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Le stress au travail

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par Lucas Chazot
ISEM - Master 2 management 2012
  

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II. La genèse de la souffrance au travail : un management vieillissant

Le stress et la souffrance sont aujourd'hui des phénomènes répandus dans notre société. L'intérêt est de cerner leur nature. D'où provient ce stress ? Comment apparaît-il ? Nous étudierons au cours de cette partie que les schémas hérités du passés ont une influence non négligeable.

A. L'influence du passé

1. Le taylorisme et la division du travail

Avant le XIX eme siècle l'organisation du travail était bien différente de celle que nous connaissons actuellement. Les ouvriers disposaient de réelles compétences techniques, ils étaient pluridisciplinaires et très compétents dans leur métier. Ces ouvriers bien que soumis à l'autorité de leurs contremaitres disposaient d'une liberté et d'une autonomie somme toute assez importante.

La révolution industrielle du XIX e siècle va entrainer un bouleversement total de cette organisation avec notamment l'apparition des ingénieurs ce qui va largement contribuer à l'émergence du Taylorisme.

C'est aux alentours de 1880 que l'ingénieur Frederick Taylor va mettre en place « l'organisation scientifique du travail ». Taylor souhaitait rationaliser l'activité et instaurer la paix sociale au sein de l'entreprise grâce à la convergence des intérêts des individus.

L'objectif de cette organisation scientifique du travail était de lutter contre ce que Taylor appelait la « flânerie systémique », il considère que pour améliorer la rentabilité des entreprises il faut améliorer la productivité de ses salariés.

Pour se faire Taylor va reprendre le concept de spécialisation des tâches de David Ricardo et le renommer division horizontale. Il souhaite éradiquer tous les temps morts des ouvriers pour les rendre plus productifs, pour cela il va parcelliser les tâches au niveau de la production. Les ouvriers vont devoir réaliser des gestes simples et répétitifs à longueur de journée. La seconde division du travail il l'empruntera à Allan Smith, et la nommera division verticale. Elle consiste à diviser le travail en 2 catégories :

- D'un coté les penseurs, qui sont les dirigeants et qui décident

de la marche à suivre au sein de l'entreprise

- D'un autre coté les exécutants, à savoir les ouvriers qui ont pour seul rôle d'obéir aux directives des penseurs.

Ces divisions du travail vont être capitales dans la compréhension du stress au travail. Il s'agit là du premier élément qui va conduire à la souffrance au travail. Taylor par la division verticale du travail vient tout simplement de détruire le concept de métier. L'ouvrier en est réduit à réaliser tout au long de sa vie les mêmes tâches abrutissantes qui vont conduire à son isolement, il n'y a aucune valorisation sociale dans son métier, plus de savoir faire particulier. L'ouvrier en est réduit à effectuer toujours les mêmes gestes, toujours plus vite dans un unique but de productivité. La compétence qu'il pouvait avoir n'existe plus et sa seule valeur ajoutée sera liée à sa vitesse d'exécution. Cette destruction du métier a encore aujourd'hui des

conséquences terribles, Taylor a enlevé à l'ouvrier toutes notions de contrôle et de conception pour le cantonner à une vulgaire tâche d'exécution génératrice de souffrance.

Mais ce n'est pas fini Taylor va aussi mettre en place « la maîtrise des temps opératoires » qui consiste à chronométrer chaque tâche et déterminer le temps minimum nécessaire à sa réalisation. S'ajoute également un contrôle de l'ouvrier sur l'exécution de son travail. L'ouvrier est donc piégé, contrôlé, il n'a pour seule solution que la soumission ou la démission. On retrouve ici l'idée d'un témoignage que nous avons évoqué en tout début de mémoire : « marche ou crève » telle est la nouvelle devise du monde du travail.

L'ouvrier en est réduit à réaliser une tâche sans la moindre possibilité de se différencier des autres, ni d'exceller dans son travail, et tout simplement sans la moindre possibilité de penser son travail. Plus aucune autonomie, un contrôle permanant, une tension constante, un travail abrutissant. Le salarié n'est en aucun cas gagnant dans ces conditions. Taylor va alors mettre en place quelque chose de révolutionnaire. Le salaire de l'ouvrier sera augmenté, en fonction de son rendement individuel. L'objectif est clair, pour faire adhérer le salarié et le soumettre pleinement à cette organisation on lui promet une vie meilleure et plus d'argent. Par conséquent le salarié travaille dur, n'a pas la moindre autonomie, n'est pas invité à réfléchir sur son travail mais il gagne plus d'argent.

Aujourd'hui les choses n'ont guère changées, on retrouve toujours les principes de Taylor, relayé par la classe politique comme un nouvel élan que l'on souhaite donner au pays, le « travailler plus pour gagner plus » exprimé par Mr Sarkozy en 2007 est en fait une formule fortement imprégnée du Taylorisme. Aujourd'hui la base de l'organisation du travail est la même que celle que Taylor à mise en place. Le salarié n'est pas heureux dans son travail mais il est plus riche qu'avant, et en travaillant plus il peut même être encore plus riche. Cette « carotte » que la majorité des employeurs agitent à la moindre occasion est un des éléments qui contribue à la souffrance au travail et à ce cercle pernicieux qu'est celui de la souffrance.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand