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Contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari


par Abdelaziz LAWANI
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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4-2-3- Des ménages qui évoluent dans des contextes de Vulnérabilité différents

Il apparaît, au vue de ces résultats, que les ménages, les plus pauvres surtouts, évoluent dans un environnement incertain qui peut remettre en question à tout moment leur situation. Ces ménages vivent dans un environnement où leurs activités sont soumises à diverses contraintes. Mais malgré l'omniprésence de ces contraintes, les ménages disposent de capacités de résistance qui leur sont propres et qui varient en passant d'un ménage à l'autre. En effet la typologie selon le niveau de prospérité nous a montré que les ménages sont différemment dotés en capitaux selon leur niveau de prospérité. Aux extrêmes nous avons les ménages très riches et ceux très pauvres. Les premiers ont plus d'actifs agricoles que les seconds. Le nombre d'actifs agricoles est déterminant car de cette main d'oeuvre dépend le revenu agricole. L'accès à la main d'oeuvre non familiale demande un revenu monétaire ou la possession des boeufs de trait. Ce dont ne disposent pas tous les ménages surtout les très pauvres. Les chefs ménage de ces derniers sont sans instruction alors que les chefs ménage des premiers ont en moyenne le niveau primaire. La scolarisation permettant aux gens d'avoir d'autres possibilités de revenus outre ceux agricoles, ce facteur influence le niveau de prospérité des ménages. Le manque de terres agricoles des très pauvres comparativement aux très riches se fait surtout sentir au niveau des ménages ne disposant pas d'engrais pour fertiliser leur anciennes parcelles et par les ménages n'ayant pas les moyens de production pour exploiter plus de terres. Aussi l'accès aux terres fertiles, pour les activités agricoles, constitue un facteur limitant dans la zone d'étude, avec les itinéraires techniques actuellement pratiqués. Par ailleurs, les ménages très riches tirent plus de revenus de leur élevage que les ménages très pauvres. L'élevage des bovins influant fortement sur le niveau de revenu issu de l'élevage, nous déduisons que les ménages très riches possèdent plus de boeufs que les

ménages très pauvres. Ces derniers n'en possèdent pas car leur revenu moyen issu de l'élevage est de 30.000FCFA, le prix du boeuf étant de l'ordre de 100.000FCFA, il est peu probable de retrouver des paires de boeufs chez les très pauvres, ils ne possèdent donc pas de chaîne de culture attelée.

Aussi les ménages très pauvres sautent-ils plus de repas dans l'année que les ménages très riches. Sachant qu'un individu mal nourri est plus enclin à contracter des maladies nous pouvons déduire que les ménages très pauvres ont plus de chances de voir leur situation se dégrader. Le revenu issu de la culture de coton est plus important lorsqu'on passe des ménages très riches aux ménages très pauvres. Le coton étant la principale culture de rente, il permet aux ménages en plus du revenu monétaire d'obtenir l'engrais ce qui améliore la productivité de la terre.

Au total, tous les ménages sont vulnérables. Ces ménages développent des stratégies pour sortir de ce contexte de vulnérabilité. Mais étant inégalement dotés en capitaux, leurs stratégies ne sont pas les mêmes ou n'ont pas les mêmes effets. Pour les ménages très pauvres, ne possédant pas de culture attelée, l'accès à de grandes superficies pourrait constituer une stratégie pour se protéger contre les contraintes liées à l'agriculture. Mais les possibilités d'augmentation des terres sont limitées par la présence de la RBP et, de plus, ces ménages disposent de peu d'actifs agricoles pour exploiter de grandes superficies. Ils pourraient faire appel à la main d'oeuvre agricole, mais n'ont pas de revenu pour rémunérer les ouvriers. L'une des dernières solutions qui s'offrent à eux est l'utilisation de l'engrais pour fertiliser le sol et augmenter la productivité de la terre. Pour avoir de l'engrais il faut cultiver le coton. Or cette culture de rente est pénible et suit un itinéraire technique exigent en main d'oeuvre qui doit être disponible au moment opportun. La main d'oeuvre faisant défaut à ces ménages, ils se retrouvent dos au mur. Par contre les ménages très riches possédant la culture attelée et ayant beaucoup d'actifs agricoles réalisent des recettes importantes par la production des cultures de rente. Ils peuvent augmenter leur superficie de terre cultivable, enrichir leurs terres et faire appel à la main d'oeuvre salariée.

Il apparaît à la lumière de cette analyse que l'univers des possibilités qui s'offre aux ménages très pauvres pour sortir ou diminuer leur vulnérabilité est restreint. L'une des stratégies développées par ces ménages est l'exploitation du bois énergie. Comment cette exploitation est-elle organisée ? Qui en sont les différents acteurs ? Et quels sont les objectifs poursuivis par eux ? Le chapitre 5 répond à ces interrogations.

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