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La mission du représentant Albitte dans l'Ain

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par Jérôme Croyet
Université Lumière Lyon II - Maîtrise d'histoire 1996
  

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II : l'idéologie politique durant la mission d'Albitte :

systèmes de représentation

L'idéologie politique qui se concrétise par les arrêtés et leurs applications durant la mission d'Albitte est le fruit de deux modes de réflexions. D'abord celui que l'on pourrait qualifier d'actif (car il influe sur le second) qui est l'idéologie résultante des motivations des Sans-Culottes et des commissaires civils d'Albitte, et le second, qui se nommerait passif, relatif aux choix qu'Albitte prend dans ses arrêtés, après l'influence exercée par son entourage sur ses idées.

A : motivations politiques des Sans-Culottes

en nivôse et pluviôse an II

Les idées que les Sans-Culottes professent en pluviôse an II mélangent l'idéologie que l'on trouve alors dans le père Duchèsne et les conséquences des événements survenus dans le départements depuis septembre 1793.

Quand Javogues est à Bourg du 19 au 22 frimaire an II (9 décembre-12 décembre), il stigmatise la pensée politique des sans culottes autour de trois thèmes lors de son discours du 21 frimaire an II (11 décembre) : les fédéralistes, les aristocrates et les riches.

Les deux premiers thèmes sont déjà récurrent à la pensée des Sans-Culottes depuis septembre 1793; Javogues introduit celui du riche. Ce dernier s'oppose aux patriotes, donc aux vrais révolutionnaires, et rejoint les nobles, les prêtres et les fédéralistes, qu'il assimile à la contre-révolution dans le terme global d'honnêtes gens :

"Tous ceux qui avaient voulu fortement le bonheur du peuple, qui étaient marquants dans la carrière de la Révolution, qu'on désignait sous le nom de maratistes, auraient été immolés sous le couteau des fanatiques, des contre-révolutionnaires, des royalistes. Les trophées de la victoire auraient été élevés aux seigneurs, aux nobles, aux évêques, à la sainte pratique, aux fripons de négociants en gros et en détail, et à tous ceux qu'on appelait messieurs les honnêtes gens" 421(*).

Grâce à ce discours, Javogues imprime dans l'idéologie politique des Sans-Culottes de véritables revendications sociales qui ont été jusque là absentes.

"Sans-Culottes, avez-vous bien calculé la rage de l'aristocratie par les efforts impuissants qu'elle a faits ? N'avez vous pas vu comme un et un font deux, que dans l'espoir de faire un autodafé des républicains, les malveillants, lorsqu'ils avaient la force, ne s'en sont servi que pour réduire le peuple à la misère, dans une saison si abondante. Le blé, le vin ont-ils été aussi chers que cette année ? Le coeur d'acier des riches ne se dilatait-il pas à la vue du supplice du peuple tourmenté par la faim, et avec ce système insignifiant, qu'ils avaient forgé la bouche béante, avec le ton orgueilleux de l'opulence, ils disaient : je suis propriétaire. Mais cette qualité donne-t-elle le droit d'être l'assassin de la société ? te donne-t-elle le droit d'ôter à la société tous les moyens d'exister, les droits imprescriptibles et impérissables de la nature ? Voila la vrai propriété, l'aliment de la société, le bonheur de ses frères, la bienfaisance et l'humanité; voilà les titres les plus recommandables de propriété." 422(*).

Cette politique d'égalité sociale, proche de celle des sans-culottes parisiens423(*), doit mener à une "République démocratique, dans laquelle le peuple doit exister seul (et ou). . .il est une chose plus importante encore que l'élimination des prêtres (c'est la) destruction des Riches. . .(qui) ne sont rien d'autre que de monstrueux accapareurs dont les biens appartiennent en droit aux sans-culottes" 424(*).

La société populaire de Bourg, abonnée au père Duchèsne d'Hébert, reçoit directement les motivations des sans-culottes parisiens, grâce à son organe de presse le plus répandu dans la République. Rollet-Marat, dans son mémoire justificatif, du 1er pluviôse an II (20 janvier), n'hésite pas à dire à Albitte qu'il y a "assez longtemps que les riches nous faisaient la loi"425(*). Cette phrase de Rollet-Marat montre que si cela fait longtemps que les riches gouvernent, il est temps que se soit au tour du peuple de le faire. Ce discours contre les riches voit son application dans les taxes révolutionnaires de Gouly (nivôse an II) et comme nous allons le voir dans celles d'Albitte.

Les idées prônées par Javogues sont désormais celles de la sans-culotterie bressane. Elles se retrouvent dès le 1er nivôse an II (20 décembre) sous la plume de Rollet-Marat , lorsqu'il écrit les "principes républicains et révolutionnaires pour les vrais sans-culottes" 426(*), la place qu'il fait aux riches montre bien que le discours de Javogues a été assimilé, ainsi que les idées qu'Hébert diffuse dans son Père Duchèsne : "Dans un état libre, le riche ne doit pas l'être assez pour acheter le pauvre et le pauvre ne doit pas l'être assez pour se vendre" 427(*). Cette idée est le leitmotiv de la sans-culotterie de l'Ain qui, tout au long de la mission d'Albitte diffuse cette idée dans différents écrits. Mais beaucoup d'habitants qui sont propriétaires se sentent visés directement par cette politique. Afin de ne pas affoler ces propriétaires terriens ruraux, Baron-Chalier, dans son "avis aux ouvriers et braves gens de la campagne tente de rassurer les "laboureurs un peu aisés" 428(*) devant cette politique du riche, ennemi de la République: "ne voyez-vous pas que tous les bougres dont on confisque l'argent et l'argenterie, ne sont que des gens suspects, tels que les ci-devants nobles, es ex-prêtres, des avocats, des procureurs, des gros marchands, des commissaires à terriers, etc. . ." 429(*). Cette politique sociale démocratique, où le riche supporte le pauvre, est reprise (comme nous le verrons plus loin) par Albitte et les commissaires civils, qui à l'instar de Dorfeuille veulent "réduire les riches à 1000 écus de rente, parcequ'ils corrompaient le peuple avec leur argent" 430(*). Si la richesse doit être contrôlée, la mendicité doit être détruite. Pour cela les Sans-Culottes se reposent sur le riche : "la mendicité doit être abolie; et pour le faire, il faut obliger le riche à payer et le pauvre à travailler" 431(*)

Ce souci de l'égalité est une idée commune à la toute la sans-culotterie : "Tout ce qui froisse leur sens de l'égalité est suspect d'aristocratie. . .plus grave encore, aux yeux des sans-culottes, que l'attitude hautaine ou méprisante à leur égard ou la simple indifférence, l'affirmation de leur position sociale subordonnée" 432(*).

