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Sacerdoce du Christ comme sacrement de la miséricorde divine

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par Joseph TEMGA
Grand Séminaire de Maroua - Fin cycle deThéologie 2006
  

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III.3.Le Christ, Excellent Médiateur

L'homme pécheur ne peut s'approcher de Dieu très saint sans une transformation profonde de son être. Il faut au préalable une consécration sacerdotale. L'auteur ici fait abstraction du rituel proposé en Lv 8,22-28 pour proclamer le Christ grand prêtre en citant l'oracle du Ps 110,4 : « Tu es prêtre à jamais selon l'ordre de Melchisédech » (He5,6.10). L'auteur cite ce psaume deux fois en notre péricope en 5,6 et 5,10. Il veut marquer non seulement, en y insistant, le type particulier du sacerdoce du Christ (unique et éternel) mais aussi et surtout la supériorité de son sacerdoce par rapport à celui d'Aaron (proclamé par serment). Le serment divin assure, en effet, une validité indéfectible au sacerdoce et à la médiation de Jésus : «Et dans la mesure où cela ne s'est pas réalisé sans prestation de serment. - Car, alors que les autres sont devenus prêtres sans prestation de serment, lui, c'est avec prestation de serment par Celui qui lui dit : le Seigneur jura et ne se dédira pas : tu es prêtre pour l'éternité - dans cette mesure, c'est d'une meilleure alliance que Jésus est devenu garant »( He 7,20-22).

Le sacerdoce du Christ trouve avant tout son fondement dans la « téleiosis », la transformation profonde de son être et avec lui de toute l'humanité. En effet, mu par la docilité totale envers Dieu et l'amour fraternel pour les hommes, le Christ a pris sur lui, jusqu'au bout, la condition humaine misérable pour la mener à sa perfection à travers son assimilation humiliante. Par la passion et la mort qu'il a accepté librement, il apprit l'obéissance et fut « rendu parfait » c'est-à-dire accrédité auprès de Dieu. Et, tous les hommes qui adhèrent à lui dans la foi, parviennent grâce à lui, au Salut. Le Christ glorifié étant éternellement assis à la droite de Dieu et intervenant efficacement pour le salut des hommes est donc le médiateur par excellence, « le grand prêtre qui nous convenait, saint, innocent immaculé, séparé des pécheurs et plus élevé que les cieux, qui n'a pas chaque fois besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir des sacrifices d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple. Cela, il l'a fait une fois pour toutes, en s'offrant lui-même » (7,26-27). Il fut consacré prêtre à travers la voie de la faiblesse de l'humiliation, pour enlever le poids de la faiblesse humaine et de la mort. Sa téleiosis est pour lui une consécration sacerdotale.

Son sacerdoce n'est pas comme celui des grands prêtres aaroniques, qui ne pouvait véritablement assurer la médiation. Dans le Christ, Fils de Dieu, incarné dans la chair et le sang, rendu parfait à partir d'une éducation douloureuse, la médiation est réalisée entre le niveau le plus bas de la misère humaine et les sommets jusqu'alors inaccessibles de la sainteté divine. Le Christ est donc un éternel médiateur, assurant un sacerdoce qui échappe à l'étroitesse des prescriptions mosaïques mais qui l'accomplit et l'ouvre à une perspective nouvelle selon le sacerdoce de Melchisédech. Dès lors, l'unique offrande du Christ suffit à tout : « elle est à la fois sacrifice de consécration sacerdotale pour lui-même et le sacrifice d'expiation des péchés pour tous les hommes, sacrifice qui fonde l'alliance et sacrifice d'action de grâces. Bref, elle remplace, en les surpassant, tous les sacrifices anciens, précisément parce qu'elle est transformation profonde de l'homme, sanctification non pas rituelle mais réelle »54(*).

En somme, au-delà des parallélismes entre les deux parties du texte : He 5,1-4 et He5,5-10, l'auteur présente le Christ comme le grand prêtre par excellence. Étant Fils de Dieu, il s'est anéanti en se faisant chair. Et au-delà de la faiblesse humaine, il a souffert jusqu'au scandale de la croix. De toutes ces souffrances aussi bien sociale, morale que physique, il est resté fidèle à Dieu, en les offrant dans les cris et les larmes, et fut exaucé. Il apprit ainsi l'obéissance et fut rendu parfait par sa résurrection. Bien que pour lui-même, il n'en avait pas besoin, c'est pour le genre humain qu'il fut transformé. Une téleiosis dont bénéficie tous ceux croient lui. Ainsi, assis éternellement à la droite du Père, le Christ est le grand prêtre, médiateur par excellence entre Dieu et les hommes. Se faisant un avec les hommes, il est devenu leur « Go'el », leur Rédempteur. L'Église par ses ministères, a le devoir de faire connaître à tous les hommes le salut obtenu en Jésus Christ.

* 54 VANHOYE A., op. cit., p 165.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand