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Microfinance et développement: une mise en évidence théorique et empirique de la relation

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par Hermann-Didier TEBILI
Université Paul Cézanne Aix en Provence Faculté d'économie Appliquée - Master Institutions et Développement 2008
  

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Chapitre 2 : L'INTEGRATION DE LA MICROFINANCE DANS LES SYSTEMES
FINANCIERS

Il s'agira dans ce second chapitre démontrer que la microfinance fait partie intégrante de la finance globale dans les PED. En effet, nous avons vu que dans les PED, on constate une prolifération d'IMF qui occupe une part importante du système financier jusqu'alors délaissé par les banques. Aujourd'hui, dans une perspective de développement économique, il nous parait indispensable d'approfondir l'articulation entre le secteur bancaire et les IMF dans les PED. Il s'agira de présenter les raisons d'une l'articulation entre les banques et les institutions de microfinance compte tenu du dualisme financier qui prévaut dans la plupart des PED. Ceci par une approche en terme d'intermédiation financière tout en définissant les stratégies et modalités pour renforcer cette articulation afin de créer un espace d'intermédiation beaucoup plus dynamique indispensable à la croissance financière dans les PED.

Cependant une analyse financière des IMF s'impose pour mieux prendre en compte leur rentabilité. Enfin, nous examinerons le cas de l'UEMOA en la matière.

Section1 Les IMF partie intégrante de la finance globale des PED

Lelart [2000] souligne que les IMF ont naturellement leur place dans les systèmes financiers nationaux. Ceci dans la mesure où il existe des liens entre les banques et ces institutions. Bien avant d'avancer des arguments qui militent en faveur de cette approche, nous proposons de faire un bref rappel de l'architecture financière des PED qui constitue de notre point vue un second argument pour la prise en compte des IMF comme faisant partie à part entière des systèmes financier nationaux des PED.

Bref rappel de l'architecture financière des PED

Dans les PED, le secteur financier est caractérisé très fréquemment par un dualisme financier et imparfait avec la coexistence du secteur formel et des secteurs informels. Cette situation est moins vraie dans les pays développés mais il faut aujourd'hui constater que la ligne de démarcation entre les deux secteurs n'est plus aussi nette qu'auparavant ceci a cause des interpénétrations des opérations et des participants. En effet, Venet [1997] nous fait remarquer que « les banques africaines et le secteur informel sont complémentaires» ceci dans la mesure où les banques limitent leur soutien aux moyennes et grandes sociétés, tandis que la finance informelle réponds aux besoins des petits et microentreprises. Cette complémentarité est aussi valable avec le secteur de la microfinance. En outre, on a une démarcation de plus en plus réduite entre microfinance et

le secteur financier formel. De plus, la microfinance permet à une catégorie de personnes qui étaient jusqu'à présent exclus du système financier, d'amasser des actifs et d'augmenter leur revenu.

§1. Les raisons qui justifient cette intégration dans le système financier globale

Nous avons vu que pour contourner les défaillances du marché du crédit bancaire et l'exclusion d'un nombre considérable d'entrepreneurs potentiels, divers systèmes de crédit ont été mis en place dans les PED. Or, nous avons démontré au chapitre précédent que le problème fondamental du développement financier dans la plupart des PED reste la mise à contribution de manière institutionnalisée des pratiques de microfinancement pour remédier à la pénurie de crédit à laquelle se trouvent confrontées les PME. Compte tenu du fait qu'elles n'ont pas accès au crédit bancaire et d'autre part qu'elles ont des besoins en financement excédant les plafonds des agents informels et d'un grand nombre de programmes de microfinancement. Par conséquent, il existe aujourd'hui peu de possibilités d'amélioration de l'allocation du crédit de notre point de vue si ce n'est un resserrement des liens entre le secteur bancaire et celui des IMF.

De ce fait pour résoudre le manque de crédit, il faudrait encourager les banques à établir des rapports plus étroits avec les programmes de microcrédit qui ont la possibilité de mobiliser des dépôts et de distribuer du crédit. A ce titre, l'exemple de la Banque Africaine de Développement s'avère intéressant dans la mesure où elle s'est proposée en 1997 d'encourager les banques africaine à offrir des taux préférentiels aux institutions de microcrédit et même aux agents financiers informels pour inciter ces derniers à être des clients réguliers et des partenaires en matière de mobilisation de l'épargne. En effet, ils sont susceptibles de rassembler les petites épargnes à coût relativement faible et de distribuer davantage de crédit s'ils ont accès au crédit bancaire.

