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L'émergence d'une culture des droits de l'homme au Cameroun

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par Cyrille APALA MOIFFO
Université de Nantes - Diplôme d'Université de 3è cycle en Droits Fondamentaux 2005
  

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PREMIERE PARTIE :

LES DROITS DE L'HOMME AU CAMEROUN :

DES DROITS EMERGENTS

L'évocation des droits de l'homme et des garanties permettant d'assurer leur respect est longtemps restée un sujet tabou au Cameroun. Pour la majorité de la population, traumatisée par la dureté du régime politique en place depuis l'indépendance, et par la répression brutale de certaines revendications y relatives, parler des droits de l'homme n'avait aucun rapport avec les préoccupations quotidiennes de leur existence. Leur ignorance, indifférence, scepticisme ou simple résignation, couplée à l'absence de pratique démocratique par les gouvernants, créait un environnement caractérisé par des abus de toutes sortes, l'arbitraire et de nombreuses atteintes à la dignité humaine, sous le regard presque indifférent de la communauté internationale.

A la faveur d'un changement de régime en 1982, mais davantage à la suite des bouleversements1(*) qu'a connus le monde, le Cameroun, comme la plupart des Etats d'Afrique centrale, s'est engagé dans « une aventure de la civilité politique et de l'organisation des relations sociales plus soucieuses de l'épanouissement des individus »2(*), de la considération qui leur est due en tant qu'êtres doués de raison et de conscience, mais surtout titulaires de droits et libertés dont ils doivent pouvoir jouir.

Cette révolution qui est toujours d'actualité s'est opérée avec le concours de plusieurs facteurs qui ont déclenché la nécessité du respect des droits de l'homme (Chapitre I). Aussi importe t-il de savoir quelles sont les manifestations de l'émergence de cette culture (Chapitre II).

CHAPITRE I :

LES FACTEURS DECLENCHEURS DE LA NECESSITE DU RESPECT DES DROITS DE L'HOMME

La fin de la décennie 1980 a vu se développer en Afrique des revendications démocratiques et des pressions de toutes parts, pour la mise en place de l'Etat de droit et la culture du respect des droits humains.

Loin d'être des notions antagonistes, Etat de droit et démocratie sont complémentaires par leurs contenus en ce sens qu'elles sont les fondations de toute entreprise engagée au service de la dignité de la personne humaine.

En effet, selon MENGUE ME ENGOUANG, « la démocratie (...) repose sur un certain nombre de principes qui sont entre autres : l'institutionnalisation du pouvoir, le respect des droits de l'homme et la reconnaissance des libertés publiques »3(*). L'Etat de droit quant à lui, a pour exigences la protection des droits fondamentaux, la garantie de la séparation des pouvoirs et l'harmonisation de la réglementation par la protection de l'ordre juridique4(*).

Cette dynamique à laquelle le Cameroun n'a pas échappé est la résultante de facteurs aussi bien exogènes (Section 1), qu'endogènes (Section 2).

SECTION 1 : LES FACTEURS EXOGENES

Les exigences quant aux droits de l'homme venues de l'extérieur n'ont pas laissé indifférents les dirigeants des pays africains, compte tenu des attentes que ces derniers nourrissent vis-à-vis des partenaires bilatéraux, multilatéraux ainsi que des Institutions internationales.

Globalement, les facteurs ayant favorisé l'émergence des droits de l'homme au Cameroun, comme d'ailleurs dans de nombreux Etats africains, tournent autour de l'instauration et de la consolidation de l'Etat de droit ainsi que de l'établissement des régimes démocratiques.

Ce mouvement qui va finalement s'enclencher est la conséquence de la fin de la guerre froide (Paragraphe 1), mais aussi de l'action des organisations internationales (Paragraphe 2).

* 1 La fin de la guerre froide, avec la chute de « l'empire Soviétique ». Voir infra, première partie, chapitre I, section 1, I.

* 2 OLINGA (A.D), « Les défis de l'émergence d'une culture des droits de l'homme dans les sociétés d'Afrique centrales », MAUGENEST (D), BOUKONGOU (J. D), Vers une société de droit en Afrique centrale, Yaoundé, Presses de l'UCAC, 2001, p. 289.

* 3 MENGUE ME ENGOUANG (F), cité par NGUEMEGNE (J.P), « Réflexions sur l'usage et le respect des droits de l'homme au Cameroun : le droit de vote depuis 1990 » ; MAUGENEST (D), BOUKONGOU (J. D), Vers une société de droit en Afrique centrale, Yaoundé, Presses de l'UCAC, 2001, p. 151.

* 4 NGUELE ABADA (M), « Le progrès de l'Etat de droit : avancée réelle ou poudre aux yeux ? », MAUGENEST (D), BOUKONGOU (J. D), Vers une société de droit en Afrique centrale, Yaoundé, Presses de l'UCAC, 2001, p. 136.

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