En effet, les sans-culottes ne supportent pas l'indifférence à leur égard ni à leur nouvelle fonction. Le père de Ph. le Duc, (alors jeune lieutenant des hussards attaché à l'état-major de Lajolais), se fait bousculer à plusieurs reprises par le maire Alban, car ce dernier lui reproche "sa bonne mine de jeune officier de vingt ans" 433(*).

Mais à la différence des sans-culottes parisiens, les sans-culottes bressans, voient dans cette position sociale subordonnée, toute leur force et leur différence : "la société dite des Sans-Culottes. . .est composée tous d'ouvriers et d'artisans, car ils ont dit plusieurs fois dans leurs séances, moi présent, qu"ils ne voulaient recevoir dans leur société que des hommes portant les tabliers" 434(*). Si les jacobins bressans et belleysiens se regroupent sous le terme de sans-culottes, (qui sont ceux des citoyens près à défendre la République en formant un "rempart de leur corps" 435(*)), ils n'assimilent pas encore les "aristocrates,. . .modérés,. . .nouveaux brissotins,. . .fanatiques et la chicane entière" 436(*) sous le terme d'aristocrate 437(*)contrairement à la sans-culotterie parisienne.

Avec les événements de 1793 (Vendée, fédéralisme), les Sans-Culottes développent une phobie du mauvais patriote qui se fait accepter parmi les vrais sans-culottes, dans l'espoir de faire échouer la Révolution. Cette peur du complot perpétuel est entretenue par des discours et des déclarations : "N'ayez confiance qu'aux patriotes de 1789 et méfiez-vous toujours de ceux de deux karaz (expression sans doute tirée du père Duchèsne). . . le scrutin épuratoire est toujours à l'ordre du jour, car en effet citoyens, tel, sous le masque du patriotisme est reçu membre, et, par la suite, le masque tombant, la gangrène fait des progrès; adieu la Révolution, adieu la Société"438(*) annonce Rollet-Marat. Cette hantise du complot aristocratique, amène les Sans-Culottes à se refermer sur eux-mêmes et à considérer comme adversaire terrible, toute opposition à leur volonté. Le cas de Gouly en est le parfait exemple.

Les Sans-Culottes gardent une rancoeur terrible envers le représentant Gouly.

Ce dernier depuis l'arrestation de Blanc-Désisles, Rollet-Marat et Convers, est régulièrement traité à la tribune de la Société populaire de Bourg, par Merle, Chaigneau, Gallien et Alban, comme "un scélérat, un infâme, un contre-révolutionnaire, un vil agent de Pitt et de Cobourg salarié par l'Angleterre" 439(*). Gouly, en stoppant (grâce au modérantisme le caractérisant) les Sans-Culottes dans leur projet de Commission Temporaire, et en accusant Blanc-Désisles, Rollet-Marat et d'autres d'être des ultrarévolutionnaires, est dénoncé par ses derniers comme un modéré :

"Les maux que le représentant Gouly, envoyé dans ce département, avait fait à la chose publique, en imprimant une marche rétrograde à l'esprit révolutionnaire, par le rétablissement du fanatisme, l'incarcération des plus chauds patriotes et la liberté rendue aux plus dangereux ennemis du peuple" 440(*).

Gouly n'est désormais qu'un homme à l'attitude suspecte à plus d'un titre. D'abord sur l'origine même de sa fortune faite à l'Ile de France, puis sur son modérantisme et sa tièdeur révolutionnaire. La démagogie politique de Gouly a été mise à jour par les Sans-Culottes de l'Ain, qui n'auront de cesse jusqu'à leur fin de dénoncer à Paris, l'homme pour qui l'abolition de l'esclavage est une horreur, dans le but de le mettre la où est sa place, en détention.

L'idée que les Sans-Culottes gardent du projet de Gouly de dissoudre la société populaire de Bourg devient le moteur de l'évolution de leurs idées politiques en nivôse et pluviôse an II. En effet, on peut comprendre grâce aux discours d'Alban, que les Sans-Culottes acquièrent la certitude qu'ils sont, par leur réunion en sociétés populaires, souverains et indispensable à une Convention qui n'est là que par leur volonté441(*). En pluviôse an II, les Sans-Culottes se donnent une légitimité sur les autres citoyens et ne doutent pas de leurs utilité dans l'échiquier politique.

