WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Elevage Pastoral en Ariège : Vulnérabilité des animaux au pâturage, évolutions des systèmes d'élevage, adaptations aux mesures d'accompagnement du plan du réintroduction et de conservation de l'ours brun (Ursus artos) dans les Pyrénées françaises 2006-2009.

( Télécharger le fichier original )
par Eric Duplex ZOUKEKANG
INPT/ENSAT/ENFA - Master AgroBioSciences: The Agro Food Chain 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.1.8 Quel est le coût de la réintroduction de l'ours brun ?

Pour 2006, le budget global prévisionnel du plan ours a été de 2,26 millions d'euros avec 580.000 € pour les indemnisations et les subventions aux éleveurs. Dans ce budget, il n'est mentionné nulle part la valeur d'un ours acheté en Slovénie, ni les charges relatives à la transaction (frais de mission, entretien véhicules...), sauf si ce coût est compris dans les 384.000 € de dépenses engagées la rubrique dépenses des Opérations techniques et scientifiques spécifiques au renforcement. Cela peut vouloir montrer que pour 2,26 millions d'euros engagés par le contribuable européen, seulement 384.000 € a été consacré à l'ours qu'on prétend défendre et 580.000 € au pastoralisme qu'on veut forcer à accepter l'ours. En d'autres termes, moins de la moitié pour les véritables concernés et le reste... on se précipiterait à conclure que dans cette polémique, Ours et Pastoralisme sont tous victimes ; de qui ? Pour 2006, ce montant a-t-il été suffisant ? Ce que l'on sait, c'est qu'en 2007, il y a eu 79 expertises suite aux situations incriminant l'ours avec 350/361 dommages imputés à l'ours parmi lesquels : 295 pour les ovins, 25 pour les bovins, 9 pour les chevaux, 23 pour les ruches et 2 classés autres (ASPAP, 2008). Si nous considérons que seulement dans l'Ariège 346.000 ha sont concernés par le pastoralisme et que, pour protéger les animaux et les ruches quatre fils électriques sont nécessaires, même si seulement un fil et deux sont utilisés pour garder les chevaux et les bovins respectivement. Partant, il est légitime de se demander quels sont/seront les bénéfices du plan ours et leurs externalités positives à long terme sur la biodiversité comparés à ce que le pastoralisme produit aujourd'hui ? Comment les partager ? Quel est le coût de la formation des agriculteurs à faire autre chose que l'élevage ou d'élever autrement ? Quel est le coût de cette restructuration sociale ? Parce que la réponse à ces questions ne peut être trouvée par les résultats de

ce travail, ces questions sont donc les sujets de réflexion et les axes de travail pour progresser dans ce projet en faveur de la cohabitation à l'avenir.

Ces multiples questions ne sont pas de nature ou n'ont pas pour but de fermer la réflexion sur la cohabitation pastorale. Bien au contraire, prenant en compte les travaux de Aubin (1991), selon qui Un organisme vivant modifie le milieu dans lequel il vit, et s'adapte aux modifications exogènes de ce milieu, suivant ainsi un « sentier de viabilité » le long duquel il n'y a ni équilibre, ni optimum, autres qu'instantanés nous espérons plutôt que les conditions nécessaires pour une cohabitation durable soient trouvées. Les travaux actuels sur la dynamique des systèmes tendant à montrer que l'équilibre est un concept ancré dans les esprits mais qu'il n'existe guère d'équilibre qu'instantané dans la nature comme dans l'économie, nous nous alignons à la suite de Weber et al. (1990) et Pavé (1994) pour penser qu'un développement viable à long terme (durable) revient à envisager de gérer au mieux, sur la base d'objectifs de très long terme, des interactions entre des sources différentes de variabilité, économique, naturelle et sociale.

Il ressort de ces entretiens avec quelques acteurs du milieu rural que ce n'est pas tant l'ours (l'animal en lui-même) qui fait problème45 en montagne, mais le statut qu'on lui a attribué et les considérations des personnes et autorités extérieures concernant l'activité pastorale. Cela confirme les conclusions du plan Mansholt (1980) qui stipulent que dans un ensemble très complexe de problèmes sociaux, financiers et économiques, auxquels s'ajoutent des problèmes humains très délicats où interviennent de nombreux facteurs psychologiques, on ne saurait aboutir à des résultats par quelques recettes simplistes. Plutôt que de s'appuyer sur des dispositions législatives et réglementaires rigides, il faut, au contraire offrir aux acteurs un large éventail de possibilités nouvelles leur permettant de déterminer librement leur propre initiative pour leur avenir.

45 Si décroissance générale, oui à l'ours sinon, non ! (Entretien 8. Mai, 2008) propos qui suit l'idée de Daniel Bensaïd

(2003), selon qui la Terre souffre avant tout des « conséquences de l'économie de profit et de la croissance à tout prix et à court terme» . ; on se plaint qu l'élevage ne vit que des subventions comme si avec l'ours on a l'intention de réduire les dépenses des contribuables pourtant avec toutes ces subventions, je gagne moins que le SMIG tandis que qu'un viticulteur de Bordeaux se paye une maison à Toulouse et un agriculteur un jet privé où est l'équité et la logique ? (Entretien 7 et 11. Mai, 2008) ; on pouvait vivre sans trop de soucis avec l'ours si on avait le droit de se défendre. A partir du moment où il protégé et que ses actes sont applaudis et nos pratiques reniées, il devient lourd à supporter (Entretien 5, 14. Mai, 2008)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams