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La dynamique associative dans le secteur de l'artisanat à Kandi: un enjeu de développement ?


par Hugues Tayé ADJOVI
Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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Section 2 : Analyse des fonctions des OPA dans la commune de Kandi.

Les caractéristiques identifiées par rapport aux OPA dans la partie précédente nous amènent à dire qu'elles ne peuvent mener que des initiatives à caractère social. En ce sens qu'elles ne sont pas des entreprises commerciales. Les fonctions des OPA sont tributaires des objectifs que cherchent à atteindre les artisans. Ces fonctions varient d'une association à une autre. Cependant, elles concourent toutes à la promotion du secteur. De façon générale, elles consistent à regrouper les artisans d'un même corps de métier, à veiller à l'exécution du métier dans les conditions morales, matérielles et hygiéniques requises. De façon spécifique, elles consistent à améliorer les conditions d'apprentissage et de formation des artisans, à les représenter partout où besoin est etc. Mieux que cela, elles participent à la réduction de la pauvreté qui mine leur profession en développant certaines initiatives.

1. Les OPA en tant qu'instruments de lutte contre la pauvreté.

Le secteur de l'artisanat dans la commune de Kandi est confronté à de multiples problèmes. D'après le rapport Woillet sur le secteur de l'artisanat en 1997,  « la micro-entreprise unipersonnelle est la règle dans l'artisanat comme dans le commerce au Bénin. Les chefs d'entreprises artisanales sont généralement jeunes puisque 1sur 2 est âgé de moins de trente ans. La majorité d'entre eux n'a pas reçu de formation formelle et deux tiers des actifs féminins dans l'artisanat sont sans instruction »14(*).

Souvent, c'est grâce aux tontines ou le concours des Institutions de Micro-finance (IMF) que les artisans parviennent à s'installer. Pour les plus pauvres qui n'ont pas de garanties matérielles, la situation est encore plus grave. Ils sont réduits à l'utilisation de vétustes matériels de travail, ce qui se ressent au niveau de la qualité de leur travail. De même, les situations d'exercice de leurs métiers ne leur permettent pas d'en tirer des gains conséquents.

Face à cette situation et vue les moyens limités de l'Etat, les artisans ont éprouvé la nécessité de se prendre en charge. Les problèmes les plus urgents ont été débattus au sein des associations et compte tenu des forces et opportunités exploitables à court terme, des mesures ad hoc ont été prises. Ainsi, pour pallier l'insuffisance de financement et/ou l'accès difficile aux sources de financement, un Groupement Mutualiste d'Epargne et de Crédit (GMEC) a été créé en 2004. Le premier objectif visé par ce groupement est de faire progressivement asseoir dans le secteur de l'artisanat, la culture de l'épargne. En épargnant, les artisans pourront à long terme disposer d'un capital et par là même contribuer au développement de leur activités voire de leur secteur. Le deuxième objectif poursuivi par le GMEC de Kandi est d'aider les artisans à renforcer leurs activités par l'octroi de micro-crédits. Ces crédits leur permettent de disposer d'un fonds de roulement ou d'équipement. Les crédits varient de dix mille francs (10000) f CFA à trente mille francs (30.000) f CFA. Il s'agit essentiellement de micro-crédits destinés aux artisans les plus pauvres.

A titre illustratif, depuis la création du GMEC en janvier 2004 jusqu'en décembre 2006, le nombre d'artisans inscrits est de quatre cent soixante seize (476) alors que celui des artisans ayant réellement bénéficié de prêts est de deux cent quatre vingt treize (293) soit un pourcentage de 61,55%. Les tableaux et le graphique suivants résument la répartition des bénéficiaires de prêt par arrondissements et par année.

Répartition des bénéficiaires de prêt par arrondissement.

Tableau N°IV

Département

Commune

Arrondissements

Nombre de bénéficiaires

Pourcentage

Alibori

Kandi

Kandi I

80

27,30%

Kandi II

43

14,67%

Kandi III

39

13,31%

Angaradébou

36

12,28%

Kassakou

37

12,62%

Bensèkou

11

3,75%

Sonsoro

17

5,80%

Donwari

16

5,46%

Saah

14

4,77%

TOTAL

293

100%

Source : Atelier de travail avec les membres du Bureau Exécutif du GMEC.

