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Comment les opérateurs Ouest Africains de télécommunications pourraient ils modifier leur statut de filiales des multinationales européennes ?

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par Cheikh Mbengue
Université Blaise Pascal, IUP CI - Master 1 Développement et Promotion des biens et services, mention commerce international 2006
  

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PARTIE 2: QUELLES STRATEGIES LES ENTREPRISES OUEST AFRICAINES POURRAIENT-ELLES ADOPTER POUR TIRER PROFIT DU SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS?

Face à cette situation où le développement des télécommunications et la dépendance économique s'entremêlent et qu'il est difficile de faire la part des choses, il revient aux dirigeants des opérateurs africains et aux gouvernements africains de repenser la privatisation afin d'adopter des stratégies qui leur permettent de tirer profit du développement du secteur des télécommunications. L'adoption de ces stratégies passe par la mise en place de solutions alternatives ou parallèles à la privatisation des télécommunications.

I. Solutions alternatives ou parallèles aux privatisations : repenser les privatisations

Faut-il toujours privatiser de la même façon en adoptant les mêmes stratégies ? Les stratégies de privatisations peuvent belle et bien être changées ou adaptées à la situation économique et aux besoins actuels et primordiaux de l'Afrique. Il est dons temps pour définir une nouvelle stratégie de privatisation qui consisterait à remettre en cause le processus actuel et penser à le remplacer. Pourquoi se cantonner à une seule stratégie si elle ne permet pas de fournir les résultats escomptés ? Se seraient refuser le changement pour s'ouvrir à de nouvelles perspectives, ce qui est contraires aux réalités du monde actuel. Reprendre l'intégralité du processus revient donc à définir une nouvelle stratégie, cherche d'autres modes de financement mais aussi redéfinir la durée de mise en oeuvre. Plus de deux ans comme c'est le cas de CAMTEL au Cameroun. Renforcer le rôle de négociation de l'état et son pouvoir de décision. Une première étape de la mise en place de nouvelles stratégies serait une remise en cause des modes de financement actuels

1. Remise en cause des modes de financement actuels

L'Afrique doit repenser les modes de financement des infrastructures de télécommunications pour un réseau africain fiable et indépendant. Pour cela il va falloir mettre en cause les modes de financement actuels. Les organismes financiers internationaux comme la FMI et la Banque Mondiale, pour financer les projets de financement des

télécommunications africaines leur imposent des conditionnalités qui ne font que alourdir la dette des pays africains et augmenter leur dépendance financière envers les pays du Nord. Il est alors temps de mettre fin à ces modes de financement et s'interroger sur l'utilité de fonds existants comme World Tel de l'UIT, les fonds de solidarité comme le fonds Nelson Mandela et le fonds de solidarité numérique. Les dirigeants doivent négocier avec les banques locales comme la banque africaine de développement (BAD), ou la banque arabe pour le développement économique de l'Afrique (BADEA) pour la mise en place une coopération permettant de générer des moyens de financements. Repenser les financements actuels consiste également à éviter les opérations qui font perdre à l'Afrique des sommes d'argent colossales. Le système du «call-back» fait perdre aux opérateurs africains énormément d'argent. La somme est estimée à plus de cinq cent (500) millions de dollars par années. Imaginez que cette somme serait réinvestie dans les télécommunications africaines pour le développement des réseaux africains. Au bout de quelques années, cela pourrait avoir un impact positif et remarquable sur toute l'économie africaine. L'Afrique doit également procéder à des négociations avec les pays du Nord pour prendre des mesures consistant à rétablir la répartition des taxes dans les communications internationales à 50/50 comme avant la réforme de 1998. Notons que cette réforme a été décidé unilatéralement par les Etats-Unis pour rompre avec l'ancien système de réparation des taxes correspondant au coût des appels téléphoniques internationales. Cet accord international, en vigueur depuis plus d'un siècle proposait la répartition équitable de la taxe entre l'émetteur et le récepteur. La raison évoquée par les Etats-Unis pour réviser la taxe de répartition était « le déséquilibre croissant entre le trafic sortant et le trafic entrant aux Etats-Unis qui aurait engendré pour les opérateurs américains un déficit de plus de six milliards de dollars par

an ». Pourtant, une bonne partie de ce déficit était provoquée par les pratiques des opérateurs eux-mêmes qui proposaient aux abonnés du monde entier des solutions illégales dans la plupart des pays, le call back ainsi que le routage (passage de la communication par un pays tiers aux tarifs plus compétitifs. (Quéauh Ph 1999). Si la répartition équitable de la taxe de répartition fait perdre aux opérateurs américains plus de six milliards de dollars par année, elle rapporterait à l'Afrique de deux à cinq milliards de dollars par année selon les experts économiques. Donc les pays sous-développés compensent la perte des pays développés. C'est vraiment la jungle ! Mais cela ne doit pas pousser les gouvernements africains à baisser les bras. Ils doivent aller de l'avant, essayer de négocier, de faire pression sur les autres au lieu de subir la pression tout le temps. C'est vrai que les pays développés ont plus de pouvoir de négociation que les pays africains, mais cela ne constitue pas une raison pour avoir peur de négocier en défendant ses intérêts. Ils ne doivent pas non plus accepter des conditions à leur défaveur même si cela leur fait perdre certains avantages sur le court terme. Tout ou presque se joue sur le long terme dans ce monde de plus en plus globalisé. L'Afrique doit tout faire pour mettre fin à la dépendance technique dans les télécommunications afin de pouvoir gérer elle-même le trafic intraafricain actuellement assuré à l'extérieur du continent et qui coûte aux opérateurs africains plus de quatre cents (400 millions de dollars) par an selon l'UIT.

Il existe bien alors des moyens pour développer les télécommunications africaines en évitant la dépendance. Le chemin sera long mais ne faudrait- il pas se donner la peine de le parcourir car il en vaut la peine.

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