Comme nous l'avons vu, Blanc-Désisles soutient l'idée que "les sociétés populaires ne doivent être composées que d'un petit nombre d'individus qui tous devaient être révolutionnaires et qu'il donnait pour raison que si la Convention appelait dans son sein quelques sujets pour remplacer les députés ou suppléants fédéralistes, elle s'adresserait sûrement pour ce choix aux dites sociétés qui composaient la partie saine du peuple"442(*)

Se venger de Gouly devient, pour les Sans-Culottes, un exutoire à leurs penchants violents. Les Sans-Culottes envoient certains de leurs orateurs dans les sociétés populaires de l'Ain et de Saône-et-Loire, afin de pousser ces dernières à dénoncer Gouly443(*). Le 19 pluviôse an II (7 février), une nouvelle dénonciation, rédigée par Juvanon, est adoptée contre lui. Un scrutin épuratoire est organisé avant la signature de la pétition, afin que soient reconnus les vrais sans-culottes. Durant le mois de pluviôse an II, les sans-culottes rédigent une troisième dénociation contre Gouly (le 27 pluviôse-15 février) qui est, d'après E.Dubois, l'oeuvre de Thévenin. Les Sans-Culottes de Bourg arrivent à faire partager leur resentiment pour Gouly à Albitte et aux commissaires civils. Albitte dénonce l'attitude modéré de Gouly dans l'Ain au Comité de Salut Public444(*), qui prend en compte les dénonciations émanent d'un de leur homme de confiance.

Avec l'arrivée des commissaires civils (et notamment Dorfeuille), les Sans-Culottes trouvent un appui non négligeable. En effet, par ses relations avec les représentants du peuple à Lyon durant le siège, Dorfeuille peut soutenir la démarche à Paris auprès du club des Jacobins et de la Convention des Sans-culottes. Ce dernier, qui dit être "en relation intime avec Robespierre, Couthon et St Just"445(*), profite d'un séjour à Paris en compagnie de Merle, Blanc-Désisles, Chaigneau et Gallien durant la dernière décade de pluviôse an II, pour aller aux Jacobins et essayer de faire exclure Gouly :

"Nous voulons porter un coup à Gouly en tachant de le faire exclure des Jacobins. Comme l'on en est un scrutin épuratoire cela sera facile. La Société est déjà instruite de la dénoncation. Dorfeuille est jacobin, il vient d'être épuré, il pourra lui même reprocher en face à Gouly toute ses menées"446(*).

Cette attaque aux Jacobins de Paris (entre le 21 et le 24 Pluviôse an II) oblige Gouly a se justifier auprès des hommes du Comité de Salut Public le 24 Pluviôse an II afin de subiri l'épuration dont il est victime. Gouly dans ces manouevres fait preuve de beaucoup d'hypocrisie. Il flatte à ce moment là, ceux-la même qu'il combaterra avec acharnement en Thermidor an II.

Dès leur arrivée, les commissaires nationaux se joignent aux Sans-Culottes pour écarter Gouly de la Convention. Cette haine de Gouly est très vite communiquée aux commissaires civils, qui le traitent avec le plus grand mépris : "Dorfeuille au retour d'un voyage qu'il avait fait à Paris dit dans plusieurs séances de la société populaire, qu'il avait avait été indigné de voir le représentant du peuple Gouly dans la tribune des Jacobins à Paris, qu'il en descendrait bientôt, que Gouly avait bien voulu l'embrasser à Paris mais que lui Dorfeuille le repousse avec mépris"447(*).

Quand les Sans-Culottes se répandent, dans certaines séances de la société populaire, en propos infamants pour Gouly, allant même vers le fin de pluviôse à demander "que la tête de l'infâme Gouly tombe"448(*), les commissaires civils suivent l'élan des Sans-Culottes et entrent dans leur jeu politique : "le citoyen Dorfeuille enchérissait encore sur tout ses discours, ainis que Vauquoy et Millet"449(*) . Comme nous le verrons, la haine des Sans-Culottes pour Gouly ne fait qu'empirer au mois de ventôse an II.

Si l'on prend comme programme politique des Sans-Culottes le texte de Rollet-Marat, on s'aperçoit qu'en pluviôse an II, plus que toutes autres motivations, la lutte contre les prêtres et l'Eglise occupe une grande part dans les opinions politiques des Sans-Culottes.

"Le clergé est une hydre à cent têtes" nous dit Rollet-Marat. Les têtes de l'hydre en sont les prêtres. Ce sont donc eux l'objectif à atteindre. Pour les Sans-Culottes, une fois les prêtres supprimés, la religion chrétienne, telle qu'elle se pratiquait sous l'Ancien-Régime, sera détruite. Les prêtres, plus que la religion, sont les ennemis de la Révolution. Les Sans-Culottes voient dans ces derniers, des personnes qui, par leurs pouvoirs et leurs racines avec l'ancien régime; sont opposées à la Révolution, et qui sont décidées à faire entre-tuer les patriotes pour servir leurs desseins450(*).

Si, pour les Sans-Culottes, "la crédulité de nos pères" et "l'imbécilité de nos aîeux"451(*) sont à l'origine de la fortune et de la puissance de l'Eglise, La République doit fonder une nouvelle religion avec un culte désargenté et déprêtrisé de "la Liberté, de l'Eglité et de l'Eternelle Vérité"452(*).

Les idées religieuses des Sans-Culottes sont très simples; il faut remplacer le culte chrétien fait par un prêtre, par celui de la Raison, dont chacun peut s'en montrer officier du culte : "Ces gredins qui ne croyaient pas en Dieu, aujourd'hui voudraient nous persuader qu'on ne peut pas se passer de calotins; enfin les bougres vous disent cinquante mensonges."453(*)

La religion prônée par les Sans-Culottes doit être républicaine; elle doit reposer sur l'éducation, la rationalité et la vertu inérantes aux bons républicains car, comme nous l'avons vu dans le contexte départemental, les Sans-Culottes attribuent le fanatisme au manque d'éducation. La suppression du fanatisme est l'oeuvre de quelques sans-culottes depuis octobre 1793. Avec la présence d'Albitte, ces prêches républicaines de nivôse an II deviennent des exhortations à la haine du fanatisme 454(*). En effet, pour Baron-Chalier, Rollet-Marat et Blanc-Désisles, la religion repose sur des prêtres, qui entretiennent l'ignorance du peuple, afin de mieux les séduire pour arriver à leurs fins, qui est de s'enrichir et de dominer : " il (le clergé) abrutissait notre âme en l'enchaînant par des mystères grotesques, des momeries et des cérémonies inutiles, et par des terreurs paniques qui ne faisaient peur qu'aux imbéciles et aux enfants"455(*). Les Sans-Culottes sont conscients, sans être des athées convaincus456(*), que la force du clergé est de détenir le savoir et de ne le divulguer qu'à un nombre de personnes restreint, et que l'ignorance dans laquelle est jetée une grande partie de la population, est la base du pouvoir des prêtres et des nobles : "L'ignorance des peuples les a faits adopter (les prêtres); l'instruction et la vérité doivent les renverser."457(*). L'effort d'instruire le peuple, les Sans-Culottes le font en encourageant les individus à fréquenter les sociétés populaires qui ont, comme à Bourg, des tribunes ouvertes au peuple.

dessin sans culottes en famille

Cette haine des personnes représentants l'Ancien-régime, se fait aussi sentir sur les nobles, qu'ils appellent aussi aristocrates.

Socialement et économiquement, les nobles sont un fléau. Rollet-Marat juge que "la noblesse n'était qu'un fantôme; sa destruction était nécessaire, parcequ'il faisait peur à tout le monde" 458(*)et produisait le malheur du peuple; en créant les pauvres.

Les fédéralistes, eux, sont les ennemis politiques des Sans-Culottes. Le souvenir de la crise fédéraliste de l'été 1793, attise la haine des Sans-Culottes contre les modérés, dont ils désirent ardemment se venger de manière radicale : "les sacrés chiens, qui ont été les meneurs de la clique fédéralistes, doivent mettre la tête à la lunette; et leurs seconds,(comprenons là les modérés et, ou les riches) après comme de foutus Nicodèmes payé leurs folies selon leurs moyens, pourront danser de bonne grâce la carmagnole, ou sinon. . ."459(*).

Cette phrase de Baron-Chalier, qui se fait alors le porte-parole du mouvement patriote, montre qu'il existe une hiérarchie du fédéraliste. Il y a d'abord les personnes qui ont prit une part active aux actions de juin et juillet 1793 conter la municipalité de Bourg de manière active, et qui ne mérite que la mort. Puis il y a les personnes passives, qui part leurs inactions pour stopper les premiers se sont rendus coupables de complicité. Pour ces derniers, on retrouve ici l'idée des amendes qui une fois payée "selon leurs moyens", leur assure le retour dans le cercle des citoyens. Ces citoyens sont consiédérés comme des individus qui ne sont pas endémiquement contre la Révolution (comme les modérés et les riches), mais qui ont été égaré. Ces derniers, peuvent aux prix d'un méaculpa financier penser "devenir de bons maratistes"460(*).

Mais la chose la plus frappante, est, là aussi, la faculté des Sans-Culottes de développer depuis les événements fédéralistes de juin et juillet 1793, la peur d'un complot ourdi par les modérés. En conséquence, les fédéralistes et les aristocrates sont compris dans le même ensemble et sont, dans l'esprit des Sans-Culottes, alliés pour détruire l'édifice républicain : "rappelons-nous tout ce qui s'est passé depuis 89; rappelons nous, patriotes, que l'aristocrate ou le modéré nous veillent sans cesse, qu'ils épient nos caractères, nos faiblesses, qu'ils sondent tous les replis de nos âmes; ils nous connaissent parfaitement; et par le résultat de leur étude combinée, ils disent : celui-ci peut se prendre par la flatterie et la vaine gloire; celui là par l'intérêt; celui-ci par les repas; cet autre, par les femmes, ect. . ."461(*).

Les Sans-Culottes savent (la présence de Gouly le leur a rappelé) que leurs ennemis politiques peuvent encore leur nuire, ce qui renforce encore plus leur crainte d'un complot antipatriotique dont aristocrates et modérés seraient le moteur. Le sans-culotte a donc le devoir de surveiller462(*) les nobles et les modérés et de les faire venir dans le sein de la République463(*), (car l'aristocrate "la figure allongée, le teint pâle, semblent douter des miracles de la Révolution et des saints effets de la guillotine"464(*)), ou de les détruire465(*).

Les Sans-Culottes ont des avis différents sur le remède final à adopter pour se débarrasser de ces ennemis : assimiler et surveiller ou détruire. Cette divergence quant à la solution à adopter est présente tout au long de la présence d'Albitte dans l'Ain466(*).

Cette peur de l'aristocrate et de son pouvoir de séduction par la parole ou l'argent, pousse les Sans-Culottes à se méfier des prisons467(*) et de veiller à ce qu'aucune correspondance ne sorte de celle-ci. Le soucis que cause l'incarcération de toutes ces personnes est constant durant la mission d'Albitte dans l'Ain. Rollet-Marat en fait la remarque inquiète à Albitte le 15 germinal an II (4 avril), dans une lettre de 6 pages (voir annexe) : "Les détenus dans la maison des cydevants Claristes lèvent la tête, il m'a été rapporté qu'ils tenaient des propos très inciviques, qu'ils avaient formé parmi eux une société populaire, un conseil général de commune, un district, un tribunal révolutionnaire ,et qu'ils osaient dire que les patriotes attendaient la maladie et qu'eux étaient en convalescence"468(*)

Ainsi, durant le mois de pluviôse an II, germe l'idée de pouvoir se débarrasser des prisonniers les plus significatifs et les plus notoires (figurent emblématiques de l'Ancien-Régime ou hommes représentant le fédéralisme), qui sont pour les Sans-Culottes tous des ennemis de la République (aucun suspect ne peut être un homme du peuple, les commissaires d'Albitte dans les prisons, ayant sion de séparer l'ivraie du bon grain). Les Sans-Culottes étendent facilement le terme de suspect à l'ensemble des rejetés de la Nation, à tout les agents des riches, des prêtres, des nobles et des modérés, qui cherchent à perdre le peuple, pour faciliter un retour à l'ordre ancien. Cette accumulation de personnes différentes469(*) sous le terme commun d'ennemis de la République, pousse les Sans-Culottes à la suspicion envers tous.

En pluviôse an II, parmi toutes les motivations politiques des sans-culottes, une chose est constante; c'est le désir de faire du sans-culotte le modèle social et politique du nouvel homme. Dans leurs divers écrits et discours quand les Sans-Culottes ne parlent pas du citoyen modèle, comme d'un maratiste, ils parlent alors du sans-culotte. En effet, en voulant la fin des différences sociales que peuvent engendrer la richesse, la naissance ou l'éducation, ils cherchent a promouvoir le sans-culottes comme un modèle d'égalité social. Les écrits de Rollet-Marat et de Thévenin fils vont dans ce sens.

Ces écrits sont des guides, dont le but est de donner une définition, une mentalité et des mots d'ordre à ceux qui ne sont pas compris dans les professions, ou "classes sociales" que sont les riches, les prêtres, les nobles et les modérés, donc aux hommes du peuple. En effet, pour les sans-culottes, l'égalité est une vengeance du peuple sur le possédant, qui par son appât du gain et sa soif de pouvoir est une cause de la guerre : "Dites à part vous, que si les nobles, les prêtres et chicaneurs avaient de bonne foi voulu l'égalité, s'ils étaient bien persuadés qu'il est impossible de résister à une révolution, nous n'aurions pas la guerre. Tonnerre de dieu ! nous l'avons et c'est leur faute; il faut donc que les Jean-Foutre en payent la façon, il faut qu'ils payent les pères et les mères pauvres qui ont envoyés leurs enfants aux frontières; il faut qu'ils nourrissent les pauvres sans-culottes"470(*).

Cette vision du partage qui doit être fait explique totalement les vexations et les mauvais traitements dont sont victimes les possédants, ou ceux reconnus comme tels. Ces vexations, commises par des hommes de milieu modeste sur des notables, ont pour but de se venger (en pratiquant une égalité forcée) du clivage qui a mis les seconds au dessus des premiers. Ainsi, les Sans-Culottes n'hésitent pas à piller les caves et les garde-manger des personnes reconnues comme bourgeois ou nobles471(*)

Les Sans-Culottes ont une vision d'eux mêmes qui, par leurs motivations et leur vécu politique, est rendue héroïque. En effet le corps social que forme les sans-culottes, par rapport à leurs "ennemis"; se perçoit comme victime d'une oppression constante. Mais, les Sans-Culottes sont conscients qu'à force d'efforts réguliers, ils arriveront à leurs buts. A cause de cela les Sans-Culottes ont une idée vertueuse d'eux mêmes, qui est caractérisée par "la bonne foi et . . .la confiance si naturelle aux patriotes"472(*).

Les Sans-Culottes ont une volonté très forte de changer radicalement l'ordre des choses; "les mesures révolutionnaires doivent s'exercer rapidement; si elles étaient de longues durées, les passions réagiraient avec une telle violence, qu'un volcan éclaterait et pourrait embraser la république".473(*). Le modèle de gouvernement que désirent les Sans-Culottes est bien évidement une République, où l'Egalité n'aurait pour concurrente que la Liberté. Mais cette liberté a une limite, que la vertu individuelle et la moralité fixent474(*) : par dessus tout, le respect de la Loi est nécessaire et crucial. Comme ils ont une volonté de changement forte, ils ont aussi des motivations fortes incluant le sacrifice de soi pour la Chose Publique475(*) devant qui l'individu n'est rien. Blanc-Désisles n'hésite pas à dire qu "il serait guillotiné ou qu'il accomplirait ses projets" 476(*). Dans le même élan de déterminisme, Rollet-Marat écrit à Albitte le 15 germinal an II (4 avril) "j'ai juré de tout lui sacrifier (à la patrie), ma vie même, ce doit être la conduite d'un véritable sans-culotte, tel est la mienne"477(*). Les Sans-Culottes sont donc des patriotes déterminés pour qui la Révolution est un élan fantastique contre lequel on ne peut pas lutter, qui ne verra sa fin que lorsque "les ennemis de la patrie seront anéantis"478(*), et que les sans-culottes seront sans aucune opposition politique et morale.

Avec Dorfeuille, Millet, Vauquoy et Bonnerot, les motivations des Sans-Culottes de Bourg trouvent un appui non négligeable. Les idées des commissaires répondent tout à fait aux attentes des Sans-Culottes : "Si j'avais commandé le siège de Lyon, j'aurais fait prendre toute la race des marchands, tous les accapareurs d'argent, tous les trafiqueurs d'assignats, tous les prêtres, tous les riches, tous les procureurs et les gens de loi et je les aurais fait foutre dans le Rhône par les sans-culottes"479(*) nous dit Dorfeuille dans le père Duchèsne de Lyon. Les idées des Sans-Culottes vont pencher vers une politique hébertiste ouverte, sous l'influence de Dorfeuille, Millet et Vauquoy. En pluviôse an II, Sans-Culottes et commissaires civils "ont grand soin de propager les maximes impures d'Hébert. Dorfeuille surtout s'est montré le plus chaud apologiste de ce conspirateur"480(*).