La lecture de ce tableau indique que les bénéficiaires de prêt sont inégalement répartis sur l'ensemble des arrondissements de la commune. Les plus forts pourcentages s'observent dans les arrondissements de Kandi I, II et III (respectivement 27,30; 14,67et 13,31) tandis que, les plus faibles s'observent dans les arrondissements de Saah, Donwari et Sonsoro (respectivement 4,77; 5,46 et 5,80). Sans doute, les arrondissements urbains jouissent d'une représentativité plus prononcée que ceux ruraux. Mais, il est à remarquer que tous les arrondissements sont quand même tous desservis par le GMEC.

Répartition des bénéficiaires de prêt par année et par arrondissement.

Tableau N°V

Années

Communes

2004

2005

2006

TOTAL

Kandi I

20

25

35

80

Kandi II

11

15

17

43

Kandi III

07

11

21

39

Angaradébou

12

14

10

36

Kassakou

12

09

16

37

Bensèkou

02

03

06

11

Sonsoro

06

08

03

17

Donwari

05

05

06

16

Saah

03

05

06

14

TOTAL

78

95

120

293

Source : Atelier de travail réalisé par nous-même avec les membres du Bureau Exécutif du GMEC

La lecture du tableau N°V indique qu'a l'exception de l'arrondissement de Kassakou où le nombre de bénéficiaires a sensiblement décru en 2005, tous les autres arrondissements ont connu une nette progression concernant le nombre de leurs bénéficiaires. Les arrondissements urbains viennent en tête de liste avec les plus forts effectifs suivis des arrondissements ruraux dont les effectifs varient aussi. Sans doute, la densité humaine, l'enclavement de certains arrondissements, la faiblesse de la dynamique associative, l'étroitesse de la ligne de crédits disponibles etc. expliquent à divers niveaux, la différence observée entre les effectifs des bénéficiaires de chaque arrondissement.

Graphique  sur l'évolution des bénéficiaires de prêt par année et par arrondissement.

Source : réalisé par nous-même.

Tableau

L'observation du graphique permet de faire certaines remarques telles que :

Ø au cours des trois années, le nombre total des effectifs au niveau de chaque arrondissement a relativement augmenté, ce qui induit qu'au cours des trois années, le nombre total des effectifs au niveau de l'ensemble des arrondissements a aussi relativement augmenté,

Ø les arrondissements urbains viennent en tête avec une augmentation significative du nombre de leurs bénéficiaires,

Ø l'arrondissement de Bensèkou affiche le plus faible effectif,

Répartition des bénéficiaires de prêt en impayés par année et par commune

Tableau N°VI

Années

Communes

2004

2005

2006

TOTAL

Pourcentage

Kandi I

00

00

05

05

45,45

Kandi II

1

00

02

03

27,27

Kandi III

00

00

00

00

-

Angaradébou

00

00

02

02

18,18

Kassakou

00

00

00

00

-

Bensèkou

00

00

00

00

-

Sonsoro

00

01

00

01

09,09

Donwari

00

00

00

00

-

Saah

00

00

00

00

-

TOTAL

01

01

09

11

100%

Source : réalisé par nous-même.

Le tableau ci-après présente la situation des impayés au niveau de chaque arrondissement. Les arrondissements de Kandi I et II affichent les plus grands taux d'impayés, taux qui ne sont pas d'ailleurs alarmants au regard de l'effectif total des bénéficiaires. Au cours des deux premières années, on observe une constance au niveau du taux d'impayés tandis que ce taux a sensiblement évolué au cours de la dernière année. Les cas d'impayés recensés renvoient aux crédits déboursés mais non recouvrés totalement au-delà d'une période de six (06) mois. La durée de remboursement étant de six (06) mois.

En dehors de la création du GMEC, les artisans ont aussi créé une mutuelle de santé. Tout comme le GMEC, la mutuelle de santé fait l'objet d'une sollicitation plus ou moins forte selon qu'il s'agit de milieu urbain ou rural. Le tableau présenté ci-dessous indique la variation du nombre de bénéficiaires des services de la mutuelle de santé par arrondissement et par année.

