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Organisation du dispositif RMI et impact sur le parcours d'insertion professionnelle des allocataires RMI. Quels sont les freins institutionnels qui influent sur les parcours d'insertion ?

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par Dominique BOURIEZ
Université de Lille III - Master Sciences Humaines et Sociales, option Conseil en développement des compétences et valorisation des acquis ( CDVA) 2007
  

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B - Les dispositifs d'aide au retour à l'emploi au travers l'IAE

Cette partie nous permettra d'énumérer les outils mis en place pour améliorer l'accès et le retour à l'emploi.

Nous tenons à retenir l'attention du lecteur sur l'évolution constante de ce type de dispositif et qu'à l'heure où ce travail sera publié, certains d'entre eux (si ce n'est pas toute la gamme) auront peut être disparus, pour laisser place à d'autres outils.

Pourtant, si les appellations changent, les conditions de travail restent quasiment les mêmes pour les salariés en emploi aidé ; les dispositifs changent plus sur le fond (critères

d'éligibilité, incitations fiscales...) que sur la forme (conditions de travail, type d'emploi proposé...).

1 - L'insertion par l'activité Economique (IAE).

Elle concerne les personnes les plus éloignées de l'emploi. Le public RMI est particulièrement concerné par ces mesures.

L'IAE permet un retour à l'emploi par des mesures de « réadaptation » au secteur marchand, en proposant des contrats de travail adaptés aux difficultés des publics, et un accompagnement personnalisé sensé permettre une amélioration de l'employabilité des personnes.

L'insertion par l'activité économique devrait faciliter l'insertion sociale et professionnelle des personnes sans emploi, à l'aide d'un contrat de travail dans le cadre de structures offrant un accueil et un accompagnement spécifique.

L'IAE repose sur 3 axes :

- Les activités marchandes.

- Les activités d'utilité sociale - Les secteurs mixtes.

Le secteur regroupe :

· Les entreprises d'insertion (E.I)

· Les entreprises de travail temporaire d'insertion (ETTI)

· Les associations intermédiaires (A.I)

· Les chantiers d'insertion (ACI)

· Les chantiers école

· Les centres d'hébergement et de réinsertion sociale

· Les associations de prévention spécialisées

· Les associations d'animation et de gestion de l'environnement local.

L'état offre des aides financières pour compenser la « faible productivité » des personnes embauchées, et le surcoût de l'encadrement, l'accompagnement social et professionnel. Mais ces aides ne sont pas cumulables avec d'autres aides de l'Etat en faveur de l'emploi, mais peuvent l'être avec le PDI et le PLI.

L'agrément des personnes embauchées par ces organismes, auprès de l'ANPE est indispensable pour :

- s'assurer du profil des bénéficiaires

- faire de l'insertion par l'activité économique un recours possible parmi les

possibilités offertes dans le cadre du service personnalisé

- faciliter le passage d'une structure à une autre dans le cadre du parcours d'insertion

- réussir l'accès à l'emploi à l'issu de la période d'insertion.

Pour obtenir l'agrément, il est donc nécessaire d'établir un diagnostic préalable, qui sera effectué par les travailleurs sociaux (le plus souvent les référents RMI), l'agence locale des bassins d'emploi, et les partenaires de l'ANPE (Mission locale, PLI, PAIO...).

Dans ce cadre, le PLIE est l'instance qui permet d'articuler les actions de chaque acteur de l'IAE sur un bassin d'emploi donné.

2 - Descriptif des principaux dispositifs de l'insertion par l'économique :

a - Les Associations Intermédiaires (A.I)

Les associations intermédiaires doivent faciliter l'insertion sociale et professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés particulières, en les mettant à disposition d'utilisateurs à titre onéreux, mais sans but lucratif, et en leur assurant un accompagnement adapté. Les associations intermédiaires interviennent sur un territoire précisé dans la convention avec le Préfet

Les associations Intermédiaires interviennent en début de parcours d'insertion par un premier placement en entreprise, dans une association ou une collectivité locale, et ce, pour une durée limitée. Ce travail permet de repérer les capacités d'adaptation de la personne sur un poste de travail. On oriente ensuite la personne vers une ETTI (Entreprise de Travail Temporaire par l'Insertion)

Les associations intermédiaires concernent divers publics tels que les personnes au RMI, les CLC, les EEH, les ASS, les API, les anciens prisonniers, les personnes en post désintoxication, et les moins de 26 ans sans qualification.

