b) une question d'image 25

II. La genèse de la souffrance au travail : un management vieillissant 26

A. L'influence du passé 26

1. Le taylorisme et la division du travail 26

2. Le Fordisme et la rationalisation du travail 27

3. Le toyotisme et la règle des 5 zéro 28

4. Les principes du management d'Henri Fayol 30

B. Les principes et dérives du management actuels 30

1. La mise en concurrence des salariés 30

2. Le pouvoir centralisé 31

a)

La gestion pyramidale 31

b)

L'incompréhension générale 32

3. La gestion basée sur les objectifs. 32

4. Les récompenses inadaptées 33

Partie II : Etude de la souffrance au travail auprès de professionnels du management et de la vente 35

Préambule : 35

La norme ISO 26 000 35

La SCOP ou entreprise participative 36

I. Hypothèses et questions de recherche 37

A. Question de recherche 37

B. Hypothèses de travail 38

1. Le management actuel est inadapté 38

2. La compréhension mutuelle. 39

II. La mise en place de l'étude 40

A. L'entretien semi directif 40

1.

Objectifs de l'entretien 40

2. La préparation de l'entretien. 41

3. La réalisation de l'entretien 43

B. L'échantillon de personnes interrogées 43

1.

La constitution de l'échantillon 43

2. Les différents profils rencontrés 44

III. Résultats et analyse 46

A. Synthèse des entretiens 47

B.

1.

2.

Analyse des résultats

50

50

51

L'organisation pyramidale en question.

L'isolement comme pierre angulaire de la souffrance.

 

3.

Les sources de stress.

52

 
 

a) Les objectifs non adaptés

53

 
 

b) La charge de travail

53

 
 

c) Les pressions morales

54

 

4.

La motivation au travail

55

C.

 

Les préconisations ou moyens d'action

56

 

1.

Une organisation participative

56

 

2.

Prévenir vaut mieux que guérir

57

 

3.

Rendre le travail humain

58

 

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci