2.2-Du point de vue économique
2.2.1- Application d'une politique de création
d'emploi
Il nous faudrait un État responsable ayant une
politique de l'emploi, encourageant l'investissement. Le gouvernement doit
entretenir de bonnes relations avec le secteur privé qui est le
créateur d'emplois par excellence.
La politique de l'emploi prendra en compte les secteurs vitaux
de l'économie, les secteurs agricole, industriel, commercial et
professionnel. C'est un moyen fiable qui permettra de mater le défi du
sous-emploi.
Le secteur informel représente plus de 50 % dans
l'économie nationale selon les statistiques de l'IHSI. L'intervention de
l'État dans ce secteur est impérative.
Les travailleurs du secteur agricole qui représentent
46 % du secteur formel doivent être encouragés. Il sera fourni des
semences aux cultivateurs. La mise en place des infrastructures, telles
irrigation et routes facilitera la production et la commercialisation des
récoltes.
Il nous faudrait une politique agraire orientée vers la
productivité agricole qui ne soit pas de la propagande politique. C'est
donc le seul moyen de freiner l'exode rural, facteur de bidonvilisation et de
criminalité juvénile.
D'un autre côté, le marché doit
être libéralisé par la suppression des monopoles. Il en
résultera l'incitation à investir, la productivité des
entreprises, l'augmentation de la production des biens et services.
Dans le souci de cette politique de l'emploi, le pouvoir
doit cesser d'être un pouvoir de jouissance pour devenir un pouvoir de
service. Il faut un contrôle systématique des institutions
publiques, une saine gestion des biens de l'État qui ne doivent plus
servir à enrichir un petit groupe d'une même famille.
Le secteur privé est un élément
clé, voire incontournable dans l'économie d'un pays. C'est le
générateur principal d'emplois. Le secteur privé doit
être modernisé. Il doit étendre ses activités
à l'échelle nationale. Les entrepreneurs doivent pouvoir investir
librement dans tous les domaines.
Nos hommes et femmes d'affaires installeront des entreprises
de services, des usines, des factories dans tous les départements
géographiques du pays. Ils créeront des emplois pour toutes les
couches sociales. Ce qui freinera l'exode rural et décongestionnera la
capitale, accroîtra l'exportation des produits nationaux, réduira
l'importation des produits étrangers et équilibrera notre balance
des paiements. Il nous faut un secteur privé actif et plus large qui
participera à la mise en place des infrastructures comme
l'énergie électrique, les moyens de communication, etc.
Les banques doivent jouer un rôle fondamental dans le
secteur commercial. Elles mettront à la disposition des particuliers des
prêts à l'investissement à un taux qui ne dépassera
pas les 4 % par an.
Des coopératives fiables d'exploitation agricole, de
production d'énergie électrique, de biens et services doivent
être créées. Ainsi, suggérons-nous que les
investisseurs privés s'impliquent dans la production et l'exploitation
des denrées.
Selon les enquêtes du PNUD, en 1999, le secteur
privé avait un effectif de soixante dix huit mille (78,000)
employés, soit un pourcentage de 3% de la population en âge de
travailler. C'est donc un défi que ce secteur doit relever. Il devra
être capable de jouer effectivement son rôle
générateur d'emplois.
Ce secteur doit être compétitif sur le plan
international. Les investisseurs de ce secteur devront encourager
l'intégration d'Haïti comme membre à part entière du
CARICOM en exigeant le retrait total de la grille tarifaire qui met notre
patrie à l'écart des autres États partis à ce
marché. Ce qui permettra l'élargissement du marché
national, l'augmentation, la diversification de la production nationale,
l'écoulement des produits nationaux sur le marché antillais.
Les Haïtiens qui sont à l'étranger et qui
en ont les moyens doivent retourner au pays pour y investir. Il nous faudra un
secteur privé qui soit capable de créer des milliers d'emplois
dans le pays. Ainsi le travail cessera d'être un privilège.
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