Les associations intermédiaires permettent un accompagnement social et professionnel. Elle peut aider à la recherche d'emploi, mettre en place un contrat d'orientation, de stage d'insertion à la formation et à l'emploi.

Les types de contrats proposés par les associations intermédiaires sont des CDD, des CDI à temps partiel et des contrats de mise à disposition.

Les associations intermédiaires bénéficient d'aides telles que les exonérations des charges sociales dans la limite de 750h/personne et par an, le financement de l'accompagnement social et professionnel par le FSE (Fond Social Européen), ainsi qu'une aide au démarrage, au développement et à la consolidation par le fond départemental pour l'insertion (première année uniquement).

b - Les Entreprises d'Insertion (E.I)

Elles font partie du secteur marchand et effectue la vente de biens et de services.

L'entreprise d'insertion facilite l'exercice d'une activité économique pour une période limitée. L'entreprise d'insertion a un projet social, en fonction des personnes embauchées (par exemple, le réentraînement au rythme de travail, le respect des horaires, etc.)

L'embauche est effectuée sous un contrat de travail aidé ou un contrat d'apprentissage. Les aides institutionnelles sont diverses :

L'état alloue une aide forfaitaire au poste, en remboursant les frais d'encadrement et d'accompagnement social, ainsi qu'une compensation sur la productivité.

L'entreprise d'insertion bénéficie d'une exonération des charges patronales et de sécurité sociale.

D'autre part, le FSE, la Direction du ministère de l'emploi et de la solidarité verse une aide au titre d'actions spécifiques en faveur des salariés embauchés.

D'autres fonds peuvent être débloqués, comme le fond de garantie pour l'insertion par l'activité économique, et le fond de garantie pour les structures d'insertion, géré par l'Institut de développement de l'économie sociale.

c - Les Entreprises de Travail Temporaire d'Insertion (ETTI)

Les ETTI permettent aux employés de bénéficier d'une expérience professionnelle et d'un accompagnement spécifique, en vue de faciliter l'accès au marché du travail du secteur marchand.

Les ETTI reposent sur une activité exclusive concernant l'insertion des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles spécifiques.

Les bénéficiaires doivent être inscrits dans cet organisme.

D'autre part, les ETTI sont tenues de mettre en place des dispositifs spécifiques d'accueil et d'accompagnement des publics. Enfin, elles sont conventionnées par l'Etat.

Le public est accompagné par une personne spécifique chargée de l'accompagnement, d'aider à trouver un travail, une formation, mais aussi de chercher à négocier avec les entreprises des missions de travail temporaire adaptées à l'objectif d'insertion et au parcours d'insertion des personnes suivies.

Les contrats proposés en ETTI sont des contrats de mise à disposition et des contrats de mission.

Les aides sont allouées par l'Etat, au titre de l'aide aux postes, destinée à assurer le fonctionnement de l'accompagnement social et professionnel, et qui est déterminé en fonction du nombre de salariés en insertion.

d - Les contrats de travail aidés.

« Le contrat aidé relève de la politique de l'emploi afin de supprimer les difficultés posées par le problème légal du motif d'embauche. » ( S. Ebersold, p 88)

Les contrats aidés sont sous le coût d'un conventionnement tripartite entre l'Etat, l'employeur et l'employé. L'état étant représenté par les collectivités territoriales, de type ANPE, Département, CAF...

Ces contrats de travail s'articulent sur deux axes essentiels :

- l'incitation des employeurs potentiels au travers des abattements fiscaux et des crédits d'impôt

- l'insertion des publics les plus en difficulté sur le marché du travail

D'autre part, il est nécessaire de rappeler que ces contrats concernent en majorité des emplois peu ou pas qualifiés, même s'il existe une tendance à l'embauche surqualifiée de certains publics pour des postes normalement destinés au marché de l'emploi classique.

