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Microfinance et développement: une mise en évidence théorique et empirique de la relation

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par Hermann-Didier TEBILI
Université Paul Cézanne Aix en Provence Faculté d'économie Appliquée - Master Institutions et Développement 2008
  

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B/Quelques données sur le développement des SFD dans les pays de l'UEMOA

1. Indicateurs d'accès et d'intermédiation financière

Tableau 2.1: évolution des principaux indicateurs

 

1993

2005

2006

Variations
2005-2006

Taux de
croissance
Moyen par an

Nombre de SFD

107

673

706

4,67%

19,00%

Nombre de points de services

1136

3 500

4200

16,67%

12,00%

Nombre de bénéficiaires

312 425

6 420 247

7 108 468

9,68%

24,00%

Dépôts (millions FCFA)

12 764

284 600

327 200

13,02%

2900%

Crédits accordés dans l'année (millions FCFA)

Nd

346700

372 000

6,80%

30,00%

Encours de crédits

17 941

305 200

335 900

9,14%

27,00%

Taux de dégradation du portefeuille

Nd

6,10%

6,50%

6,15%

-

 

Source : BCEAO-UEMOA 2007

Sur l'ensemble de la zone, au plan quantitatif, on constate un développement impressionnant du nombre d'institution, avec l'année 2005 qui confirme le développement continu du secteur. En effet, entre 1993 et 2005, le nombre d'institution est passé de 107 à 673 soit un coefficient multiplicateur de 6 et en termes de point 4200fin 2006 contre 1136 en 1993. Un autre facteur du dynamisme des SFD est l'accroissement du nombre de bénéficiaires qui lui connaît un taux de croissance moyen se situant à 24% par an ce qui est très considérable. A titre exemple, entre 1993 à 2007, la clientèle des SFD de la zone UEMOA est passée de 312425 à 7 108 468 soit un coefficient multiplicateur de 22,75. Il y a aussi l'accroissement du nombre de guichets ouverts sur la période 1993-2006 le nombre à augmenté de l'ordre de 12% en moyenne par an passant de 1136 en 1993 à4200 en 2006. Les résultats des estimations sur l'évolution du secteur nous permettent de conclure à la viabilité du secteur des SFD. En effet, ce dynamisme se traduit aussi par croissance des dépôts et crédit accordés. En effet, au titre de l'année 2006, ces institutions ont collecté 327200milliards de CFA et disposent d'encours de crédit de 335 900milliards de CFA. Le ratio de qualité du portefeuille (des créances en souffrance sur l'encours de crédit) ressort à 6,5% en dégradation par rapport à celui de 6,10 relevé en 2005. Ce ratio demeure au delà de la norme communément admise dans le secteur.

Graphique 1 : évolution du nombre de bénéficiaires directs

Source BCEAO-UEMOA 2007

Les services ont été offerts à 7,1millions de bénéficiaires directs (environ 45% des bénéficiaires des services offerts par les SFD sont des femmes). Le nombre de bénéficiaires (y compris les membres des groupements) représente près de 7% de la population totale de la zone et 15% de la population active.

Graphique 2: intermédiation financière des SFD

Source : BCEAO-UEMOA, 2007

Tableau 2.2: Proportions des crédits et des dépôts des SFD par rapports à ceux des banques

Pays

Crédits des SFD sur Crédits des banques (%)

Dépôts des SFD sur Dépôts des banques (%)

Bénin

16,7

8,6

Burkina

7,1

7, 9

Côte d'ivoire

2,4

4,9

Mali

8,8

6,5

Niger

3,2

2,2

Sénégal

7,6

5,6

Togo

7, 1

6,1

UEMOA*

7,1

6,1

 

(*)Non-comprise la Guinée-Bissau Source : BCEAO-UEMOA, 2007

Le Bénin est le pays qui connaît le développement le plus important dans le secteur de la microfinance. En effet, il ressort du rapport crédit des SFD sur les crédits bancaires, que le Bénin a le taux le plus élevé, ce qui traduit un accroissement de ce secteur. Le Burkina et le Mali connaissent aussi un développement soutenu de la microfinance au regard des différents ratios du tableau. Ces institutions occupent une place importante dans la collecte de l'épargne comme le montre les parts de marchés des SFD par rapport aux banques. Toutefois, les SFD ont un poids relatifs encore faible par rapport au secteur bancaire car représentant moins de 8% de l'ensemble des transactions portant sur l'épargne et de crédit. En effet, les flux financiers générés par les SFD dans l'espace UEMAO n'ont guère été comparativement à ceux du secteur bancaire, que de l'ordre de 7,1% pour les crédits et de 6,1% pour les dépôts sur la même année 2006. Mais il faut convenir que l'importance des SFD n'est pas seulement quantitative, mais également et surtout qualitative car en termes d'impact et d'accès à des services financiers adaptés pour les populations non bancarisées, les SFD font preuve d'une bonne performance comme en témoigne les chiffres sur le nombre de bénéficiaires qui eux sont en nette progression.

