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Production de domaines recombinants PRODH en vue de l'analyse structurale & Caractérisation de la région 51-160 de la protéine KIN17 humaine par RMN et Modélisation Moléculaire

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par Ludovic Carlier
Université de Rouen - Doctorat de biologie structurale 2006
  

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CHAPITRE 6

Conclusions & Perspectives

L'objectif du travail présenté dans la seconde partie de ce manuscrit était d'améliorer

la connaissance des fonctions, des partenaires biologiques, et des mécanismes d'action de la protéine KIN17 humaine en s'intéressant plus particulièrement à la région 51-160. Pour cela, nous avons abordé une approche structurale qui consiste à émettre des hypothèses sur les fonctions potentielles adoptées par cette région à partir de la connaissance de sa structure. Nous avons montré par Résonance Magnétique Nucléaire et Modélisation Moléculaire que la région 51-160 de la protéine KIN17 humaine adopte un repliement de type Winged Helix de topologie quasi canonique. La détermination de la structure de ce domaine réfute donc la prédiction des logiciels bio-informatiques de détections de domaines qui suggèrent l'existence d'un domaine FF de liaison à des peptides phosphorylés dans la région 50-150 de KIN17 humaine. Les domaines à motif Winged Helix sont principalement connus pour leur capacité à lier l'ADN et de ce fait, ils sont souvent retrouvés chez des facteurs de transcription eucaryotes ou procaryotes. Ce simple constat constitue un premier argument structural qui

supporte l'implication de KIN17 dans la régulation et la maintenance de l'ADN.

? Interaction avec l'ADN ?

Nous avons comparé la structure du domaine K2 avec celle de motifs Winged Helix

structuralement proches afin d'évaluer les potentialités de K2 à lier l'ADN. A ce jour, il existe

2 modes de reconnaissance de l'ADN par les domaines à motif Winged Helix dont les bases moléculaires sont parfaitement connues. La comparaison structurale du domaine K2 avec ces motifs fait apparaître des divergences significatives qui mettent en cause la capacité de K2 à lier l'ADN selon ces modes de reconnaissance :

- Les motifs Winged Helix qui adoptent le mode de reconnaissance classique utilisent principalement leur hélice H3 pour pénétrer le sillon majeur et interagir avec le squelette

et les bases de l'ADN. En superposant K2 avec plusieurs de ces motifs, nous avons mis

en évidence des différences structurales au niveau de l'hélice H3 qui apparaît plus courte chez K2 et dont l'orientation, plus ouverte par rapport au reste du domaine, n'est pas favorable à une interaction avec le grand sillon de l'ADN selon le mode de reconnaissance classique. La présence et la position d'une large boucle rigide et très conservée, et d'une hélice 310 atypique, entre H2 et H3 sont responsables de cette différence structurale et différencient le motif Winged Helix de K2 des Winged Helix

classiques de liaison à l'ADN.

- L'analyse du potentiel électrostatique de surface a également mis en évidence des

différences structurales notables : tous les motifs Winged Helix qui lient l'ADN de type B

ou Z selon le mode de reconnaissance classique présentent un potentiel de surface H3-W1 largement positif alors que cette surface apparaît peu polaire et faiblement chargée positivement chez K2.

- Cette surface fonctionnelle de liaison à l'ADN H3-W1 est fortement conservée chez les motifs Winged Helix de liaison à l'ADN, ce qui n'est pas le cas chez K2 où nous avons montré que l'hélice H3 est peu conservée au vu de l'état de conservation générale du domaine K2.

- Le seul motif Winged Helix connu à ce jour qui adopte un mode de reconnaissance atypique utilise sa boucle W1 qui contient plusieurs résidus basiques pour interagir avec

le grand sillon de l'ADN. Chez K2, cette boucle ne contient que 2 résidus qui forment un coude â de type I et les surfaces formées par les résidus de W1 et des brins â S2 et S3 sont peu polaires et plutôt hydrophobes.