Nous rappelons à notre lecteur l'effet « emploi-jeune », destiné préalablement au moins qualifiés, et qui voyait ses critères de recrutement se situer sur des niveaux bac + 2, ou encore les contrats de professionnalisation adulte que l'on retrouve actuellement sur le site de l'ANPE, et qui n'hésite pas à positionner le niveau de recrutement au Master...

L'effet pervers de ce type de contrat est bien d'utiliser de la main d'oeuvre de haute qualification à moindre coût et pas seulement le contraire, comme l'explique Pierre Courbebaisse dans son dernier ouvrage (p73).

Certes, l'incitation fiscale auprès des employeurs pour les emplois peu qualifiés est avantageuse, mais elle l'est encore plus sur des emplois hautement qualifiés, qui permet de disposer de main d'oeuvre très qualifiée à moindre coût.

Le CI-RMA (Contrat d'Insertion-Revenu Minimum d'Activité).

Ce contrat s'adresse aux allocataires RMI, ASS, API, AAH depuis 6 mois au cours des derniers 12 mois.

Ce contrat est un CDD de 6 mois renouvelable deux fois, soit 18 mois au total. Il n'exige pas d'accompagnement spécifique ou de formation professionnelle.

Les conditions d'embauche sont spécifiées par convention entre l'employeur, l'employé et le département.

La rémunération se situe au niveau du SMIC horaire7.

L'employeur reçoit une aide forfaitaire égale au montant du RMI8 pour une personne seule, cumulée aux dispositifs fiscaux en vigueur pour ce type de contrat.

Le CIE (Contrat Initiative Emploi).

Ce contrat s'adresse à toute personne ayant des difficultés particulièrement difficiles à l'accès à l'emploi.

C'est un CDI ou un CDD de 24 mois maximum.

Il n'est pas prévu d'accompagnement spécifique ou de formation obligatoire, mais cela est fortement recommandé.

La rémunération se situe au niveau du SMIC horaire.

L'employeur reçoit une aide mensuelle maximum égale à 47% du SMIC pendant la durée de la convention ; d'autre part, il y a une possibilité de cumul avec les exonérations fiscales en vigueur.

Le C.A (Contrat d'Avenir).

Il est destiné aux allocataires du RMI, ASS, API, AAH depuis 6 mois au cours des derniers 12 mois.

C'est un CDD de 2 ans renouvelable dans la limite de 3 ans (5 ans pour les 50 ans et plus).

Dans les faits, le CA a rencontré des difficultés suite à un conflit entre les départements et l'état : l'état devait reverser les sommes RMI correspondantes à chaque CA signé au département. Pourtant, considérant que le signataire CA ne fait plus partie du dispositif RMI (alors que, dans les textes, il en fait toujours partie), l'état refuse de reverser ces sommes indispensables au financement du dispositif.

De ce fait le Département du Nord a gelé les contrats d'avenir à destination du public RMI, de part la perte financière que cela entraîne...

7 Depuis le 1er juillet 2006, le SMIC horaire brut s'élève à 8,27€, soit 1254, 28€ mensuels sur la base de la durée légale des 35 heures hebdomadaires

8 Le montant du RMI pour une personne seule d'élève à 440,86€ jusqu'à décembre 2007.

Aujourd'hui, le contrat d'avenir est ouvert en fonction du statut des personnes, et on essayera de cumuler plusieurs statuts pour permettre à l'allocataire RMI de bénéficier d'un CA (ex : L'allocataire est aussi AAH).

Le contrat d'avenir permet un accompagnement spécifique, avec un référent de parcours ; d'autre part la formation professionnelle est obligatoire.

Il est rémunéré au SMIC horaire à hauteur de 26h semaine.

L'employeur reçoit une aide forfaitaire égale au RMI pour une personne seule, ainsi qu'une aide dégressive pour le solde restant à sa charge (1ère année : 75%, 2ième année : 50%, et 3ième année : 25%). S'y ajoutent des exonérations : taxe sur les salaires, taxe d'apprentissage, taxe au titre de l'effort de construction, cotisations de sécurité sociale.

Le C.A.E (Contrat d'Accompagnement à l'Emploi).

Il s'adresse, comme le CIE, à toute personne ayant de sérieuses difficultés à trouver un emploi.

C'est un CDD à temps partiel ou plein. Dans les faits, la plupart des CAE sont proposés à hauteur de 20h par semaine.

Il est d'une durée de 6 mois dans la limite de 24 mois.

Il n'exige pas d'action d'accompagnement ou de formation, même si la recommandation reste forte.

Le CAE est rémunéré au SMIC horaire.

L'employeur reçoit une aide à hauteur de 85% du SMIC et est exonéré de la taxe sur les salaires, de la taxe d'apprentissage, de la taxe due au titre de l'effort de construction et des cotisations de sécurité sociale.

Le contrat de professionnalisation

Il concerne les demandeurs d'emploi de plus de 26 ans (DELD9).

C'est un CDI ou un CDD qui dure de 6 mois à 1 an (si un accord de branche existe, extensible à 2 ans).

La formation est obligatoire, et doit être entre 15% et 25% du contrat, avec un maximum de 150h.

La rémunération est égale au SMIC horaire.

Les employeurs sont exonérés de cotisations patronales de sécurité sociale pour les 16-25 ans et pour les DELD de 45 ans et plus.

(Donc entre 25 et 45 ans, les personnes ont peu de chance de signer un tel contrat).

Le CNE (Contrat Nouvelles Embauches).

Aucune condition de statut.

C'est un CDI avec des conditions de licenciement simplifiées durant les deux premières années de l'embauche.

Notons qu'à l'heure où nous rédigeons ce mémoire, le nouveau Chef de l'Etat à promis la suppression des différents types de contrat de travail, en proposant le « contrat unique ».

9 Demandeur d'emploi depuis plus d'un an, pour l'ANPE.

e - L'accompagnement et la médiation à l'emploi

L'accompagnement et la médiation à l'emploi s'inscrivent dans un travail de médiation engagé en direction des entreprises, afin de créer les meilleures conditions d'accès à l'emploi. Cette prestation vise à favoriser l'embauche des personnes que les entreprises

n'embaucheraient pas spontanément, en levant des critères subjectifs d'embauche.

L'accompagnement à l'emploi vise à insérer les personnes sur des emplois durables (CDD de plus de 6 mois ou CDI)

La médiation qui intervient dans le cadre de l'accompagnement à l'emploi et dans l'emploi, doit permettre la captation de l'offre d'emploi et de son traitement, la mise en relation de partenariat avec l'entreprise, le travail sur les freins aux recrutements, l'intégration sur le poste de travail, le suivi des nouveaux salariés et les conditions de maintien dans l'emploi. Elle doit par ailleurs rassurer l'entrepreneur, en mettant en place ce dispositif de suivi des nouveaux salariés.

Il y a une sélection préalable des individus pour garder une crédibilité au niveau des entreprises et effectuer un maximum de placement. C'est pourquoi le travail en amont avec les personnes à placer est essentiel, car il permet de préparer le public à l'emploi et doit l'aider à franchir les critères de sélection.

D'autre part, le dispositif tend à diminuer la concurrence existante sur les postes proposés, en positionnant un nombre limité de personnes candidates à l'embauche.

Notons que la médiation est plus difficile avec les grandes entreprises car les rapports sont plus institutionnels dès lors qu'il existe un processus DRH.

L'accompagnement dans l'emploi, qui intervient après l'embauche de la personne, permet de révéler les faiblesses et les atouts des personnes ; lorsque l'échec de cette prestation survient, un travail de partenariat avec le référent, le médiateur à l'emploi et la personne doit permettre de résoudre les difficultés qui avaient été mal identifiées.

D'autre part, le travail peut être révélateur de problèmes sous jacent, d'où l'importance du suivi durant une période donnée après l'embauche de la personne.