Tableau 2.3 : Montants moyens des prêts des SFD (en CFA)

 

2000

2001

2002

2003

2004

Bénin

228000

279300

407000

446000

513000

Burkina

274000

222000

96000

104000

120000

Côte d'ivoire

651 000

656 500

470 000

799 000

1100000

Mali

143000

129200

95000

111000

154000

Niger

238000

189350

185000

172000

178000

Sénégal

403000

233 000

284000

382 000

294 000

Togo

361 000

298 300

243 000

418 000

360 000

UEMOA*

291 000

300 000

254 000

347 000

390 000

 

*UEMOA Non comprise la Guinée-Bissau

Source : BCEAO-UEMOA, 2007

On constate que le montant moyen des prêts est en nette progression sur l'ensemble sur
l'ensemble de la zone. En effet, de 2000 à 2004, le niveau moyen des prêts a doublé dans les cas
du Bénin et de la Côte d'ivoire, il se situait respectivement à 228 000CFA et 651000CFA en 2000
contre 513000CFA et 1100000CFA en fin 2004. Sur l'ensemble de la zone il se situe à
390000CFA en 2004 contre 291 000 CFA ce qui nous donne une progression d'environ 13%.

Graphique 3: répartition sectorielle des crédits offerts par les SFD

Secteur
primaire

19%

Habitat
2%

Autres
services
24%

Commerce
55%

Secteur primaire Habitat

Commerce Autres services

Source : BCEAO-UEMOA, 2007

Les crédits sont principalement orientés vers le commerce avec une proportion de 55% de l'ensemble des encours. Toutefois, les parts de crédit aux autres secteurs ne paraissent pas négligeables notamment dans le secteur primaire et l'activité de service. Cependant, concernant le domaine de l'habitat, il est pratiquement négligeable et se situe à seulement deux pourcents de l'ensemble des encours. Cela peut être aisément compris compte tenu du fait que ce secteur nécessite des prêts à maturité longue. Or les SFD, se situent généralement dans des prêts à court et moyen terme.

Graphique 4: concentration du secteur (part des TOP3 dans le crédit)

100

40

90

80

60

50

30

20

70

10

0

concentration du secteur ( part des TOP3 dans le crédit)

Bénin Burkina Côte

d'ivoire

Mali Niger Sénégal Togo

pays

Source : BCEAO-UEMOA, 2007

Sur l'ensemble de l'union, on relève une forte concentration du secteur de la microfinance, toutefois en nous appuyant sur les analyses de Sabrina Djefal43 et du graphique ci-dessus, on remarque que le Burkina, le Mali et le Togo diffèrent de pays comme la Cote d'ivoire. En effet, dans les trois premiers pays cités, la microfinance offre un grand nombre de caisses ou d'organisations tandis qu'elle ne connaît pas la même diffusion dans les deux derniers pays.

En Côte d'ivoire, l'activité du microcrédit est du ressort d'un nombre limité d'institutions qui jouissent d'un quasi-monopole [J-M. Servet, 2005]44. A titre d'exemple, la FENACOOPEC-CI, fédération nationale des coopératives d'épargne et de crédit réunit 88% de l'ensemble des membres des IMF. Le taux de concentration de 90,2% illustre bien cette tendance. De même, au Bénin, la FECECAM a longtemps bénéficié d'une situation de quasi monopole et bénéficie toujours d'une part de marché considérable estimée à environ 88% des clients des IMF. Au titre de l'année 2006, elle avait un portefeuille de prêt de 13,7 milliards de CFA. (Source: mix market soit 27 626 102 US$ sur la base de un dollar égal 497CFA).

Les taux de concentration du Mali, Sénégal et du Niger respectivement de 55,2%; 54,3% et 31,8% sont faibles comparativement à l'ensemble de la zone avec un taux moyen qui se situe à 66,97%. En effet, la microfinance parait beaucoup plus éclatée au Mali et au Sénégal. Au Mali, les principaux intervenants du secteur sont: Kafo Jiginew45, Nyesigiso, jemeni et Kondo Jigima

43 Sabrina Djebel, thèse de doctorat 2004 sur la microfinance en Afrique de l'Ouest pour les années 1980-2000, université Lumière Lyon-II.

44 Cf. ServetJ.M, «Banquiers aux pieds nus p.232 », Odile, Jacob.

45 Pour une analyse beaucoup plus approfondie sur l'institution Kafo Jiginew, confère l'excellent article de M. Haudeville. B sur la portée et les limites d'une expérience de crédit et d'épargne solidaires paru dans le rapport du centre Walras 2001.

représentent ensemble que plus de 70% du marché de microcrédit national (source: planet rating rapport, 2006 sur le secteur d'institution de microfinance Kafo Jiginew). Les caisses villageoises du pays dogon représentent une catégorie beaucoup plus petite mais nombreuses. Au Sénégal, l'ACEP, Alliance de Crédit mutuel du Sénégal, le CMS, Crédit mutuel du Sénégal et l'UMPamecas, les trois plus grandes IMF du pays détiennent les trois quarts du marché du secteur de la microfinance du pays.

Au Burkina, les principales institutions sont le RCB, Réseau des caisses populaires du Burkina Faso, suivie du fonds d'appui aux activités génératrices de revenus des femmes (FAAF) et la promotion du développement industriel et agricole. Ces trois institutions captent la grande part du secteur de microcrédit du Burkina Faso et traduit ce fort taux de concentration de TOP 3 dans le crédit qui se situe 83,3%. Toutefois, la concentration de la microfinance à l'intérieur d'un pays ou d'une zone par un certain nombre d'institutions n'empêche pas la concurrence entre les différentes institutions pour une même clientèle [cf. S. Djefal 2004.p1 93].

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