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Contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari


par Abdelaziz LAWANI
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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6-4-2- Menace sur la disponibilité de la ressource ligneuse

6-4-2-1- Consommation du bois énergie par village

La consommation de bois est fortement tributaire du nombre de bouche à nourrir et du revenu généré par cette activité. En effet c'est la taille des ménages qui détermine la quantité de repas à cuire, et donc la quantité de bois nécessaire pour la cuisson. La Figure 14 présente la quantité de bois exploitée par an par personne dans le milieu d'étude.

 

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Figure 14 : Quantité de bois énergie exploitée par personne par an dans les villages enquêtés.

Source : Enquêtes terrains juillet-octobre 2007

De l'analyse de cette figure il ressort que c'est dans le village de Tchanwassaga que l'exploitation de bois énergie est la plus intense. Elle y est de 3,8 stères par personne par an. Cette exploitation couvre aussi bien les besoins de consommation domestique que les quantités commercialisées. Viennent ensuite les villages de Bouniessou (3,31 stères/personne), Pessagou (3,22 stères/personne), et Nanébou (3,03 stères/personne). Ce sont les villages de Batia et de Porga qui affichent les taux d'exploitation les plus bas qui sont respectivement de 1,5 et 2,4 stères par personne. La différence observée est liée à l'effet de la distance par rapport au marché. En effet les villages de Bouniessou, Tchanwassaga, nanébou et Pessagou sont proches du marché de Tanguiéta où se trouvent les principaux consommateurs. Alors que les villages de Batia et de Porga sont les derniers avant l'entrée du Parc de la pendjari. Ils sont éloignés (plus de 50 km) du marché de Tanguiéta. Mais contrairement à Batia, Porga a l'avantage de bénéficier de la route inter-états où quelques exploitants y exposent des fagots de bois de feu ou des sacs de charbon.

Ceci confirme l'idée selon laquelle le marché aurait une influence négative sur les ressources forestières en incitant les ménages à l'exploiter à des fins commerciales.

Au total, la consommation en bois de feu est en moyenne de 1,53 stères/personne/an soit 1,47kg/personne/jour. Cette valeur est acceptable même si elle est supérieure à la moyenne nationale qui est de 1,2kg/persorme/an dans le milieu rural selon Tchiwanou (2003) et la Direction de l'Environnement (1997). Mais elle est inférieure à la moyenne nationale de 1,8kg/persorme/an de Dossou (1992) et de 1,71kg/jour/personne de Moussa Toure (2007) qui a travaillé dans la même zone. Les différences observées entre ce dernier et la présente étude peuvent être liées à diverses raisons. Dans un premier temps, la présente étude a été réalisée sur les deux axes contrairement à l'étude de Moussa Toure qui s'est concentré sur l'axe TanguiétaBatia. Or c'est sur cet axe que le bois est le plus exploité. Ce qui veut dire que sur cet axe les quantités exploitées par personne seront renchéries dans l'étude de Moussa Toure. De plus cette valeur est plus proche des moyennes nationnales de Tchiwanou (Tchiwanou, op. cit.) et de la Direction de l'Environnement (Direction de l'Environnement, op. cit.). D'autre part, la distinction qui a été faite ici entre la quantité consommée par le ménage pour les besoins de consommation du ménage et les quantités qui sont vendues ou celles qui sont utilisées pour les transformations agroalimentaires destinées essentiellement à la vente (le tchoucoutou notamment) et la prise en compte effective de tous les RUP pourrait influencer les résultats. En effet les activités comme la fabrication de la moutarde à partir du néré, la fabrication du beurre de karité et la préparation du tchoucoutou sont extrêmement exigeantes en bois de feu. Elles consomment respectivement en moyenne 1,2stères, 1,01 stères et 4,21 stères par exploitant par an soit 420kg, 353,5kg et 1473,5kg par exploitant dans les ménages riverains de la RBP. Il ressort de ceci que c'est la préparation de la bière locale, le tchoucoutou préparée à base de mil ou de sorgho, qui nécessite d'énormes quantités de bois. Cette consommation est encore plus importante lorsqu'on s'intéresse aux tenancières de cabarets installés en ville (Tanguiéta) qui ont fait de la vente de cette boisson leur principale activité. A leur niveau la consommation est en moyenne de 18 stères par an. Vu l'engouement qu'ont les populations locales à consommer cette boisson locale, moins chère comparativement aux boissons importées nous sommes en droit de nous demander si ce commerce à long terme est durable car cette transformation agroalimentaire nécessite une importante quantité de bois qui n'est disponible qu'au niveau des terroirs riverains où le bois est prélevé dans la RBP.

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