Les commissaires d'Albitte vont, à leur manière influencer les sans-culottes dans leurs comportements; en effet, proches des représentants à Commune-Affranchie, ils se font l'écho de la politique de répression dont ils ont été une pierre angulaire. "Dorfeuille faisait journellement l'éloge des opérations du Tribunal Révolutionnaire de Commune-Affranchie, dont il avait été membre et disait qu'il faudrait qu'on en forme un dans ce département, durant la guerre pour punir les traitres, les aristocrates et les fédéralistes"481(*)

Les commissaires civils d'Albitte perçoivent leur séjour dans l'Ain, plus comme une promenade militaire de répréssion, qu'une mission d'établissement du Gouvernement Révolutionnaire. Les comissaires civils cherchent à établir, durant le mois de pluviôse an II, une politique de punition similaire à celle que Lyon a connue, en encourageant la délation :

"Il y a environ quatre ou cinq mois que les citoyens Dorfeuille et Millet vinrent chez la déclarante pour lui rapporter des livres de talents appartenant au citoyen Lallande et que la conversation rentre sur la société populaire et sur la tribune des femmes. Qu'ils ont dit tous deux qu'elles n'étaient pas encore au pas, qu'elles devaient dénoncer les propos aristocrates qu'elles entendaient. Que la déclarante répondit qu'elle n'avait jamais entendu propos aristocratres, que les femmes qui venaient à cette société étaient toutes bonnes patriotes, ainsi que toutes celles de la ville . . . .Dorfeuille ajouta que l'on l'avait dénoncé. Que Millet et Dorfeuille dirent affirmativement à la déclarante, que dans deux mois on verrait cette commune déclarée en insurection comme Ville-Affranchie et traitée comme elle. Que la guillotine serait permanente et que les épouses verraient éxecuter leurs maris et qu'elles les suivraient de près pour subir le même supplice. . . .(Dorfeuille et Millet ajoutent) que se sort nous attendait, si nous ne nous réunissions pas tous aux Sans-Culottes"482(*).

Les commissaires civils d'Albitte, dès leurs arrivée, sont dans les mêmes dispositions politiques que les sans-culottes et sont prêts à les aider, en utilisant pour cela leur fonction et leur pouvoir, aussi bien auprès du représentant qu'auprès des pouvoirs à Paris, où à Commune-Affranchie.

Les Sans-Culottes, dotés d'idées politiques précises et soutenus par les commissaires civils qu'Albitte amène de Commune-Affranchie avec lui, attendent d'Albitte la parfaite exécution de leurs idées.

* 421Discours pronocé par Javogues, représentant dud peuple, dans la séance de la Société des Sans-Culottes républicains de Bourg, du 21 frimaire an II. Op.cit.

* 422Ibid.

* 423A. Soboul, nous décrit la sans-culotterie parisienne comme hostile aux "honnêtes gens" (le terme apparit le 2 juin 1793), c'est à dire ceux qui possède la richesse, l'instruction, la culture et l'aisance. Les sans-culottes parisiens en l'an II, ibid, page 26-27.

* 424C.Lucas, Op.cit, page 64.

* 425Mémoire justificatif de Rollet-Marat à Albitte, du 1er pluviôse an II, Op.cit.

* 426Principes Républicains et Révolutionnaires pour les vrais sans-culottes.

1er : Nécessité d'éxécuter les lois avec vigueur et justice

2° : Punir les méchants dans toutes les places où ils puvent se trouver

3° : nécessité de se surveiller les une les autres

4° : La dénonciation est une vertu chez un Républicain; mais elle n'est vertu qu'autant qu'elle est motivée, signée par le dénonciateur, ou faite par devant des témoins

5° : Un dénonciateur Républicain doit s'exposer à la peine du talion

6° : Le vrai patriotisme est fondé sur les moeurs, sur la probité et l'humanité

7° : Défiez-vous d'un patriote qui parle d'une façon et qui agit d'une autre

8° : La partialité et toute espèce de considération doivent se taire chez un dénonciateur

9° : Un individu n'est rien devant la chose publique

10° : Le Législateur, l'Adminnistrateuret tous fonctionnaires publics doivent être impassibles comme la Loi

11° : Le républicain doit combattre à outrance l'égoïsme des riches, les sophismes et la rapine des avocats et des procureurs

12° : Les ci-devants tribunaux judiciaires n'étaient qu'un ramas de gens qui vivaient de la sueur de tous, principalement de celle du laboureur

13° : Les tribunaux de paix, de conciliation et les Arbitres sont les soutien des fortunes, l'appui des malheureux et le bourreau des chicaneurs

14° : La noblesse n'était qu'un fantôme; sa déstruction était nécessaire, parcequ'il faisait peur à tous le monde

15° : Son orgueil et son avarice, et même sa prodigalité ne faisaient que des malheureux et des fainéants

16° : Le clergé était une hydre à cent têtes, qui terrassait ses peuples au dedans et au dehors

17° : Il enlevait nos richesses et nous ötait nos forces, en accaparant tous nos biens

18° : Il abrutissait notre âme en l'enchainant par des mystères grotesques, des momeris et des cérémonies inutiles, et par des terreurs paniques qui ne faisaient peur qu'aux imbéciles et aux enfants

19° : La liberté des cultes est néessaire pour contenter tous les gouts; mais celui qui en suit un autre que celui de la Raison est digne de pitié

20° : La croyance d'un Dieu seul est prouvée par la nature entière. Un scélérat seul peut en douter

21° : L'homme libre et vraiment patriote n'a pas besoin d'intermédiaire pour offrir ses prières à l'Etre suprême

22° : Pour être libre, il ne faut ni rois, ni prêtres

23° : Les mystères et les miracles sont des momeries de toutes les religions

24° : Les prêtres, dans tous les pays et dans tous les temps, en ont toujours fait le plus ferme soutien de leurs bourses et de leur domination

25° : L'ignorance des peuples les a fait adopter; l'instruction et la vérité doivent les renverser

26° : La supersittion et l'ignorance ont tenu tous les peuples dans la servitude

27° : La liberté doit se distinguer de la licence

28° : Dans un état libre, les Lis doivent être sévères et éxécutées sévèrement

29° : Les voleurs et les gens à mauvais propos doivent être punis

30° : Les vertus sociales sont le soutien de la Liberté et les ennemis de l'Anarchie

31° : L'agriculture conserve l'innocence et la fraternité, et le trop grand commerce détruit l'un et l'autre

32° : Un peuple de marchands tombera tôt ou tard dans la servitude

33° : Dans un état libre, le riche ne doit pas l'être assez pour acheter le pauvre, et le pauvre ne doit pas l'être assez pour se vendre

34° : La mendicité doit etre abolie; et pour le faire, ilf faut obliger le riche de payer, et le pauvre de travailler

MESURES REVOLUTIONNAIRES

35° : L'aurore d'un beau jour est celui de la Liberté; il sera pur dès que l'aristocratie sera mise à la raison

36° : Que les patriotes soient fermes, qu'ils ne tremblent pas, qu'ils ne se laissent pas séduire, et alors seulement les aristocrates rentreront dans la poussière, et se trouveront heureux d'épouser une Constitution basée sur la Liberté et l'Egalité

37° : Dans les mouvements révolutionnairs, nécessité par l'opiniatreté des malveillants, la rigeur et le vigeur doivent marcher avc la justice

38° : Si vous trouvez un homme pusilllanime, laissez le chez lui

39° : Si vous trouvez un homme injuste, punissez le

40° : Les mesures révolutionnaires doivent s'éxercer rapidement; si elles étaient de longues durées, les passions réagiraient avec une telles violence, qu'un volcan éclaterait et pourrait embraser la République entière

41° : Pressons nous donc autour de la Constitution, écrasons tous les aristocrates en très peu de temps

42° : Administrateurs, mrchez d'un pas égal et rapide dazns le sentier d'ungouvernement révolutionnaure

43° : Recevez les plaintes de tous, mais avec fermeté

44° : Administrés, respectez les autorités constituées; elles sont les seul appui de votre liberté

45° : Pères, mèes enseignez à vos enfants les vertus républicaines; faites leurs connaitre leur devoir, en les éclairant sur leurs droits

46° : Enfants, que votre principale vertu soit l'amour de la petrie, de vos pères et mères et ddes vieilards

47° : Riches, ne vous faites pass tirer l'oreille pour dénouer vos bourses, lorsque l'état est en danger et que le pauvre souffre

48° : Peuple, ne croit ps au patriotisme de tes prêtres constitutionnels; il peut y en envoire de bons ; mais la très grande majorité n'avait en vue que son intér^$et particulier, et la pluspart correspondait avec les émigrés

49° : Peuple, bénis la loi du maximum; elle fait rendre gorge aux agioteurs, et tue les accapareurs

50° : Peuple, souvient toi que la sureté des personnes et des pripriétés sera toujours la base dela liberté

Imprimé de 4 pages format in 8°. Imprimerie J.B Kindelem à Belley, le 1er nivôse an II. Bibliothèque de la société d'Emilation de l'Ain, A.D.A

* 427Principe républicains et révolutionnaire pour les vrais sans-culottes, de Rollet-Marat, Op.cit.

* 428Avis aux ouvriers et braves gens de la campagne, discours pronocé par Baron-Chalier à la société des Sans-Culottes de Belley-Régénéré, cité par Ph.le Duc, Op.cit, tome 5 page 21.

* 429Ibid.

* 430A.D.A ancien L219

* 431Principes républicains et révolutionnaire pour les vrais sansculottes, Ibid

* 432A.Soboul in Les Sans-Culkottes parisiens en l'an IIéditions de Seuil, Paris 1968 page 23 et 24.

* 433Ph;le Duc,tome 5 page 31

* 434Dénonciation contre Désisles, Alban, Layamant, Gallien et autres scélérats. Op.cit.

* 435"Profession de foi de la société des sans-culottes de Bourg-régénéré". Discours de Thévenin fils le 28 nivôse an II. Imprimé chez Philipon et compagnie à Bourg. 6 pages format in 8°. Bibliothèque de la Société d'Emulation A.D.A.

* 436Mémoire justificatif de Rollet-Marat à Albitte du 1er pluviôse an II. Op.cit.

* 437"L'aristocratie constitue à ce point l'ennemi essentiel des sans-culottes qu'ils en arrivèrent à englober sous cce terme tous leurs adversaires". A.Souboul, Ibid, page 25

* 438discours de Rollet-Marat à la société de chatillon-sur-chalaronne. Op.cit, page 203.

* 439Témoignage de Sébastien Convers, caffetier, Cahier de témoignage A, Op.cit.

* 440Adresse de la Société des Sans Culottes de Bourg à la Convention, du 4 ventose an II, Op.cit.

* 441"Alban maire (disait) qu'il ne fallait pas s'embarrasser du traitre Gouly, en disant, ce traitre voulait nous dissoudre, mais il n'en a pas le droi, ni même la Convention, nous sommes le peuple souverain, et c'est nous qui pouvon la dissoudre". Témoignage de Claude-Marie Gayet. Cahier de témoignage 1, Op.cit. Ces propos d'Alban sont soutenus par plusieurs témoignages.

* 442Déclaration de Convers, op.cit.

* 443En pluviôse an II, Alban se rend avec Vauquoy à la société populaire de Pont-de-Veyle, armé de deux pistolets, pour dénoncer Gouly.

* 444Le 21 Pluviôse an II, Albitte écrit au Comité de Salut Public sa déception d'apprendre que Gouly est membre du Comité de Marine. « Je n'ai que trois mots à vous dire sur Gouly. Il a vécu et a fait sa fortune aux Indes, il a fait sourire ici tous les aristocrates et constérnés les patriotes. » A.Aulard, receuil des actes du Comité de Salut Public, tome 11, page 29. Deux lettres désavouant Gouly et son action dans l'Ain sont adressés par le Comité de Salut Public à Albitte, une le 26 Pluviôse an II et une seconde le 27 Pluviôse an II.

* 445Témoignage page 22 du cahier de témoignage A. Op.cit.

* 446Copie de la lettre de Merle aux citoyennes Désisles. Du 30 pluviôse an II. A.D.A série L fonds non classé

* 447Témoignage de Sébastein Convers. Cahier de témoignage A, Op.cit.

* 448Témoignage de Joseph Bayet, cahier de témoignage A, Ibid.