Nous savons que selon la théorie, en matière d'allocation de crédit, le meilleur moyen est de développer une relation d'agence. Par conséquent, cela est aussi vrai dans la relation des prêts entre le secteur bancaire et les IMF. Ainsi donc, la banque alloue des crédits aux IMF en fonction des dépôts mobilisés qui les rétrocèdent aux petits entrepreneurs. Cette politique d'acheminement du crédit bancaire vers les IMF ou encore aux prêteurs informels est acceptable que sur la base de l'efficacité et d'une intégration financière plus renforcée.

Auparavant cette absence de liaisons entre le secteur bancaire et les IMF pouvait s'expliquer par
la méfiance, ainsi que les préjugés négatifs des banques vis-à-vis de ce secteur qui leur semblait
trop risqué. Pourtant nous avons pu voir que ces institutions sont en mesure d'établir avec leurs

emprunteurs des relations personnelles qui leur assurent des taux de non remboursement extrêmement faibles. Cette réduction des risques comme nous l'avons vu passe par des garanties coopératives et des mécanismes de contrats innovants, ainsi que d'un suivi systématique des projets et de remboursement des prêts. De plus, nous devons préciser que les IMF ont fondé leur stratégie de réduction de risques sur une analyse minutieuse des capacités de l'entreprise en mettant l'accent sur les aspects immatériels de l'endettement tels que la caractéristique de l'entrepreneur, les antécédents de celui-ci en matière de remboursement et pour finir ses aspirations au succès.

Par conséquent pour réduire leur risque dans le domaine du microfinancement, les banques gagneraient à partager les risques avec ces institutions en s'appuyant sur leurs expériences. De ce fait, il est recommandable aux pouvoirs publics d'apporter leur soutien à ce rapprochement. Il s'agira, entre autre, d'utiliser des mesures incitatives telles que la fiscalité, les systèmes de réglementation et de surveillance pour encourager les banques à traiter avec des intermédiaires crédibles du secteur de la microfinance afin que celles-ci perçoivent une réduction des risques encourus. Toutefois, les réglementations devraient éviter des dispositions restrictives et supprimer les dispositions constituantes des obstacles à l'approfondissement financier entre les deux secteurs. L'objectif pour les pouvoirs publics devrait être d'encourager les institutions bancaires à investir dans les programmes de microfinancement pour permettre que des fonds bancaires subsistants puissent être utilisés dans le but d'encourager le potentiel des entrepreneurs dans les PED.

? Relations entre banques et microfinance

On dénombre aujourd'hui cinq grands types de relation entre les banques et la microfinance à savoir:

· la banque soutient l'IMF sous forme de mécénat

· la banque met à disposition son infrastructure à l'institution

· la banque refinance l'institution de microfinance

· La banque prend une participation dans l'institution de microfinance

· la banque met en place un fonds d'investissement en microfinance

? Des institutions de microcrédit aux banques spécialisées

Depuis quelques années, entraînées par l'expérience de la Grameen Bank du Bangladesh, les grandes fondations et ONG du micro crédit de plusieurs pays du sud ont leur propre banque.

Limitées dans leur financement et souvent par des règles administratives nationales, ces organisations, face à une demande en progression de crédit émanant des petits producteurs et commerçants du secteur informel, mais aussi des petites entreprises naissantes ou en développement, ont développé des instruments financiers qui ont évolués, avec l'accord des pouvoirs publics, vers la création d'institutions financières formelles et de banques spécialisées dans le financement du microcrédit.

Aujourd'hui plusieurs d'entre elles gèrent des portefeuilles de microcrédit supérieurs à 10 millions de dollars à l'image de BancoSol en Bolivie, de Pro Empressa au Pérou, de la Grameen Bank au Bangladesh, de la BRI Bank en Indonésie, de K-REP au Kenya, de Rural Credit Facility d'Afrique du Sud, etc. Ainsi, les promoteurs de la microfinance se sont dotés d'instruments financiers et des banques nécessaires pour attirer et gérer l'épargne des populations et souvent des clients auxquels ils accordent du crédit. En plus, pour bénéficier des lignes de crédit accordées par les banques internationales de développement ou les agences bilatérales de coopération. Il s'agit d'un progrès important vers l'intégration dans le système financier global. Cependant, la problématique du financement demeure une question cruciale pour une intégration parfaite.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille