I. CRITERES DE NOTATION DE L'ETAT CORPOREL
A. TABLES DE REFERENCE
1) Historique
Jusque dans les années 1970, aucun moyen simple
d'évaluation des réserves énergétiques
n'était disponible [84]. Un premier système de notation de
l'état corporel a initialement été développé
par Jefferis en 1961, pour les brebis [53]. Il s'agissait d'évaluer
l'état d'engraissement de cellesci par palpation des épines
dorsales, des processus transverses des vertèbres lombaires. La notation
s'effectuait sur une échelle de 0 à 5 , 0 étant la limite
viable et 5 étant attribué à un animal très gras
[27].
Ce système a été adapté pour la
notation des vaches à viande par Lowman et al. en 1976,
cité par Edmonson [27]. Ceux-ci ont ajouté à la
première échelle un système à demi point
étalant la notation sur 11 points mais aussi la palpation de l'attache
de queue [27, 86].
Dans le même temps, Mulvany, cité par Edmonson
[27], a de nouveau modifié cette échelle pour l'adapter aux
vaches laitières. Il a introduit la notion de note globale,
résultante de la note de l'attache de queue et de la note «
lombaire » [27].
La pratique de notation de l'état corporel se
répand à travers le monde : une échelle à 8 points
se développe en Australie [26] ; puis une échelle à 10
points en Nouvelle-Zélande et aussi une échelle à 5 points
en Irlande [84].
Aux Etats-Unis, différentes études [27, 101] ont
été proposées pour valider des systèmes de notation
de l'état d'engraissement des bovins. L'échelle utilisée,
proposée par Edmonson et al., s'étale de la note 1
à 5. Elle est présentée par la figure 1.
Figure 1 : Grille de notation de l'état corporel selon
Edmonson et al. [27] .
En France, c'est l'Institut Technique de l'Elevage Bovin
(ITEB) qui publie en 1984 une brochure rédigée par S. Bazin
visant à homogénéiser et rendre comparables les notes
d'engraissement en France. Des « notes de gras » étaient alors
attribuées depuis longtemps en France tant sur les carcasses que sur les
animaux vivants et servaient de référence, en même temps
que des notes de conformation, aux acteurs de l'amélioration
génétique, des contrôles de performance, et de
qualité des carcasses [6]. L'idée d'une notation d'état
d'engraissement comme critère zootechnique global est ensuite venue
respectivement à un groupe d'E.D.E. (Etablissements
Départementaux de l'Elevage) de Bretagne et Pays de Loire et de
l'I.N.R.A. (Institut National de la Recherche Agronomique) de Theix
(inspiré également d'une pratique de notation d'état
d'engraissement comme approche globale de l'équilibre nutritionnel
déjà largement utilisée par les chercheurs outre-manche).
La confrontation des résultats de ces deux structures a donné
lieu à la grille publiée par l'ITEB présentée en
figure 2.
|