WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déterminants des comportements sexuels à  risque d'infection aux IST/VIH/sida chez les adolescents au Niger

( Télécharger le fichier original )
par Djibrilla MODIELI AMDOU
Université Yaoudé II SOA - Diplome d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie DESSD 2008
  

précédent sommaire suivant

I-3 Caractéristiques socio-économiques

En plus de ce contexte socio-démographique contraignant, le Niger doit faire face à une crise économique et financière liée à un environnement geo-économique difficile : désertification croissante, poids excessif de la dette extérieure, chute du cours de l'uranium et détérioration des termes de l'échange. La persistance de la crise économique, ainsi que la paupérisation des populations constituent d'importants facteurs qui entravent la lutte contre l'épidémie du VIH/SIDA.

Le Niger figure parmi les pays les plus pauvres du monde en matière de développement. Le PNUD le classe au 174ème rang sur 177 pays couverts par le rapport de 2007 sur l'indice de développement humain (IDH). Le phénomène de pauvreté affecte environ 2 ménages sur 3. Notons que cet IDH qui était de 0,243 en 1975 et de 0,292 en 2001, évolue très lentement. Cette lenteur dénote certaines difficultés que rencontre le pays pour amorcer une amélioration rapide et durable des conditions de vie de sa population.

L'économie nigérienne repose essentiellement sur l'agriculture et l'élevage, deux secteurs d'activités fortement influencés par les conditions climatiques. Le revenu national brut par habitant est évalué à 210$ US6(*). La pauvreté, plus accentuée dans les zones rurales, touche plus les femmes que les hommes. Les causes de cette pauvreté sont la forte croissance démographique, les sécheresses successives ayant entraîné de mauvaises récoltes, la dégradation du potentiel productif, l'exode rural. La période de la saison sèche allant d'octobre à juin est une période propice à une migration interne des jeunes des zones rurales vers les zones urbaines et minières et externe vers les pays de la sous-région.

Le Niger est un pays sahélien disposant de ressources naturelles limitées. Il est classé parmi les Pays les Moins Avancés (PMA) et éligible à l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Le phénomène de la pauvreté est apparu et s'est amplifié dans les années 90 avec une détérioration continue des conditions de vie des ménages.

La fragilité aux facteurs externes et la pauvreté sont parmi les caractéristiques de l'économie du Niger qui ont les plus importantes implications sur la santé. L'économie est essentiellement basée sur une agriculture de subsistance et un élevage extensif qui sont les premières sources d'emploi et de revenus de la majorité des ménages nigériens.

Par ailleurs, le secteur non agricole est dominé par l'exploitation de l'uranium qui fournit une part importante des recettes d'exportation. Ainsi, les combinaisons des conditions climatiques et des cours mondiaux de l'uranium ont déterminé les performances de l'économie du pays et les capacités internes de réponse des ménages et de l'Etat aux problèmes de santé au cours des dernières décennies. Avant le milieu des années 1970, le secteur rural occupait plus de 80% de la population active et contribuait à hauteur de 60% au produit intérieur brut (PIB). A cause de la dépendance de l'économie aux aléas climatiques, les années de sécheresse se traduisent par une réduction drastique de la base de ressources de la majorité des ménages ruraux. Tel a été le cas au cours de l'année 1982, qui a été caractérisée par une sécheresse ayant entraîné la perte de la majeure partie du cheptel nigérien.

Pendant la période de 1975 à 1982, cependant, l'amélioration de la pluviométrie a contribué à une croissance de la production agricole et à la reconstitution du cheptel. Par ailleurs, sous l'impulsion de la demande et des cours mondiaux, l'économie a été soutenue par une augmentation des recettes issues de l'exportation de l'uranium entre 1975 et 1982. La combinaison de ces facteurs externes favorables a ouvert une période d'importants investissements et l'expansion des dépenses publiques.

Depuis 1982, l'économie du pays est sous ajustement. Suite à la chute du cours de l'uranium, le Niger est confronté à des difficultés socio-économiques qui se sont caractérisées par une nette dégradation des finances publiques et un déséquilibre profond de la balance de paiement ; tout ceci conduisant à une dégradation des conditions de vie des ménages.

L'activité économique et financière se caractérise au plan international par la chute continue des cours mondiaux des matières premières, la hausse des prix des produits manufacturiers et la remontée des cours du pétrole et du dollar.