Variation du nombre de bénéficiaires des services de la Mutuelle de santé

Tableau N°VII

Années

Communes

2003

2004

2005

2006

TOTAL

Pourcentage

Kandi I

33

52

78

95

258

36,03

Kandi II

18

30

66

82

196

27,37

Kandi III

13

18

31

61

123

17,18

Angaradébou

09

12

07

17

45

06,28

Kassakou

00

08

05

00

13

01,82

Bensèkou

07

10

06

13

36

05,03

Sonsoro

05

03

05

06

19

02,65

Donwari

00

00

00

06

06

0,84

Saah

04

02

05

09

20

02,79

TOTAL

89

135

203

289

716

100

Source : réalisé par nous-mêmes.

Le tableau présenté ci-dessus fournit une statistique sur les effectifs des artisans ayant bénéficié des services sanitaires sous la direction de la mutuelle de santé au niveau de l'ensemble des arrondissements de la commune de Kandi. Lorsqu'on fait un rapprochement Effectif/Arrondissement, on se rend compte que les effectifs les plus élevés se situent au niveau des arrondissements urbains alors que, les effectifs les moins élevés figurent au niveau des arrondissements ruraux. Une question évidente saute du coup à l'esprit. A quoi la différence observée au niveau des arrondissements est-elle due ?

Répondre à cette question amène à dire qu'il existe plusieurs causes explicatives d'une telle situation. L'existence dans l'arrondissement de Kandi I de l'hôpital de zone de la commune explique sans doute le facile accès des artisans dudit arrondissement aux services sanitaires offerts par la mutuelle. C'est d'ailleurs le cas en ce qui concerne les deux autres arrondissements urbains (Kandi II et III) qui affichent aussi de forts effectifs en la matière. En plus de cette cause, on peut aussi citer des causes comme l'enclavement des arrondissements ruraux, l'insuffisance d'information à propos des services et procédures de la mutuelle, la concentration des services de la mutuelle seulement dans les centres urbains, la préférence par certains artisans des services sanitaires traditionnels etc.

D'un autre côté, en faisant un rapprochement Effectif/année, on ne rend compte qu'il y a une nette progression des effectifs par année. Cette augmentation traduit l'adhésion de plus en plus croissante et la réussite progressive de cette initiative sur l'ensemble de la superficie de la commune.

2. LES OPA en tant que cadre de co-régulation du secteur de l'artisanat à Kandi.

Le secteur de l'artisanat est animé par plusieurs acteurs. Il s'agit en effet, des artisans eux-mêmes, des Associations d'artisans, du Collectif des Associations, de la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FeNAB), de l'Etat, des partenaires au développement, de la commune de chaque ville etc.

La régulation du secteur de l'artisanat en général, et plus particulièrement à Kandi, interpelle tous ces acteurs dont au premier chef l'Etat. En effet, à travers ses différents services ministériels et départementaux, l'Etat assure la régulation du secteur de l'artisanat. Le Ministère du Tourisme, de l'Artisanat et du Tourisme est la structure faîtière qui gère sur toute l'étendue du territoire ledit secteur. Cette régulation du secteur se traduit par la création et le fonctionnement des services de l'Etat chargés d'organiser et d'assurer la promotion dudit secteur.

La régulation du secteur de l'artisanat est aussi assurée par la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FeNAB). En effet, la FeNAB est une structure créée et gérée par les artisans eux-mêmes. Elle regroupe en son sein, tous les Collectifs des associations de chaque localité. Elle a pour mission de représenter les artisans auprès de l'Etat et de tous les partenaires, de défendre leurs droits et intérêts et de faire valoir toutes les corporations de ce secteur. Tout comme l'Etat, elle procède à l'enregistrement de toutes les OPA, lequel enregistrement se traduit par l'affiliation de ces OPA auprès d'elle. Pour être plus proche des artisans, elle élit un Comité de gestion qui est composé des représentants des Collectifs de tous les départements. Le rôle de ce Comité est de servir de courroie de transmission entre les artisans à la base et la FeNAB. Par ailleurs, les membres élus dudit Comité dans l'objectif d'atteindre la majorité des artisans se basent sur les OPA pour répercuter depuis le sommet les informations à diffuser ou à collecter. C'est donc à ce niveau que le rôle de co-régulation des OPA se cerne le plus. Ainsi, les Associations constituent à la base les interlocutrices directes des artisans. Plus particulièrement à Kandi, elles interviennent à divers niveaux.

