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Microfinance et développement: une mise en évidence théorique et empirique de la relation

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par Hermann-Didier TEBILI
Université Paul Cézanne Aix en Provence Faculté d'économie Appliquée - Master Institutions et Développement 2008
  

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Chapitre 3: EVALUATION EMPIRIQUE DES IMF DANS UNE
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT

Dans ce chapitre il s'agit de dresser un bilan empirique de la microfinance en mettant en évidence son efficacité et les contraintes auxquelles elle doit faire face. On fera un examen des politiques en faveur de la microfinance pour établir un modèle de développement micro financier permettant de concilier soulagement de la pauvreté et octroi de crédits à des conditions de marché, comme outil de développement.

Section 1laperformance des IMF: une efficacité sujette à question

§1 l'efficacité de la microfinance

On constate aujourd'hui une nette progression de la microfinance. Il y a notamment un progrès qualitatif et quantitatif. Ce progrès est dû à une application efficace des pratiques et des moyens de fonctionnement des différents organismes.

A/ Indicateurs d'efficacité de la microfinance

Le premier indicateur est : le constat de développement dans différents pays.

La microfinance touche surtout les PED dont le niveau de bancarisation est souvent faible et estimé entre 10 à 15% de la population mais aussi des pays émergent à revenus intermédiaires disposant pourtant d'un système bancaire relativement développé (Afrique du sud, Asie, Europe de l'est, Amérique centrale du sud) ainsi que plus marginalement certains pays développés où le niveaux de chômage est devenu préoccupant socialement.

Le deuxième indicateur que nous pouvons identifier est: la croissance soutenue du nombre d'institutions et de leur activité. A cet effet, il est fréquent de constater des taux de croissance de l'ordre de 30% par an sur une période de dix ans. Cette croissance soutenue dénote une indéniable réussite commerciale et un fort développement des initiatives et des acteurs qui les soutiennent. Dans de nombreux pays, surtout après une quinzaine d'années de développement, les taux de pénétration dans la population peuvent être déjà élevés (20 à 30%). Les marges de

progression sont certes encore importantes mais cette situation appelle à une nouvelle étape de développement qui se doit d'être plus tourné vers une diversification.

Le troisième indicateur est la réussite dans les contextes économiques, démographiques et sociaux divers. La microfinance se développe plus facilement dans un contexte économique et démographique favorable. Pour autant, après de nombreux tâtonnements, les stratégies développées par certaines institutions permettent d'envisager de servir des géographies peu denses et des zones économiquement moins favorisées dès lors que leur rentabilité ne repose pas entièrement sur cette activité. Quant au contexte social, la microfinance a également démontré qu'elle pouvait s'accommoder d'un large éventail de situations et qu'il n'existait pas véritablement de contextes prédisposés et d'autres qui ne l'étaient pas. Mieux encore, la microfinance a prouvé qu'elle pouvait constituer un outil stable et robuste même en période de crise profonde par exemple les cas du Congo, de la Centrafrique ou même de Madagascar et aujourd'hui de la Côte d'ivoire sont là pour l'illustrer, alors même que le système financier « classique » vacillait ou s'effondrait.

Le quatrième indicateur est la large gamme de bénéficiaires en termes de conditions économiques et sociales.

Ceci dit, en diversifiant ses produits c'est-à-dire épargne, allongement de la durée des crédits, et en adoptant des stratégies prudentes de développement, les IMF ont prouvé qu'elles pouvaient atteindre un grand nombre d'exclus du système bancaire. Bien entendu en considérant que ces exclus, pauvres ou moins pauvres, familles ou petites entreprises, groupes sociaux minoritaires ou non, utilisent et valorisent diversement les services proposés. Malgré l'espoir suscité par la microfinance, il est évident pour tout le monde que la microfinance ne peut desservir toutes les populations en grande précarité et souvent même quand c'est le cas répondre à toute leur attente. En revanche, la microfinance peut atténuer par l'épargne l'impact des chocs notamment externes.

Enfin, le cinquième et dernier indicateur est la possibilité de bâtir des institutions pérennes et viables et gérées de manière professionnelle.

Il faut souligner que c'est probablement l'indicateur le moins évident au démarrage mais certainement le plus déterminant pour la dynamique d'ensemble du secteur. Cette dimension a mis du temps à être admise par les différentes parties. Elle est désormais l'objectif principal des «bonnes pratiques »mises en avant internationalement. A ce sujet, la micro finance connaît une réussite réelle mais qu'on peut qualifier tout de même de timide dans ce domaine qui reste un enjeu prioritaire du secteur. Ce sont cependant des réussites variées (méthodes, activités, contexte

économique et social...) qui offrent l'espoir de concilier cette indispensable dimension avec le vaste objectif d'impact que s'est fixé la microfinance.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle