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Production de domaines recombinants PRODH en vue de l'analyse structurale & Caractérisation de la région 51-160 de la protéine KIN17 humaine par RMN et Modélisation Moléculaire

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par Ludovic Carlier
Université de Rouen - Doctorat de biologie structurale 2006
  

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2) Détermination de la topologie et recueil des contraintes structurales

Une fois les déplacements chimiques de la protéine attribués, la seconde étape de l'étude consiste à extraire un certain nombre de paramètres des spectres RMN, puis à les convertir en contraintes structurales. Pour une protéine de taille moyenne comme le domaine K2, deux types de contraintes géométriques sont classiquement utilisés pour le calcul de la

structure. Il s'agit de la distance inter-atomique 1H-1H, et des angles dièdres et qui

définissent le squelette peptidique. Les contraintes de distance sont principalement issues de

l'effet Overhauser homonucléaire 1H. Aussi, la détermination de la structure de biomolécules

par RMN repose essentiellement sur ce paramètre.

2.1) L'effet Overhauser nucléaire

2.1.1) Aspect expérimental

Deux noyaux proches dans l'espace présentent entre eux des interactions dipolaires

qui peuvent être mises en évidence par saturation ou inversion d'un des deux spins. Le couplage dipolaire résultant correspond à un transfert d'aimantation à travers l'espace, appelé relaxation croisée ou effet Overhauser nucléaire (nOe). L'intensité ç d'un pic de corrélation dipolaire entre deux atomes est fonction de plusieurs paramètres caractéristiques de la molécule étudiée. Elle dépend notamment de la longueur du vecteur (ou distance) entre les deux atomes (en r -6), et du temps de corrélation ôc de ce vecteur en fonction du champ magnétique ù du spectromètre :

ç = f ( r -6 ; ùôc )

(2.1)

Dans l'approximation d'un mouvement isotrope d'une molécule sans mobilité interne, le

temps de corrélation ôc représente le temps nécessaire à la molécule pour se réorienter de un radian. Ce temps de corrélation est directement lié à la masse moléculaire de l'objet analysé.

Par conséquent, l'effet Overhauser nucléaire est fonction de la taille de la protéine étudiée.

Les expériences RMN qui contiennent des séquences NOESY mettent en évidence des corrélations dipolaires homonucléaires 1H entre protons distants de moins de 6 Å. Dans ce type d'expérience, le transfert de l'aimantation entre deux protons proches dans l'espace a lieu pendant le temps de mélange expérimental ôm. Dans le cas d'une protéine de 14 kDa comme le domaine K2, le produit ùôc implique un nOe négatif pouvant atteindre un accroissement de 100%. Aussi, comparé aux petites molécules, l'effet Overhauser est plus efficace et s'établit à des faibles temps de mélange ôm. Toutefois, pour des protéines de cette taille, le nOe est accompagné d'effets indirects, telle que la diffusion de spin, qui apparaît à

des temps de mélange intermédiaires, et dont le poids augmente avec ôm. Dans ces conditions, l'effet Overhauser est biaisé et n'est plus représentatif de la proximité entre protons. Le temps

de mélange ôm doit donc être choisi de manière à obtenir le maximum d'informations

dipolaires tout en évitant le phénomène de diffusion de spin. En pratique, il serait possible

d'estimer le ôm optimal en réalisant pour chaque expérience des études classiques de « build-

up » sur les échantillons de protéine K2. Dans notre cas, le choix du ôm a été guidé en se basant sur des études similaires menées sur des protéines de taille comparable à fréquence de champ comparable.

Une fois ces considérations prises en compte, on peut alors estimer que le volume d'un

pic de corrélation dipolaire entre deux protons est proportionnel à la distance r qui sépare les deux noyaux en 1/r6. Cette dépendance du nOe en distance est d'une importance considérable pour le calcul de la structure à haute résolution car elle va permettre la conversion du volume

Vij de chaque pic en contrainte de distance rij via une référence (Vref, et rref), et ainsi d'accéder

potentiellement à l'ensemble des proximités spatiales entre protons au sein de la protéine :

rij = rref

Vref

Vij

1/6

(2.2)

2.1.2) Le problème de l'attribution des pics nOe

L'interprétation du nOe 1H en contrainte de distance nécessite au préalable l'attribution des pics de corrélation dipolaire, c'est-à-dire de déterminer pour chaque pic associé à un proton de la protéine, le (ou les) noyau(x) en interaction dipolaire avec celui-ci. Dans le cas de l'étude d'un peptide n'adoptant pas de structure tertiaire, la majorité des nOe inter-résidus observés résulte de proximités à courte et moyenne distances, qui traduisent la structure secondaire dans laquelle chaque acide aminé est engagé. En pratique, ce type de nOe correspond à la corrélation d'un proton d'un résidu avec un ou plusieurs protons de résidu proche dans la séquence, ce qui limite le nombre d'attributions possibles. De plus, la connaissance de la structure secondaire, fournie par l'analyse des paramètres structuraux RMN (couplage scalaire, déplacement chimique...), facilite considérablement l'attribution de

ces pics. Dans le cas de l'étude d'une protéine repliée, la structure tertiaire induit l'apparition

de nombreux effets à longue distance entre protons appartenant à des résidus éloignés dans la séquence. Ces effets sont d'une importance capitale car ils traduisent l'organisation tridimensionnelle de la protéine, et notamment celle du coeur hydrophobe. Aussi, l'attribution des pics nOe devient alors beaucoup plus délicate car elle nécessite une connaissance préalable d'éléments de structure tertiaire, difficilement appréciables pour des protéines structurées majoritairement en hélice. D'autre part, plus la taille de la protéine est importante,

et plus les possibilités d'attribution sont nombreuses. La collecte des contraintes de distance

peut alors devenir une étape lourde et coûteuse en temps.

Pour contourner ces difficultés, il existe des programmes d'attribution automatique (ou semi-automatique) des pics nOe couplés aux logiciels classiques de modélisation moléculaire. Dans le cadre de l'étude structurale du domaine K2, nous avons pu bénéficier des ressources informatiques du DIEP du CEA de Saclay, et notamment du programme d'attribution automatique des nOe développé au Laboratoire de Structure des Protéines par le Dr. Bernard Gilquin. Ce programme fonctionne en interface avec le logiciel de modélisation CNS et sera présenté dans le paragraphe 3.3. Son utilisation nécessite la connaissance de la topologie de la protéine.

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