Premièrement, les Associations d'artisans constituent du fait de leur existence même, un cadre d'auto-régulation pour les artisans. En décidant de se mettre en association, les artisans sont désormais conscients que leurs actes ou actions dans le cadre de l'exercice de leur profession seront l'expression des normes définies par l'Association.

Deuxièmement, ce sont les Associations qui définissent les grandes orientations de chaque corps de métier tout en restant fidèles, bien entendu, à la politique nationale de promotion du secteur. Elles interviennent dans la commune de Kandi, au niveau de l'apprentissage depuis la rentrée des apprentis dans les ateliers jusqu'à leur libération. Ce sont elles qui définissent et retiennent la durée des apprentissages. Elles font obligation aux patrons de déclarer à l'Association de leur corps de métier les apprentis qu'ils reçoivent et de payer les droits de ces derniers. Ceci permet aux artisans apprentis d'être reconnus par l'Association et de bénéficier de sa caution lors de leur libération. Cette régulation qu'opèrent les OPA est essentielle car ce sont elles qui organisent et supervisent avec le concours de la mairie de Kandi qui envoie un représentant, les examens devant conduire à la remise de diplôme aux futurs patrons.

Troisièmement, pour les projets de prêt et/ou de financement, la recommandation des Associations s'avère indispensable. Leur rôle à ce niveau, c'est d'étudier dans les moindre détails les dossiers et la moralité des demandeurs de crédits et/ou de financement, de s'assurer que ceux-ci paient régulièrement leur cotisation avant de donner leur avis. Ce faisant, les Associations assainissent leur milieu de travail et offrent à la fois une garantie et une sécurité aux investisseurs.

Quatrièmement, en tant que cadre de concertation, de dialogue, de recherche de solutions alternatives aux problèmes qui minent le secteur de l'artisanat, les OPA sont des instances de co-régulation dudit secteur. Car, la promotion du secteur passe aussi par son adéquate organisation.

3. Conclusion partielle

A la suite de la présentation des résultats de la première partie, il nous semble opportun de procéder à la fois à une analyse et une interprétation de ces résultats. Ils seront donc discutés en référence au problème posé dans notre problématique et à l'hypothèse connexe à la présente partie. Aussi, la discussion sera-t-elle guidée par la question suivante : Quelle est la portée des résultats obtenus et présentés ci-dessus ?

Dans un premier temps, nous dégagerons les variables en jeu, ensuite, nous aborderons la question de la généralisation des résultats et enfin, nous les rattacherons aux travaux d'autres études antérieures pour en apprécier la pertinence.

De la discussion des présents résultats de recherche, il convient de mentionner que la création et la gestion du GMEC et de la Mutuelle de santé par les artisans traduisent la volonté de ces derniers de trouver des solutions concrètes aux problèmes récurrents qui minent leur secteur d'activités. Ces problèmes ont entre autres pour noms : l'absence ou l'insuffisance de fonds de roulement et/ou d'équipement, la précarité des conditions de travail, l'inexistence de sécurité sociale, l'insuffisance de débouchés, l'insuffisance de formations etc. Ces problèmes reflètent le sous développement de ce secteur tandis que les initiatives prises par les artisans pour y trouver des solutions reflètent quant à elles, un effort de développement. Vu dans ce sens, la discussion des résultats met en jeu deux variables dont il urge ici, de faire ressortir l'interdépendance.

Tout d'abord, la précarité des conditions de travail des artisans apparaît comme une variable très importante en ce sens qu'elle sert de cadre référentiel pour décrire et circonscrire le sous- développement du secteur.

A l'opposé de cette variable, on peut distinguer les efforts que fournissent les artisans pour infléchir la tendance. Ces efforts ont pour signes manifestes, les initiatives de création et de gestion du GMEC et de la Mutuelle de santé.

En décidant de s'unir pour trouver des solutions à leurs problèmes, les artisans manifestent la volonté de se prendre eux-mêmes en charge. Cette volonté des artisans revêt selon nous, une double signification. Premièrement, elle indique que les artisans ont une vision : ils veulent se développer par eux-mêmes, en rompant avec la courante " habitude de mains tendues ". Deuxièmement, elle répond au principe fondamental même des Associations qui sont, par définition, des organisations constituées librement. De la mise en évidence de ces variables, on peut retenir que les problèmes caractérisant le secteur de l'artisanat sont identifiés, évalués et traités par les OPA qui tentent d'y trouver elles-mêmes des solutions. Ce lien est fondamental car, il rend compte de la relation qui lie et nourrit les deux variables. Pourquoi les associations naissent-elles ? Quels rôles ou fonctions jouent-elles?

En analysant la relation entre les deux variables, on s'aperçoit que les artisans à travers les associations oeuvrent pour une prise en charge personnelle de part leurs diverses initiatives. Mieux, celles-ci constituent pour ces artisans des instances d'élaboration de stratégies de réduction de la pauvreté qui caractérise leur secteur. Il serait judicieux ici, de faire observer que ces initiatives engagent les artisans et plus précisément les OPA dans un processus d'action sociale. En s'unissant, les artisans posent des actes qui n'ont plus une portée individuelle mais bien plutôt collective. Et ces initiatives que nous pouvons qualifier d'action sociale obéissent à une certaine logique où normes, valeurs, symboles s'imbriquent pour guider les actes individuels. On pourrait dire à la suite de Solomon Asch, cité par Guy Rocher dans le tome 1 de son Essai L'action sociale que, ces initiatives en tant qu'action sociale revêtent la forme d'une « interaction structurée » en ce sens qu'elles poursuivent un objectif dont l'atteinte impose aux artisans une certaine organisation. Cet aspect nous semble très important à souligner car, comme le note Alain Touraine, « toute sociologie est étude de l'action sociale, dans ses orientations, ses formes et ses expressions »15(*).

Sur un tout autre plan, les artisans, par ces initiatives expérimentent avec plus ou moins de succès l'approche de Développement Conduit par les Communautés (DCC). A travers ce processus, les OPA contribuent au développement de leur corporation et par ricochet de leur commune. Elles constituent des acteurs locaux de développement car les stratégies qu'elles initient pour lutter contre la pauvreté sont conçues par elles mêmes et pour elles-mêmes et donc, sont adaptées à leurs réalités. Ces stratégies sont déployées sur la base de leurs propres efforts et ne sont pas imposées par des acteurs externes. C'est fort de cela que, la Coopération Allemande au Développement (GTZ) s'est proposée d'encourager les fédérations d'artisans du Mali, du Bénin et de la Guinée à s'impliquer au processus participatif de la mise en oeuvre du Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP). « Ainsi, pendant les six derniers mois les organisations d'artisans et leurs initiatives décentralisées ont élaboré des plans d'actions adaptés au secteur de l'artisanat et destinés à être soumis aux commissions nationales du DSRP afin de bénéficier des moyens financiers disponibles dans la phase de mise en oeuvre du DSRP »16(*).

DEUXIEME PARTIE 

LES LIMITES DE LA PARTICIPATION DES OPA AU PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET ECONOMIQUE A KANDI

La mission des OPA telle que développée plus haut est de trouver non seulement des solutions aux différents problèmes qui minent le secteur de l'artisanat mais aussi, de participer au processus de développement de la commune de Kandi. Cependant, dans leur participation au processus de développement de la commune de Kandi, les OPA sont confrontées à certaines difficultés internes. C'est l'ensemble de ces difficultés que nous nous proposons d'étudier dans cette deuxième partie de notre mémoire. Nous étudierons donc les diverses difficultés auxquelles sont confrontées les OPA, leur manifestation, leurs causes et gestion.

Cette partie est composée de deux chapitres comportant chacune deux sections.

Le premier chapitre est intitulé : Les limites liées à la structure et au fonctionnement des OPA et comprend les sections suivantes :

§ Section N° 1 : Les conflits internes aux OPA.

§ Section N° 2 : Les conséquences des conflits.

Le deuxième chapitre est intitulé : La gestion des conflits au sein des OPA. Il comprend aussi deux sections que sont :

§ Section N° 1 : Les organes de gestion au sein des OPA.

§ Section N° 2 : Les étapes de gestion des conflits au sein des OPA.

* 14 - Rapport WOILLET, 1997, p.7.

* 15 - Alain Touraine, Sociologie de l'action, paris, Editions du Seuil, 1965, p.104

* 16 - Dieter GAGEL, Rapport de mission 2, Appui aux organisations d'artisans au Mali, Bénin et en Guinée pour des mesures génératrices de l'emploi dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP/DSRP), mai 2002, p 1.

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