La mise en oeuvre des Programmes d'Ajustement Structurel au cours de la période 1980-2000 a entraîné des réformes structurelles et institutionnelles qui ont permis une amélioration du cadre macroéconomique sans améliorer les conditions de vie des populations. L'encours de la dette du pays en 2000 a été jugé insoutenable, ce qui lui permis (eu égard à la mauvaise performance de son économie) d'être éligible à l'initiative PPTE en 2000.

Au cours de ces dernières années, la structure du PIB est dominée par le secteur tertiaire. Ce dernier a fourni environ 45% du PIB annuel au cours de la période 1990-2000. Malgré les conditions climatiques sévères et la dégradation de l'environnement physique, la part du secteur primaire dans le PIB n'est pas négligeable. Il contribue au PIB à hauteur de 40% au cours de la même période, avec une prépondérance de l'agriculture et de l'élevage.

Au plan régional, les événements intervenus en Cote d'ivoire au cours du mois de septembre 2002 ont eu de répercussions sur les économies des Etats membres de l'UEMOA, et le Niger en particulier.

Au plan national, les perturbations d'origine interne (le Niger est actuellement à sa cinquième république) et les répercussions de la crise ivoirienne ont rendu la situation économique et financière globalement non satisfaisante.

En 2005, l'activité économique, mesurée par le PIB réel, a enregistré un taux de croissance de 7 % après une baisse de 1 % en 2004 et une hausse de 3,3 % en 2003, pour un taux d'accroissement de la population de 3 %. La bonne tenue de l'activité en 2005 est en rapport avec la bonne campagne agricole 2005-2006. Sur la période allant de 1990 à 2005, l'activité économique a connu une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 3 %.

Ce résultat enregistré sur le plan macroéconomique au cours des dernières années n'a pas été suffisant pour créer les conditions d'un développement durable soutenu. En effet, les indicateurs de pauvreté calculés à partir des données de l'Enquête Nationale sur le Budget et la Consommation de 1989-1990 en milieu urbain et 1992-1993 en milieu rural et l'Enquête QUIBB de 2005 sont restés pratiquement identique (63 % contre 62%).

Dans cette conjecture, la lutte contre la pauvreté devient une autre priorité nationale.

La réduction de la pauvreté constitue à la fois une préoccupation majeure et un défi autant pour le Gouvernement du Niger que ses partenaires au développement. Pour relever ce défi, le Niger s'est doté, au cours de l'année 2002 d'une stratégie de réduction de la pauvreté (SRP). L'élaboration de la SRP traduit les engagements pris par le Gouvernement du Niger avec la communauté internationale par son adhésion aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont l'objectif premier est de réduire de moitié l'incidence de l'extrême pauvreté d'ici 2015. Il s'agit d'une nouvelle stratégie visant à impulser davantage les acteurs sociaux, notamment par l'amélioration de l'accès aux services de santé, à l'éducation, à la formation professionnelle, aux services d'hygiène et d'assainissement, en vue d'une amélioration subtancielle du cadre de vie des populations. Au regard des 8 objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies, le bilan d'action des plans de lutte contre la pauvreté reste mitigé.

Face à cette crise, les pouvoirs publics ont pris des mesures d'austérité, avec le soutien du FMI et de la B.M, pour contenir les déséquilibres internes et externes. Ces mesures s'appuient sur une limitation des charges et une mobilisation accrue des ressources. Ces mesures s'accompagnaient d'un certain nombre de reformes visant à renforcer le rôle du secteur privé dans l'économie, et à restaurer le secteur parapublic.

Malgré ces mesures et les espoirs d'exploitation industrielle de l'or et du pétrole nigérien nourris par les résultats des premières prospections, le Niger n'a pas encore retrouvé le chemin de la croissance économique. Ainsi, en plus de la fragilité économique, la pauvreté continue d'être parmi les principales caractéristiques de la situation économique du pays.

Mais cette crise socio-économique affecte plus particulièrement le monde rural avec comme conséquences, le déficit alimentaire structurel, la dégradation continue de l'écosystème, la paupérisation croissante des campagnes, l'exode rural massif et un état de santé précaire.

* 6 Source: FAOSTAT, Banque Mondiale, 2006

précédent sommaire suivant







Cactus Bungalow - Bar Restaurant on the beach @ Koh Samui