La difficulté principale de l'accompagnement à l'emploi est de convaincre les entreprises à jouer le jeu de ce suivi, qui peut être ressenti comme une intrusion ; d'autre part, il importe d'effectuer le suivi de façon discrète par crainte d'une stigmatisation de la personne concernée.

f - Les clauses d'insertion dans les appels d'offres publics

L'article 14 du Code des marchés publics stipule que " la définition des conditions d'exécution d'un marché dans les cahiers des charges peut viser à promouvoir l'emploi de personnes rencontrant des difficultés particulières d'insertion, à lutter contre le chômage ou à protéger l'environnement. Ces conditions d'exécution ne doivent pas avoir d'effet discriminatoire à l'égard des candidats potentiels ".

De plus en plus, les maîtres d'oeuvre publics (collectivités territoriales, locales, bailleurs sociaux, etc..) introduisent des clauses d'insertion dans le cadre de leurs marchés publics.

L'entreprise retenue pour le marché doit alors réaliser un certain nombre d'heures de travail en employant des personnes en parcours d'insertion professionnelle.

Les clauses d'insertion peuvent être prévues dans les cahiers des charges des marchés publics en tant que condition d'exécution du marché, et doivent promouvoir l'emploi des personnes ayant des difficultés particulières d'insertion. La clause d'insertion réserve un pourcentage d'heures du chantier à des personnes éloignées de l'emploi. Les conditions d'exécution ne doivent pas avoir d'effet discriminatoire à l'égard des candidats potentiels.

Les chantiers concernés par les clauses d'insertion ne sont pas limités : chantiers de construction, collecte des déchets, entretien d'espaces verts, gardiennage, travaux de voierie, recyclage de papier etc.

La structure qui négocie l'intégration de ces clauses apporte son soutien à l'entreprise en faisant appel à ses partenaires de l'emploi et de l'insertion, pour définir les modalités d'exécution des clauses les plus appropriées et les besoins en formation.

La recherche de candidat et le volet administratif sont pris en charge par la structure. La clause d'insertion sociale permet une embauche sous trois possibilités :

L'embauche classique en CDI ou CDD

La sous-traitance ou la co-traitance avec une entreprise d'insertion, basé sur un pourcentage d'heures de production qui peut porter sur un ou plusieurs lots du marché

La mutualisation des heures d'insertion, au travers des missions dans plusieurs entreprises (ETTI, GEIQ, A.I)

Dans tous les cas, la personne continue d'avoir un référent pour l'accompagner dans ses démarches sociales

Ce dispositif est une collaboration directe entre les entreprises et les acteurs de l'insertion professionnelle et de la formation. Il peut permettre des sorties positives de façon concrète et rapide.

La coordination des dispositifs de l'IAE est nécessaire pour optimiser le partenariat local, en jouant le rôle de régulateur et de relai entre la sphère économique et la sphère sociale, et en promouvant un projet collectif de développement local. C'est le rôle que joue le PLIE.

C - Le Plan Local d'Insertion pour l'Emploi / Plan Local d'Insertion par l'Economie (PLIE).

1 - Qu'est ce qu'un PLIE ?

La circulaire 93-2 du 12 janvier 1993 décrit le PLIE comme ayant pour objectif de " favoriser le retour à l'emploi des personnes les plus en difficulté et initié par une collectivité locale ou un groupement de collectivité locales. Le PLIE permet de mobiliser sur des objectifs quantitatifs et qualitatifs clairement identifiés, sur une durée pluriannuelle ne pouvant excéder cinq ans l'ensemble des acteurs intervenants au plan local en faveur de l'insertion : Communes, département, région, entreprises, organisations socioprofessionnelles, structures d'insertion et réseaux associatifs aux côtés de l'Etat"

Le PLIE apparaît la plupart du temps sous la forme d'une association loi 1901, d'un groupement d'intérêt public (GIP) ou est intégré à une structure déjà présente, de type CCAS, ou Mission Locale... (Tout en ayant ses propres financements).

L'animation est assurée par une équipe réduite dirigée par le responsable du PLIE qui participe au comité opérationnel. L'externalisation des fonctions opérationnelles est privilégiée.

L'objectif du PLIE est d'harmoniser les diverses actions publiques locales pour favoriser l'accès et le retour à l'emploi des personnes ayant des difficultés d'insertion. Il accompagne les publics dans l'accès à l'emploi durable.

Créé sur l'initiative d'une commune ou d'une structure intercommunale, le PLIE coordonne l'ensemble des acteurs de l'insertion sociale et professionnelle tels que le Département, le Conseil Général, la Commune, les Entreprises, les organismes socioprofessionnels, les structure d'insertion par l'activité économique, les centres de formation, les associations...

Le PLIE ne s'intéressent pas exclusivement aux allocataires du RMI, et accueille tout type de public : séniors, juniors, RMI, Adulte Handicapé (A.H), Allocataire de Parent Isolé (API), etc.

Les critères récurrents concernant l'évaluation des difficultés d'insertion sociale et professionnelle sont :

- L'exclusion durable du marché de l'emploi : DELD ( Demandeurs d'Emploi Longue Durée) RMI...

- Le cumul de difficultés sociales et professionnelles : problèmes financiers, familiaux,

de logement, de santé, qui peuvent entraîner une marginalisation de la personne - Les jeunes ayant de grave problème d'insertion

- Les femmes seules dépendant de l'API (allocation parent isolé) ou du RMI.

Au 1er mars 2007, il existait 205 PLIE 10 (en France).

2 - Le développement des parcours d'insertion au sein du PLIE :

Les parcours individualisés proposés dans le cadre d'un PLIE associent des actions d'accueil, d'accompagnement social, d'orientation, de formation, d'insertion et de suivi. Chaque parcours est mis en place avec le bénéficiaire, il est individualisé, pensé par étapes et en lien avec le marché de l'emploi local.

Le Plan contribue à une meilleure gestion de l'accueil des personnes en difficultés et de leur parcours individualisé. Aussi pour renforcer la cohérence et l'efficacité des diverses politiques d'insertion, il doit permettre une meilleure articulation des champs d'action entre les différents acteurs dans l'objectif d'optimiser l'accès à l'emploi pour le public. Le PLIE est par ailleurs un outil de promotion des entreprises ayant un objectif d'insertion.

10(Source : http://www.ville.emploi.asso.fr/uploads/diaporama_plie_Conso_2005.ppt#289,3, Le PLIE : outil de développement local et partenarial)

Dans cette optique, le PLIE participe à la conception, au développement et à l'aide au financement des projets comme la création de nouvelles structures d'insertion professionnelle qui proposent de nouvelles activités pour des besoins non satisfaits sur le marché des biens et services, mais aussi supporte la création de groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ) et enfin, fait une recherche systématique des actions liée à l'insertion professionnelles et sociales dans la passation des marchés publics locaux (par exemple via les clauses d'insertion).

L'accueil et l'orientation vers un PLIE sont assurés par les organismes en contact avec les personnes visées par le dispositif. Sont notamment impliqués les missions locales, l'ANPE, les associations du champ sanitaire et social, les CCAS...

Réunis en comité opérationnel animé par un responsable du PLIE, ces organismes se chargent de l'organisation de chaque parcours d'insertion individualisés, de la coordination et du suivi des actions... Ce comité effectue également des bilans réguliers de la situation des publics et de la mise en oeuvre des actions.

La réalisation technique des parcours est confiée à différents opérateurs et prestataires
(entreprises, organismes de formation, structures d'insertion par l'économique...) par voie de
convention. Le comité opérationnel assure la liaison avec ces partenaires.

Le renforcement des relations avec les milieux économiques le plus en amont possible du processus d'élaboration du PLIE constitue un facteur clef de sa réussite. La mobilisation des entreprises, de leurs représentants et des structures locales de développement économiques (organismes consulaires, société d'économie mixte, clubs d'entreprises, groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification...) doit favoriser l'amélioration de la gestion de fin de parcours, l'adéquation des parcours aux possibilités réelles d'emploi et l'élargissement des itinéraires en entreprise.

3 - Les financements du PLIE :

L'élaboration et le fonctionnement d'un PLIE sont financés par plusieurs sources, principalement par les collectivités locales initiatrices et le FSE11.

L'Etat intervient aussi par la mobilisation des instruments d'insertion. Il apporte sa contribution au financement des phases d'études et d'élaboration des projets de plans et participe aux coûts de leur évaluation.

Il intervient dans le cadre de la contractualisation au titre de la politique de la Ville, les contrats de projets Etat-Région.(CPER)12, et dans le cadre du droit commun (Ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement).

11 FSE : Fond Social Européen

12 Un contrat de projets État-région (CPER un document par lequel l'État et une région s'engagent sur la programmation et le financement pluriannuels de projets importants tels que la création d'infrastructures ou le soutien à des filières d'avenir. D'une durée de sept ans, les contrats de projets État-région succèdent aux contrats de plan créés par la loi du 29 juillet 1982 portant réforme de la planification, que l'on doit à Michel Rocard. Le gouvernement, par l'intermédiaire du préfet de région représenté par son secrétaire général aux affaires régionales (SGAR) s'accorde avec l'exécutif de la région sur la réalisation de projets relatifs à l'aménagement du territoire régional et sur la part de chaque instance dans le financement. D'autres collectivités (conseils généraux, communautés urbaines...) peuvent s'associer à un CPER à condition de contribuer au financement des projets qui les concernent.

Les autres collectivités territoriales telles que le Conseil Régional et le Département participent au financement du PLIE.

Autres participations financières envisageables : celles en provenance d'entreprises, d'offices HLM, d'entreprises publiques...

4 - Une évaluation régulière :

Bien qu'ils soient spécifiques aux besoins et aux moyens de chaque collectivité, les PLIE ont des points communs :

- Une même finalité : la lutte contre les exclusions ;

- Un dispositif contractualisé sur une durée pluriannuelle avec des objectifs quantitatifs et qualitatifs suivis et évalués en permanence;

- Un souci de mise en cohérence et de complémentarité du parcours d'insertion. Et ce, avec toujours le même objectif : conduire à l'emploi des publics en difficulté.

- Une méthode identique : le partenariat territorial. Les objectifs, les priorités et les moyens financiers du PLIE sont arrêtés au sein d'un comité de pilotage réunissant des partenaires financiers et institutionnels (Etat, commune, conseil régional, conseil général, ANPE, mission locale...), animé par le Président du PLIE et par le Préfet.

Ce comité de pilotage s'assure du respect des programmes de travail défini, et fixe les objectifs et les publics prioritaires, les actions, et enfin, définit le budget et les moyens. Le comité opérationnel vérifie la mise en oeuvre des orientations du comité de pilotage et organise les relations avec les opérateurs et les prestataires.

Enfin, le PLIE fait l'objet d'une évaluation par un membre extérieur sur l'aspect quantitatif et qualitatif de ses actions

L'Etat a confié :

- à EUROPLIE (association créée en 1997 qui regroupe des représentants administratifs et techniques des PLIE) une mission d'animation des ressources de l'ensemble du dispositif ;

- à l'association Alliance Villes Emploi une mission de sensibilisation et de mobilisation des élus pour contribuer au développement cohérent des PLIE.

5 - Le réseau partenarial du PLIE

Il est très développé et diversifié. En voici les principaux éléments :

Structures

Type de partenariat

Etat, Région, département, ANPE, Mission locales...

Financier et institutionnel

Missions locales, ANPE, Associations

sanitaires et sociales, CCAS...

Accueil et orientation du public vers le PLIE

Entreprises, Organismes de formation,

Réalisation des parcours d'insertion

 

structures d'insertion par l'activitééconomique

 

Organismes consulaires, sociétés d'économie mixte, clubs d'entreprises, GEIQ...

Relations avec le monde de l'entreprise

privée/marché du travail

 

La formation :

Les types de formations proposées sont :

- Pré qualifiante comme la remise à niveau

- Qualifiante comme le diplôme le certificat

- Non qualifiante remise à niveau, formation sans l'évaluation

La formation est effectuée par les centres de formation gérée par l'État :

- AFPA qui propose des formations qualifiantes

- GRETA qui propose des formations gérées par l'Education Nationale

- APP gérées par le Conseil Général qui propose des ateliers et des modules au travers le porte clef formation.

- Les organismes privés et, les écoles privées ou non, les associations comme la Croix-Rouge

- Les associations chantier insertion des associations d'insertion et les entreprises insertion.

Les financements diffèrent selon le statut de la personne.

Cela concerne par ailleurs les allocataires de l'allocation parent isolé (API), les personnes de plus de 25 ans et les contrats aidés.

Il y a risque de rejet pour :

- Les bénéficiaires ayant des diplômes ou/et une expérience professionnelle leur permettant de travailler

- Les études universitaires sauf dérogation exceptionnelle

Le financement des formations concerne : a - Les actions non qualifiantes :

Formations de moins de 40 heures qui concernent les pré- formations, les remises à niveau, la préparation au concours (excepté les APP et les actions collectives), le BAFA, le BAFD, le BNS..., le DAEU A et B, le certificat de conduite (cariste, habilitation EDF-GDF...), le permis B. (demande argumentée + 2 devis).

Financements et cofinancements : conseil général

La demande est faite par les référents qui transmettent au pole insertion (PLIE, CLI, Cellule Appui) et qui fait passer le dossier en commission technique départementale pour une validation en conseil général.

b- Formations qualifiantes et formations de plus de 40 heures :

Sont concernées les formations PRF qui ont des crédits régionaux à 100 %.

Le RMI est maintenu et l'inscription à l'ANPE est obligatoire.

Les formations hors PRF (si impossibilité d'inscription) : prise en charge à hauteur de 4600 € ou 1200 h en centre de formation.

Formation de 430 heures à 1200 heures : financement par le dispositif RMI. La prise en charge de la couverture accident du travail se fait par la DDTE.

Les formations supérieures à un an sont prises en charge par le bénéficiaire qui peut effectuer une demande de dérogation.

Toutefois :

Les formations hors région peuvent être argumentées.

Les bénéficiaire RMI qui n'ont jamais travaillé peuvent être considéré comme des étudiants c'est pourquoi il faut demander une dérogation auprès de la CLI avec une lettre de motivation et le contrat d'insertion.

Dans tous les cas il faut passer par le référent pour faire la demande afin d'évaluer la cohérence du projet et d'évaluer la situation sociale de la personne.

Le financement n'est pas prévu pour les personnes diplômées et est inexistant après la prise en charge d'une première formation

Le recours est possible en cas de refus en s'adressant au directeur de la D. G. A.S. ou au tribunal administratif

Les modalités de prises en charge par organismes de droit commun : APP : gratuit

La prise en charge est effectuée par l'État néanmoins les délais sont longs (trois mois minimum). Cette formation débute par une première information collective depuis un entretien individuel et des tests de niveau. Ceci aboutit à une intégration dans le module selon disponibilité. Le choix de modules reste restreint.

AFPA : gratuit

Le délai d'attente est long (1an), il faut être capable de s'adapter au lieu de formation selon le type de formation choisie, l'entrée s'effectue par tests de niveau, dossier et entretien.

GRETA : gratuit

Les entrées et sorties en formation sont possibles en fonction des calendriers de formation. Les modalités d'intervention sont différenciées : formation face à un formateur, formation en

groupe ou individuelle, coaching, formation à distance accompagnée, utilisation de plateformes numériques.

c - Les modalités de prises en charge pour les organismes privés :

Pour les autres organismes, la prise en charge peut être effectuée en partie par les bénéficiaires et le PLIE qui les dossiers validaient.

Le dossier doit comporter un devis, une copie du contrat d'insertion, la note d'opportunité du référent, le curriculum vitae de la personne et éventuellement une lettre de motivation de celle-ci. Il n'y a pas d'obligation de résultat et l'assiduité est surveillée par le référent.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore