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Régime fiscal de la fusion des sociétes


par Amor Ezzeddine
Institut Superieur de Comptabilité et d'administration des entreprise
Traductions: Original: fr Source:

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Chapitre I : nature juridique et préalables de la

fusion

Pour qu'on puisse comprendre bien l'opération de fusion, il faut avoir en premier

lieu le sens juridique de terme et les différents points de vu doctrinaux en la matière

(section I). Cette dernière n'est qu'une vision globale de l'opération de fusion. Mais,

comme la fusion est une opération, qui n'est pas comme d'autres, elle admet

certains préalables pour les rendre effective (section II).

Section I : définition et position doctrinale

A fin de mieux assimiler la notion du terme « fusion » et comprendre les

complexités qui s'attachent à cette opération, il s'avère judicieux d'exposer les

différentes définitions données à cette notion tant sur le plan légal (sous section I)

que sur le plan doctrinal (sous section II).

Sous section I : Définition légale

Juridiquement, la fusion est définie par l'article 411 du code des sociétés

commerciales comme étant : « la fusion est la réunion de deux ou plusieurs

sociétés pour former une seule société. La fusion peut résulter soit de l'absorption

par une ou plusieurs sociétés des autres sociétés, soit de la création d'une société

nouvelle à partir de celles-ci.

La fusion entraîne la dissolution des sociétés fusionnées ou absorbées et la

transmission universelle de leurs patrimoines à la société nouvelle ou à la société

absorbante.

La fusion s'effectue sans liquidation des sociétés fusionnées ou absorbées. Quand

elle est le résultat d'une absorption, elle se fait par augmentation du capital de la

société absorbée et ce, conformément aux dispositions du présent code. »

Régime fiscal de fusion des sociétés

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ISCAE 2004-2005

A partir de cet article, le législateur a mis l'accent sur plusieurs aspects. D'une

part, la fusion doit résulter de la réunion de deux ou plusieurs sociétés. En d'autre

terme, l'apport par une société nouvellement crée de la totalité de son actif à une

société ne constitue pas une fusion au sens juridique.

D'autre part, le législateur a distingué deux types de fusion : une fusion par

absorption, une fusion par création d'une société nouvelle. Dans les deux cas, la

fusion entraîne la dissolution des sociétés fusionnées ou absorbées et la transmission

de leurs patrimoines à la société ayant reçu les éléments d'actifs. Toutefois, la fusion

s'effectue sans liquidation des sociétés fusionnées ou absorbées.

Quand la fusion est par absorption, elle se fait par l'augmentation du capital de la

société ayant reçu les éléments d'actifs.

De même, dans l'article 412 alinéa 1, le législateur a donné la possibilité à tout

type de société à participer à une opération de fusion ; l'essentiel que la société à

constituer suite à la fusion soit une société de capitaux c'est à dire une société

anonyme, une société à responsabilité limitée ou une société en commandite par

action.

Ces définitions juridictionnelles ont permit d'claircir la vue sur l'opération de

fusion. Toute fois, pour mieux concevoir le sens du terme fusion, il semble

nécessaire de connaître les points de vu doctrinal et du droit comparé.

Sous section II : Position doctrinale

En droit français, l'article 371 de la loi n° 88-17 du 05 janvier 1988 modifiant

la loi n°66-537 du 24 juillet 1966 a définit l'opération de fusion comme suit : « une

ou plusieurs sociétés peuvent par voie de fusion transmettre leur patrimoine à une

société existante ou à une nouvelle société qu'elles constituent. »

Selon cet article, la fusion peut réaliser de deux formes :

- Fusion par absorption ;

- Fusion par création d'une nouvelle société ;

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ISCAE 2004-2005

Fusion par absorption :

RICHARD ROUTIER a définit la fusion par absorption : « le patrimoine d'une

société vient fonde au patrimoine de l'autre : la société absorbée est dissoute et ses

actionnaires reçoivent en contrepartie des titres de la société absorbante. Cette

dernière, doit procéder à une augmentation de son capital à concurrence du

patrimoine apporté. »

En outre, la fusion par absorption est définit par le projet de directive européenne

comme suit : « l'opération par laquelle une société transfère à une autre par suite

d'une dissolution sans liquidation de son patrimoine activement et passivement

moyennant l'attribution aux actionnaires de la société absorbée d'actions de la

société absorbante. »

D'après cette définition, on distingue ;

- Société absorbante : c'est la société qui reçoit les apports en vertu du traité

d'apport et qui remet des titres en rémunération desdits apports.

- La société absorbée ou la société apporteuse : société qui transfère

à la société absorbante les actifs et les passifs mentionnés dans le traité d'apport.

Fusion par création d'une société nouvelle :

Appelée aussi fusion par apport intégral à une société ou fusion combinaison. Elle

suppose la mise en commun des apports des différentes sociétés fusionnantes afin

de créer une société nouvelle.

Cependant, le MOMENTO comptable définit l'opération de fusion comme

suit : « c'est l'opération par laquelle deux sociétés se réunissent pour n'en plus

former qu'une seule, la fusion peut résulter ; soit la création d'une société nouvelle

par plusieurs sociétés existantes, soit de l'absorption d'une société par une autre. »

Le manuel comptable permanent tunisien a présenté de sa part la définition

suivante : « la fusion peut être définie comme étant l'opération par laquelle deux ou

plusieurs sociétés réunissent leurs patrimoines pour n'en former qu'une seule ou par

laquelle une société reçoit comme apport la totalité du patrimoine d'une ou plusieurs

sociétés. »

Régime fiscal de fusion des sociétés

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ISCAE 2004-2005

MICHEL JUGLART a définit l'opération de la fusion comme suit : « les fusions sont

les moyens juridiques de réaliser la concentration des sociétés en permettant le

regroupement des moyens de production. »

Dans ce sens, KERGOS YANN a définit l'opération de fusion comme

étant : « l'opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés se réunissent en une

seule. Elle peut consister soit en l'absorption d'un ou plusieurs sociétés par une

société existante, soit en la création d'une société nouvelle à partir du regroupement

de l'actif des sociétés existantes qui disparaissent.

Economiquement, on peut regrouper les opérations de fusion en trois catégories :

¾ Les fusions mariages qui interviennent entre sociétés de poids comparable, dans

l'intérêt réciproque des parties prenantes ;

¾ Les fusions acquisitions qui s'accompagnent d'un rapport de force au profit de

l'une des sociétés qui est généralement ;

¾ Les fusions restructurations à l'intérieur d'un groupe.

Une autre définition économique de la fusion peut être donnée ; il peut s'agir soit

concentration horizontale (par exemple : deux affaires au même stade de

productivité vont se regrouper), soit de concentration verticale (par exemple : une

fonderie et une aciérie vont se regrouper.

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