L'ensemble de ces observations suggère que le motif Winged Helix de la région 51-160 de KIN17 humaine n'est pas capable de lier l'ADN selon les modes de reconnaissance connus des Winged Helix. Les premiers tests d'interaction in vitro que nous avons menés par Southwestern corroborent nos conclusions structurales et montrent que cette région de KIN17 n'est pas suffisante pour lier l'ADN de manière autonome.

? Interaction avec l'ARN ?

Les données récentes de la littérature ont mis en évidence la capacité de 3 motifs

Winged Helix à fixer l'ARN. Toutefois, les bases moléculaires de cette reconnaissance n'ont

été identifiées à ce jour qu'à une seule reprise chez le facteur d'élongation SelB. Celles-ci reposent principalement sur une interaction avec l'ARN via une surface formée par des résidus des hélices H2 et H3 particulièrement basiques. Le motif Winged Helix de la région

51-160 de KIN17 ne présente pas cette caractéristique structurale et par conséquent, ne possède certainement pas la capacité à lier l'ARN selon ce mode de reconnaissance. Ces données structurales sont toutefois insuffisantes pour conclure quant à la potentialité du

Winged Helix de KIN17 à interagir avec l'ARN. D'un point de vue fonctionnel, nous avons

montré par hybridation Northwestern que ce motif n'est pas suffisant pour lier une sonde

d'ARN de 1200 nucléotides reconnue par KIN17 humaine.

? Interaction de type protéine-protéine ?

L'utilisation du programme CONSURF nous a permis de mettre en évidence la présence d'une surface ultra conservée formée par les chaînes latérales de 8 résidus qui appartiennent à l'hélice H2, à la boucle entre H2 et H3, et à l'hélice 310 H2.5. Cette surface plutôt neutre et relativement hydrophobe est située sur la face adjacente à la surface H3-W1. Nous avons trouvé dans la littérature quelques motifs Winged Helix qui possèdent une telle surface hydrophobe et conservée située sur une face différente de H3-W1. Dans la plupart des cas, ce type de surface constitue une interface autonome de dimérisation qui permet une liaison à l'ADN sous forme dimérique. Nos résultats ont montré d'une part, que le domaine

K2 se trouve sous forme monomérique en solution et d'autre part, qu'il n'est pas capable de lier l'ADN selon les modes de reconnaissance connus. Par conséquent, il est peu probable que

la surface ultra conservée de K2 soit impliquée dans un mécanisme de dimérisation autonome.

La récente résolution de structure des domaines RPA32 et RAP74 à motif Winged Helix a mis

en évidence l'implication de ce type de motif dans des interactions de type protéine-protéine avec un partenaire protéique de nature différente. Ces 2 domaines ne sont pas des homologues structuraux de K2 mais ils présentent des caractéristiques structurales communes : ils ne lient pas l'ADN, leur surface H3-W1 est peu conservée, et ils possèdent une surface hydrophobe très conservée qui interagit avec leur partenaire respectif. Sur la base de ces similitudes, il est apparu possible que la surface ultra conservée du motif Winged Helix de la région 51-160 de KIN17 soit impliquée dans des interactions de type protéine-protéine.

Dans l'optique d'améliorer la connaissance des fonctions du motif Winged Helix de KIN17, l'étude structurale en solution de la région 1-160 (domaine K3) de la protéine humaine a été initiée par RMN. Les prédictions bio-informatiques préliminaires que nous avons réalisées suggèrent la présence d'un motif de liaison aux acides nucléiques de type

« doigt de zinc » en amont du module Winged Helix au niveau de la région 28-50 de KIN17

humaine. Les premiers tests d'interaction in vitro menés par Nortwestern et Southwestern sur

le domaine K3 mettent en évidence le rôle majeur de la région 1-50 dans la liaison de KIN17 humaine à l'ADN et l'ARN. Nous avons montré par cartographie des déplacements chimiques sur HSQC 1H-15N l'existence de relations structurales entre le module Winged

Helix et la région N-terminale 1-50 contenant le motif « doigt de zinc ». Cette étude révèle

ainsi que le motif « doigt de zinc » adopte une position préférentielle autour du module Winged Helix au niveau de sa surface hydrophobe ultra conservée. Cette surface est donc impliquée dans des interactions de type protéine-protéine intra-moléculaires.

En conclusion, notre approche structurale n'a pas abouti à la caractérisation de la fonction du domaine Winged Helix de KIN17 humaine, mais, dans un cadre plus général, elle

a permis de contribuer à l'amélioration de la connaissance des fonctions et des partenaires biologiques de la protéine KIN17. Ainsi, nous avons montré d'une part, que ce domaine Winged Helix n'est pas capable de lier l'ADN ou l'ARN de manière autonome, et d'autre part, qu'il entretient des relations structurales avec le module « doigt de zinc » de liaison à l'ADN

et l'ARN de la région N-terminale de KIN17.

Sur la base de ces conclusions, il serait à présent intéressant de déterminer le rôle exact

du motif Winged Helix dans la liaison à l'ADN et l'ARN du domaine K3. La caractérisation structurale et dynamique du domaine K3 par RMN nous permettrait de savoir si ce domaine

est composé d'une ou de deux unités de repliement. En effet, il est possible que le module

« doigt de zinc » ne soit pas capable de se replier de manière autonome. La fonction du motif

« Winged Helix » pourrait donc être essentiellement structurale et consisterait à favoriser et stabiliser le repliement biologiquement actif du module « doigt de zinc ». Le rôle exact du motif Winged Helix dans la liaison à l'ADN et l'ARN pourrait être rapidement mis en évidence par RMN en réalisant une titration du domaine K3 par des acides nucléiques après avoir attribué les raies de résonance de la chaîne principale de K3. Cependant, une étude par RMN de ce domaine nécessiterait dans un premier temps une optimisation des conditions d'analyse afin de pallier la dégénérescence du signal observée dans la région N-terminale contenant le « doigt de zinc », probablement due à de l'échange conformationnel. Dans le cas

où cette optimisation ne serait pas suffisante, la mutation d'une ou plusieurs cystéines non caractéristique(s) du motif C2H2 pourrait être une solution afin de limiter cet échange conformationnel. A l'issue de cette étude structurale, la mise en évidence d'une interaction conjointe du module « doigt de zinc » et du motif Winged Helix avec l'ADN ou l'ARN serait considérable d'un point de vue structural. Cela signifierait que ces 2 modules constituent un

nouveau repliement de domaine de liaison aux acides nucléiques. A notre connaissance, il

n'existe en effet aucune structure tridimensionnelle de protéine qui présente un tel domaine

formé par un motif Winged Helix et un module « doigt de zinc ».

D'une manière plus globale, l'étude structurale de KIN17 pourrait être poursuivie en recherchant les interactions du domaine K3 avec les autres domaines de la protéine. La région

C-terminale 268-393 de KIN17 humaine vient d'être résolue au LSP par cristallographie des rayons X. Ce domaine contient un double motif SH3 de liaison à l'ARN. La reconstitution de

la structure entière de KIN17 à partir de la structure de ses domaines structuraux pourrait être réalisée à partir d'une analyse SAXS (Small Angle X-ray Scaterring) qui permet de reconstituer l'enveloppe globale de la protéine.

Enfin, au-delà de l'approche structurale, les chercheurs du LSP poursuivent actuellement la recherche des partenaires protéiques des domaines de KIN17 par des études biochimiques de type « double hybride » ou pull down réalisées sur des extraits nucléaires. En

cas de résultat favorable pour les domaines K2 et K3, la RMN sera sans aucun doute la méthode de choix pour caractériser les bases moléculaires de l'interaction de ces domaines avec leur(s) partenaire(s), et ainsi améliorer la connaissance des fonctions précises et des

modes d'action de la protéine KIN17 dans le noyau de la cellule.

Annexe : Criblage des conditions d'expression des protéines PROentier, PROcatal, PROter, et PROinser

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery