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Contribution à  la mise en place d'une démarche qualité à  la société camerounaise de palmeraies Socapalm

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par Landry Fulbert TCHAMBIA PAHO
Ecole Nationale des Sciences Agro Industrielles (ENSAI) de Ngaoundéré - DESS en contrôle et gestion de la Qualité, option Environnement 2005
  

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1- Les points forts

L'une des missions que s'est assignée la Direction Technique il y a quelques temps c'est l'optimisation de la production d'une huile de qualité et le maintient du taux d'extraction d'huile à 20 à 20,5 %. Dans cette optique, l'huilerie de Nkapa a donc bénéficié non seulement de la remise en fonctionnement de bon nombre de ses équipements, mais en plus elle s'est dotée progressivement de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie. Nous citerons le centrifigeur du jus brut Westfallia qui a été remplacé par les centrifugeurs « Stork » puis par deux clarificateurs Flottweg à trois phases, c'est-à-dire séparant d'un coup le jus brut en huile semi-finie, eau et boue. De plus il a été entrepris la révision complète de la centrale thermique. Le réseau électrique quant à lui recevra dans les prochains jours un coup de neuf. Du point de vue humain, l'huilerie de Nkapa s'est adjointe les services de quelques personnels hautement qualifiés à savoir un Directeur de Production Industrielle pour remettre le process dans un état de fonctionnement normal. La norme ISO 9001 de 2000 en son chapitre 6.3 stipule que : « l'organisation doit déterminer, fournir et entretenir les infrastructures nécessaires pour obtenir la conformité du produit... ». L'usine de Nkapa a aussi bénéficié de l'expérience d'un chef d'huilerie et d'un chef de maintenance qualifié. Les opérations de maintenance s'en sont retrouvées renforcées. En plus des équipements associés aux processus, un point d'orgue est entrain d'être mis sur les bâtiments, les espaces de travail qui reçoivent en ce moment un coup de neuf.

2- Les points faibles

1-1- Une grande variabilité de la matière

On note une très grande variabilité de la matière première. La matière première (régimes) en provenance des plantations industrielles ou des plantations villageoises est usinée sans un contrôle de sa qualité, alors que nous savons très bien que la qualité de la matière première influencera la qualité du produit fini. En effet il existe des caractéristiques visuelles des régimes qui permettent de prédire de quelques caractéristiques qu'aura le produit fini. Les régimes usinés sont souvent verts ou pourris, et les camions les transportant renferment par moment du sable. Cette situation peu paraître plus grave quand on sait que même au niveau des plantations industrielles pire encore dans celles villageoises, il n'existe pas de contrôle stricte et systématique. Cela se ressent sur l'acidité de l'huile qui est très souvent hors norme et sur le taux d'extraction qui est très fluctuant.

1-2- Un système d'information inefficace ayant une incidence sur l'efficacité de la maintenance et la qualité des décisions prises.

En effet à l'huilerie suivant une échelle de responsabilité croissante, on a au premier niveau les ouvriers ensuite les chefs de poste qui coordonnent l'activités des ouvriers du poste, et les contremaîtres de fabrication et d'entretien qui coordonnent quant à eux les activités des ouvriers de fabrication et d'entretien respectivement. Les chefs de poste ne font pas de rapport à la fin du quart. Ils sont responsables du poste c'est-à-dire répondent de tous ce qui se passe au poste, mais ne font pas un rapport à la fin du quart où ils doivent consigner le fonctionnement du poste au cours de la journée et laisser des instructions à leurs successeurs pour le second quart. La conséquence c'est que, les problèmes qu'ils ont vécus et qu'ils maîtrisent au poste en l'absence du contremaître ne sont pas signalés dans le rapport du contremaître de fabrication et quand bien même ils le sont, ce n'est pas de manière fidèle. Plus grave certains problèmes rencontrés sont même omis par le contremaître .Il faut préciser que c'est sur la base du cahier du contremaître de fabrication que le contremaître d'entretien et le chef d'huilerie adjoint bâtissent leur programme de travail journalier. Ce rapport est aussi consulté régulièrement par le chef d'huilerie. Finalement les informations circulant à tous les niveaux sont très souvent biaisées et les pannes intervenues ne sont pas réparées à temps et bloquent par moment l'usinage (environs 10heures 30minutes durant le mois de janvier).

1-3- L'absence d'une étape du process

Dans le process d'extraction de l'huile de palme, l'étape de lavage dessablage des fruits soutenue par des grands noms dans le domaine des huileries tel le groupe Speichim avec ses 77 ans d'expérience à nos jours n'existe plus. En effet suite au coût élevé des consommables du processus de lavage, notamment son tamis en aluminium, et voyons le coût relativement bas des cages de presse importées de Malaisie, la Direction technique avait décidé de supprimer cette étape. Ceci était certainement sans avoir suffisamment mesuré l'importance de cette étape dans le process principalement au niveau de la vitesse d'usure des équipements. Nous savons l'action abrasive du sable sur les aciers qui en sont les principaux constituants. Il est clair que l'huile produite peu contenir même en proportion très infime des traces de fer et d'acier, et des analyses poussées peuvent permettre de le vérifier. En outre lorsque le dessablage n'est pas effectué, ce sable se retrouve dans les tourteaux de palmiste envoyés à la chaudière. Durant la combustion, ce sable est fondu. A la moindre chute de température, il se prend en masse et forme des mâchefers de combustion dans la chaudière qui sont dangereux pour son fonctionnement. La fumée issue de cette chaudière contiendra des éléments anormaux qui seront déversés dans l'environnement et soulèveront de nouveaux problèmes environnementaux. Il faut préciser que, l'usine de Dibombari est entourée d'une population considérable dont les habitats se situent à mois de 25mètres de l'usine.

1-4- Non respect de la procédure de stérilisation

Dans une huilerie la maîtrise du taux d'extraction est d'une importance primordiale car c'est l'élément clé de la rentabilité de l'exploitation (IRHO, 1967). A l'huilerie de Dibombari, l'étape de stérilisation qui influence significativement le taux d'extraction n'est pas toujours bien réalisée. En effet à notre arrivée, le cadran enregistreur chargé de tracer le graphe des paliers de stérilisation de certaines marmites ne fonctionnait pas. Sur d'autres marmites, il fonctionnait, mais le diagramme n'a pas changé régulièrement, preuve qu'il n'est pas analysé. Le temps de chaque palier de stérilisation exigé par le chef d'huilerie n'est pas toujours respecté par les contremaîtres de fabrication. Ils nous ont avoué dans l'une de nos conversations être évalués entre autres éléments sur le nombre de cages usinées. Ceci nous emmène à penser que cette réduction du temps est volontaire, et a pour but d'obtenir un maximum de cages usinées en fin de quart. Puisque les diagrammes ne sont pas analysés quotidiennement, on ne peut le savoir. A titre d'exemple, nous prenons la journée du 25/01/07 où l'usine fonctionnant à une chaîne, on a usiné 606 tonnes de régimes frais. Cela est impossible quand on sait qu'une chaîne utilise 2 presses ayant chacune une capacité horaire de 10-12 tonnes/heures. Pour usiner ces régimes il faudrait avec ces 2 presses 25.25 heures de travail or une journée en a 24. Le taux d'extraction ce jour là est descendu à 18.71%. Après investigation, il a été démontré que la stérilisation était responsable. Pour prouver cela, nous avons vérifié les chiffres du contrôle des pertes au niveau du nombre de fruit sur régimes à la sortie de l'égrappoir. Il était de 19 au lieu de maxi 10 comme l'exige la norme.

1-5- Un manque de bonnes pratiques d'hygiène

Les camions qui assurent le transfert de l'huile de consommation de l'usine de Dibombari au dépôt SOCAPORT ou de l'usine vers les clients sont dans un état de propreté externe déplorable, et interne pas toujours conforme. Il faut le préciser ces camions n'appartiennent pas à la SOCAPALM, mais les propriétaires sont liés à la SOCAPALM par le billet d'un contrat.