* 449Témoignage page 23 du cahier de témoignage A. Ibid.

* 450"C'est avec douleur que nous apprenons que plusieurs paroisses de votre commune, travaillées par des prêtres fanatiques et incendiaires, mettent tout en mouvement pour exiter, parmis nous, le trouble et la discorde et amener la guerre civile, l'espoir des tyrans"Lettre du comité de surveillance de Bourg à celui de Coligny, du 16 nivôse an II. Registre du comité de surveillance de la commune de Bourg. A.D.A série L fonds non classé.

* 451Proclamation des administrateurs du district de Mont-Ferme du 6 frimare an II. Op.cit.

* 452Ibid.

* 453Avis aux ouvriers et braves gens de la campagne, de Baron-Chalier, Op.cit.

* 454Célébration de la seconde décade de pluviôse à Bourg-Régénéré, chef lieu du départemnt de l'Ain. Imrimerie Philipon et compagnie à Bourg, du 20 pluviôse an II. A.D.A 2J40.

* 455Principes républicains. . .Op.cit, article 18.

* 456"La croyance d'un Dieu seul est prouvé par la nature entière. Un scélérat seul peut en douter."Principes Républicains. . .Ibid, article 30

* 457Ibid, atricle 25

* 458Principes républicains. . .Op.cit, article 14

* 459Avis aux ouvriers et braves gens de la campagne de Baron-Chalier. . .

* 460Discours de Blanc-Désisles du 5 germinal an II, Op.cit.

* 461Discours du citoyen Blanc-Désisles à la société populaire de Bourg-Régénéré, du 5 germinal an II. Impriméà Arles, chez Gaspard Mesnier fils, an II. 9 pages format in 8°.

* 462"L'oeil vigilant du sans-culotte les suit partout; partout ils seront découvert, partout leur complot avorteront". Profession de foi de la société des sans-culottes de Bourg. Op.cit.

* 463"L'aurore d'un beau jour est celui de la Liberté : il sera pur dès que l'aristocratie sera mise à la raison". Principes républicains. . .Op.cit, arcticle 35. "si j'avais un conseil à donner aux aristocrates, et sur-tout aux modérés, ce serait de ne plus penser à aucn retour en arrière dans cette révolution et de devenir bons maratistes; autement je leur prédis qu'ils seront pris dans la souricière des sans-culottes et jusqu'aux derniers." Discours de Blanc-Désisles du 5 germinal an II. Op.cit.

* 464Profession de foi. . .Op.cit.

* 465"enfin le glaive de la loi tombera sur vos têtes conspiratrices et purgera de tous les crimes le sol de la liberté". Profession de foi. . .Op.cit.

* 466Déjà, lors de la mise en place de la Commission Populaire par Javogues en frimaire an II, certains Sans-cuottes avaient refusée des places au sein de cette derbière : "Convert étant absent fut désigné pour accusateur public, mais Javogues ne voulut pas, . . Chaigneau refusa d'accepter la place d'accusateur public en disant que le sang répugnait à son coeur". Cahier de dénonciation Op.cit, page 5. De même Convert, comme nous le verrone dans la troisième partie, n'est pas un partiasan de la guillotinne.

* 467"Désisles a dit souvent à Convers que les détenus mettaient un grand obstacle à la marche révolutionnaire, qu'il s'était proposé que tant qu'ils en extisteraient, ils intriguerauent et chercheraient à perdre la République, qu'il faudrait que la Convention adopta une meusre générale pour s'en débarasser". Déclaration de Convers, Op.cit.

* 468Lettre de Rollet-Marat à Albitte du 15 germinal an II, Op.cit.

* 469Lors d'une fête civique donnée en l'honneur de la réception pa la société populaire de Bourg, des bustes de Marat et de lepeletier, le 20 brumaire an II, une statue représentant le fédéralisme est "précipitée dans les flammes empestées qui s'éxalaient de vieux terriers et du restes impurs des vestiges de la féodalité". Récit de la fête civique donnée en l'honneur de Marat du 20 brumaire an II. Imprimerie Philipon et compagnie à Bourg. 11 pages, format in 8° à Bourg. Bibliothèque de la société d'Emulation de l'Ain. A.D.A

* 470Avis aux ouvriers et braves gens de la campagne de Baron-Chalier. Op.cit.

* 471"Maret-Ychard (qui était venu aposer les scéllés chez la citoyenne Perret-Chareziat). . .dit qu'il avait bu du bon vin de Bourgogne et pris du sucre qu'il avait apporté à la municipalité. . . .Un autre jour le même ychard étant venu chez la déclarante lui dit en se frottant le ventre d'un air de contentement qu'il venait de poser les scéllés chez le citoyen Badon où il avait bu d'excellente liqueurs". Témoignage de Pierrette George, cahier de dénonciation 1, Op.cit.

* 472Blanc-Désisles, cité par E.Dubois in histoire de la Révolution. . ., Op.cit, tome 4 page 42.

* 473Principes républicains. . .Op.cit, article 40.

* 474"La liberté doit se distinguer de la licence". Principes républicains. . .Op.cit, article 27.

* 475"qu'ils sachent que lkes sans-culottes, en entrant dans la carrière de la révolution, on déjà fait le sacrifice de leurs vie". Profession de foi . . .Op.cit.

* 476Déclaration de Convers. Op.cit.

* 477lettre de Rollet-Marat à Albitte, du 15 germinal an II. A.D.A 2L49

* 478Registre de correspondance de l'agent national du district de Belley. .A.D.A 1L98

* 479Cité par L.Trénard in la Révolution française dans la région Rhône-Alpes, éditions Perrin, 12 avenue d'Italie Paris 1992, page 433

* 480Tableau analithyque. . . Op.cit, page 25.

* 481Déclaration de Convers, Op.cit.

* 482Témoignage de Marguerite Aimard, cahier de témoignage A, Op.cit.

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