En effet selon la procédure d'expédition établie par la Direction Générale en date du 26 mai 2006, et en vigueur à la SOCAPALM, le commis d'expédition est chargé d'examiner les camions venant charger de l'huile à l'usine. Il dispose comme matériel de travail ses yeux et son odorat. Nous pensons que c'est très insuffisant pour une huile destinée aussi bien à la consommation qu'aux industriels. Quelque soit le cas, la composition de cette huile est un critère très important.

Les mouvements des camions hors de l'usine ne sont pas maîtrisés. Ceux-ci peuvent bien être utilisés à d'autres fins pas toujours compatibles avec le transport de l'huile. Il n'y a que des examens poussés pour nous le confirmer. Pour une entreprise désireuse d'exporter sa production dans des pays aux normes très pointues, et le système de normalisation du Cameroun se mettant progressivement en place, c'est un risque assez important que de travailler de la sorte. Ceci devient plus inquiétant quand on sait que certains camions transportent de l'huile des usines pour le dépôt SOCAPORT. La capacité moyenne d'un tank de SOCAPORT est de 2000 tonnes. Un camion qui décharge sa cargaison dans un tank peut souiller tout son contenu et c'est une perte énorme. La norme ISO dans son paragraphe 7.5.5 Préservation du produit stipule et nous citons : « l'organisme doit préserver la conformité du produit au cours des opérations internes et lors de la livraison à la destination prévue. Cette préservation doit inclure (...) le stockage. »

1-6- Un manque d'information du personnel de l'huilerie sur la notion de qualité et ses enjeux.

Il est ressorti de l'audit que nous avons mené que la notion de qualité, était toute nouvelle à la l'huilerie de Dibombari. Là où on en parlait c'était de manière restreinte à l'huile. Cette situation nous a posé énormément de problèmes dans la mesure où toute question que nous posions aux travailleurs et n'ayant pas de lien direct avec l'huile transformait notre entretien en un espionnage et les gens devenaient très résistants. Bon nombre d'entre eux nous ont affirmé qu'il était impossible d'avoir une huile de bonne qualité à SOCAPALM. La notion de client qui est capitale dans une démarche qualité est encore plus floue. Ils estiment que la notion de client c'est à la Direction Générale puisque le Service Commercial s'y trouve. Pour s'assurer l'adhésion de tout le personnel au projet, et en accord avec le Directeur de la qualité et le Chef d'huilerie, nous avons pensé utile d'organiser des séminaires d'information sur la qualité.

1-7- L'achat de matériel de mauvaise qualité, ou non adaptés.

C'est le cas de cette centrifugeuse de marque Jouan qui est couverte sur la paillasse du laboratoire depuis plusieurs jours, non utilisée simplement parce que c'est le model avec bras oblique qui a été choisi à la place du model avec bras verticaux. C'est encore le cas de ces tubes fluorescents dont la consommation est passée de 115 en 2005 à près de 360 en 2006, ceci à cause du fait que ces tubes sont de mauvaise qualité. Cette situation a entraîné d'énormes risques d'accident de travail pour l'entreprise durant notre séjour. Par exemple le 26 et le 27 janvier 2007 il y a eu usinage nocturne avec des postes où il n'y avait pas de lumière par manque de tubes fluorescents. Le magasinier nous a avoué avoir de véritables difficultés de communication avec le service achat. Ils commandent un article a mais reçoivent un article b ayant le code de l'article a. Très souvent quand ils renvoient l'article au service achat pour remplacement, ni lui ni le nouvel article n'arrive.

Hors mis les problèmes susmentionnés qui sont ceux sur lesquels nous nous sommes penchés particulièrement en vue d'apporter des actions correctives, il existe de manière non exhaustive d'autres problèmes répertoriés dans les (5M) suivants :

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci